Trump déchaîné

Photo by Evan Guest | CC BY 2.0


2016-09-24_11h42_10Par Mike Whitney – Le 19 octobre 2016 – Source CounterPunch

«Pour tout citoyen américain doté d’un minimum de conscience, il est absolument évident que Donald Trump est non seulement face à la gigantesque machine politique Clinton, mais aussi aux forces combinées des médias malhonnêtes dominants.»

Boyd D. Cathey, La bande, la conspiration, et la mort de la vieille politique, Revue Unz

«L’élection est absolument truquée par les médias malhonnêtes et déformés favorisant Hillary la corrompue

Donald Trump, Twitter

À quand remonte la dernière fois que les médias ont donné leur soutien à 100% au candidat présidentiel d’un seul parti ? Qu’est-ce que cela dévoile, concernant ces médias ?

Vous sentez-vous à l’aise avec l’idée qu’une poignée de TV et de dirigeants de la presse écrite s’insèrent eux-mêmes, à notre place, dans le processus et le choix de nos dirigeants ? Est-ce ainsi que la démocratie est censée fonctionner ?

Voyez ce condensé de The Hill :

«Les nouvelles du soir diffusées par ABC, NBC et CBS ont couvert, pendant plus de 23 minutes jeudi soir, les allégations contre Trump de plusieurs femmes qui prétendent qu’il les a agressées sexuellement . Mais les révélations sur la dernière livraison, par les fuites de WikiLeaks, des e-mails de John Podesta, directeur de campagne de Clinton qui attestaient […] de sa sympathie pour Wall Street, de son désir d’ouverture des frontières et présentaient des exemples flagrants de collusion avec les médias […] ont bénéficié, en tout et pour tout, de 1 minute et 7 secondes de temps d’antenne.

Le ratio de couverture négative de Trump par rapport à Clinton est de 23 contre 1.

La presse écrite, ce jeudi, ne valait pas mieux. Le New York Times a raconté onze histoires négatives sur Trump… Mais rien sur Clinton ni les fuites de WikiLeaks.

Ratio : 11 contre 0″

Source : Media and Trump bias; Not even trying to hide it anymore, The Hill.

L’article paru dans The Hill fait également référence à une enquête menée par le Washington Post et ABC News, posant aux participants six questions sur les allégations d’inconduite sexuelle de Trump, mais aucune question sur les e-mails compromettants de Podesta.

Est-ce là ce que vous appelez l’équilibre ?

Je dois dire d’abord que je ne prévois pas de voter pour l’un des deux candidats, Trump ou Clinton, donc mes réclamations concernant le biais ne sont pas fondées à l’appui de l’un ou l’autre candidat. Je suis tout simplement scotché par le fait que les grands manitous des médias ont lâché la bride et sont eux-mêmes intégrés dans le processus de production du résultat qu’ils veulent.

Voilà ce qu’on appelle truquer une élection. Lorsque vous regardez Washington Week (Gwen Ifil) à la télévision publique et voyez un aréopage de six experts – trois conservateurs et trois libéraux – tous les six déclarant leur amour pour Hillary et leur haine de Trump, vous pouvez être raisonnablement certain que l’élection est truquée, parce que c’est exactement la définition du trucage. Plutôt que de fournir des informations générales sur la position du candidat concernant des questions que se posent les électeurs, afin qu’ils puissent prendre une décision éclairée, les médias utilisent des faiseurs d’opinion pour adresser des louanges à un candidat, en dénigrant sauvagement l’autre. Le but évident est de façonner l’opinion publique de la manière qui convient le mieux aux intérêts des personnes qui possèdent les médias et qui appartiennent à l’establishment des élites riches et puissantes qui dirigent le pays, le 1%. Dans ce cas, la classe dirigeante soutient unanimement Hillary Clinton, ce qui est évident.

