Par Vladislav B. SOTIROVI – Le 3 avril 2019 – Source Oriental Review
Titoslavie : Les questions nationales et les frontières inter-républicaines
Après la Seconde Guerre mondiale, le mythe officiel parrainé par l’État du combat antifasciste et de la libération de la Yougoslavie par les partisans de Tito, fondé sur des mensonges notoires et des faits historiques falsifiés a acquis une vie politique qui lui était propre jusqu’aux années 90. Le dogme du lavage de cerveau officiel est devenu la soi-disant libération nationale de la Yougoslavie tandis que le culte personnel de Josip Broz Tito encadrait la propagande selon laquelle le « maréchal » autoproclamé de Yougoslavie (le 29 novembre 1943, dans la ville de Jajce en Bosnie) était un des dirigeants nationaux les plus intelligents et ingénieux de la coalition antifasciste en Europe pendant la guerre 1. Dans la République fédérative socialiste de Yougoslavie (RFSY) d’après 1945, ce mythe a toutefois servi d’instrument politique et moral de légitimation du pouvoir illégitime et incontesté du Parti communiste de Yougoslavie (la LCY, la Ligue des Communistes de Yougoslavie depuis 1963) sur la Yougoslavie. Selon le mythe, ce parti de brigands était devenu le « libérateur » du pays des occupants étrangers ainsi que leurs satellites nationaux et seul ce parti méritait et était capable, après la guerre, d’assurer une protection continue contre différents ennemis étrangers qui menaçaient encore la Yougoslavie, que ce soit par l’Est (l’URSS) ou l’Ouest (l’impérialisme occidental).
La dictature communiste fut formellement légalisée par la première Constitution d’après-guerre (31 janvier 1946) qui abolissait la monarchie et proclamait la République Populaire Fédérale de Yougoslavie. Cette première Constitution Titoïste était basée sur la Constitution soviétique (stalinienne) de 1936. 2 Une république yougoslave « populaire » (socialiste) qui était la première d’une série de républiques populaires similaires formées en Europe centrale orientale et au Sud-Est après 1945, basées sur l’idéologie marxiste ainsi que l’exemple soviétique et sous contrôle soviétique. Basé sur son idéologie révolutionnaire, la LCY victorieuse avait l’intention de créer un nouvel État et une nouvelle société qui n’auraient aucune relation avec l’ancien Royaume de Yougoslavie capitaliste et parlementaire, sauf de nom.
Toutes sortes de Yougoslavie ont été idéologiquement fondées sur des mythes :
- La Yougoslavie de l’entre-deux-guerres a développé un mythe des « trois tribus ethniques de la même nation ethnique », car on supposait que les Slovènes, les Croates et les Serbes étaient de la même origine ethnolinguistique, partageant les mêmes ou très semblables caractéristiques culturelles, coutumes, langues et traditions (yougoslaves) et ayant le même destin historique à lutter pour l’unité nationale (yougoslave) qui fut finalement réalisée le 1er décembre 1918 3.
- D’un point de vue idéologique, une nouvelle Yougoslavie socialiste avait été rétablie sur un autre mythe : celui de l’autodétermination de ses cinq nations ethniques constitutives reconnues – les Slovènes, les Croates, les Serbes, les Monténégrins, et les Macédoniens. Ces cinq nations (à l’origine sans musulmans Bosniaques-Herzégoviniens reconnus par la suite 4) se seraient prétendument rencontrées lors de la deuxième réunion du Conseil de libération nationale de Yougoslavie (le NLCY), dominé par les communistes, les 29-30 novembre 1943 à Jajce (au milieu de la Bosnie-Herzégovine) où une nouvelle Yougoslavie fut proclamée. Selon ce mythe, les représentants légaux des cinq nations, quelle que soit la république fédérale dans laquelle ils vivaient en Yougoslavie, ont exercé une fois pour toutes leur droit à l’autodétermination nationale en s’unissant dans la fédération des six républiques finalement créée en janvier 1946. Par conséquent, la réunion de Jajce en 1943 était prétendument légitime puisque les représentants officiels des cinq nations constituantes y assistaient, quand bien même les représentants de la Serbie étaient absents (ils ont été remplacés par les Serbes des autres parties de la Yougoslavie).
