L’Homme d’État et l’Homme de Paille


Tandis qu’Obama a vomi une réthorique vide à l’ONU, Poutine a exposé un programme stratégique radical pour mettre un terme au chaos alimenté par les USA au Moyen-Orient


Par Christian B. Malaparte – Le 7 octobre 2015 – source The Voice of Idaho

Poutine a ravi le rôle de leader mondial à son malheureux vis-à-vis américain.

Préambule du traducteur

Stooge est systématiquement traduit par homme de paille, qui correspond bien à l'idée du stooge, quelqu'un placé là pour servir des intérêts particuliers. Faire-valoir, comparse, fantoche sont dans l'idée, mais ne permettaient pas la comparaison à la base de l'article, l'homme de paille et l'homme d’État. Sinon, habituellement, homme de paille est simplement traduit par strawman.

Corporatism en anglais (américain) désigne le système des grandes entreprises privées américaines, leur mode de fonctionnement, leurs intérêts, leurs stratégies, leur culture et d'une manière générale, leur influence et leur intrication dans la vie publique, citoyenne, ainsi que dans la mentalité de la nation. Le plus proche en Français serait peut-être le monde des affaires s'il ne lui manquait l'idée d'une organisation élaborée, d'une caste solidaire autour d'intérêts communs, privés, capable de suborner les pouvoirs politiques et civils. J'ai donc choisi de traduire corporatism par corporatisme, en référence à cette réalité américaine, un système.

En revanche, l'épithète attaché, corporate, se traduit moins facilement en corporatiste, qui prête à confusion. J'ai préféré adjoindre le syntagme d'entreprise chaque fois que c'était nécessaire, comme dans l'expression Corporate State qui devient État d'Entreprise, c'est-à-dire conforme au fonctionnement et aux intérêts des (grandes) entreprises (privées). De temps à autre, une note explicative est ajoutée entre crochets [...,NdT].

Si votre bulle a déjà éclaté [si vous n’êtes plus dupes], il vous sera pénible d’écouter jusqu’au bout [le discours d’Obama à l’ONU]. Et si d’une manière ou d’une autre vous y parvenez, vous développerez une conscience encore plus aiguë de sa rouerie. Et de votre propre dégoût.

Plus de 4 700 mots qui épousent parfaitement la fiction dont les médias dominants gavent quotidiennement le public.

De fait, les médias dominants nous ont trahis à d’innombrables reprises, et alors que ces mensonges ont été dévoilés, aucune rétraction ne s’en est suivie.

Et pourtant cet homme persiste. La mine patibulaire, le regard figé, le ton pénétrant, comme celui de quelqu’un qui porte sur les épaules d’insondables responsabilités – on connaît déjà. Et il y a encore une quantité impressionnante de gens pour croire réellement ce qu’il raconte.

Si les USA n’étaient pas malades du corporatisme [de la domination des grandes entreprises], ce type ne se tiendrait pas sur le podium, à nous mentir à tous. Les symptômes avancés de la maladie font leur apparition tandis que les grandes entreprises dominent pratiquement chaque aspect de la société, et que les gouvernements leur servent d’instruments pour consolider encore davantage leur pouvoir. Un État dévoué à l’Entreprise possède un Gouvernement à l’avenant, qui édicte des Lois d’Entreprise, promeut une Économie d’Entreprise et propose ensuite des Emplois d’Entreprise (c’est-à-dire des McJobs [emplois sous qualifiés, mal rémunérés, précarisés]), une Éducation d’Entreprise et des soins d’Entreprise pour des Citoyens d’Entreprise.

Un État d’Entreprise est un état contrôlé par les Entreprises.

Dans un État d’Entreprise, seul un homme de paille peut devenir Président. Cela n’a aucune importance que celui qui occupe le Bureau ovale soit un chaud lapin de l’Arkansas [n’est-ce-pas Clinton, Bill ?], un cow-boy d’opérette, un trouillard basané [n’est-ce-pas Barack Obama?] ou une salope crétine belliciste [n’est-ce-pas Clinton, Hillary ?] : l’homme de paille n’est responsable de rien.

Aussi immoral ou haineux puisse-t-il être, tant qu’il reste sagement aux bottes des Entreprises, il jouira d’une impunité scandaleuse. Les voix discordantes seront tenues à l’écart ; étouffées, sans impact. Un État d’Entreprise conserve son pouvoir sur les citoyens au travers de l’appareil des Médias d’Entreprise qui étendent le fléau en façonnant l’opinion.

