Le calice empoisonné jusqu’à la lie… de la zone Euro à la zone morte

«... Toute nation souveraine a le droit de ne pas être appauvrie par les créanciers qui ont prêté des sommes bien au-delà du montant qui peut être payé sans être obligé de se livrer à des privatisations à des prix de détresse. Ces exigences sont semblables à une attaque militaire, et ont un objectif similaire : la saisie des terres de l'économie endettée, de ses ressources naturelles, de son infrastructure publique, et du contrôle de son gouvernement.» Michael Hudson
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Par Michael Hudson – Le 3 octobre 2016 – Source CounterPunch

Les articles et interviews de James Galbraith recueillis dans son livre Welcome to the Poisoned Chalice montrent son exaspération croissante contre la troïka – la Banque centrale européenne (BCE), le FMI et de la bureaucratie de l’UE – qui a refusé de relâcher ses exigences, alors que la Grèce voyait son économie s’appauvrir à un degré pire que lors de la Grande dépression. L’attitude combative contre la Grèce était, en un mot, un rejet de la démocratie parlementaire après que la nouvelle coalition Syriza des partis de gauche a remporté l’élection en janvier 2015, avec un programme de résistance à l’austérité et aux privatisations.

Le monde a vu le résultat : contrairement à l’appui apporté aux pays ayant des régimes de droite, la BCE et le FMI ont resserré l’étau financier sur la Grèce. Le nouveau ministre des Finances, Yanis Varoufakis – qui avait été le collègue de Galbraith à la faculté d’Austin au Texas, a demandé à ce dernier de se joindre à lui en février, pour l’aider à développer une alternative à l’austérité qui était exigée. Ils étaient optimistes et pensaient que la raison prévaudrait, à savoir une prise de conscience que le programme des créanciers consistant «à tailler dans les salaires et les revenus sans fournir d’allègement aux dettes privées (comme les prêts hypothécaires à taux fixe) alourdit simplement le fardeau de la dette et pousse les gens à la faillite et à la forclusion».

Ce livre reflète la déception de Galbraith, en voyant les choses évoluer de façon désastreuse. Au début de juin 2015, un mois avant le référendum du 5 juillet où les électeurs grecs ont rejeté les demandes de la BCE et du FMI par un lourd 61,5%, Galbraith a pensé que le gouvernement tomberait s’il capitulait et que «donc, cette option était peu probable». Mais c’est exactement ce qui s’est produit. Tsipras capitula, ce qui incita Varoufakis à démissionner le lendemain, le 6 juillet.

Une semaine plus tôt, Galbraith avait énoncé ce qui semblait être la logique inhérente à la situation : Tsipras «ne pouvait pas céder aux conditions exigées. Alors le fardeau serait renvoyé sur les créanciers et, s’ils choisissaient de détruire un pays européen, le crime serait de leur fait et à la vue de tous».

Tsipras a cédé et l’économie de la Grèce a été détruite par la zone euro, qui a suivi sa route et imposé l’insolvabilité du pays dans la zone euro, plutôt que de forcer la Grèce à sortir de l’euro, la laissant en faillite avec des sanctions du style anti-Cuba ou anti-Iran. Le livre de Galbraith présente l’acte d’instruction du procureur pour les conséquences qui ont suivi. Le 3 mai, il a écrit à Varoufakis qu’il n’a trouvé «aucune perspective pour le développement à l’intérieur des structures économiques actuelles de la zone euro».

Les essais de ce livre présentent l’expérience de la Grèce comme une leçon pour les autres pays qui cherchent à se libérer du contrôle financier de la droite. Le FMI et la BCE ne considèrent même pas leur destruction de l’économie de la Grèce comme un échec. Ils continuent d’imposer une doctrine d’austérité qui avait déjà été prouvée fallacieuse dans les années 1920.