La question nationale a influencé tous les aspects de la politique interne de la Yougoslavie après l’unification en 1918. Elle se reflète dans les affaires intérieures, extérieures, sociales, culturelles, économiques et autres. Les démocrates, les autocrates, les rois et les communistes ont essayé de la résoudre. 5 Les Communistes sont toutefois devenus extrêmement fiers d’annoncer officiellement qu’ils ont finalement réussi à résoudre toutes les questions nationales en Yougoslavie après 1945, par la création de six républiques, puis deux unités autonomes en Serbie (la province de Vojvodine et la région de Kosovo-et-Métochie, dont le nom a été changé en statut provincial). En fait, ces deux unités autonomes ont été progressivement séparées du reste de la Serbie et finalement, selon la dernière (et troisième) Constitution yougoslave de 1974, elles ont toutes deux reçu le même et égal pouvoir politique que toutes les républiques avec leur propre présidence, Gouvernements, programmes d’éducation, forces de sécurité, Constitutions, Académies, insignes et même le droit de veto dans le Gouvernement fédéral.
Toutefois, en ce qui concerne l’affirmation des communistes selon laquelle ils ont résolu les questions nationales en Yougoslavie, en tant que question historique et politique la plus problématique du pays, on peut se poser deux questions :
- Pourquoi les unités autonomes n’ont-elles été créées qu’en Serbie, mais pas également dans d’autres républiques yougoslaves ?
- Sur quelle base les frontières entre les républiques et les unités autonomes ont-elles été établies ?
Concernant la première question, le fait est que dans toutes les républiques yougoslaves, des unités autonomes (régions ou provinces) pourraient être constituées sur la base des origines ethniques et historiques, comme cela a été fait en Serbie. Cependant, les Albanais de Kosovo-et-Métochie se sont par exemple vus accorder un statut autonome en Serbie, mais les Serbes de Croatie ou de Bosnie-Herzégovine ne méritaient pas, pour une raison quelconque, le même traitement par la même autorité centrale. De plus, l’anomalie principale de cette question était que les mêmes albanais de souche vivant en masses compactes dans le nord-ouest de la Macédoine ne jouissaient pas du même statut politique national dans leur république que leurs compatriotes de la Serbie voisine. La véritable raison d’une telle politique nationale asymétrique était, en fait, une politique générale de la LCY construite autour du le slogan : « Serbie plus faible, Yougoslavie plus forte ».
En ce qui concerne la deuxième question, le fait central est que, fondamentalement, personne ne sait vraiment qui, comment et sur quels fondements ou critères historiques, ethniques, moraux, économiques ou autres les frontières et provinces inter-républicaines furent fixées en 1946. Cependant, les mêmes frontières sont devenues (jusqu’à aujourd’hui) les frontières de sept États indépendants internationalement reconnus après la destruction de la Titoslavie dans les années 1990. 6 En d’autres termes, il n’existe tout simplement pas un seul acte juridique réel, c’est-à-dire un document, qui réglemente la question des frontières des six républiques yougoslaves et des deux unités autonomes. En fait, il existe un document en lien à cette question : un rapport avec une proposition de la Commission acceptée par le Comité central de la LCY 7 mais aucune institution étatique ni aucun débat public ne l’a cependant élaboré ou accepté. En outre, la délimitation administrative-territoriale de facto à l’intérieur de la Yougoslavie n’a été réalisée que partiellement selon le rapport et la proposition susmentionnés. 8 De toute façon, pour régler les questions nationales selon les principes communistes, Tito adopta le modèle soviétique consistant à établir des républiques comme des États nationaux qui devaient être « nationaux dans la forme, socialistes dans le fond ». 9 Pour la première fois dans l’histoire, les Monténégrins et les Macédoniens ont été reconnus comme des nations ethniques (artificielles) distinctes (séparées des Serbes) et, par conséquent, avec un droit à leur État national (république) séparé. Enfin, une sixième république fut créée (Bosnie-Herzégovine) pour les populations mixtes serbe, croate et musulmane (aujourd’hui bosniaque).