Hypnotisés par les chaînes d’information et distraits par le paradigme hollywoodien à la rescousse du statu quo, l’ensemble des citoyens se croient fermement libres et en sécurité, répétant machinalement et sans honte les événements et les déclarations auxquels ils ont été endoctrinés, saluant fièrement le drapeau, écoutant et remerciant l’Homme-de-Paille-en-Chef.

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies du 28 septembre, le président des États-Unis Barack Obama a chanté les louanges de la fondation, voici 70 ans, de l’institution et de ses réalisations, lui reconnaissant des avancées sans équivalent en matière de liberté et de prospérité humaine, de coopération diplomatique, un soutien à l’économie globale et l’extraction d’un milliard de personnes de la pauvreté.

Malgré les nombreux accrocs enregistrés par les Nations unies, l’administration Obama les a totalement doublés quand il s’est agi d’envahir la Libye, et procède de la même manière actuellement en Syrie, où elle se livre à des bombardements sans mandat du Conseil de sécurité de l’ONU ni invitation de la part de son gouvernement dûment élu.

Dans son discours, Obama a appelé le président syrien Bashar al-Assad un tyran qui a déversé des bombes-barils sur des enfants, mais les attaques [au gaz sarin] sur Ghoutta-Est en août 2013 se sont rapidement révélées être une opération sous fausse bannière, sans le moindre élément de preuve à charge des forces du gouvernement syrien. En réalité, elles étaient destinées à fournir un prétexte pour une autre invasion humanitaire américaine, mais des navires de guerre russes furent rapidement déployés au large des côtes de Syrie.

Obama a déclaré qu’un groupe terroriste décapite les prisonniers, massacre les innocents et soumet des femmes à l’esclavage. Il s’agit là des rebelles modérés que son administration a mis sur pied, que la CIA a formés, et dont ses équivalents au Moyen-Orient ont facilité l’avènement, de manière a créer un atout stratégique en vue d’un changement de régime en Syrie. Ce sont eux que combat Assad.

Obama a prétendu nous rappeler comment a commencé la pagaille syrienne : «Assad a réagi aux manifestations pacifiques par une escalade de répressions et de meurtres, qui à leur tour, ont créé un environnement propice aux troubles actuels.» Avant 2011, la Syrie était le seul pays du Moyen-Orient sans conflit interne. Assad disposait, et dispose toujours, du soutien de l’écrasante majorité de la population. La fausse révolution syrienne a commencé par des attaques lors de rassemblement pro-gouvernementaux, perpétrées par des groupes armés à l’encontre des manifestants et de la police – le même scénario qu’en Libye et en Ukraine [ajoutons qu’en juillet 2011, l’ambassadeur américain Ford et son homologue français se rendaient à Hama pour soutenir l’opposition au gouvernement syrien, contrevenant à toutes les règles établies de diplomatie dans un État souverain]. Les opérations étaient supervisées par les services de renseignement occidentaux et ont déclenché une guerre civile fomentée par les USA, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la Turquie et Israël. La vérité est que la Syrie est le seul pays avec une compagnie pétrolière d’État et le seul pays arabe qui ne soit pas endetté auprès du FMI. C’est ça qui a créé un environnement propice aux troubles actuels.

Quelque chose de vraiment flippant que Obama a dit était : «Nous savons que EI dépend de la guerre perpétuelle pour survivre.» Vraiment flippant pour ceux dont la bulle a explosé, à vrai dire, puisqu’ils savent qu’après la Seconde Guerre mondiale, aux USA même, l’industrie de la défense à fusionné avec le Corporatisme – pour créer une Défense d’Entreprise destinée à faire du bénéfice sur la guerre.

De la même façon, il a fait référence à Kadhafi, sans le nommer, comme à un tyran. Le règne de Kadhafi, long de quarante années, a fait de la Libye l’État le plus riche d’Afrique, fournissant à ses citoyens des soins de santé gratuits, un enseignement gratuit (incluant les études universitaires), l’électricité gratuite, des prêts avec zéro intérêts, un État-providence exceptionnel, et bien davantage encore. De plus, Kadhafi avait entamé un projet de dé-dollarisation du marché africain des ressources naturelles, ainsi que la création d’un système bancaire africain afin de libérer le continent des griffes des entreprises occidentales. De bonnes raisons d’en faire un tyran.

