Le 30 septembre 2016 – Source Moon of Alabama
L’administration Obama, et surtout la CIA et le Département d’État, semblent en difficulté. Ils hurlent de toutes leurs forces sur la Russie et prétendent que nettoyer Alep-est d’al-Qaïda est un génocide. Pendant ce temps, personne ne parle jamais de la famine des Houthis au Yémen causée par les bombardements saoudiens et étasuniens et leur blocus.
Mais de plus en plus de rapports soutiennent l’affirmation russe que les rebelles modérés, dorlotés par les États-Unis en Syrie, sont de mèche avec al-Qaïda, pour ne pas dire qu’ils sont al-Qaïda elle-même.
Reuters écrit ceci (bien que seulement à la fin d’une longue histoire) :
À Alep, les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) coopèrent à la planification opérationnelle avec Jaish al-Fatah, une alliance de groupes islamistes qui comprend l’ancienne aile syrienne d’al-Qaïda.
Pendant ce temps, dans la province voisine de Hama, des groupes de l’armée syrienne libre, équipés de missiles anti-char étasuniens, participent à une offensive majeure avec le groupe Jund al-Aqsa, proche d’al-Qaïda.
Le Wall Street Journal est plus direct et titre : Les rebelles syriens se rapprochent d’un groupe lié à al-Qaïda
Certaines des plus grandes factions rebelles de Syrie s’allient de plus en plus étroitement avec un groupe proche d’Al-Qaïda, bien que les États-Unis les aient avertis que s’ils ne se séparaient des extrémistes ils risquaient d’être ciblés par des frappes aériennes.
[…]
Certains groupes rebelles qui suivent déjà le Front syrien de la conquête ont réagi en renouvelant leur alliance. Mais d’autres, comme Nour al-Din al-Zinki, un ancien groupe soutenu par la CIA et l’une des plus grandes factions d’Alep, ont fait, ces jours derniers, pour la première fois allégeance au Front syrien de la conquête.
De fait, al Qaïda a annoncé publiquement que Nour el-Din Zinki de la CIA et Suqour al-Sham ont rejoint son Djihad.
Déjà en août le Département d’État a défendu Zinki après que certains de ses membres ont enlevé un garçon palestinien d’un hôpital près d’Alep et l’ont décapité devant une caméra vidéo :
Pendant le briefing du Département d’État […] le porte-parole, Mark Toner, a minimisé l’incident et a dit que les États-Unis ne cesseraient pas d’armer Nour al-Din al-Zinki simplement parce qu’ils avaient décapité un enfant.
[…]
Selon Toner [..] «un incident ici ou là ne fait pas nécessairement de vous un groupe terroriste».
Ces nouvelles informations font suite à l’entretien de l’ancien politicien et journaliste allemand, Jürgen Todenhöfer, avec un commandant d’al-Qaïda publié en anglais sur ce site [et en version française sur le Saker Francophone, NdT]. Le commandant a dit que al-Nusra (aka al-Qaïda) a été approvisionné, par l’intermédiaire d’un sous-groupe, en missiles TOW américains. Il a ajouté à propos de ces groupes :
Ils sont tous avec nous. Nous sommes tous le Front al-Nusra. Un groupe se crée et se donne le nom d’«Armée islamique», ou de «Fateh al-Sham». Chaque groupe a son propre nom mais leurs croyances sont identiques. À eux tous ils constituent le front al-Nusra. Un chef a, par exemple, 2000 combattants. Alors il crée un nouveau groupe et l’appelle les Frères «Ahrar al-Sham», mais sa foi, ses idées et ses objectifs sont les mêmes que ceux du Front al-Nusra.
