Coup de poignard dans le dos ! Conséquences…


La Turquie a détruit l’espoir de la Russie pour une coopération de l’Occident


Paul Craig Roberts

Paul Craig Roberts

Par Paul Craig Roberts – Le 29 novembre 2015 – Source Comité Valmy

L’agression non provoquée de la Turquie qui a abattu un avion militaire russe au-dessus de la Syrie pose des questions intéressantes. Il semble fort peu probable que le gouvernement turc commettrait un tel acte de guerre contre un voisin bien plus puissant que lui à moins que Washington n’ait donné le feu vert à cette attaque. Le gouvernement turc n’est pas très compétent, mais même les incompétents savent éviter de se mettre dans une position qui les verrait faire face, seuls, à la Russie.

Si l’attaque a reçu le feu vert de Washington, Obama a-t-il alors été doublé par les néocons qui contrôlent son gouvernement ou Obama est-il lui-même complice de l’acte ? De manière évidente, les neocons sont perturbés par l’appel du président français pour une union derrière la Russie contre l’EIIL/Daesh et ils auraient très bien pu utiliser leurs connexions en Turquie pour mettre en scène un événement que Washington pourrait utiliser pour empêcher une coopération avec la Russie.

La complicité de Washington est certainement indiquée, mais il n’est pas complètement hors de question que les Turcs bien placés qui achètent le pétrole de l’EI ait pris leur revanche contre la Russie pour avoir détruit leurs flottes de camions-citernes et leur affaire très lucrative. 1 Mais si l’attaque a une origine privée ou semi-privée en connexion avec des gangsters et l’armée, le président turc aurait-il défendu l’attaque de l’avion sur de telles bases foireuses de défense nationale ? 2 Personne ne peut croire qu’un bombardier russe serait une menace à lui seul pour la sécurité de la Turquie.

N’attendez pas que la presse-pute regarde de près ces questions. La presstituée occidentale, telle que la branche de la BBC à Moscou et sa correspondante Sarah Rainsford, est déjà en train de faire volte-face sur l’affaire de la perte de l’avion russe et, plus tôt, celle de l’avion de ligne au dessus du Sinaï, en disant que cela prouve que la politique de raids aériens de Poutine contre Daesh a complètement été retournée car les Russes ne sont plus en sécurité.

Les réponses à l’attaque sont tout aussi intéressantes. De ce que j’ai entendu de la conférence de presse d’Obama, sa définition de rebelles syriens modérés inclut tous les groupes djihadistes extrémistes comme al-Nosra et l’EIIL, qui sont les cibles des attaques russes. Seul Assad est un extrémiste. Obama, suivant la ligne néocon, dit qu’Assad a trop de sang sur les mains pour pouvoir continuer à être le président de la Syrie 3.

Obama n’est pas précis au sujet du sang sur les mains d’Assad, mais nous pouvons préciser. Le sang est celui des forces terroristes d’EIIL/Daesh qui combattent l’armée syrienne. Obama ne réfère pas quant à lui au sang sur les mains de l’EI alors que même la presse-pute nous a montré les horreurs perpétrées par les psychopathes de l’EIIL et le sang qu’ils ont sur les mains ; ces gens avec lesquels Obama s’est allié.

Quand est-il du sang sur les mains d’Obama ? On parle d’une très grande quantité, là, le sang de pays entiers, la Libye, l’Afghanistan, le Yémen, la Syrie et le sang des Russes ethniques habitant en Ukraine, que les marionnettes d’Obama à Kiev ont versé, sans oublier bien sûr le sang palestinien versé par Israël utilisant des armes américaines.

Si le sang sur les mains d’Assad le disqualifie pour la présidence, alors l’immense quantité de sang sur les mains d’Obama le disqualifie tout autant, ainsi que Cameron, Hollande, Merkel et Netanyahou.

Durant tous les conflits orchestrés par Washington au Moyen-Orient, en Afrique et en Ukraine, le gouvernement russe a parlé de manière plus que raisonnable et a répondu de manière diplomatique à bien des provocations. Le gouvernement russe s’est reposé sur les gouvernements européens réalisant que l’Europe ne tire aucun bénéfice des conflits générés par Washington et devait se séparer d’une politique qui va à l’encontre de ses intérêts. Mais l’Europe a prouvé qu’elle n’est qu’une collection de vassaux américains et non de pays souverains capables de mener des politiques étrangères indépendantes.