De manière surprenante, Obama a affirmé que l’intervention militaire à prévenu un massacre. En fait, on estime que 30 000 Libyens ont été tués par l’Otan et ses rebelles.

Ensuite il a rappelé l’annexion de la Crimée par la Russie, pointant du doigt l’agression russe en Ukraine de l’Est. Même le commandant en chef des Forces armées de l’Ukraine, le général Viktor Muzhenko, a déclaré ne pas posséder de preuve de la présence de troupes russes sur le sol ukrainien. Les renseignements français et les observateurs de l’OSCE ont dit de même. Les autorités allemandes ont révélé que l’invasion russe était une invention des Médias d’Entreprise américains. Et malgré ça, il y a toujours quelques crétins pour bavasser sur ce thème – dont fait partie l’Homme-de-Paille-en-Chef.

Pourquoi donc un référendum provoque-t-il une montée de bile chez Obama ? Fallait-il que le habitants de la Crimée aient recours à des bâtons et des bombes incendiaires pour qu’il soit content ?

Il a poursuivi en affirmant que les USA n’avaient que peu d’intérêts économiques en Ukraine. Peut-être ne sait-il pas que Hunter Biden, le fils cocaïnomane du vice-président américain Joe Biden, fait partie du conseil d’administration d’une compagnie impliquée, en partenariat avec Shell, dans des projets de fracturation hydraulique dans l’est de l’Ukraine, c’est-à-dire le Donbass. Une entente de partage de production entre Shell et l’Ukraine, d’une durée de cinquante ans, a été signée en janvier 2013. Elle pèse dix milliards de dollars et représente le plus gros investissement direct de l’étranger de tous les temps pour l’Ukraine. Alors, pourquoi le sénateur insane McCain [jeu de mots, rime entre insane – le dingue – et McCain ; McCain la Teigne serait dans l’esprit, NdT] et d’autres officiels des USA et de l’UE sont-ils allés soutenir le moral des manifestants à Kiev ? Au fait, aucun d’entre eux n’a harangué la foule pour réfréner la violence. Et pourquoi la secrétaire d’état-adjointe Victoria Nuland a-t-elle discuté avec l’ambassadeur américain G. Pyatt de qui devrait ou ne devrait pas faire partie du prochain gouvernement ukrainien ? Et par dessus tout, pourquoi le président-fantoche Porochenko – une taupe de la CIA en Ukraine depuis 2006 – a-t-il signé la loi sur l’abandon par l’Ukraine de sa politique de non-alignement ?

L’Homme-de-Paille-en-Chef a dit : «Imaginez que la Russie se soit engagée dans une véritable diplomatie.» Disons plutôt: imaginons que la Russie ait déployé quelques centaines de bases au Mexique, au Canada et partout dans les Caraïbes.

Il a fait l’apologie du Partenariat trans-Pacifique, un accord qui ouvrira des marchés tout en protégeant les droits des travailleurs. Il va de soi qu’un accord assimilable à un cadeau pour les travailleurs se négocie bien mieux dans le plus grand secret.

Il a encore radoté au sujet d’une nation d’immigrants, de la loi internationale, de l’Ebola, des générations futures, des médias libres. Des médias libres dans un pays où six compagnies contrôlent 90% des médias – est un État d’Entreprise ! Son administration a brutalement pris pour cible des lanceurs d’alertes, coupables d’avoir laissé filtrer de véritables informations à la presse. Un document du Pentagone, le Manuel du droit de la guerre, précise que les journalistes peuvent être traités comme des belligérants non privilégiés, et autorisent les militaires à les garder en détention et à les interroger. L’Indice mondial de la liberté de la presse a rangé les USA à la 49e place, en dessous de plusieurs pays africains et sud-américains. Obama à déclaré : «Vous pouvez mettre en prison vos opposants, mais vous ne pouvez pas emprisonner les idées.» Il aurait dû dire :  Je peux détenir indéfiniment en prison sans procès, et même torturer et assassiner tout ce qui me plaira à l’intérieur des USA et à l’extérieur.»

