Interview Dmitry Orlov : Geopolitics and Empire


Par Dmitry Orlov – Le 25 mai 2020 – Source Club Orlov

Geopolitics & Empire (@Geopolitics_Emp) | Twitter

Dmitry Orlov revient pour la troisième fois dans le podcast Geopolitics & Empire. Il est écrivain, blogueur et auteur russo-américain bien connu. Parmi ses œuvres, citons Les 5 stades de l’effondrement ; Réduire la Technosphere, et bien d’autres que vous pouvez trouver sur cluborlov.blogspot.com.

Nous parlerons de l’effondrement économique mondial [imminent] qui vient et dont il met en garde contre les conséquences depuis de nombreuses années. Nous aurons également son avis sur la situation géopolitique, le tout dans le contexte de la pandémie de coronavirus.

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GE : Passons maintenant à Dmitry. Comment allez-vous ces jours-ci ?

DO : Bien. Je vous remercie. Je vais bien.

GE : Parmi les thèmes que je voulais aborder, il y a votre point de vue sur Covid-19 et l’effondrement économique ; et vos réflexions sur le front géopolitique entre l’Empire américain, la Chine, la Russie, l’UE et quelques idées sur ce que les auditeurs pourraient vouloir faire pour se protéger à mesure que cet effondrement avance. Et tout ce qui est sur votre radar.

Commençons par la situation dite « pandémique » : vous savez que je suis bien sûr un partisan de la science, qui signifie littéralement « connaissance », mais je suis parfois agacé par ce genre de religion qu’est le scientisme aujourd’hui, qui se fait passer pour de la science, ou la recherche de la vérité. Je suis volontiers prêt à recalibrer mes croyances avec de nouvelles preuves concernant le coronavirus ou d’autres questions de ce genre. Compte tenu des invités que nous avons déjà reçus, dont [le Dr Francis Boyle], l’auteur de la loi sur les armes biologiques, j’ai tendance à penser que le Covid-19 a été fabriqué en laboratoire. Nous avons des articles scientifiques qui disent qu’il y a des insertions, et puis nous avons eu une demi-douzaine de simulations de bioterrorisme juste avant la pandémie de 2019. Mais en écoutant vos récentes interviews, vous vous abstenez de porter un jugement, et vous faites plutôt l’observation que la Chine et la Russie ont réagi comme si le virus était un acte de bioterrorisme.

Que pensez-vous du Covid-19 et de la situation de la pandémie en général, ainsi que de son origine ?

DO : Eh bien, je pense que c’est un merveilleux virus qui est apparu juste au bon moment. Il est apparu un peu moins de six mois après que l’ensemble du système financier américain ait montré pour la première fois des signes évidents d’effondrement, et c’est à ce moment-là que les bons du Trésor américain ne pouvaient plus être utilisés [comme garantie] pour les prêts au jour le jour – les prêts dits « repo » (repurchase). Ces prêts sont censés être les investissements les plus sûrs et les plus liquides du monde, le marché financier le plus profond du monde. Et soudain, les instruments qui les sous-tendent se sont révélés sans valeur.

Il a fallu beaucoup de temps pour le mettre au point, et il est maintenant en train de suivre son cours. Le système financier américain est vraiment à l’agonie totale et cela ne durera pas longtemps, mais ce virus est apparu au bon moment.

Vous voyez, le monde a négocié un très grand nombre de contrats en dollars américains, des contrats commerciaux. La seule façon de se débarrasser réellement de tout ce flot de contrats et de les renégocier, est de déclarer un cas de force majeure telle qu’une pandémie de virus.

La Chine et d’autres pays ont complètement surréagi à ce virus. Il y a une vingtaine de coronavirus en circulation. Certains d’entre eux font tousser et éternuer les gens, d’autres passent inaperçus. Certains provoquent de la fièvre. Celui-ci est intéressant dans la mesure où beaucoup de gens ne sont pas du tout infectés. Beaucoup de gens sont infectés mais ne le savent pas. Un certain nombre de personnes sont infectées et toussent et éternuent pendant quelques jours et ont peut-être un peu de fièvre.

Les diabétiques, les obèses et les personnes souffrant d’hypertension, dont la plupart ont plus de 80 ans, en meurent. Alors si vous essayez d’inventer un virus qui rendrait un pays plus jeune, plus sain et plus compétitif au niveau international, ce serait le moyen. Si quelqu’un pensait que la façon d’attaquer un ennemi est d’utiliser un virus qui se débarrasse d’un trop grand nombre de personnes âgées et malades, ce serait ça.

