Le 26 janvier 2016 – Source Moon of Alabama
La générosité de l’Empire en matière de violence est sans limites. Après que les États-Unis ont menti au Conseil de sécurité des Nations Unies sur la prétendue menace que Kadhafi représentait pour les manifestants de Benghazi, le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé l’usage de la force pour les protéger. La Russie et la Chine se sont abstenues au lieu d’opposer leur veto.
Les États-Unis et leurs alliés de l’Otan ont violé la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils ont armé les manifestants, bombardé le pays jusqu’à le réduire en miettes, et tué les principaux dirigeants du gouvernement dont Mouammar Kadhafi. La secrétaire d’État étasunienne, le monstre Clinton, s’en est glorifiée (voir la vidéo) dans une célèbre réplique : «Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort.»
C’est à cause de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU que le président russe Medvedev n’a pas pu se représenter pour un second mandat. Le président Poutine, qui à l’époque était Premier ministre et n’était en charge que de la politique intérieure, a dit que, lorsqu’il avait lu la résolution du Conseil de sécurité il avait trouvé, dans son libellé, des trous permettant à toute une armée de se frayer un passage. Medvedev avait fait une énorme erreur en la laissant passer. Le fait qu’il ait été obligé de partir est le seul résultat positif de l’attaque de l’Otan sur la Libye.
Maintenant, les États-Unis veulent attaquer à nouveau la Libye :
Le général Joseph Dunford Jr., le président du Joint Chiefs of Staff, a déclaré aux journalistes vendredi que les responsables militaires «réfléchissaient à une action militaire décisive» contre État islamique ou ISIS en Libye, où le groupe terroriste a environ 3 000 combattants selon des responsables occidentaux.
Des responsables de l’Administration disent que la campagne en Libye pourrait commencer dans quelques semaines. Ils pensent qu’elle sera menée avec l’aide de quelques alliés européens, comme la Grande-Bretagne, la France et l’Italie.
Il y aura, comme d’habitude, des frappes aériennes, des forces spéciales sur le terrain, des mercenaires, formés par les forces étasuniennes ou des sociétés privées, qui se transformeront en escadrons de la mort et terroriseront la population.
C’est le chaos en Libye, comme c’était prévisible et a été prédit ici quand la guerre en Libye a commencé. Il y a beaucoup de groupes armés et deux parlements et deux gouvernements rudimentaires, un dans l’est et un dans l’ouest. L’ONU vient d’essayer d’en créer un troisième, un gouvernement d’union nationale, et elle a échoué :
Le parlement de Libye reconnu internationalement a voté lundi pour rejeter le gouvernement d’union proposé dans le cadre d’un plan soutenu par les Nations Unies pour résoudre la crise politique et le conflit armé dans le pays. […] Depuis 2014, la Libye a eu deux parlements et deux gouvernements concurrents, l’un basé à Tripoli et l’autre dans l’est. Les deux sont soutenus par des alliances instables de groupes armés et d’anciens rebelles qui ont aidé à renverser Mouammar Kadhafi en 2011.
Une grande partie des rebelles payés par le Qatar et d’autres pour renverser le gouvernement libyen sont islamistes. Beaucoup sont allés de Libye en Syrie pour lutter contre le gouvernement syrien, et les États-Unis ont contribué à fournir des armes de Libye à ces terroristes étrangers en Syrie.
Il est peu probable que l’intérêt réel des États-Unis soit maintenant de combattre les quelques combattants étrangers de État islamique en Libye. La plupart des partisans de État islamique en Libye appartiennent à des tribus qui, auparavant, faisaient partie d’un gang islamiste local ou d’un autre. Ils ne sont pas une menace et d’autres forces locales peuvent les tenir en respect.
Les États-Unis veulent avoir tout le pays sous leur contrôle indirect, mais jusqu’ici ils n’en ont que la moitié :
Les forces armées alliées au gouvernement de l’est sont dirigées par le général Khalifa Haftar, un ancien allié de Kadhafi. Il a également combattu les militants islamistes dans la ville orientale de Benghazi, et il est devenu l’une des figures les plus controversées de Libye. Il bénéficie d’un grand soutien dans l’est, mais il est méprisé par les forces alliées au gouvernement de Tripoli.
Haftar était autrefois avec Kadhafi mais a été écarté après avoir échoué dans une guerre avec le Tchad. Autour de 1990, il a essayé sans succès de renverser Kadhafi. Il est allé aux États-Unis, est devenu un citoyen américain et a travaillé pour la CIA. En 2011, il était de retour en Libye et a tenté à nouveau de renverser Kadhafi.
En 2011, les États-Unis n’ont pas réussi installer leur leader par procuration en Libye. Ils vont maintenant essayer à nouveau de prendre le contrôle total du pays et de ses ressources. Une fois installés en Libye, ils pourront asservir des pays d’Afrique du Nord.
Il est facile de voir que cela va engendrer plus de guerres, plus de terreur, et plus de réfugiés. La violence impériale est inépuisable.
Traduction : Dominique Muselet
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