Et encore : «Vous pouvez essayer de contrôler l’accès à l’information, mais vous ne pouvez pas faire d’un mensonge une vérité.» En attendant, son administration a payé CNN pour diffuser de la propagande [oui mais lui il peut, yes I can!]. Des histoires fabriquées de toutes pièces devait être présentées comme de vraies informations et d’autres qui allaient en sens contraire étaient éliminées – c’était le Amber Lyon Show [une ancienne journaliste de CNN qui a dénoncé ces manipulations, et notamment la censure d’un de ses reportages au Barhein].

Il a mentionné les média sociaux, mais pas pour dire que Facebook et Google, aux côtés des agences d’espionnage américaines, font partie de Big Brother qui intercepte toutes les données de communication des Américains et des Européens colonisés – y compris Merkel et Hollande.

Puis il s’est opposé au mur érigé pour tenir les migrants en dehors de la Hongrie – mais celui construit par les Israéliens est sympa, non? Selon lui, les USA ont poursuivi pendant cinquante ans à l’égard de Cuba une politique qui a échoué à améliorer la vie des Cubains. Améliorer les vies en imposant un embargo, me suis-je demandé? Quelle idée! Disons que les USA sont de plus en plus isolés en Amérique latine, perdent du terrain en faveur de la Russie, et que cela l’a obligé a mettre un terme à ces politiques hostiles.

Et il a encore déclaré : «Nous pouvons être patriotiques sans diaboliser quelqu’un d’autre.» Ainsi, c’étaient donc des compliments lorsqu’il s’adressait à Assad, Poutine, Kadhafi ? Ces derniers temps, ne disait-il pas que même le Venezuela était devenu une menace pour la sécurité des États-Unis ? Est-ce qu’il n’y avait une agression chinoise en cours dans la mer de Chine du Sud ? Après avoir enfreint la Constitution [il est prof de droit constitutionnel] de toutes les manières possibles et imaginables, il a osé citer George Washington ! Et encore un peu plus de charabia sans importance, des affirmations sans fondement sans doute ridicules aux yeux même du gratte-papier perclus de dettes qui a torché ces saletés en son nom.

Le discours d’Obama comprenait seulement deux ou trois phrases qui ne méritaient pas d’être taxées de piteux mensonges. Il s’agissait de l’Iran : «Les Iraniens possèdent une Histoire prestigieuse, et sont dotés d’un potentiel extraordinaire. Mais scander Mort à l’Amérique ne crée pas d ’emplois, ou ne rend pas l’Iran plus sûr.»

Exact. Tout comme les sanctions ne créent pas des emplois. Ni le fait de cerner l’Iran de bases militaires américaines ne le rend pas sûr. Au fait, combien de jobs ont-ils été créés en scandant Mort à Kadhafi ? Cela a-t-il rendu la Libye plus sûre ?

L’Iran n’a jamais possédé d’armes nucléaires. Des sanctions lui ont été imposées pour affaiblir un concurrent riche en ressources et non conforme aux attentes du gouvernement américain en place, et elles ont été levées parce que les événements tournaient à son avantage : avec ou sans levée des sanctions, la Russie, la Chine et même l’Union européenne allaient réinvestir l’Iran.

En s’approchant de la fin, Obama a trouvé le moyen de glisser une menace voilée: «Des catastrophes telles que celles que nous observons en Syrie n’arrivent pas dans les pays où existent une authentique démocratie et le respect des valeurs universelles que cette institution est censée défendre.»

Cela signifie que tout pays dont le gouvernement n’est pas considéré comme démocratique du point de vue occidental, c’est-à-dire néolibéral/pro-USA, court le risque d’être confronté à de violentes émeutes et à l’avènement de formations terroristes visant à destituer le gouvernement en place. C’est l’exportation des révolutions colorées, un programme de déstabilisation/invasion/pillage sponsorisé par le Département d’État américain.

A la fin d’une performance longue, accablante et tout empreinte d’auto-complaisance, le message passé à tous était : l’un dans l’autre, les Gentils ont fait du bon travail, et l’exceptionnalisme américain a encore de beaux jours devant lui.

«Nous ne pouvons plus tolérer cet état de choses dans le monde»

A peu près une demi-heure s’était écoulée quand ces mots ont frappé cette même audience d’une stupeur embarrassée. Le président russe Vladimir Poutine a remis les pendules à l’heure en vingt-trois minutes et a cloué chaque personne concernée face à ses responsabilités, sans devoir les nommer ne fût-ce qu’une seule fois.