Dans sa campagne en Syrie contre EI/Daesh, le gouvernement russe s’est reposé sur l’accord établi avec les pays de l’Otan évitant l’engagement dans les airs. Maintenant la Turquie a totalement violé cet accord.

Je serais très surpris si désormais le gouvernement russe plaçait quelque confiance que ce soit dans les paroles de l’Occident ainsi qu’un espoir quelconque dans la diplomatie de ce même Occident. Le gouvernement russe et son peuple ont dû maintenant comprendre que la doctrine Wolfowitz veut dire ce qu’elle dit et qu’elle est déployée en force contre la Russie.

De l’attaque ukrainienne récente sur les sources d’énergie de la Crimée et les pannes de courant qui affectent toute celle-ci, le gouvernement russe a aussi appris que le gouvernement marionnette de Washington à Kiev a l’intention de faire monter la mayonnaise du conflit avec la Russie.

Washington a été clair dès le départ qu’il se focalisait sur l’élimination d’Assad et non celle d’EIIL/Daesh. Malgré l’attaque imputée à Daesh en France, le ministère des affaires étrangères US, en la personne de son porte-parole l’amiral John Kirby, a dit que la Russie ne pouvait pas être membre de la coalition contre Daesh tant que la Russie continuerait à soutenir Assad.

Si on veut regarder le bon côté dans cette affaire de l’attaque d’un bombardier russe, l’incident a très sûrement évité au gouvernement russe de faire partie d’une coalition dans laquelle la Russie aurait perdu le contrôle de sa guerre contre EIIL et aurait dû accepter la défaite du renversement d’Assad.

A chaque étape de tous ces processus, le gouvernement russe a gardé de bonnes cartes qu’il n’a pas jouées, faisant plutôt confiance à la diplomatie. Celle-ci est maintenant clairement une impasse. Si la Russie ne rejoint pas le véritable jeu et ne commence pas à jouer ses fortes cartes [les infos qu’elle conserve sur les attentats du 11 septembre 2001 à New York, sur l’attaque du vol d’Air Malaysia MH17 en Ukraine et sur son propre vol au-dessus du Sinaï, etc., NdT], la Russie sera vaincue.

Paul Craig Roberts

Mise à jour : Un ami, George Abert, a suggéré une raison pour laquelle les Turcs ont descendu le bombardier russe au-dessus de la Syrie. Les Russes ont une technologie de pointe qu’ils ont récemment démontrée contre le plus moderne des croiseurs lance-missiles américains 4 et contre les avions israéliens de fabrication américaine. Cette technologie éteint tous les systèmes de communication des forces hostiles, les laissant totalement aveugles. Il se demande si l’appareil n’a pas été abattu pour forcer les Russes à utiliser cette technologie pour protéger leurs appareils à chaque fois qu’ils se trouvent proches de l’aviation de l’Otan ou d’Israël, ce qui leur permettrait d’étudier le système soit pour le copier, soit pour le neutraliser. Il parie que les États-Unis ont tous les spécialistes Raven et ELINT à l‘écoute, prêts à étudier le phénomène.

Traduit par Résistance 71, édité par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

 

  1.  N’oublions pas que ce business est géré par le fils d’Erdogan avec quelques généraux de l’armée turque… NdT
  2. Pas impossible dans la mesure où son fils est le parrain du pétrole volé acheminé en Turquie… NdT
  3. Obama lui par contre, il n’en a pas de sang sur les mains hein ? Le premier prix Nobel de la Paix va-t-en guerre… Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre nom de Dieu !, NdT
  4. L’incident en mer Noire en 2014 du passage d’un avion russe près du croiseur USS Cook, équipé du système ultra-sophistiqué AEGIS, qui a été électroniquement anéanti en deux passages, forçant le navire à faire escale à Odessa en Ukraine et son commandant de bord à demander son transfert immédiat.
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