La Constitution de l’UE impose la déflation de la dette et l’austérité

Galbraith a déjà exprimé son «épiphanie» en 2010, montrant qu’une solution «fondée sur le marché» était un euphémisme pour l’austérité anti-travail et le renversement de la démocratie politique. «Dans un système financier qui réussit, il doit y avoir un État plus puissant que n’importe quel marché. Cet État doit avoir le contrôle monétaire – comme la Réserve fédérale, sans aucun doute, aux États Unis.» Voilà ce que beaucoup d’Européens attendaient il y a une génération – que l’UE parraine une économie mixte privée / publique dans la tradition progressiste du XXe siècle. Mais, au lieu d’un nouveau «super-État européen» géré par des représentants élus, avec le mandat impératif de favoriser la reprise économique et la croissance, en réduisant la dette afin de relancer l’emploi, la zone euro est gérée par la troïka au nom des détenteurs d’obligations et des banques. Les technocrates de la BCE et de l’UE sont au service des intérêts des créanciers, et non de ceux de la population, des entreprises et des gouvernements de plus en plus endettés. La seule véritable intégration a été financière, habilitant la BCE à remplacer la souveraineté nationale, en contrôlant les dépenses publiques et la politique fiscale par la supervision des budgets nationaux. Et ce qu’ils dictent est l’austérité et le déclin économique.

En plus d’une radiation des créances irrécouvrables, une politique budgétaire expansionniste est nécessaire pour empêcher la zone euro de devenir une zone morte. Mais l’UE n’a pas de politique fiscale unifiée, et la création d’argent pour financer le déficit est bloquée par l’absence d’une banque centrale pour monétiser les déficits publics sous contrôle des élus. La Banque centrale européenne ne finance pas les déficits pour relancer l’emploi et la croissance économique. «L’Europe a fait d’énormes efforts pour créer un marché unique sans lever les contraintes d’aucun État, tout en prétendant que la Banque centrale ne peut pas mettre de nouveaux fonds dans le système». Sans la monétisation des déficits, le budget doit être réduit et le domaine public vendu, les banques et les détenteurs d’obligations étant chargés de l’allocation des ressources.

Tant que le marché signifiera entretenir une dette élevée, l’économie sera sacrifiée aux créanciers. Leurs créances domineront le marché et, en vertu des règles de l’UE et de la BCE, domineront également les États au lieu que ce soient ces derniers qui contrôlent le système financier et la politique fiscale.

poisonedchalGalbraith qualifie cette guerre financière de totalitaire, et écrit que, bien que son père philosophique soit Friedrich Hayek, l’ancêtre de cette politique de marché bolchevique est Staline. Le résultat est une crise qui «va se poursuivre, jusqu’à ce que l’Europe change d’esprit. Elle continuera jusqu’à ce que les forces qui ont, à l’origine, construit l’État-providence, se lèvent pour le défendre».

Pour éviter un tel renouveau politique progressiste, la troïka favorise le changement de régime dans les pays récalcitrants, comme il a condamné Syriza pour avoir essayé de résister aux exigences d’austérité imposées par les créanciers. L’écrasement de la coalition Syriza en Grèce a été compris, et discuté ouvertement dans toute l’Europe, comme une répétition générale pour interdire à la gauche de soutenir ses arguments. Galbraith conclut : «Les gouvernements de gauche, même exempts de corruption et même pro-européens, ne sont pas tolérés par la communauté des créanciers et des institutions qui composent le système européen.»

L’opposition à l’austérité est qualifiée de «contagion», comme si la prospérité et le niveau de vie étaient des maladies économiques, et pas la faillite nationale provoquée par la BCE et la bureaucratie de l’UE – et du FMI. Pour éviter Podemos en Espagne, et les partis similaires au Portugal et en Italie, qui veulent sortir de la politique d’austérité de la zone euro, les institutions financières soutiennent les gouvernements de droite, tout en serrant la vis aux gouvernements de gauche. Voilà ce qui arrive quand les banques centrales sont indépendantes du jeu démocratique et du contrôle parlementaire.