Voilà donc ma preuve qu’en tant qu’attaque bioterroriste, c’est tout simplement stupide. Mais dans l’ensemble, cela a donné aux politiciens une très belle couverture en général pour qu’ils n’aient pas à assumer pleinement la responsabilité de l’effondrement commercial qui s’installait depuis la plus grande partie de l’année précédente.

Si vous regardez la production industrielle d’un pays comme l’Allemagne, ou d’un pays comme le Japon – ce sont les deux grands -, elle n’a cessé de diminuer. Il est difficile de dire ce qui se passe aux États-Unis. Ils sont censés avoir une grande économie : eh bien, plus maintenant. Aujourd’hui, elle a diminué d’un tiers, même si ce pays était censé avoir une grande économie. La plupart de ces changements sont dus au fait que les Américains se surfacturaient les uns les autres pour les services, donc cela ne représentait pas grand-chose, et il n’y a donc pas grand-chose à dire sur la production industrielle américaine ; il n’y en avait tout simplement pas beaucoup. Mais dans l’ensemble, cela a donné aux politiciens une belle occasion de se couvrir politiquement pour le moment. Bien sûr, cela ne va pas durer éternellement.

GE : Il est intéressant que vous ayez mentionné ce cas de force majeure. Le premier homme politique que j’ai remarqué à utiliser ce terme était là, au Kazakhstan. Le président Tokayev, il y a une semaine ou deux, je crois, je l’ai lu dans le journal de langue anglaise Kazakh News, et il a utilisé ce terme, « force majeure », pour ce qui se passe ici au Kazakhstan, alors peut-être que nous commencerons à entendre d’autres États utiliser ce terme également.

Je voulais savoir ce que vous pensiez de la réponse des gouvernements qui ont été… certains l’appellent « autoritaires », « dystopiques », « totalitaires ». Il y a des nuances, mais des analystes tels que Peter Hitchens en Grande-Bretagne, ont mentionné qu’il est assez étrange qu’en Grande-Bretagne, les églises, par exemple, qui ont été fermées dans le monde entier, elles ne l’avaient pas été depuis 800 ans. Ainsi, lors des pires crises que nous ayons connues, ainsi qu’aux États-Unis, par exemple, les églises n’ont jamais été fermées pendant la guerre civile, les guerres mondiales, la guerre révolutionnaire. Comment voyez-vous la réaction autoritaire, voire totalitaire, des États ?

DO : Eh bien, dans de nombreux cas, cela indique que la pourriture a finalement atteint les racines du système social dans ces pays. Vous voyez, chaque société a un ensemble de règles internes en ce qui concerne ce qui va et ce qui ne va pas. Si vous enfreignez l’une de ces règles, il y a une émeute, vous savez, les torches et les fourches sortent. Mais si vous amenez une population à un point où elle est suffisamment incapable, découragée et lavée de ses idées pour n’avoir aucun sens de l’action, elle essaie simplement de s’intégrer du mieux qu’elle peut. Ils font ce qu’on leur dit ; ils ont très peur qu’une mesure administrative ne leur retire leur internet ou tout autre chose à laquelle ils sont dépendants. Et le fait que des églises ont été fermées – et bien, des églises sont fermées partout en Europe. Certaines d’entre elles sont transformées en discothèques, en boîtes de nuit, au fil du temps. Certaines sont devenues des mosquées, et d’autres ont été simplement fermées ou démolies. Aujourd’hui, il ne reste plus beaucoup de foi en Dieu en Europe, alors que c’était l’un des fondements de la culture européenne. Une fois que l’Europe est devenue complètement athée, elle n’a plus grand-chose sur quoi s’appuyer.

GE : Vous avez mentionné précédemment que cette pandémie est arrivée juste à temps et qu’elle coïncide avec l’effondrement économique. Je pense que nous pouvons regarder l’histoire et le cycle historique, où nous voyons souvent la peste, la guerre, un effondrement économique ainsi que le totalitarisme se croiser. L’exemple le plus simple est la fin de la première guerre mondiale : la grippe espagnole, la Grande Dépression et la montée du parti nazi. Vous avez déjà évoqué cet effondrement économique et vous avez donné des bribes d’information du monde entier. Comme vous l’avez dit, certains analystes ont mentionné que cela a vraiment commencé à l’été 2019. L’automne 2019, nous commençons à voir… eh bien, pendant la Grande Dépression, nous avions un taux de chômage de 25 à 35 % qui a mis trois ans à se manifester, de 1929 à 1932, et apparemment aux États-Unis, nous avons atteint ce niveau en trois mois.

