Les renseignements anglais vaporisent encore plus de « Novi-Fog™ » pour cacher la misère du dossier Skripal


Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 27 septembre 2018

Bellingcat 1, le groupe de propagande UK/ OTAN affirme que l’homme sur la photo de gauche est le même homme que la personne montrée sur les deux autres images.

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L’homme que l’on voit sur la photo du centre et celle de droite est censé être Ruslan Bochirov, l’un des deux Russes qui disent (vidéo) s’être rendus à Stonehenge, via Salisbury, les 3 et 4 mars 2018, mais n’ont pas pu atteindre leur but car les routes étaient fermées à cause des récentes tempêtes de neige. (Stonehenge était effectivement fermé pendant ces deux jours).

Le gouvernement britannique affirme que les deux hommes en visite sont en réalité des agents du service de renseignement militaire russe, le GRU. Il prétend qu’ils ont répandu du Novitchok sur la poignée de porte de la maison de Sergueï Skripal dans l’intention de tuer l’ancien espion britannique. Le poison « hautement mortel » aurait contaminé Sergueï Skripal, sa fille Ioulia et un policier. Le gouvernement britannique dit qu’ils se portent maintenant bien, mais ces trois personnes ne peuvent plus être contactées, les services de renseignement britanniques les cachant à la vue du public.

Les hommes présumés du GRU ont, selon le gouvernement britannique, placé le reste du Novitchok dans un flacon de parfum, scellé sous cellophane, flacon qui fut retrouvé quelques mois plus tard à Salisbury par un gars qui fouillait dans des affaires laissées à un organisme de charité. Ce parfum est censé avoir tué la petite amie toxicomane du gars qui l’avait trouvé.

La publication de ces images aujourd’hui ajoute une couche supplémentaire de désinformation pour détourner le public des nombreuses contradictions dans l’histoire présentée par le gouvernement britannique. C’est ça le Novi-Fog ™.

Bellingcat, qui prétend travailler sur la base de matériel open source, ne dit pas vraiment comment il a trouvé la photo de gauche. Il prétend avoir eu accès à des « bases de données russes fuitées » et avoir « obtenu » des dossiers concernant des passeports russes, sans autres explications. Il affirme ensuite que l’homme sur la photo de gauche est le colonel Anatoli Chepiga, qui, prétend-il, est un officier hautement décoré du GRU russe.

Bellingcat en conclut que l’homme connu sous le nom de Ruslan Bochirov au milieu et à droite est en fait le supposé officier du GRU sur la photo de gauche.

L’ancien ambassadeur britannique, Craig Murray, ne pense pas que l’homme de gauche soit le même que celui des deux autres images. D’autres personnes ont signalé diverses incohérences avec ces images, qui semblent sortir de papiers apparemment faux et doutent de l’histoire présentée par Bellingcat.

Elena Evdokimova @ elenaevdokimov7 – 1h52 UTC – 27 septembre 2018

Le nouvel opus de @Belligcat sur le présumé empoisonnement de # Skripal

Cela devient marrant. La personne qui a rempli le formulaire de passeport présumé a également falsifié la copie sur l’autre formulaire – c’est la même écriture !

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Charles Wood @Mare_Indicum – 3h52 UTC – 27 septembre 2018

Bzzzt ! Les deux images montrées par #Bellingcrap, l’une d’Anatoly Vladimirovich Chepiga, l’autre de Ruslan Bochirov, ne correspondent qu’à 75% en utilisant un logiciel de reconnaissance faciale et sont classées comme appartenant « à différentes personnes », même pas classées comme « assez ressemblantes ».

Continuez vos recherches inutiles les gars !

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(Suivez les liens dans les tweets ci-dessus pour voir les preuves et les conclusions présentées).

Un commentateur de Moon of Alabama, Debs is Dead, n’est pas non plus convaincu par le stratagème. Voici son avis (modifié pour la lisibilité) :

« Je zappais les chaînes d’information de la BBC en me réveillant péniblement ce matin quand j’ai vu la nouvelle de la revendication de Bellingcat disant que Ruslan Bochirov est le colonel Anatoliy Chepiga.  »

Maintenant, je suis parfaitement conscient du fait que ni la Russie ni Chepiga ne devraient se sentir obligés de prouver que cette affirmation est fausse, mais puisque quelle que soit la façon dont vous prenez l’affaire, Chepiga est désormais « éventé », ils (Chepiga/la Russie) peuvent maintenant montrer que cette affirmation est un non-sens. Le truc étant que les crânes de piaf du MI6/CIA auraient bien pu inventer une telle histoire, à moins que ce ne soit un crâne de piaf particulièrement « défoncé » qui ait mis au point ce dernier épisode.

Selon moi le fait que Ruslan Bochirov soit le colonel Anatoliy Chepiga est vraisemblable. Mais, vers la fin de l’un des articles exposant la « preuve » que Bellingcat marmonne, quelque chose d’assez étrange semble en réalité contredire toute l’histoire, si le but ultime de cette révélation est d’atteindre le colonel Chepiga.

