Par James Howard Kunstler − Le 25 mai 2020 − Source kunstler.com
Ce que « la Résistance » [l’État profond alias le Marais, NdT] redoute le plus, c’est la parole du général Michael Flynn. Il fait l’objet d’une injonction judiciaire depuis que son affaire a été portée devant le tribunal de district fédéral du juge Emmet Sullivan [et doit donc se taire].
Naturellement, le général Flynn n’était pas désireux de compliquer son sort injuste avec une citation d’outrage à magistrat. Les manigances récentes du juge Sullivan ont un seul objectif : maintenir cette situation de bâillonnement en vigueur aussi longtemps que possible. Au moment où le juge Sullivan confirmera la décision du Ministre de la Justice de rejeter les charges, comme il est tenu de le faire, le général Flynn sera libre de faire connaître son point de vue au public. Cela pourrait être gênant en période électorale.
Je suis sûr qu’il a beaucoup de choses à dire. Le général Flynn a été chef de la Defense Intelligence Agency pendant deux ans (2012-2014) sous Barack Obama, et il en sait beaucoup sur toutes les opérations tordues que M. Obama a présidées, y compris le fiasco de Benghazi, le changement de régime ukrainien, et surtout le détournement, par Obama, de la base de données de surveillance des superordinateurs de la NSA connue sous le nom de « Hammer », qui a été créée à l’origine pour traquer les terroristes, puis utilisée par le directeur de la DNI, James Clapper, et le chef de la CIA, John Brennan pour espionner les Américains, en particulier les adversaires politiques d’Obama. La rumeur dit qu’il a emporté la base de données avec lui quand il a quitté la Maison Blanche, et elle contiendrait de nombreuses informations utiles et accablantes sur à peu près tous les membres du gouvernement, y compris les sénateurs, les membres du Congrès et les juges de la Cour suprême.
Le général Flynn est devenu un antagoniste d’Obama & Co. quand il s’est opposé à l’accord nucléaire qu’ils préparaient avec l’Iran et quand il s’est prononcé contre l’opération de la CIA Timber Sycamore, en 2013, pour armer et donner de l’argent aux terroristes d’ISIS opposés au président syrien Bachar al- Assad. Obama a mis au placard le général Flynn en 2014. Ce qui a vraiment scellé le sort du général Flynn, c’est quand il a commencé à se plaindre publiquement de la politisation de la CIA par John Brennan. Le New York Times l’a cité disant : « Ils ont perdu de vue pour qui ils travaillent réellement. Ils travaillent pour le peuple américain. Ils ne travaillent pas pour le président des États-Unis. Franchement, c’est devenu une organisation très politique. »
Et quelques mois plus tard, il a sauté dans le train de campagne de Donald Trump. Lorsqu’il a orchestré des tonnerres d’applaudissements avec son slogan « Lock her up » [Emprisonnez-la (Hillary)] à la convention républicaine, vous pouvez imaginer comment cela a donné la chair-de-poule à beaucoup d’autres créatures du marais, en plus de Celle-dont-c’était-le-tour-d’être-présidente. Et puis, Dieu merci, il a été nommé pour s’asseoir au coude à coude avec Trump dans l’aile ouest en tant que conseiller à la sécurité nationale ! Eh bien, vous pouvez imaginer les secousses que cela a provoqué. Le général Flynn avait déclaré son intention de réorganiser complètement, démanteler partiellement et contrôler le monstre de la communauté du Renseignement, qui s’était répandu comme une moisissure visqueuse dans tout le gouvernement. Brennan craignait particulièrement la partie audit financier de la chose, car son agence, la CIA, considérait les milliards de dollars qui entraient et sortaient comme un autre de ses jardins secrets. Flynn devait être stoppé.
Donc, John Brennan a concocté l’escroquerie du RussiaGate pour faire prospérer l’idée que le général Flynn était un garçon de courses de Vladimir Poutine – enfermez-le ! – et que, pour faire bonne mesure, Trump l’était probablement aussi [garçon de course]. Une fois qu’ils se sont lancés dans cette grande mésaventure et ont enrôlé le fou James Comey et ses fanatiques du FBI, le gang s’est retrouvé impliqué dans un dangereux jeu de sédition, mal pensé et exécuté sans relâche. Et enfin, par tous les saints, l’improbable Trump a remporté l’élection, s’assurant qu’il serait au courant de chaque secret obscur qui se cache dans les placards du gouvernement américain.