Mois par mois, le récit de Galbraith décrit comment le FMI et la BCE l’emportaient sur la démocratie grecque, au nom des créanciers et des adeptes de la privatisation. Ils ont cherché à saper le gouvernement Syriza dès le départ, ce qui donne à la Grèce une leçon pour dissuader Podemos en Espagne et d’autres partis similaires au Portugal et en Italie, de l’idée de résister à la rapacité des créanciers cherchant à mettre la main sur les actifs du pays par les privatisations, tout en diminuant les pensions de retraite et les dépenses sociales. En revanche, on a pu constater le favoritisme de complaisance [de la finance] aux partis de la droite européenne, afin de les maintenir au pouvoir contre la gauche.

La solution de la troïka – rembourser les créanciers par le saignement de l’économie – est de toute évidence vouée à l’échec. Mais cet échec apparent semble être le véritable objectif : la forclusion des actifs du secteur public endetté, sous la bannière d’une nouvelle version de R2P – Responsabilité de Privatiser [Jeu de mot par rapport à la véritable signification de R2P, Responsabilité de Protéger, NdT]. Pour la Grèce, cela signifie ses ports, ses îles et ses centres touristiques, l’électricité et autres services publics.

La BCE et le FMI ont accéléré l’effondrement économique de la Grèce, en exigeant une augmentation de la TVA à 23%, rendant ainsi plus cher le tourisme dans les îles. «Le but réel du programme des créanciers n’est donc pas la réforme», souligne Galbraith. Au lieu d’aider à rendre l’économie compétitive, «la réduction des retraite et des salaires, l’augmentation des impôts et les ventes d’actifs à perte sont présentées, par la pensée magique, comme un remède pour l’économie qui devrait ainsi récupérer malgré la charge d’impôts plus élevés, un pouvoir d’achat plus faible, et l’expatriation des bénéfices de la privatisation». Les services publics privatisés sont transformés en vaches à lait pour permettre aux acheteurs d’extraire des rentes de monopole, ce qui augmente les coûts de l’économie pour vivre et faire des affaires.

Les politiques pro-créanciers de l’Union européenne sont «écrites dans tous les traités européens de Rome à Maastricht», remplaçant la promesse «d’une vision de croissance durable et d’inclusion sociale» à laquelle est rendu, du bout des lèvres, un hommage de circonstance. L’idée de renforcer l’austérité monétaire de la BCE est calquée sur la constitution allemande, imposant l’austérité en bloquant le financement des déficits budgétaires d’autres pays – à l’exception des mesures d’assouplissement quantitatif pour sauver les banquiers.

La guerre financière menée par la BCE et le FMI

Ce n’est pas ce que l’UE était censée devenir. Son idéal était de mettre fin au millénaire de conflits militaires européens [Non, c’est le rôle de l’OTAN, NdT]. Cela a été assez facile, parce que la guerre fondée sur l’occupation par une infanterie armée était déjà une chose du passé au moment où l’UE a été formée. Aucune économie industrielle n’est aujourd’hui politiquement capable de monter une invasion militaire pour occuper un autre pays – pas l’Allemagne ni la France, l’Italie ou la Russie. Même aux États-Unis, les manifestations contre la guerre du Vietnam ont stoppé l’aventure militaire. La guerre dans le monde d’aujourd’hui consiste à bombarder et détruire – à distance – mais elle ne peut pas occuper un adversaire.

Le second argument pour adhérer à l’UE était qu’elle administrerait la démocratie sociale contre la corruption et toute possibilité du retour de dictatures de droite [fascisantes]. Mais cela n’a pas eu lieu. C’est tout le contraire : bien que les traités de l’Union européenne évoquent, du bout des lèvres, la démocratie, ils nient la souveraineté monétaire. Le FMI, la BCE et la bureaucratie de l’UE ont agi de concert pour recueillir la mauvaise dette laissée par leur renflouement téméraire, en 2010, des détenteurs d’obligations en France, en Allemagne, aux Pays-Bas et ailleurs. En rappel du comportement des Alliés qui demandaient des réparations allemandes élevées dans les années 1920, leurs exigences sont basées sur une théorie économique prédatrice bidon, affirmant que la dette extérieure, quel que soit son montant, peut être payée en imposant une austérité assez sévère et des privatisation assez larges [En 1932, la conférence de Lausanne mit fin aux remboursements, permettant ainsi à Hitler de reconstituer son armée. La Grèce n’a pas bénéficié de cette mansuétude. NdT].