Selon certaines personnes, comme John Williams de ShadowStats, et d’autres, nous avons plus de 30 millions de chômeurs aux États-Unis aujourd’hui. Comment voyez-vous la suite des événements ? Nous sommes en mai 2020, et les gens disent que nous allons vraiment commencer à voir ces choses se dérouler en septembre, cet automne, ainsi qu’au printemps de l’année prochaine. Comment voyez-vous les choses se dérouler ?

DO : Eh bien, dans le tout premier article que j’ai publié sur le sujet de l’effondrement des États-Unis – qui date, je crois, de 2006 – j’ai écrit que les États-Unis sont sur le point de subir quelque chose qui ressemble beaucoup à une sorte de disparition. Ce pays va simplement s’assécher et tomber en poussière. Et je maintiens toujours cette évaluation. Ce que nous constatons maintenant, c’est que l’assiette fiscale est devenue sans objet aux États-Unis. C’est-à-dire que le montant des impôts perçus par le gouvernement est tellement minime par rapport à ce qu’il dépense, qu’il pourrait simplement cesser de percevoir des impôts et probablement économiser de l’argent en le faisant, parce que cela coûte de l’argent de faire fonctionner un système fiscal aussi gigantesque et lourd, qui ne parvient de toute façon pas à imposer les sociétés. Les impôts sur les sociétés ont tout simplement disparu, donc cette partie de l’équation a disparu. Le contribuable américain n’est plus une chose à laquelle on peut se référer.

L’autre chose est que nous avons tous entendu dire que la dette publique américaine était excessivement élevée et qu’une grande partie de celle-ci était détenue par des étrangers. Eh bien, les étrangers ont déjà vendu une grande partie de leur dette publique américaine, et maintenant toute la nouvelle « dette » produite est instantanément rachetée par la Réserve fédérale qui imprime de l’argent pour ce faire. Non seulement cela, mais maintenant la Réserve fédérale imprime de l’argent afin d’acheter ou de réduire le manque de dollars des personnes qui essaient de vendre tout autre type d’instrument financier aux États-Unis. Toutes sortes d’obligations et d’actions sont transformées en espèces fraîchement imprimées qui ne sont pas soutenues par une quelconque activité industrielle ou économique parce que le secteur des services est en grande partie fermé [et] il n’y a pas beaucoup de production en cours. La production d’énergie aux États-Unis est en chute libre et il n’y a pas vraiment d’économie pour soutenir cette quantité d’argent frais. Des milliers de milliards de dollars par mois sortent du néant, et jusqu’à présent, ils n’ont pas vraiment été injectés dans l’économie de consommation, car elle est très faible en ce moment. Mais dès qu’ils essaieront de la mettre en place, il s’avérera qu’il y a trop d’argent pour la quantité de produits qui ont été fabriqués, qui sont disponibles. Dans le même temps, les relations commerciales avec les principaux pays exportateurs américains, comme la Chine, sont en train d’être détruites. Les Chinois sont de plus en plus réticents à commercer avec les États-Unis, et les Américains sont en quelque sorte en train de se faire laver le cerveau pour ne plus acheter de produits chinois. Ainsi, si vous regardez ce qui était disponible à la vente aux États-Unis avant le coronavirus, il s’agissait de produits fabriqués en Chine, et si cela disparaît, vous aurez alors beaucoup, beaucoup de dollars et rien à acheter avec ces dollars.

C’est ainsi que je veux que les gens intériorisent ce problème : autrefois, vous veniez avec votre seau de dollars américains et vous obteniez tout ce que vous vouliez. Ce n’est pas comme si vous allez maintenant venir avec votre seau de dollars et que vous n’obtiendrez pas exactement ce que vous vouliez, ou que vous en obtiendrez moins ; c’est plutôt comme si vous vous alliez être frappé de stupeur. C’est plutôt comme si les gens n’allaient plus accepter du tout votre argent. Je ne sais pas combien de temps cela va prendre, mais j’ai le sentiment que cela pourrait advenir avant la fin de l’année. Ça va vraiment venir vite. Cette agonie de la presse à imprimer, elle ne peut pas durer éternellement. Elle ne peut pas durer des années. Une fois qu’un système est dans ce mode où nous imprimons tout l’argent que nous pouvons parce que c’est tout ce que nous savons faire, c’est presque fini.

