Les fumées du fanatisme


Par James Howard Kunstler – Le 28 octobre 2019 – Source kunstler.com

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À en juger par le volume de courriels intempestifs et l’explosion des mines des médias sociaux en colère posées sous mes pas, le parti de la destitution semble inhaler beaucoup trop de gaz des pistolets fumants qu’il continue de trouver dans les différentes étapes de son inquisition contre qui vous savez. On pourrait penser que l’échec de l’extravagance de M. Mueller les avait un peu châtiés – un effort de 32 millions de dollars mettant en vedette les avocats partisans les plus vicieux de Washington DC, 2 800 assignations à comparaître émises en deux ans, 500 mandats de perquisition, et finalement rien à reprocher à M. Trump – sauf une affirmation contra-légale selon laquelle il doit prouver maintenant son innocence.


Quand vous dites cela, ces hystériques écumants répondent que de nombreux personnages – si ce n’est le Golem d’or de la grandeur lui-même – ont été inculpés et condamnés pour des crimes par l’équipe de M. Mueller. Oh oui ! La ferme russe de trolls appelée Internet Research Agency a été accusée d’avoir dépensé 400 000 $ en publicité sur Facebook – mais n’a jamais été extradée ou jugée devant une cour. C’est une victoire impressionnante ! Le piratage des courriels d’Hillary Clinton par la “Russie”  ? Toujours seulement allégué, jamais prouvé, avec beaucoup d’affaires louches autour de la recherche de preuves. Paul Manafort, sur l’évasion fiscale de l’argent gagné en Ukraine en 2014 ? Nous verrons ce qui se passera dans les mois à venir lorsque toute la sale affaire de l’opération de changement de régime en Ukraine en 2014 sous la direction de M. Obama sera examinée. George Papadopoulos pour avoir menti au FBI ? Tenez-vous prêt sur ce point aussi ; c’est encore une histoire en cours. Le Général Michael Flynn, de même ? Vous avez peut-être remarqué que l’affaire du général Flynn s’annonce comme le plus grand cas d’inconduite de la part des procureurs depuis l’affaire Dreyfus en France, 1894-1906, dont les Américains peu instruits ne savent certainement rien.

Pour mettre les choses au clair, je suis obligé de répéter quelque chose que ces Jacobins New Age semblent incapables de prendre en compte : il n’est pas nécessaire d’être une pom-pom girl de Trump pour être révolté par le comportement de ses contradicteurs, qui est un spectacle stupéfiant de mauvaise foi, de malhonnêteté, d’incompétence, de malveillance – et qui est sûrement beaucoup plus toxique pour le projet américain que ce que le président a fait. Chaque fois que je me divertis des plaintes de ces auditeurs en colère, je suis obligé de me rappeler que ce sont les mêmes personnes qui pensent que “l’inclusion” signifie mettre fin à la liberté d’expression, qui croient que les États-Unis ne devraient pas avoir de frontières, qui encouragent les heures de lecture par des transsexuels dans les écoles secondaires et qui désirent ardemment commencer une guerre avec la Russie.

Ce n’est pas une politique à laquelle je veux être associé et jusqu’à ce qu’elle se remette la tête à l’endroit, je resterai son ennemi. En fait, au début de novembre, je me rendrai à New York, où le conseil municipal jacobin vient d’ériger en crime le fait de prononcer l’expression “étranger illégal” dans un lieu public, avec une amende de 250 000 $. Je mets leurs agents au défi de me rencontrer à Penn Station et de m’arrêter lorsque je me rendrai au kiosque d’information pour demander s’ils savent quel est le meilleur endroit dans le centre-ville de Manhattan pour rencontrer des “étrangers illégaux”.

Le volume de l’hystérie jacobine a encore grimpé d’un cran à la fin de la semaine dernière lorsque la nouvelle a été annoncée que l’enquête du procureur général sur les origines du RussiaGate avait été transformée en enquête criminelle et qu’un volumineux rapport de l’inspecteur général du Ministère de la Justice est également sur le point d’être publié. De quoi pensez-vous qu’ils s’inquiètent ? Naturellement, le bulletin paroissial des Jacobins, alias The New York Times, a tiré une salve dénonçant William Barr – alors attendez-vous à ce que sa réputation soit la prochaine zone de combat pour ces fanatiques toujours plus désespérés. Parler de le destituer préventivement est déjà en train de crépiter sur les canaux de Twitter. Ce sera un excellent spectacle secondaire.

En attendant, comment se passe la procédure secrète d’Adam Schiff ? La semaine dernière, il a publié un récit selon lequel le Chargé d’Affaires américain en Ukraine, Bill Taylor, dans son témoignage, a brandi une arme à feu – qui a fumé, c’est sûr. Sauf que, évidemment, conformément à la pratique habituelle de M. Schiff, il a refusé de présenter une transcription de l’entrevue comme  preuve, alors qu’il y a beaucoup d’indications que les ragots de M. Taylor ont été réfutés catégoriquement par les membres de la Commission des renseignements de la Chambre, non membres de la minorité Jacobine. Au cours de ces nombreux mois de conflits, M. Schiff s’est contenté de réclamer la preuve ultime d’actes répréhensibles pour se les faire exploser au visage. C’est un visage que beaucoup d’Américains ont assez de voir et d’entendre, et je suis sereinement convaincu qu’avant que ce scandale colossal ne soit résolu, le membre du Congrès élu à Hollywood sera fatalement déshonoré, tout comme son modèle, le sénateur Joseph McCarthy, avant lui.

Too much magic : L'Amérique désenchantéeJames Howard Kunstler

Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.

Traduit par Hervé, relu par Kira pour le Saker Francophone

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