Des responsables américains diffusent des « fausses nouvelles » sur la « désinformation sur le virus »
Par Moon of Alabama − Le 29 juillet 2020
Dans un nouveau cycle de leur campagne de désinformation russophobe, les responsables du gouvernement U.S. affirment que certains sites Web, qui n’ont aucun lien avec la Russie, diffusent de la «désinformation sur le virus».
Mais aucune «désinformation virale» ne peut être trouvée sur ces sites.
Associated Press ainsi que le New York Times ont été informés par des «officiels» et ont pondu des articles.
Associated Press – Des responsables américains : la Russie derrière la propagation de la désinformation virale
Deux Russes qui ont occupé des postes de responsabilité dans le service de renseignement militaire de Moscou, connu sous le nom de GRU, ont été identifiés comme responsables d'un effort de désinformation destiné à atteindre le public américain et occidental, ont déclaré des responsables du gouvernement américain. Ils ont parlé à Associated Press sous couvert d'anonymat car ils n'étaient pas autorisés à s'exprimer publiquement. Les informations avaient auparavant été classifiées, mais les responsables ont déclaré qu'elles avaient été déclassifiées afin de pouvoir en discuter plus librement. Les responsables ont déclaré qu'ils le faisaient maintenant pour sonner l'alarme sur des sites Web particuliers et pour exposer qu'il y a un lien clair entre ces sites et les services de renseignement russes. Entre fin mai et début juillet, a déclaré l'un des responsables, les sites Web sélectionnés mardi ont publié environ 150 articles sur la réponse à la pandémie, y compris une couverture visant soit à soutenir la Russie, soit à dénigrer les États-Unis. Parmi les gros titres qui ont attiré l'attention des responsables américains, il y avait «L'aide russe à l'Amérique, contre la COVID-19 fait avancer le dossier pour la détente», qui suggérait que la Russie avait fourni une aide urgente et substantielle aux États-Unis pour lutter contre la pandémie, et «Pékin croit que COVID- 19 est une arme biologique», qui a amplifié les déclarations des Chinois.
Le premier article mentionné, «L’aide russe à l’Amérique, contre la COVID-19 fait avancer le dossier pour la détente», est de l’auteur bien connu Andrew Korybko, un analyste politique américain vivant à Moscou. Il a été publié sur le site OneWorld.press. L’essai discutait de l’aide russe contre le coronavirus acheminée par pont aérien début avril depuis la Russie vers les États-Unis. L’analyste conclut qu’une telle aide peut être considérée comme le début d’une nouvelle détente entre les États-Unis et la Russie.
Il n’y a aucune «désinformation virale» dans l’article de Korybko. Le pont aérien d’aide a eu lieu début avril, et a été largement rapporté. En réponse aux allégations, les propriétaires de OneWorld soulignent que le secrétaire d’État Mike Pompeo, dans une récente période de questions-réponses, a également fait allusion à une nouvelle détente avec la Russie. Était-ce aussi une «désinformation virale» ?
Le deuxième article que les «officiels» ont souligné, «Pékin croit que COVID- 19 est une arme biologique», a été écrit en mars par Lucas Leiroz, un «chercheur en droit international à l’Université fédérale de Rio de Janeiro». Il s’agit d’une analyse exagérée des commentaires et des questions d’un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères sur les sources possibles du coronavirus.
La citation originale du porte-parole est dans l’article. En se référant à des sources supplémentaires, l’interprétation de l’auteur va peut-être un peu au-delà du sens des citations. Mais ce n’est certainement pas une «désinformation virale» que de soulever la question spéculative sur les sources potentielles du virus, que beaucoup d’autres se posaient à l’époque [sauf les US, qui, pour leur, part ne doutent pas de la culpabilité de la Chine, sans preuves, NdT].
L’article a été publié par InfoBRICS.org, un « portail d’information du BRICS » qui publie dans les langues des pays de l’organisation – Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud. Ce site est vraisemblablement financé par certains ou tous ces pays.
Un autre site Web que les « officiels US » ont stigmatisé est InfoRos.ru qui publie en russe et en anglais. Associated Press a noté :
Un gros titre est apparu mardi sur InfoRos.ru à propos des troubles qui agitent les villes américaines, on peut y lire ceci : «Le chaos dans les villes Bleues [Démocrates, NdT]», accompagnant une histoire qui déplore la façon dont les New-Yorkais, qui ont grandi à l'époque sévère contre la criminalité des anciens maires Rudy Giuliani et Michael Bloomberg, et qui "n'ont aucune expérience de la rue" doivent désormais «s'adapter à la vie dans les zones urbaines à forte criminalité». Une autre histoire portait le titre de «Piège ukrainien pour Biden» et affirmait que l'«Ukrainegate» - une référence aux histoires entourant les liens de corruption du fils de Biden, Hunter avec une société gazière ukrainienne - «continue de se dérouler avec une vigueur renouvelée». Des responsables américains ont identifié deux des personnes soupçonnées d’être à l’origine des opérations du site. Ces hommes, Denis Valeryevich Tyurin et Aleksandr Gennadyevich Starunskiy, ont précédemment occupé des postes de direction chez InfoRos, mais ont également servi dans une unité du GRU spécialisée dans le renseignement psychologique militaire et y entretiennent des contacts serrés, ont déclaré les officiels.
InfoRos se fait appeler «agence de presse» et propose des informations d’intérêt général, plutôt ennuyeuses, sur son site. Mais comment ce genre d’article dans le style de FOX News sur les troubles dans les villes américaines et sur les escapades corruptrices de Biden en Ukraine sont-ils de la « désinformation virale » ? Je n’en ai trouvé aucune sur ce site.
En 2018, une « agence de renseignement occidentale » a raconté au Washington Post, sans fournir aucune preuve, que InfoRos était lié au service de renseignement militaire russe GU – anciennement GRU :
L'unité 54777 a plusieurs organisations de façade qui sont financées par les subventions du gouvernement en tant qu'organisations de diplomatie publique mais sont secrètement gérées par le GRU et destinées aux expatriés russes, a déclaré l'officier du renseignement. Deux des plus importants sont InfoRos et l'Institut de la diaspora russe.
InfoRos reçoit donc des subventions publiques et aurait été auparavant dirigé par deux personnes qui auparavant travaillaient pour le GU. Qu’est-ce que cela dit sur le statut actuel et le contenu qu’il fournit ? Rien.
Le NYT ajoute que presque personne, aux États-Unis, ne lit les sites web incriminés par les « officiels US », mais que leur contenu est parfois recopié par des sites d’agrégation plus importants :
«Ce que nous avons vu des opérations du GRU dans les médias sociaux est souvent un flop, mais le contenu narratif qu'ils écrivent est partagé plus largement à travers l'écosystème des médias de niche», a déclaré Renee DiResta, responsable de la recherche à l'observatoire Internet de Stanford, qui a étudié le GRU et ses liens avec InfoRos et le travail de propagande.
Il existe de nombreux sites qui copient le contenu de diverses sources et le reproduisent sous leur nom. Mais cela ne transforme pas tout ce qu’ils publient en désinformation.
Tous les éléments mentionnés par AP et le NYT et qui sont attribués à des sites «russes» sont essentiellement factuels et ne comportent aucune «désinformation sur le virus». Cela fait que, par ces affirmations, les « officiels américains » font eux- même la véritable campagne de désinformation qu’ils prétendent imputer aux autres.
L’AP et le NYT y succombent avec délice.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone
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