Depuis trois ans, tout ce système diabolique s’est lentement mais sûrement déroulé. L’infortuné – et peut-être sénile – Robert Mueller a été amené à chapeauter ce qui menaçait de devenir une explosion nucléaire politique. Nous devons supposer que Mueller n’était qu’une potiche, et pourtant le gang prétendument le plus brillant des avocats de la guerilla judiciaire qu’il a recruté – Weissmann, Van Grack, Rhee, Zebley, et. consort – a absolument tout fait foirer. Ils n’ont rien trouvé sur la collusion russe, nada, zilch, ils ont raté la tentative de coincer Trump avec une inculpation d’obstruction à la justice – et ont regardé, impuissants, les ineptes Schiff & Nadler faire un flop avec la procédure de destitution – et maintenant, ayant été exposés dans des poursuites malveillantes contre le général Flynn, ils ont été forcés d’abandonner l’affaire contre lui.
Enfin, le juge Sullivan a été recruté par la Résistance dans un ultime effort pour garder le général Flynn silencieux pendant quelques mois de plus en manigançant un cirque d‘amicus curiae qui attirerait des tonnes de dépôts de mémoires bidons, qu’il faudrait examiner et argumenter méticuleusement, un exercice inutile de bruit et de fureur. Ce faisant, le juge a contredit 25 de ses propres décisions antérieures contre les demandes d’amicus déposées par l’accusé. Il a également agi en violation d’une décision de la Cour suprême (Sineneng-Smith, 2020) et d’une affaire en Cour d’appel (Fokker Services 2016), ainsi que la règle de la Cour fédérale qui se prononce contre l’utilisation de l’amicus dans les procédures pénales.
Maintenant, il a quelques jours pour répondre à une requête en mandamus de la Cour d’appel des États-Unis de trancher l’affaire et de faire son devoir. Je ne répéterai pas l’argument de la séparation des pouvoirs, sauf pour dire que le juge Sullivan n’a pas beaucoup de cartes en main et aura de la chance s’il n’est pas réprimandé par la Cour supérieure. Il a été couillonné par le gang de la guérilla judiciaire et dénoncé comme idiot utile. Ils ont jeté son honneur personnel comme une peau de banane. Dieu sait ce qui l’a poussé à refuser la requête du ministre de la Justice et en appeler à la loi.
Le mélodrame colossal d’une conspiration pour sédition se déroule rapidement maintenant. Sous peu, le procureur américain John Durham va mettre son grain de sel, que ce soit un simple rapport détaillant les abus de pouvoir flagrants, ou peut-être une série d’accusations sévères contre les séditieux. Avec des tonnes de preuves de leurs méfaits maintenant dans le domaine public, les différents joueurs doivent maintenant se retourner vicieusement les uns contre les autres. Le bus proverbial ne sera probablement pas assez gros, pour balancer tout le monde dessous ; il y faudra un train.
De plus, et c’est comique, le directeur du FBI, Christopher Wray, a ouvert une «enquête interne» la semaine dernière pour vérifier si des membres actuels de son agence se sont rendus coupables de mauvaise conduite dans l’affaire Flynn. C’est gentil. Cela ne lui a pris que trois ans. Bien sûr, la plupart des principaux atouts ont déjà été tirés du jeu, Comey, McCabe, Strzok, Page. Pourquoi M. Wray occupe-t-il encore ce poste, où son occupation principale est de faire obstacle à la publication de documents ordonnée par le tribunal et assignée par le Congrès ?
Vous savez ce qui serait vraiment un bon coup ? Botter le cul de Chris Wray et le remplacer par le DNI intérimaire sortant Richard Grenell. Permettre à Grenell d’être le directeur par intérim du FBI pour les six mois statutaires jusqu’aux élections. Et même ne pas s’embêter à le nommer et à passer par une confirmation du Sénat. Je parie que beaucoup d’informations restantes bourgeonneraient rapidement.
Oh, et préparez-vous à ce que le général Michael Flynn parle. Il pourrait avoir quelques choses intéressantes à dire. Tous les médias ne l’ignoreront pas, et ceux qui le feront auront beaucoup à répondre de leur complicité de longue date dans la conspiration criminelle pour renverser un président.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone
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