Donc, l’arène des conflits et des rivalités s’est déplacée de l’armée vers le champ de bataille financier. Avec le FMI et la BCE, les banques centrales à travers le monde sont connues pour s’opposer aux prérogatives, appartenant à l’autorité démocratique, de taxer et de réglementer les économies. La politique du secteur financier de laisser la création monétaire et l’allocation de crédit entre les mains des banques et des détenteurs d’obligations appelle à bloquer la création de monnaie publique. Cela laisse au secteur financier la planification centrale de l’économie.

La création de l’euro peut être mieux comprise comme un coup d’État formaliste, pour remplacer les parlements nationaux par une coterie de gestionnaires financiers agissant pour le compte des créanciers, venant en grande partie des rangs des banques d’investissement. La politique fiscale, les politiques de réglementation et de retraite sont affectées à ces planificateurs centraux non élus. Habilités à remplacer l’autodétermination souveraine et les référendums nationaux sur la politique économique et sociale, leurs prescriptions politiques se bornent à imposer l’austérité et la privatisation, qui sont fondamentalement des saisies sur les économies endettées. Galbraith appelle cela, à juste titre, un colonialisme financier.

La spoliation des actifs, promue par le FMI et la BCE, est incompatible avec la relance de la Grèce ou d’autres pays d’Europe du Sud – pour ne pas parler des pays baltes et de l’Ukraine. La théorie est inchangée, par rapport à celle infligée à l’Allemagne après la Première Guerre mondiale. Les théories de Jacques Rueff, Bertil Ohlin et les Autrichiens, contestées par Keynes, Harold Moulton et d’autres à l’époque 1. Leur rôle victorieux dans ce débat a été expurgé du discours public actuel et même du milieu universitaire. Ce qui passe pour l’orthodoxie économique d’aujourd’hui est une économie d’austérité des années 1920, non réformée (et incorrigible), prétendant que les dettes d’une économie peuvent toutes être payées simplement en abaissant le niveau des salaires, en taxant davantage les consommateurs, ce qui rend les travailleurs – et en fin de compte, les entreprises et le gouvernement – plus pauvres, et en bradant le domaine public – principalement aux étrangers des pays créanciers.

Galbraith oppose les économistes aux médecins, dont la devise professionnelle est «Ne pas nuire». Les économistes ne peuvent pas éviter de nuire à l’économie lorsque leur priorité est de sauver les pertes des banquiers et des détenteurs d’obligations par des saignées sur les économies pour payer ces derniers. Ce que le FMI appelle «programmes de stabilisation» impose une spirale descendante de la déflation de la dette et de l’élargissement des déficits budgétaires. Cela oblige les pays à vendre leurs terres, leurs droits miniers, leurs bâtiments publics, les services d’électricité, de téléphone et les systèmes de communication, les routes et les autoroutes à des prix bradés.

À première vue, l’échec répété des prescriptions d’austérité pour «aider les économies à récupérer» semble être une manifestation de la folie – définie comme faire encore et toujours la même chose, en espérant que le résultat sera différent. Et que fait-on si les planificateurs financiers ne sont pas fous ? Que faire s’ils cherchent simplement la réussite professionnelle en rationalisant une politique promue par les intérêts qui les emploient, le FMI, les banques centrales et les think tanks de la politique et les écoles de commerce qui les parrainent ? Les effets des politiques pro-créanciers sont devenus si constants au cours des décennies, que l’on doit maintenant considérer ces politiques comme volontaires, pas des erreurs qui peut être corrigées en mettant en œuvre un autre corps de doctrine économique plus réaliste – qui était déjà disponible dans les années 1920.