GE : Je suppose que c’est l’une des raisons pour lesquelles vous avez quitté les États-Unis pour la Russie il y a quelques années. J’ai fait la même chose il y a de nombreuses années. Donc, en fait, vous diriez que les États-Unis, en 2020, entrent dans la phase d’effondrement qu’a connu la Russie soviétique des années 1990, et vous voyez plus tard une sorte de guerre civile ou même ce que nous voyons maintenant en Ukraine, ce mouvement de type sécessionniste comme nous l’avons vu dans le Donbass, les combats en Crimée. Pensez-vous que nous allons commencer à voir au moins plus de poussée vers ce genre de choses ?

DO : Eh bien, je ne pense pas que le système politique américain va se maintenir de manière particulièrement solide. Il est déjà défaillant à tous les niveaux et je pense que les problèmes ne feront qu’empirer. Une élection présidentielle approche et il s’avère que nous avons [un] président qui ne sera probablement pas réélu parce que l’économie vient d’être détruite et que personne ne veut vraiment voter pour des présidents qui sont restés là à regarder l’économie se détruire et ont agi de manière indécise. Et puis son adversaire a de graves lésions cérébrales et c’est un criminel, et la preuve qu’il est un criminel est visible sur Internet. Il a avoué être un criminel et maintenant toutes les autres preuves sont là, donc ce n’est pas seulement lui qui parle. Il n’y a donc pas beaucoup d’espoir pour l’exécutif du gouvernement fédéral.

La seule raison pour laquelle les états restent unis est l’incroyable générosité du gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral a été un canal pour confisquer les économies des gens du monde entier en raison de la domination du dollar américain, pour distribuer cet argent aux gens aux États-Unis en leur permettant de vivre bien au-delà de leurs moyens. Cela dure depuis des décennies. Aujourd’hui, alors que le système-dollar échoue, cette pompe à richesse va également s’arrêter, et une fois que le gouvernement fédéral ne pourra plus accorder ces largesses aux États, qu’est-ce qui peut bien obliger ces États à faire ce que le gouvernement fédéral veut qu’ils fassent ? Ils suivront simplement leur propre voie. Ils commenceront à conclure leurs propres traités avec d’autres pays et entre eux et marcheront complètement sur le corps prostré du gouvernement fédéral.

GE : J’ai lu l’autre jour un article intéressant d’un journaliste occidental basé en Russie, qui fait un bon travail de couverture de la Russie – son nom est Brian McDonald – il a souligné comment les ventes d’obligations américaines par la Russie, au cours des deux dernières années seulement, ont fait passer leur valeur de 96 milliards de dollars à quelque chose comme 2 ou 5 milliards de dollars – moins de 10 milliards de dollars – donc ce que vous dites… oui… nous commençons à voir les étrangers se débarrasser de la dette américaine, des bons du Trésor et des obligations.

Et juste au sujet de votre dernière pensée sur le dollar américain. Il y a ce grand débat où les gens disent que le dollar va se renforcer et rester fort. Il ne bougera pas avant de nombreuses années. Et puis il y en a d’autres qui disent que le dollar en tant que réserve mondiale est mort. Je pense que nous pourrions le voir perdre son pouvoir assez rapidement, en particulier avec la Chine et le yuan numérique, qui, parce qu’il est numérique/électronique, peut rapidement s’adapter et acquérir un statut plus important. En plus de ce que vous dites, les gens font un usage excessif du dollar, alors s’il vous plaît, que pensez-vous du dollar en tant que réserve mondiale ?

DO : Les gens n’ont besoin du dollar que dans la mesure où ils participent à des échanges commerciaux qui utilisent le dollar et ont des obligations qui impliquent le dollar. Par exemple, la Russie possède un montant non nul de bons du Trésor américain parce que c’est le moyen le plus facile de régler sa dette en dollars, qui n’est pas énorme et qui est généralement réduite parce que c’est un passif.