L’ancien militaire Jack Murphy a récemment publié une autre interview avec un Béret vert qui a servi en Turquie et en Syrie. Les Bérets verts sont des forces spéciales de l’armée américaine. Ce sont des spécialistes de la formation et du combat des groupes de guérilla autochtones contre les gouvernements que les Américains n’aiment pas. Le soldat de l’interview a reçu l’ordre de former des «rebelles syriens modérés» en Turquie. Voilà des extraits de cet interview (payant) :
«Personne sur le terrain ne croit à cette mission», écrit un ancien Béret vert à propos des programmes secrets de l’Amérique pour former et armer les insurgés syriens, «ils savent que nous sommes en train de former la prochaine génération de djihadistes, alors ils sabotent l’opération clandestine en disant : «Et puis merde, on s’en fout !». Et a ajouté le Béret vert : «Je ne veux pas me sentir responsable quand les gars de al-Nusra disent qu’ils ont été formés par les Américains.»
[…]
Murphy dit tout net : «Il est impossible de faire la distinction entre l’ASL et al-Nusra car c’est pratiquement la même organisation. Dès 2013, des commandants de l’ASL ont fait défection avec leurs unités entières pour se joindre à al-Nusra. Là, ils conservent encore leur nom d’ASL mais c’est juste pour la galerie, pour se donner un air de laïcité et bénéficier des armes fournies par la CIA et les services de renseignement saoudiens. La réalité est que l’ASL n’est rien d’autre qu’une couverture pour al-Nusra, l’affilié d’al-Qaïda. […]
C’est une chose quand la Russie dit quelque chose, et une autre lorsque c’est Reuters, WSJ et des experts indépendants allemands et américains qui rapportent quelque chose comme un fait. Autant on peut rejeter ce que dit la Russie sous prétexte que ce sont les «mensonges de Poutine», autant il est extrêmement difficile de réfuter la seconde catégorie de nouvelles.
Les Russes ont raison. Les États-Unis n’ont pas séparé les rebelles modérés d’al-Qaïda, comme c’était convenu dans l’accord de cessez-le-feu, parce que les modérés et al-Qaïda c’est du pareil au même. Les modérés, c’est al-Qaïda. Ce n’est pas une découverte. Une analyse de 2012 de la Defense Intelligence Agency le disait déjà. La CIA l’a toujours su. Mais John Brennan, le directeur de la CIA à la solde des Saoudiens, ne peut pas le reconnaître, parce que ses maîtres du Golfe financent al-Qaïda.
Ils achètent les armes que les hommes de Brennan fournissent à al-Qaïda. Le «destinataire final», selon ce certificat d’un achat d’armes en Ukraine, est l’Arabie saoudite. Mais qui va croire que les dictateurs saoudiens ont besoin de 100 vieux tanks T-55 par exemple ? Les armes répertoriées sur le certificat, d’un montant estimé de 300 à 500 millions de dollars, sont évidemment destinées à al-Qaïda au Yémen et en Syrie. (Joe Biden ou son fils, tous deux fortement engagés en Ukraine, ont-ils touché un pourcentage sur la vente ?)
Les faits s’accumulent et on se demande combien de temps le New York Times et le Washington Post vont pouvoir continuer cette sorte de propagande. Il faut admettre, qu’ils font vraiment de leur mieux. Malheureusement pour eux, leurs efforts ne paient pas. Le NYT a annoncé aujourd’hui que Vladimir Poutine renonce à son rôle de perturbateur. Comment le NYT sait-il ce à quoi Poutine «renonce» ? Le journaliste ne l’a pas demandé à Poutine lui-même. Mais il a posé la question à quelques experts bien informés qui ont leurs entrées dans la tête de Poutine et qui ont assuré à l’auteur qu’il ne se trompait pas. Ils savent exactement ce que Poutine ressent. Ils se nomment Richard Haass, le président du Conseil des relations étrangères (CFR), James R. Clapper Jr., le directeur du renseignement national, James B. Comey, le directeur du F.B.I. et Robert Kagan, la principale voix des néocons et un soutien de Clinton. De vrais experts.