Le pouvoir politique total dans le pays, encore une fois fondé sur l’exemple soviétique, était absolument concentré dans la hautement centralisée LCY, en particulier dans le bureau du Comité Central, dont les membres ont été choisis par le Secrétaire Général de la LCY Josip Broz Tito qui, fondamentalement, a transformé le pays entier en sa propre querelle privée – la Titoslavie. A l’origine, il a été nommé secrétaire général du Parti par l’Internationale de Staline à Moscou en 1937 et Tito, depuis lors, n’a occupé les postes les plus élevés de la LCY qu’avec les membres qui lui étaient personnellement loyaux. 10 Du 28 juin 1948 jusqu’à sa mort le 4 mai 1980, Josip Broz Tito n’avait concrètement aucun rival politique sérieux au sein de la LCY ou dans le pays, car il était le leader incontesté du Parti et le dictateur impitoyable et sans merci du pays qu’il gouvernait par le biais de marionnettes triées sur le volet. Mais les plus hauts postes à la tête du Parti comme du pays étaient surtout réservés aux non-Serbes. 11 Tito est devenu une figure populaire en Yougoslavie à partir du milieu de l’année 1948 lorsque lui et sa LCY ont été expulsés du Kominform (le Bureau d’information communiste situé à Moscou) comme les agents occidentaux sous la colère impuissante de Staline, Tito accepta l’aide US en 1948. 12 Cependant, la propagande titoïste a promulgué une fausse idée qu’il s’agissait, en fait, d’une grande victoire yougoslave puisque Tito aurait vaincu Staline et l’Union soviétique en lançant une idéologie d’un communisme national indépendant de Moscou. 13 Il est toutefois vrai qu’a partir du milieu de 1948, la Yougoslavie a mené une politique indépendante de Moscou, puis est devenue un État client de Washington à son tour. Tito a de toute façon très bien joué avec les États-Unis pour le soutien soviétique : un jeu dans lequel il a excellé en devenant un maître du gangstérisme diplomatique pendant la guerre froide. 14
Le dictateur yougoslave a réussi à réprimer les identités ethniques conflictuelles et le nationalisme en imposant un contrôle politique total sur le pays et sa vie politique, suivi d’une dictature personnelle. Néanmoins, il était tout à fait prévisible et on s’attendait à ce qu’après sa mort en 1980, les tensions et les conflits nationaux ethniques au sein du pays reviennent à la surface. La Slovénie et la Croatie sont devenues les premières républiques séparatistes en 1991, mais d’un autre côté, toutes deux ont été territorialement élargies après la Seconde Guerre mondiale uniquement grâce au soutien de Tito qui inclut près de 8 330 km2 d’ancien territoire italien sur la péninsule istrienne et adjacent à la ville de Trieste – un territoire divisé par la Slovénie et la Croatie en Titoslavie. C’était essentiellement le cadeau anglo-américain qui lui avait été fait en vertu de l’Accord de Belgrade de 1954 pour sa séparation avec Staline en 1948. 15
En réalité, avec l’amertume historique et l’hostilité entre les quelque vingt nationalités et groupes ethniques différents de la Yougoslavie, le plus grand nombre historiquement atteint, surtout pendant la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle tentative d’unification et de coexistence des Yougoslaves ne pouvait être possible que par une volonté et une dictature de fer imposées par Josip Broz Tito. 16 Les différences entre tous les groupes ethniques, confessionnels, régionaux et nationaux yougoslaves, qui s’étaient extrêmement exacerbées pendant la Seconde Guerre mondiale, n’ont cependant jamais été abordées ou discutées de manière appropriée et approfondie, et ont été en fait largement supprimées, en particulier la question du génocide des Serbes par les Croates et les Bosniens de l’État indépendant de Croatie et le nettoyage ethnique du Kosovo-et-Métochie par les nationalistes albanais nazi-fascistes.
Suivant son modèle soviétique, la Titoslavie était jusqu’à la constitution de 1974 un système politique centralisé à parti unique avec une fédération basée sur l’autodétermination mythique de ses nations mais pas des républiques ou des unités autonomes. Jusqu’en 1974, les frontières entre les unités fédérales n’ont pas eu d’importance pratique et politique significative. Bien qu’il n’y ait pas eu d’explication officielle sur la façon dont les frontières entre les républiques et les unités autonomes ont été fixées en 1946, la plupart d’entre elles suivaient les frontières internationales et provinciales austro-hongroises d’avant la première guerre mondiale. C’est particulièrement vrai en ce qui concerne les frontières de la Bosnie-Herzégovine avec la Serbie et la Croatie. En d’autres termes, les frontières entre la Bosnie-Herzégovine et la Croatie, avec quelques corrections mineures, suivaient essentiellement la frontière entre le sultanat ottoman et l’empire austro-hongrois fixée en 1699 après la Grande Guerre de Vienne, conformément au Traité de paix de Karlowitz (aujourd’hui Sremski Karlovci dans la province serbe de Vojvodine). 17 : Verzalpress, 1999, 299-312] En 1908, avec l’annexion austro-hongroise de la Bosnie-Herzégovine, la frontière est devenue une frontière provinciale au sein de la double monarchie. Il est toutefois devenu plutôt ironique que la LCY révolutionnaire, déterminée à établir un nouvel État et une nouvelle société, ait choisi en 1946 d’utiliser les frontières des deux empires qui ont gouverné les Yougoslaves pendant des siècles et qui se sont finalement désintégrés lors de la Première Guerre mondiale.