Ainsi, une fois que les pays ont cessé d’utiliser le dollar américain dans leur commerce international et sont passés à des relations bilatérales négociées en utilisant des swaps de devises locales garantis par de l’or et divers types de garanties et de relations de troc, ce que la Russie fait particulièrement bien, alors ils ne dépendent plus vraiment du système-dollar. Les Américains peuvent donc prétendre que leurs dollars ont une valeur incroyable, sauf qu’ils ne peuvent rien exporter et que personne ne souhaite particulièrement commercer avec eux, si bien qu’à ce stade, la valeur du dollar, ou même son existence, n’a plus d’importance.

GE : Avant de passer à des réflexions géopolitiques, j’ai pensé que je pourrais examiner un peu la controverse qui vous entoure et qui est assez amusante et qui est apparue dans mon flux de médias sociaux. Je suis abonné à de nombreux bulletins d’information, forums, sources d’information en général. Je prends tout en compte. Dans mon flux apparaît parfois le groupe Facebook d’Ugo Bardi, « The Seneca Effect », et je pense que nous pouvons apprendre beaucoup de choses de chacun, y compris de vous-même, ou de personnes comme Ugo Bardi. Mais un fil de discussion est apparu dans mon flux, vous concernant, Dmitry Orlov, où l’on disait en quelque sorte que vous aviez retourné votre veste, ou que vous étiez devenu fou, en référence à votre position sur la théorie du réchauffement climatique provoqué par l’homme (qui a été rebaptisée théorie du changement climatique). Je trouve amusant qu’au lieu d’une discussion polie, les gens aient toujours recours à des attaques ad hominem. Je suis tout à fait pour la préservation de l’environnement et le dépassement du modèle des entreprises polluantes. Personnellement, je n’ai jamais vu de science et des données pour étayer la théorie du réchauffement climatique provoqué par l’homme, mais que pensez-vous de l’aspect écologique de l’effondrement, du mouvement pour le changement climatique ? Je ne sais pas si vous étiez au courant de ce commentaire à votre sujet ; que pensez-vous des personnes qui ne sont pas satisfaites de votre position ?

DO : Eh bien, prenons, à titre de comparaison, [la situation dans laquelle] les chiens ne sont pas bien élevés, lorsqu’ils sont maltraités ou qu’ils n’ont tout simplement pas de propriétaire. Pour les races qui exigent un mâle alpha pour faire partie de la meute, ils sont en quelque sorte « éteints » ; leur personnalité se déforme d’une manière particulière et il n’y a rien à faire contre eux, sauf les rabaisser, aussi triste que cela puisse paraître.

[Le même genre de chose] vaut pour beaucoup de gens en Occident qui ont adhéré à ce dogme libéral, qu’il s’agisse des relations entre les sexes ou de l’environnement. Ils ne peuvent tout simplement pas être désabusés des notions qui leur ont été inculquées par des gens qui œuvrent essentiellement au contrôle de la population et qui ne veulent pas que les humains se reproduisent. Beaucoup de gens au pouvoir en Occident en ce moment sont dans le camp de ceux qui ne veulent tout simplement plus que les humains se reproduisent. Ils veulent les remplacer par des robots ou autre chose, et ils ne sont pas prêts à avoir à s’occuper de plusieurs générations d’enfants. Il n’y a donc vraiment rien à faire pour eux. Il n’y a rien pour les convaincre, et je ne suis pas surpris qu’ils aient de mauvaises choses à dire sur moi parce que j’ai des choses encore pires à dire sur eux. Nous sommes donc quittes.

En ce qui concerne le réchauffement climatique, j’étais en quelque sorte d’accord avec l’histoire jusqu’à ce que je commence à faire mes propres recherches, principalement basées sur des sources russes, parce que les scientifiques russes n’ont pas d’allégeance particulière à ces institutions occidentales qui ont poussé ces idées. C’est ainsi que j’ai découvert, par exemple, que le réchauffement de l’océan n’est pas du tout causé par le réchauffement atmosphérique, car il se produit dans toutes les couches de l’océan, et les sondes océaniques profondes l’ont prouvé. L’océan se réchauffe donc par le bas, et non par le haut. Qu’est-ce que cela vous dit ? Que le réacteur nucléaire qui se trouve au centre de la planète a monté d’un cran. Il provoque le réchauffement et le gonflement des océans, ce qui fait monter leur niveau.

C’est donc une des découvertes que j’ai faites. Et l’autre découverte est que si vous regardez la production solaire, elle est en fait plus faible, donc cela n’explique pas vraiment le réchauffement climatique du tout. Nous nous approchons d’un minimum solaire et la planète devrait se refroidir, si l’on considère l’effet de serre, qui est dû au rayonnement solaire.