Compte tenu de la mentalité régnant dans la zone euro, Galbraith se demande si la Grèce ne ferait pas mieux en cavalier seul, à l’écart de l’hospice [mouroir ?] du FMI / BCE  et de ses financiers charlatans. Sauver l’économie exige que les planificateurs centraux du FMI, de la BCE et d’autres institutions internationales rejettent l’ensemble des demandes des créanciers concernant l’austérité.

Toute nation souveraine a le droit de ne pas être appauvrie par les créanciers qui ont prêté des sommes bien au-delà du montant qui peut être payé, sans être obligée de se livrer à des privatisation à des prix de détresse. Ces exigences sont semblables à une attaque militaire, et ont un objectif similaire : la saisie des terres de l’économie endettée, de ses ressources naturelles, de son infrastructure publique, et du contrôle de son gouvernement.

Ces exigences sont en contradiction avec la démocratie parlementaire et l’autodétermination nationale. Pourtant, elles sont gravées dans la façon dont la zone euro est construite. Voilà pourquoi la suppression du régime financier actuel est une condition préalable pour la récupération de la souveraineté économique. Cela doit commencer par le contrôle de la masse monétaire et du système fiscal, suivi par le contrôle de l’infrastructure publique et la tarification de ses services.

L’avenir de la gauche européenne

Ce qui a conduit les gouvernements – bien que pas tous les électeurs – à accepter une autorité paneuropéenne supra-nationale était le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale. L’idée étant que si les États-nations sont enclins à faire la guerre, les États-Unis d’Europe ne la feraient pas – du moins, pas entre eux. Mais l’autorité qui a été mise en place est d’ordre financier, pro-créancier et anti-travail, ayant le pouvoir d’imposer l’austérité et de transférer le domaine public à des monopoles privatisés.

L’UE ne peut pas être amendée par des réformes marginales. Le traitement de la Grèce montre qu’elle doit être remaniée – ou bien les pays vont commencer à la quitter, afin de restaurer la démocratie parlementaire et de conserver ce qui reste de leur souveraineté. L’idéal du secteur financier est de gérer des économies planifiées par les banquiers, ne laissant exister aucune infrastructure publique. Les économies privatisées doivent être transformées en occasions d’extraire une rente monopolistique.

Le gant a été jeté, posant aujourd’hui une question assez semblable à celle des années 1930 : l’alternative à l’austérité, à la déflation de la dette et à l’effondrement économique qui en résulte sera-t-elle résolue par une option socialiste pro-travail, ou conduira-t-elle plutôt à une victoire des partis d’extrême-droite anti-européens ?

Ce qui rend la situation différente aujourd’hui, est la mesure remarquable à laquelle les partis européens se disant socialistes, sociaux-démocrates ou travaillistes ont accepté la privatisation et l’opposition aux déficits budgétaires. Ce changement est l’inverse de leur vocation d’origine, il y a plus d’un siècle. Donc, le problème est non seulement de résister à l’aile droite de l’échiquier politique ; il est de reconstruire une gauche européenne réellement de gauche.

Le livre de Galbraith a des implications importantes concernant les politiques nécessaires pour empêcher la zone euro d’être transformée en zone morte dans le genre du désastreux succès de l’oligarchie en Lettonie – l’émigration drastique, la baisse des salaires après impôt résument en deux mots le «miracle balte».

Si la gauche européenne ne parvient pas à créer une alternative à l’austérité exigée par la zone euro, les nationalistes de droite vont mener une campagne pour le retrait. Aube dorée en Grèce, le Front national en France, ainsi que des partis nationalistes hongrois, autrichien et polonais, l’UKIP en Grande-Bretagne se déplacent pour combler le vide laissé par l’absence d’une alternative socialiste à la financiarisation sous le dirigisme de la BCE et du FMI.

Michael Hudson

Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

Notes

  1. Mon livre Trade, Development and Foreign Debt examine le débat sur les réparations allemandes au sujet des «transferts de capitaux» pour ce qui concerne la façon dont l’austérité réduit effectivement la capacité de payer
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