Heureusement, le vent tourne pour les médias traditionnels, car les gens se tournent vers d’autres sources, plus fiables, pour leur information. Il ne faut donc pas s’étonner que les gens soient plus méfiants que jamais à l’égard des médias et que beaucoup d’entre eux estiment que les médias mènent une guerre de classe brutale contre les travailleurs ordinaires. Assurément, quiconque a suivi les développements économiques au cours des sept dernières années, sait que les politiques de la Fed ont créé un gouffre béant entre riches et pauvres, qui ne fait qu’empirer tant que les leviers du pouvoir restent dans les mains des politiciens de l’establishment. Hillary Clinton est certainement la pire de ces politicards. En plus d’être le candidat le plus largement vilipendé que les démocrates aient jamais désigné au cours de leur histoire, elle est l’incarnation de la corruption politique et du copinage. Comment se fait-il, pourriez-vous vous demander, que quelqu’un comme Clinton ait réussi à gober «plus de $225 000 par discours», offerts par Goldman Sachs, si ce n’est pas du trafic d’influence ?

Ce qu’elle a dit dans ces discours est-il vraiment important ?

Pas pour moi. Les énormes sommes d’argent prouvent sans aucun doute possible, que Clinton vend son influence, acceptant tacitement de «donner du mou» aux grandes banques d’investissement de Wall Street, à condition qu’elles gardent bien remplis les coffres de sa fondation. Quelle autre explication pourrait-il y avoir ?

Les Américains en savent-ils autant à propos des transactions sordides de Hillary avec Wall Street, que sur le badinage sexuel allégué de Trump ?

Bien sûr que non, loin de là.

Est-ce qu’ils savent que Clinton était la force motrice de l’intervention en Libye et en Syrie, où des centaines de milliers de civils sont morts et sept millions d’autres réfugiés ? Est-ce qu’ils savent qu’elle a été impliquée dans le renversement d’un gouvernement démocratiquement élu au Honduras ou qu’un certain nombre de néocons éminents, qui ont traîné les États-Unis dans la guerre en Irak, basée sur des mensonges d’armes de destruction massive, lui accordent maintenant leur soutien ?

Nan.

Est-ce que les gens savent qu’Hillary avait la preuve que l’ennemi numéro un de l’Amérique – ISIS – a été financé et soutenu par nos alliés, l’Arabie saoudite et le Qatar et, pourtant, elle n’a jamais annoncé cette nouvelle au peuple américain ?

Voici un extrait accablant, de l’un des e-mails de Podesta :

«Nous devons utiliser nos moyens de renseignement diplomatiques et plus traditionnels pour faire pression sur les gouvernements du Qatar et de l’Arabie saoudite, qui fournissent un soutien financier et logistique clandestin à ISIS et d’autres groupes radicaux dans la région.»

Rappelez-vous quand George W. Bush avait déclaré : «Nous allons traiter de la même façon les terroristes et les personnes qui soutiennent les terroristes.»

Hillary ne doit pas avoir obtenu cette note de service, sinon nous aurions bombardé Riyad maintenant.

Les gens savent-ils qu’il n’y a jamais eu de guerre qu’Hillary n’ait soutenue, aucun projet de loi de libre-échange – tueur d’emplois – qu’elle n’ait ardemment appuyé, ni aucune législation pour éviscérer les libertés – Clinton a voté pour le Patriot Act en 2001, ainsi que pour sa version révisée en 2006 – qu’elle n’ait pas été désireuse de signer ?

Oh, mais elle prend en charge les droits de reproduction des femmes, devenant ainsi une grande championne de la liberté personnelle, dans le cercle démographique étroit des femmes blanches instruites et couronnées de succès. Excusez-moi de ne pas faire le poirier pour ça.

Voici un autre extrait court du World Socialist Web Site :

«Hillary et Bill Clinton ont accumulé un total de $153 millions en rémunération pour leurs discours, depuis que Bill Clinton a quitté la Maison Blanche. Il faudrait être très naïf pour croire que ces sommes énormes ont été payées pour les discours eux-mêmes. C’était le paiement des services rendus à l’aristocratie financière américaine sur une longue période.»

