US : Le « barnum »de la destitution de Trump…


…la bombe attendue aujourd’hui est un pétard mouillé


2015-05-21_11h17_05Par Moon of Alabama – Le 20 novembre 2019

Le cirque de destitution s’est poursuivi aujourd’hui avec une déclaration limpide et rafraîchissante de Gordon Sondland, ambassadeur des États-Unis auprès de l’UE. Sondland a été impliqué dans les efforts diplomatiques en Ukraine. Au lieu de bétonner, Sondland a tout simplement lâché ceci :

Gordon D. Sondland a déclaré dans son témoignage que le secrétaire d'État Mike Pompeo avait agrée la campagne de pression [sur l'Ukraine], et qu'il avait informé le vice-président Mike Pence d'un lien apparent entre l'aide militaire à l'Ukraine et les enquêtes sur les Démocrates. M. Sondland a confirmé qu’il existait un «marchandage évident» pour une réunion à la Maison Blanche entre le président Trump et le président ukrainien.

Les médias anti-Trump voient cela comme une autre « bombe » qui lui fera du mal.

Mais il est plus probable que le témoignage de Sondland aidera le président Trump et les personnes impliquées avec lui.

Le président des États-Unis a estimé qu’il était dans l’intérêt du pays de faire pression sur le gouvernement ukrainien pour qu’il publie une enquête sur deux questions :

  • L’ingérence effective des autorités ukrainiennes lors de l’élection américaine de 2016.
  • L’intervention évidente du vice-président Biden à l’époque dans la politique ukrainienne au profit du propriétaire d’une entreprise qui payait à son fils plus de 50 000 dollars par mois.

Sondland et d’autres fonctionnaires américains négociaient ces revendications avec les Ukrainiens. Ils pouvaient utiliser deux moyens potentiels pour faire pression sur les Ukrainiens pour qu’ils annoncent des enquêtes :

  • La demande ukrainienne de visite du président Zelensky à la Maison-Blanche.
  • Le désir de l’Ukraine de recevoir une aide militaire que le Congrès avait allouée.

Il n’est pas du tout évident que Trump ait voulu que ces questions soient utilisées pour faire pression sur l’Ukraine. Trump n’a jamais dit à Sondland que ces problèmes étaient liés :

Aaron Maté @aaronjmate - 15h58 UTC · 20 nov. 2019
 
Le témoignage de Sondland n’est pas aussi accablant qu’il est décrit. Il dit que Trump ne lui a jamais dit que l'argent pour les armes américaines d'"assistance de sécurité" était conditionné à des enquêtes. Sondland dit qu’une telle condition est ce qu’il en est venu à croire sur la base de sa propre opinion.
 
Son interprétation est peut-être correcte - je parie que c'était le cas. Mais sa propre interprétation n'est pas une preuve directe, c'est une interprétation. Étant donné que c'est le témoin vedette qui a parlé à Trump - et il a déclaré que celui-ci n'avait jamais mentionné "l'assistance à la sécurité" - il s'agit en réalité d'un manque de preuve.
 
Sondland : "Trump ne m'a jamais dit que l'aide était conditionnée par des enquêtes." En outre, il a dit que Trump n'a jamais mentionné «l'assistance à la sécurité». C'est le témoin vedette qui a parlé à Trump, et qui a transmis les conditions à l'Ukraine - qui, selon lui, repose sur son interprétation.
 
Sondland : "Le président Trump ne m'a jamais dit directement que l'aide était conditionnée aux réunions. La seule chose que nous avons obtenue directement de Guiliani, c’est que l'affaire Burisma et les élections de 2016 étaient subordonnées à la réunion à la Maison-Blanche. L'aide était ma propre opinion, j'ai deviné, vous voyez ?"

Les négociateurs, y compris Sondland, ont présumé que les demandes et les sujets de pression étaient liés. Mais Trump ne l’avait jamais dit.

Les négociations sur les questions ukrainiennes allaient lentement. Les négociateurs ne savaient pas ce que Trump voulait réellement. Sondland a déclaré avoir appelé Trump à un moment donné et posé une question ouverte : « Que voulez-vous de l’Ukraine ? ».

Selon Sondland, Trump a répondu : « Je ne veux rien. Je ne veux rien. Je ne veux pas de contrepartie. Dites à Zelensky de faire ce qui est juste. »

Trump est un escroc. Il est correct de supposer qu’il souhaitait que ses collaborateurs utilisent tous les points de pression potentiels pour obtenir les résultats souhaités de la part des Ukrainiens. Mais Trump est aussi un escroc assez intelligent pour ne jamais dire ça.

Aujourd’hui, il a lu la citation ci-dessus du témoignage de Sondland à la presse. Un photographe a pris une photo de ses notes.

Zelensky a eu sa réunion avec Trump, même si c’était à New York, pas à la Maison Blanche. L’Ukraine a reçu l’aide militaire. Les Ukrainiens n’ont jamais annoncé d’enquête sur l’ingérence électorale ou sur l’affaire Biden.

Il sera difficile pour les démocrates d’affirmer que Trump voulait une contrepartie ou corrompre les Ukrainiens lorsque, selon l’un des principaux témoins, Trump a affirmé le contraire. De plus, Trump n’a pas obtenu ce qu’il prétendait alors que l’Ukraine obtenait tout ce qu’elle avait demandé.

Et ce n’était même pas la dernière ligne de défense de Trump.

Pendant deux ans, les démocrates ont insisté pour enquêter sur l’ingérence présumée de la Russie dans l’élection américaine. Qu’y a-t-il de mal à ce que Trump demande une enquête sur une ingérence ukrainienne bien documentée ?

La corruption en Ukraine a concerné plusieurs administrations. Qu’y a-t-il de mal à ce que Trump demande aux Ukrainiens d’enquêter sur une affaire bien connue qui aurait pu impliquer des responsables américains ?

Les États-Unis ne sont pas une organisation caritative. Les réunions politiques officielles de la Maison Blanche avec le président ne sont autorisées que si les États-Unis espèrent que cela les avantage. Les aides ou les prêts ne sont accordés par les États-Unis que dans leur propre intérêt. L’octroi ou la rétention de tels  éléments font partie de la plupart des transactions internationales, tout comme les menaces. Cela fait partie d’accords politiques entre nations, pas de corruption personnelle.

Je ne comprends pas pourquoi les démocrates pensent pouvoir faire tomber Trump à ce sujet.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone

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