Le point central de la fixation des frontières des républiques yougoslaves était que presque aucune d’entre elles ne coïncidait avec les frontières entre les groupes ethniques nationaux puisque, par exemple, un grand nombre de Serbes étaient restés en Croatie (12%) et en Bosnie-Herzégovine (33%) alors que les Albanais et les Croates vivaient dans trois républiques. La république la plus homogène sur le plan ethnique était la Slovénie, tandis que la Bosnie-Herzégovine était la plus hétérogène. 18 Depuis 1946, en raison du respect des frontières internes de la double monarchie multinationale et multiconfessionnelle d’avant la Première Guerre mondiale, au moins 30 % des Serbes et 20 % des Croates ont été exclus de leur république « nationale », la Serbie et la Croatie. La majorité d’une diaspora de ces deux groupes au sein de la Yougoslavie vivait et vit toujours dans la république yougoslave centrale (aujourd’hui État indépendant) de Bosnie-Herzégovine. Mais le point crucial d’une telle division administrative interne de la Titoslavie était le fait que la nouvelle structure fédérale du pays après la Seconde Guerre mondiale, avec ses nouvelles/anciennes frontières (aujourd’hui les frontières d’États indépendants), garantissait que la nation la plus grande et la plus dispersée du pays (les Serbes) ne recevrait pas une république assez grande pour permettre une domination serbe de la Titoslavie. 19 Autrement dit, tout était fait pour que les autres nations administrent les serbes, qui sont devenus la seule nation opprimée dans le pays de la Titoslavie – La Prison des Serbes.
Le fait que la Serbie n’avait pas le même statut que les autres républiques était bien visible du fait que seule la Serbie avait une province autonome et une région autonome. Les autres républiques ne méritaient pas ce « privilège ». Cette discrimination évidente à l’égard des Serbes en tant que nation et en particulier de la Serbie en tant que république s’inscrivait dans le principe formel de l’égalité de toutes les nations qui, dans une dictature à parti unique, servait essentiellement des fins symboliques et de propagande. Formellement, un tel principe dictait qu’aucune nation, serbe ou autre, ne pouvait dominer le reste du pays de quelque façon que ce soit, mais la réalité était bien différente, surtout si l’on sait que le dictateur lui-même était un Serbophobe notoire, même depuis la Première Guerre mondiale, étant d’origine romaine catholique slovène-croate. 20 Néanmoins, comme les autorités communistes (ou quasi-communistes) n’ont permis aucune dissidence publique sur aucune question politique, il est très difficile pour les chercheurs d’estimer l’ampleur réelle du soutien à la nouvelle structure fédérale et à la politique du régime en matière de prétendue égalité nationale après 1946.
Indépendamment du fait que le régime Titoïste a pu réprimer tous les mouvements politiques nationaux rivaux jusqu’en 1981, la politique d’égalité nationale a cependant facilité la renaissance de certaines des idéologies nationales précédentes ainsi que la construction de nouvelles par l’élite communiste qui s’enfonçait progressivement mais profondément dans le nationalisme républicain, dans le but d’élargir les circonscriptions et consolider leur pouvoir politique surtout après le décès de Tito en 1980. Il est à noter que les circonscriptions des cadres sont devenues les principaux bénéficiaires du régime Titoïste et son pilier central de soutien. Mais, d’un autre côté, ils ont aussi établi une base de pouvoir pour les futures élites républicaines dans les six républiques durant les années 1960 avec des politiques de nationalisme républicain qui ont finalement transformé le pays selon la dernière Constitution de 1974, de facto, en une semi-confédération de six républiques et deux provinces autonomes. Un tel arrangement politique a été possible en attribuant à chaque république et à chaque province un éventail extrêmement large de droits et de pouvoirs souverains (indépendants) qui sont devenus à la fois les sources de la souveraineté de l’État et les centres du pouvoir politique.