Des politiques menées par un seul centre de suprématie, basées sur la conviction de son exceptionnalime et de son impunité, peuvent mener à l’effondrement des relations internationales et donner naissance à un monde régi par l’égoïsme plutôt que par l’effort collectif, par l’autoritarisme plutôt que par l’égalité et la liberté, avec des protectorats contrôlés de l’extérieur plutôt que des états indépendants.

Aucune nation ne devrait être forcée de se conformer à un modèle de développement unique dont quelqu’un a décrété qu’il était le seul valable. Pourtant, certains préfèrent toujours exporter ces soi-disant révolutions démocratiques. Dans le Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la violence débridée a détruit les institutions gouvernementales et les modes de vie locaux, apportant la pauvreté, le désastre social, ainsi qu’un manque total de respect pour les droits de l’homme, y compris le droit à la vie.

«On m’a instamment prié de demander à ceux qui ont créé cette situation : comprenez-vous, au moins, maintenant, ce que vous avez fait ?»

Les vacances de pouvoir ont abouti à l’apparition de zones d’anarchie, rapidement comblées par les extrémistes et les terroristes. Les membres de la soi-disant opposition syrienne modérée reçoivent leurs armes et leur formation de l’Occident, désertent ensuite vers État islamique, qui ne vient pas de nulle part puisqu’il avait été originellement élaboré comme arme à l’encontre des régimes séculiers indésirables. Il est hypocrite et irresponsable de s’ériger contre la menace du terrorisme et de détourner ensuite le regard de ses sources d’approvisionnement.

Cessez de faire joujou avec les terroristes pour atteindre des objectifs politiques. Créez une large coalition anti-terroriste basée sur la charte des Nations unies. Réglez le problème du Moyen-Orient pour régler le problème de la crise des migrants. Restaurez l’État en Libye, raffermissez les institutions gouvernementales en Irak, fournissez une aide complète au gouvernement légitime de la Syrie – les troupes du président Assad aux côtés des milices kurdes sont les seules forces qui combattent réellement le terrorisme en Syrie. Toute assistance à une nation souveraine doit être proposée plutôt qu’imposée, en stricte conformité avec la charte des Nations unies.

C’est l’expansionnisme de l’Otan vers les États post-soviétiques qui a déclenché une crise géopolitique majeure en Ukraine. La seule manière de sortir de l’impasse est la mise en œuvre complète des accords de Minsk. Aucune intégrité ne peut être garantie par les menaces ou la force militaire, et les droits et les choix des citoyens du Donbass doivent être respectés.

Les sanctions imposées unilatéralement qui contournent la charte des Nations unies servent des objectifs politiques et visent à éliminer la compétition sur le marché.

Les règles du marché doivent être discutées dans le cadre des Nations unies, de l’OMC  et du G20, pas réécrites derrières des portes fermées pour les faire correspondre aux intérêts d’un petit nombre de privilégiés.

Une fois le discours terminé, on savait clairement qui était aux commandes.

Alors qu’Obama avait servi à l’assemblée sa propagande grossière et mensongère, Poutine avait exposé un programme cru de politique étrangère, pour finir par se dresser comme l’homme qui prenait les choses en main et allait mettre un terme au chaos. Poutine a affronté le terrorisme tout au long de sa carrière politique. Il a réglé la situation au Daghestan. Il a réglé la situation en Tchétchénie. Il a réglé la situation en Ossétie du Sud. Il a les aptitudes nécessaire pour régler la situation en Syrie et en Irak, de la même manière.

Quand il a accédé au pouvoir, la Russie s’écroulait de toute par à la suite des politiques désastreuses de la marionnette alcoolisée Eltsine, sans budget véritable, avec une inflation généralisée, des réserves de change au plus bas, des taux de criminalité et de chômage élevés, des biens publics pillés par les compagnies étrangères et les oligarques escrocs, et un endettement considérable. Quinze ans plus tard, Poutine a reconstruit la nation comme un super pouvoir qui réaffirme sa place sur l’échiquier politique global, élaborant des partenariats économiques majeurs et dirigeant une force militaire imposante. C’est ce qui fait de lui un Homme d’État.

Christian B. Malaparte

Traduit par Bluetonga, relu par pour le Saker Francophone

Discours du président Obama à l’ONU en septembre 2015 en anglais.

Discours du président Poutine à l’ONU en septembre 2015 en anglais.

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