Une autre chose que j’ai découverte est que toutes ces prévisions sur l’élévation du niveau des océans devant inonder divers continents et plateaux continentaux, eh bien, le rythme auquel cela se produit sera tel que l’activité sismique compensera l’élévation du niveau des océans et que la plupart des continents resteront exactement où ils sont ; les côtes resteront à peu près exactement où elles sont. Ce n’est donc qu’un faux argument.

Nous avons donc été exposés à un barrage de désinformation, tout cela pour des raisons politiques, tout cela pour nous convaincre que nous devrions commencer à nous comporter différemment au lieu de nous attaquer aux vrais problèmes liés aux différents types de pollution et de destruction de l’environnement dont on ne nous parle pas vraiment, malheureusement, et que nous ne traitons donc pas beaucoup.

GE : Oui, je suis d’accord avec vous. J’ai enseigné il y a quelques années. Je donnais un cours intitulé « Environnement et relations internationales ». J’ai examiné les deux côtés et je n’ai pas pu voir les données. Je pense que nous entrons, comme vous le dites, dans une phase de refroidissement, à cause du minimum solaire. Je pense que nous pouvons le voir. Nous avons récemment eu une vague de froid dans le monde entier il y a quelques semaines et je suis d’accord avec vous, c’est basé sur l’idéologie et la politique, pas sur la science.

DO : Ce n’est pas seulement de l’idéologie et de la politique, c’est aussi un tas d’escroqueries. Ainsi, par exemple, parce que le réchauffement climatique est censé être causé par le dioxyde de carbone, les gens ont inventé les crédits carbone et les ont rendus négociables, donc maintenant il y a ce faux marché financier. Ils ont également investi beaucoup d’argent du contribuable dans des éoliennes et des panneaux solaires, qui ne fonctionnent pas économiquement et qui détruisent les réseaux électriques. Si la quantité de ces énergies renouvelables qui augmentent et diminuent indépendamment de la demande d’électricité atteint plus d’un certain pourcentage de la production totale d’électricité [du réseau], il détruit le réseau électrique parce que les mécanismes nécessaires pour compenser le caractère irrégulier de ces énergies et maintenir le réseau électrique en place deviennent excessivement coûteux, à un point tel que l’électricité est trop chère pour maintenir une base industrielle qui, à son tour, maintiendra le réseau électrique, et le tout commence à s’effondrer. L’Allemagne est allée presque jusqu’à ce précipice, et elle en revient. L’Australie occidentale est plus ou moins à ce stade. Le Royaume-Uni est allé assez loin dans cette direction… En gros, chaque fois que quelqu’un a essayé de mener cette expérience, ce fût un échec.

Heureusement, je pense que maintenant qu’il y a tant de bouleversements économiques, je ne pense pas que quelqu’un va encore construire d’autres éoliennes ou des panneaux solaires. Je pense qu’ils vont disparaître, abandonnés comme une expérience ratée maintenant.

GE : Je suis d’accord avec vous. Et pour ce qui est du front géopolitique, je voulais juste savoir ce que vous pensiez de l’Empire américain, qui continue à s’attaquer au Venezuela, à l’Iran et à la Syrie. La Corée du Nord [La Chine plus vraisemblablement, NdT] n’est peut-être pas très présente ces derniers temps, mais elle a fait pression sur Taïwan, la mer de Chine méridionale et le front du Pacifique Sud. Je me souviens avoir interviewé il n’y a pas si longtemps l’ancien directeur de Chatham House, Victor Bulmer Thomas, qui pense que l’empire américain est en recul. D’autres experts que j’ai interrogés pensent que les États-Unis conserveront leur stature. Que pensez-vous du conflit militaire et de l’empire américain ?

DO : Eh bien, je pense que cette pandémie de coronavirus et la réponse à celle-ci sont en quelque sorte une façon de ne pas se battre lors d’une troisième guerre mondiale. En fait, c’est une façon pour divers pays, la Chine en premier lieu, de se lever et de crier « Bouh ! » aussi fort que possible, puis de regarder qui meurt d’une crise cardiaque. Et si votre ennemi meurt d’une crise cardiaque, vous n’avez pas à faire la guerre avec lui, bien sûr. Ainsi, les États-Unis et l’Europe occidentale sont aujourd’hui confrontés à une crise cardiaque et il n’y aura pas de troisième guerre mondiale. Si vous pensez que dans les conditions actuelles, l’OTAN va se rallier et s’organiser contre une menace militaire – non pas qu’il n’y aura pas de menace militaire : il peut y en avoir une et elle peut être minime, et pourtant elle infligera aux États-Unis et à l’OTAN une défaite militaire absolument humiliante dont ils ne pourront pas se remettre. Voilà donc peut-être le plan pour la troisième guerre mondiale : pas un coup d’éclat, mais un gémissement. Lancez une guerre et voyez qui se présente, et si personne ne se présente, eh bien, c’est fini.