L’essence d’un tel arrangement était que puisque les organes décisionnels les plus importants de l’État (la Présidence collective et le Gouvernement fédéral), étaient contrôlés depuis 1974 par les dirigeants politiques des républiques et des provinces, il n’existait, en fait, aucun véritable organe fédéral indépendant du contrôle républicain, qui pouvait outrepasser leur autorité ou même arbitrer dans tout conflit entre elles. La suprématie incontestée de Tito reposait sur la loyauté personnelle des cadres et sur son commandement incontesté de l’Armée Populaire Yougoslave (APY). Cependant, après sa mort en 1980, l’institution du Président de la Yougoslavie a tout simplement été abolie et, par conséquent, les élites républicaines et provinciales au pouvoir ont été totalement laissées à elles-mêmes pour imposer un contrôle incontesté sur leurs unités administratives respectives qui sont devenues des États indépendants dans les années 1990, leurs frontières étant reconnues internationalement comme les frontières.
Article précédent – Article suivant
Note du Saker Francophone Pour être complet, on peut aussi se poser la question de ce que les Serbes auraient fait s'ils avaient eu le contrôle des structures étatiques ? Auraient-ils été magnanimes avec les autres ethnies? Mais cette histoire de la Yougoslavie est symbolique des difficultés politiques de gérer des états multi-ethniques dans un contexte de pressions de puissances extérieures pour le contrôle d'une zone stratégique.
Traduit par Fabio, relu par San pour le Saker Francophone
- Voir l’un des livres les plus typiques de la biographie officielle de Tito blanchi à la chaux pour maintenir son culte personnel. Branislav Ilić, Vojislav Ćirković (priredili), Hronologija revolucionarne delatnosti Josipa Broza Tita, Beograd : Export-Press, 1978. Comparer avec la biographie plus objective et académique de Tito dans Jože Pirjevec, Tito i drugovi, I-II, Beograd : Laguna, 2013 ↩
- Branko Petranović, Istorija Jugoslavije 1918-1988. Treća knjiga : Socijalistička Jugoslavija 1945-1988, Beograd : NOLIT, 1988, 67 ↩
- Voir, par exemple,Vladimir Ћоровић, History Југославије, Beograd : People’s Cause, 1933 ↩
- Ce terme ne désignait pas les musulmans albanais ni aucun autre groupe islamique, mais seulement les musulmans slavophones de Bosnie-Herzégovine. ↩
- Ivo Banac, La question nationale en Yougoslavie : Origines, Histoire, Politique, Ithaca-Londres : Cornell University Press, 1984, 415-416 ↩
- Sur la question des territoires contestés entre Serbes et Croates, voir dans Lazo M. Костић, Srba and Hrvata Sporne Teritorium, Beograd : Dereta, 1990 ↩
- Archives de Yougoslavie, Dossier CK SKJ X-2/1 et III/3 ; Archives du Centre Mémorial « Josip Broz Tito », II-5-b/66 ↩
- Miodrag Зечевић, Југославија 1918-1992 : Јужнословенски djavni San et Djava, Beograd : Prosveta, 1994, 127-128 ↩
- Richard Frucht (éd.), Encyclopedia of Eastern Europe from the Congress of Vienna to the Fall of Communism, New York-Londres : Garland Publishing, Inc, 2000, 871 ↩
- Aleksandar Pavković, « National Liberations in Former Yugoslavia : When Will They End », East European Quarterly, XXXVI, No. 2, 2002, 234. ↩
- Le premier après Tito et son successeur officieux fut un théoricien et homme politique slovène – Edvard Kardelj (1910-1979) qui occupa de nombreux postes dans les gouvernements du CPY et de Titoslavia. Il servait aussi bien de théoricien officiel que d’idéologue et de théoricien du Parti. Il a supervisé la rédaction de toutes les Constitutions de Titoslavie et a fourni les justifications révisionnistes marxistes de la politique de Tito. A propos de Kardelj, voir Franc Šetinc, Misel in delo Edvarda Kardelja, Ljubljana, 1979. La troisième personne selon le pouvoir politique concentré et l’influence après Tito et Kardelj, était un Croate Vladimir Bakarić. ↩