Source : In secret Goldman Sachs speeches, Clinton explains why the rich should rule, World Socialist Web Site

Vous-voyez le tableau ? Hillary Clinton n’est pas une candidate, elle est une franchise, un distributeur automatique de billets sur pattes. Et sa fondation obscure n’est rien de plus qu’une vaste poubelle de recyclage des fonds illicites, qui se déversent dans la machine politique à saucissonner les décisions, sous la forme de contributions qui, comme par magie, se transforment en faveurs spéciales pour la classe milliardaire.

Est-ce que le système est truqué ?

Vous avez sacrément raison, un peu qu’il l’est ! Lisez-ça, de Zero Hedge, sous la rubrique «73% des républicains disent que l’élection pourrait être volée, comme Trump l’assène en parlant d’élections truquées» :

«Un sondage de Politico / Morning Consult a révélé que 41% des électeurs inscrits disent que l’élection pourrait être volée à Trump et que 73% des électeurs républicains craignent la même chose.

L’électorat américain est devenu très sceptique quant à l’intégrité de l’appareil électoral de la nation, avec 41% des électeurs disant que l’élection de novembre pourrait être volée à Donald Trump, en raison de la fraude électorale généralisée.

Le nouveau sondage – mené auprès de 1 999 électeurs inscrits, entre le 13 et le 15 octobre – montre que les avertissements répétés de Trump au sujet d’une élection truquée font de l’effet : 73% des Républicains pensent que l’élection pourrait lui être subtilisée. Seulement 17% des démocrates s’accordent avec la perspective d’une fraude massive dans les urnes.»

Source Zéro Hedge 

Faut-il être inquiet au sujet d’une élection truquée ? Faut-il craindre qu’un nombre important d’Américains ne fassent plus confiance à «l’intégrité du processus électoral» ?

Et comment ces allégations que l’élection a été volée vont-elles influencer la capacité de Hillary à gouverner ?

Cela aura sur elle un impact dramatique, en fait, cela pourrait l’immobiliser sur place, précipitant même une crise constitutionnelle. Et voilà où tout cela nous mène, non ?

Considérez ceci : peut-être que Trump n’essaie plus vraiment de gagner. Peut-être sait-il qu’il ne peut pas surmonter un déficit de 12 points en fin de match, donc il va le jouer style Samson. Il va ébranler les piliers du temple, pour le faire s’écraser autour de lui. Il va utiliser toute son influence, pour discréditer ce faux système démocratique que les élites ont soigneusement mis en place pour contrôler le public, il va organiser sa foule de supporters en colère dans une petite armée qui sera le fer de lance d’un mouvement populiste (principalement) de droite pour imposer l’impasse à Washington, approfondir les divisions politiques, l’acrimonie et la polarisation à travers le pays, et faire du mandat de Clinton, en tant que présidente, un enfer vivant.

Voilà le plan. Il va mobiliser suffisamment de soutien populaire pour que Clinton passe ses quatre années embourbée dans des enquêtes interminables, se défendant contre des accusations d’inconduite criminelle, et jouant à saute-mouton d’un scandale sordide à l’autre.

Non, Trump ne prévoit pas sa victoire. Il ne veut pas être président. Il veut être un Braveheart moderne, conduisant les paysans dans la bataille contre l’establishment de la classe dirigeante complètement corrompu et odieux. Voilà ce qu’il veut, et voilà pourquoi des has been politiques, comme Gingrich et Giuliani, se sont attachés à lui comme des morpions. Ils voient en lui une ouverture pour ressusciter leurs sinistres carrières .

En tout état de cause, Hillary va gagner l’élection, c’est sûr. Pourtant, ne croyez pas que Trump soit hors jeu pour l’instant. Il est juste à l’échauffement.

Mike Whitney vit dans l’État de Washington. Il est contributeur à Hopeless : Barack Obama et la politique de l’illusion (AK Press). Hopeless est également disponible dans une édition Kindle. Il peut être joint à fergiewhitney@msn.com.

Liens

Cet article fait echo à un autre analysé ici par dedefensa :

Banco ? Un super-FN Made In USA

Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

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