Mais qui se soucie vraiment d’un obscur militaire de niveau intermédiaire ? […] Personne ne se soucie de Chepiga, toute cette saga a pour but de faire accepter par les masses que Poutine, la figure de proue (selon les médias occidentaux) qui dirige tout ce que la Russie a de plus diabolique, n’a qu’une obsession, détruire la vie de M. et Mme Dupond, où qu’ils se trouvent.

Donc, les deux derniers paragraphes que Bellingcat bredouille sont les suivants :

« Bellingcat a contacté confidentiellement un ancien officier militaire russe de rang similaire au colonel Chepiga, afin d’obtenir une réaction à ce que nous avons trouvé. La source, sous couvert de l’anonymat, s’est étonnée de constater qu’au moins un des agents impliqués dans l’opération à Salisbury ait le grade de colonel. Plus surprenant encore, le fait que le suspect venait juste de recevoir la plus haute médaille militaire.

Selon les termes de notre source, une opération de ce genre aurait normalement été exécutée par un ‘agent de terrain’ de rang inférieur et un grade militaire ‘pas plus élevé que celui de capitaine’. La source a rajouté qu’envoyer un colonel hautement décoré sur le terrain implique que la mission aurait quelque chose de très extraordinaire et que ‘l’ordre de mission venait du plus haut niveau’. »

La faille logique est évidente bien sûr. Si « la mission » avait été ordonnée par le plus haut niveau, il ne serait certainement pas possible d’envoyer un mec qui est resté dans son bureau ces six dernières années. Ils auraient envoyé un sous-officier jeune mais expérimenté et dont les dernières missions ont été un succès.

Cependant, en supposant que Bochirov soit le colonel Chepiga, alors il n’aurait jamais été envoyé pour surveiller une mission de terrain, encore moins l’exécuter et il ne faut pas beaucoup de temps pour trouver à quel genre de tâche un colonel du renseignement militaire serait affecté en Angleterre.

Il y a une tâche évidente qui expliquerait de manière plus crédible ce qu’il faisait à Salisbury – donner à Sergueï Skripal l’assurance que son rapatriement est une offre authentique, et n’est pas un vœu pieu imaginé par Ioulia ou par un opérateur de renseignement de bas niveau désireux de s’accrocher aux basques de Ioulia.

Deux colonels du GRU, un héros hautement décoré, et l’autre, un transfuge des bas-fonds qui vient de réaliser la stupidité de son supérieur immédiat au MI6, Pablo Miller, et de son grand patron « Mr Steele » avec leurs histoires de golden showers moscovites 2, et que lui, Skripal, fait partie de cette fiction afin que le rapprochement entre la Russie et l’Angleterre/Amérique ne se produise jamais. Il ne sera donc jamais possible pour Skipral de connaître aucun de ses petits-enfants ni de revoir sa patrie parce que les États-Unis et le Royaume-Uni ont besoin d’une « Russie diabolique » pour détourner leurs citoyens du véritable « diable », celui qui est à la maison.

Quelqu’un a utilisé une métaphore des échecs ailleurs dans les commentaires, eh bien je dirais que si la révélation de Bellingcat que Ruslan Bochirov est le colonel Anatoliy Chepiga est vraie, alors nous approchons d’un échec et mat.

Si la Russie avoue que Ruslan Bochirov est le colonel Anatoli Chepiga, les citoyens de l’Ouest se verront refuser toute explication car les grosses légumes seront trop occupées à célébrer la prétendue défaite de la Russie pour laisser place à ce que dira la Russie, encore moins laisser expliquer le fait que, d’une part Chepiga & Co sont arrivés trop tard dimanche pour que la poignée de porte empoisonnée puisse être touchée par les Skripal, qui avaient déjà quitté leur maison quelques heures avant, et d’autre part que, parmi toutes les villes anglaises, un idiot ait choisi de répandre cette saloperie à Salisbury, ville où un assassinat par arme chimique était le moins susceptible de réussir puisque la proximité de Porton Downs [le centre de recherche anglais sur les armes chimiques, NdT] garantissait que certains membres du personnel de l’hôpital de Salisbury auraient été formés à la détection des armes chimiques et aux antidotes.

Autre explication et revers de la médaille : la panique au MI6 par un dimanche calme où l’on vient de découvrir qu’un agent actif « passait de l’autre côté ». Ainsi, un agent du service a envoyé le traître à Porton Downs pour qu’il attrape « un petit quelque chose » qui l’empêcherait de commettre une telle trahison.

Fin du commentaire de Debs is Dead.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

 

  1. WikiLeaks a publié une correspondance dont il découle que le site d’enquêtes Bellingcat aurait été financé par les autorités britanniques, qui seraient donc impliquées dans la diffusion d’une image négative de la Russie dans le monde, source Sputniknews
  2. Allusion aux accusations formées contre Trump par ses détracteurs selon lesquels ce dernier aurait uriné sur d’autres personnes lors de partouzes à Moscou en 2013, alors qu’il n’était pas encore président
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