Ajoutez cela à des dizaines d’histoires sur la façon dont «la Russie bombarde indistinctement civils / hôpitaux / boulangeries dans Alep-est» mais ne touche jamais de «rebelles», car aucune de ces histoires n’est vraie. Un récent article de ce genre du NYT s’appuyait sur 14 «voix». Huit appartenaient à divers propagandistes associés aux Casques blancs, quatre étaient des diplomates «occidentaux», et un représentant du gouvernement syrien et un porte-parole russe étaient cités à la fin. Aucun militaire russe, ni aucun habitant d’Alep-ouest où la plupart des gens de la ville vivent sous la protection du gouvernement et sous les roquettes lancées quotidiennement par les rebelles, n’a été interviewé.
Mais toutes ces histoires que nous entendons sur les Russes diaboliques DOIVENT être vraies ! Il y a même une enfant de 7 ans, Bana Alabeb, qui tweete depuis Alep-est sur la tragédie qu’elle vit sous les aveugles assauts russes. Et cela dans un anglais parfait, avec une excellente connexion WiFi et Internet comme l’attestent les nombreuses photos et vidéos des Casques blancs qu’elle envoie en pièces jointes. Pourtant toute la ville est dévastée et en ruines, à l’en croire, et des bombes aux phosphore explosent juste en face de chez elle.
Mais Bana est une petite personne très responsable :
Bana Alabed @AlabedBana
Cher monde, il est préférable de commencer une troisième guerre mondiale plutôt que de laisser la Russie et Assad commettre #un holocauste à Alep.
13:53 – 29 septembre 2016
Sa «mère» a téléphoné au Daily Mail pour avoir une «interview exclusive» et elle nous assure que tout cela est vrai. Le Telegraph a publié un diaporama sur elle avec de la musique triste en fond sonore et le Guardian fait aussi sa promotion. Encore un flop médiatique comme celui de l’arnaque de La fille gay de Damas. En 2011, le Guardian avait également participé à l’escroquerie. Si cette gamine de 7 ans est à Alep-est et pas au Danemark ou au Royaume-Uni, alors moi je suis sur Mars. Aucun lecteur sain d’esprit ne prendra un tel canular au sérieux. Quelle entreprise de relations publiques a bien pu concocter une arnaque aussi nulle ?
Comme le fantasme des rebelles modérés, ces contes et la propagande stupide de l’organisation des Casques blancs commencent à faire long feu. Le National des États du Golfe, un journal international bien connu, s’est récemment intéressé au créateur des Casques blancs, un «ancien» agent militaire britannique qui travaille pour les intérêts de la défense du Golfe. C’est bizarre pour une œuvre de charité. Même s’il manque des détails, ce rapport est déjà remarquable en ceci qu’il est le premier document important à exprimer des soupçons sur cette organisation.
Les mensonges de l’administration Obama sur les rebelles modérés sont désormais ouvertement discutés dans les grands médias. La propagande sur #l’holocauste d’Alep (cette comparaison avec l’holocauste n’est-elle pas anti-sémite d’ailleurs ?) tourne au ridicule.
La Russie augmente sa participation dans le confit en Syrie. Des jets SU-24, SU-25 et SU-34 russes supplémentaires. Il y a près de 6000 soldats russes sur le terrain. Les rebelles d’al-Qaïda de la CIA sont en train de perdre à Alep-est et sont dans l’impasse ou sous pression dans d’autres endroits. Ils vont être réduits en miettes par les bombes. Quelques nouveaux lanceurs de missiles multiples BM-21 et de l’artillerie lourde anti-aérienne leur ont été livrés. Mais ce ne sont que des pansements sur une jambe de bois. Même les MANPAD ne changeront pas la situation le moins du monde.
Les États-Unis, les Saoudiens et en particulier la CIA de Brennan ont perdu ce combat. Obama et Kerry vont-ils l’admettre ? Ou vont-ils faire une prière et se lancer dans quelque chose de complètement fou ?
Traduction : Marie Staels
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