« Jour J » pour le changement de régime par la force au Venezuela


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 18 juillet 2017

Les États-Unis soutiennent l’opposition de droite au Venezuela contre le gouvernement socialiste du président Maduro.
 
Depuis avril, l’opposition tente de déloger le gouvernement en menant des opérations violentes de changement de régime. Ses manifestations et ses combats de rue avec la police sont dirigés par des gangs violents et militarisés.

Les manifestations de rue actuelles au Venezuela ressemblent de plus en plus à une guerre pure et simple. Alors que les forces de sécurité tirent des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes et de temps en temps des balles réelles sur les foules agitées, des groupes de plus en plus déchaînés répondent avec des lance-pierres meurtriers, des bombes artisanales et des cocktails Molotov.
 
Cette semaine, sept membres de la garde nationale, qui roulaient à moto, ont été blessés à Caracas lorsqu’une bombe posée au bord de la route a explosé.
 
Les troupes de choc de l’opposition sont dirigées par des groupes de jeunes gens qui se font appeler les Templiers, les Guerriers ou les Arcadians. Collectivement, ils sont connus sous le nom de Chamos de la Resistancia  qu’on peut traduire par Jeunes de la Résistance.
Ce n’est pas seulement par hasard qu’on assiste à des développements comparables à ceux des violentes révolutions de couleur  en Libye, en Ukraine et en Syrie. Les forces paramilitaires qui se cachent derrière les « manifestants pacifiques » attaquent les institutions policières, militaires et civiles pour provoquer une escalade conduisant à la guerre civile. La semaine dernière, l’opposition au Venezuela a annoncé qu’aujourd’hui c’était le « Jour J » pour une nouvelle tentative de coup de d’État contre le président Maduro:
Le pilote fugitif de la police, qui aurait soi-disant volé un hélicoptère et l’aurait utilisé pour attaquer la Cour suprême du Venezuela, est apparu à un rassemblement de l’opposition dans la capitale, Caracas, ont déclaré des participants à CNN.
 
Oscar Perez, un officier de la force d’investigation de la police du pays, s’est adressé à la foule, pour inciter l’opposition à continuer à manifester.
(…)
« Une grève générale le 18 juillet, une grève sans retour. Le jour J commencera mardi. Le référendum aura lieu dans la dignité, nous serons dans la rue pour défendre les gens ».
La date a été confirmée hier :
Les dirigeants de l’opposition vénézuélienne ont appelé leurs partisans à intensifier les manifestations de rue et à soutenir une grève nationale de 24 heures, plus tard cette semaine, après que plus de 7,1 millions de personnes ont rejeté le projet du gouvernement de réécrire la constitution.
(…)
Une coalition d’une vingtaine de partis d’opposition s’est réunie lundi à son siège, pour organiser une campagne de désobéissance civile « Jour J » dans les deux semaines qui précèdent le vote du gouvernement.
Dimanche dernier, l’opposition a organisé un vote citoyen auquel la participation a été moins importante que ne l’espérait l’opposition. Les résultats n’ont pas été annoncés, seulement le nombre de participants :
Dimanche soir, l’opposition a publié seulement le nombre des personnes qui sont venues voter, mais n’a pas donné le détail des votes, même si on pense que pratiquement tous les votants ont répondu « oui » au rejet de la réécriture de la Constitution.
Il y a environ 19 millions d’électeurs inscrits au Venezuela. Une participation de sept millions pour un vote citoyen, si le chiffre est vrai, est significative, mais pas décisive, ni probante. La dissimulation des résultats permet de supposer que les réponses aux questions du vote citoyen ne sont pas en faveur du plan de l’opposition.
Il est difficile de savoir ce que les Vénézuéliens pensent réellement. Les sondages sont toujours manipulés dans le pays. La politique économique de Maduro, qui s’est heurtée à la chute des prix du pétrole, au sabotage des riches importateurs et exportateurs et aux sanctions étasuniennes, n’a pas donné de résultats. Mais le vote de l’Assemblée nationale de 2015 remporté par l’opposition était plus un vote de protestation contre les problèmes économiques, qu’un vote en faveur du vague programme de l’opposition.
Il est évident que l’opposition au Venezuela est fortement soutenue par les diverses institutions de changement de régime des États-Unis. Certains de ses agents ont des liens étroits avec la DEA et la CIA. Les médias étasuniens sont, comme d’habitude, complètement en faveur du programme de changement de régime des États-Unis. Ils incitent depuis longtemps à la révolte contre le gouvernement socialiste du Venezuela.
Une déclaration officielle de Trump sur le Venezuela, publiée hier, brille par son absence de faits concrets :
Hier, le peuple vénézuélien a encore montré clairement qu’il défendait la démocratie, la liberté et la primauté du droit. Pourtant, ses actions, fortes et courageuses, continuent d’être ignorées par un mauvais chef qui rêve de devenir dictateur.
 
Les États-Unis ne resteront pas inactifs pendant que le Venezuela s’effondre. Si le régime de Maduro impose son assemblée constituante le 30 juillet, les États-Unis prendront des mesures économiques fortes et rapides.
Trump ferait-t-il une déclaration pareille sur la volonté du « peuple américain » si les démocrates avaient organisé, contre lui, un vote citoyen auquel auraient participé plusieurs millions de personnes?
Le gouvernement de Maduro a appelé à un vote le 30 juillet pour élire les membres de la future assemblée constitutionnelle. Il n’a rien « imposé » du tout. L’opposition va tenter de semer le chaos dans les rues jusqu’à cette date et elle a vraisemblablement prévu quelques actions d’éclat.
Le gouvernement a jusqu’à présent réagi par la passivité aux protestations violentes. La police s’est contentée de protéger des bâtiments du gouvernement et de démolir des barricades qui bloquaient des routes. Mais le gouvernement n’a pas procédé à des vagues d’arrestations, ni tenté de prendre un contrôle plus étroit de la situation. A moment donné, de de telles mesures deviendront inévitables. La question est « quand ? ».

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