- Une autre raison de la scission Tito-Staline en 1948 était liée à la guerre civile grecque de 1946-1949. C’était le soutien de Titoslavia à l’effort de guerre civile des communistes grecs, et les tentatives parallèles de Tito de rallier le soutien de ses voisins communistes du sud-est à la Grèce, en opposition à la ligne plus modérée de Staline conformément aux accords de guerre avec le Royaume-Uni et les États-Unis (Téhéran, Yalta, Potsdam) pour laisser la Grèce dans la sphère (britannique) occidentale d’influence. La politique de Tito a provoqué la première scission majeure au sein du bloc des pays sous contrôle soviétique après la Seconde Guerre mondiale, Dan Stone (éd.), The Oxford Handbook of Postwar European History, Oxford : Oxford University Press, 2012, 278. Le refus de Titoslavia d’accepter la direction de la politique étrangère de Staline a d’abord placé le pays dans un isolement international, mais au cours des années suivantes, sa lutte pour survivre face à l’hostilité de l’Union soviétique jusqu’à la mort de Staline en 1953 a conduit la Titoslavie à construire le premier État communiste post-stalinien en Europe orientale du communisme national, Geoffrey Swain, « The Cominform : Tito’s International », Historical Journal, 35:3, 1992, 641-643. Cependant, le vrai objectif de Tito était d’annexer la Macédoine (égéenne) grecque à sa Titoslavie dans le cas de la victoire communiste dans la guerre civile grecque. ↩
- Richard W. Mansbach, Kirsten L. Taylor, Introduction to Global Politics, deuxième édition, Londres-New York : Routledge Taylor & Francis Group, 2012, 442 ↩
- Selon Dwight D. Eisenhower, l’objectif principal de la guerre froide était » d’amener le monde, par des moyens pacifiques, à croire en la vérité « , parce que c’était une » lutte pour l’esprit et la volonté des hommes « , Ruud van Dijk (ed.), Encyclopedia of the Cold War, Vol. I, New York-London : Routledge Taylor & Francis Group, 2008, 478 ↩
- Sur la crise de Trieste de 1945-1954 entre l’Italie et la Titoslavie, voir dans Bogdan Novak, Trieste, 1941-1954 : The Ethnic, Political, and Ideological Struggle, Chicago, 1970 ; Leonard Unger, Kristina Segulja, The Trieste Negotiations, Washington, 1977 ↩
- Jan Palmowski, A Dictionary of Twentieth-Century World History, réimprimé avec corrections, Oxford-New York : Oxford University Press, 1998, 675 ↩
- Voir la carte dans Westermann Großer Atlas zur Weltgeschichte, Braunschweig, 1985, 112/II. Au sujet du texte du Traité de paix de Karlowitz de 1699 entre l’Autriche et les Ottomans, voir Жарко Димић, Велики Бечки Бечки и мир Карловачки Карловачки мир 1683-1699 (Хронологија), Београд ↩
- Sur la structure nationale de la Yougoslavie d’avant et d’après la Seconde Guerre mondiale, voir dans Tim Judah, The Serbs : History, Myth & the Destruction of Yugoslavia, New Haven-London : Yale University Press, 1997, 311-317 ↩
- Aleksandar Pavković, « National Liberations in Former Yugoslavia : When Will They End « , East European Quarterly, XXXVI, № 2, 2002, 235 ↩
- La biographie et la carrière de banditisme de Josip Broz Tito (1892-1980) sont extrêmement difficiles à reconstituer en raison de la mythologie qui entoure sa personnalité. Certes, sa mère était slovène et son père croate. Il est né dans le village croate de Kumrovec Gregory C. Ference (ed.), Chronology of 20th-century East European History, Detroit-Washington, D.C.-London : Gale Research Inc. 443. L’endroit où il a vraiment été enterré n’est pas encore clair (Pologne, Belgrade, Vatican ?). Cependant, le vrai problème concernant la personnalité de Tito est de savoir combien d’entre eux ont existé (une, deux ou trois) ? ↩
Ping : La crise due à l’attaque sur l’infrastructure pétrolière saoudienne est terminée – Le Saker Francophone – DE LA GRANDE VADROUILLE A LA LONGUE MARGE