GE : Nous avons donc examiné la situation aux États-Unis. Allons voir où vous en êtes en Russie. Comment voyez-vous la Russie aujourd’hui ? Et aussi, que pensez-vous des changements constitutionnels – ou du vote pour les changements constitutionnels – qui devaient avoir lieu en avril en Russie, mais qui ont été reportés, si Poutine restera président au-delà de 2024 ?

DO : Eh bien, prenons les dans l’ordre inverse : ce qui se passera après Poutine est plus de Poutine, parce qu’il a construit un système politique très réussi. Et s’il l’a construit autour de lui-même et de sa personnalité, cela n’est pas dû aux mécanismes du pouvoir en Russie, mais à l’égrégore du leader russe, si vous voulez. La Russie est un pays qui doit avoir un centre politique centré sur l’individu. C’est un schéma historique qui s’est produit au cours des mille dernières années et je ne pense pas que les mille prochaines années apporteront des changements. Ce n’est donc pas du tout une surprise. Tout au long de l’histoire russe, un dirigeant singulièrement compétent et capable s’est montré à la hauteur de la situation et a accompli des exploits absolument remarquables que personne n’aurait prédit.

Ce n’est pas quelque chose qui se produit couramment ailleurs ; c’est un trait de caractère russe. Mais le système qu’il a mis en place est plutôt réussi et il s’est beaucoup concentré sur le recrutement et la formation, de sorte qu’il a toute une courroie de transmission de nouveaux dirigeants russes qui sont maintenant ministres et gouverneurs, et qui accèdent à d’autres postes, dont il supervise la formation. Il les a encouragés et encadrés, et nous pouvons donc être sûrs que lorsque le moment sera venu de remplacer Poutine par quelqu’un d’autre, ce sera un sosie de Poutine. Cette personne sera différente de Poutine en ce sens qu’elle portera un nom différent, mais c’est à peu près tout.

Ainsi, pour les personnes qui pensent qu’elles peuvent d’une certaine manière « réformer » la Russie de l’extérieur en faisant voter les gens pour un candidat alternatif qui servira essentiellement leur affaire plutôt que celle du peuple russe, cela semble vraiment peu probable parce que ce que le peuple russe a vécu depuis l’an 2000 l’a convaincu que ce qu’il a maintenant fonctionne bien mieux que ce qu’il avait avant. Il y a encore des gens – les gens du moule des années 1990 – qui sont actifs dans la politique russe dans une certaine mesure, mais la raison pour laquelle ils sont actifs dans la politique russe est due aux subventions occidentales. Il n’y a pas d’autre raison. Ils reçoivent un peu d’argent, et une fois que cet argent sera épuisé, ce qui arrivera probablement un jour, ils retourneront à la case départ et on n’entendra plus jamais parler d’eux. Je suis presque sûr que cela arrivera.

En ce qui concerne les changements apportés à la Constitution, une grande partie de ces changements auraient dû être faits depuis longtemps. L’idée que la Russie soit un État social qui offre des garanties à son peuple – par opposition à la rhétorique occidentale basée sur les droits – des garanties sociales réelles de pouvoir avoir des conditions de vie décentes : cela plaît à beaucoup de gens en Russie. L’idée que la Russie soit la Russie, peuplée de Russes parlant le russe, est également une chose que les gens attendent avec impatience de voir inscrite dans la Constitution. Ce n’est pas vraiment du nationalisme, c’est juste une reconnaissance, parce que jusqu’à présent les Russes ont été un peuple sans pays, parce que la Fédération de Russie ne nomme pas spécifiquement les Russes, même s’ils constituent la grande majorité de la population, comme étant les fiers propriétaires de cet immense territoire. Et maintenant, on va remédier à cela dans une certaine mesure. Et il y a d’autres changements qui sont tout aussi utiles, comme, sur le territoire russe, le fait de donner la primauté au droit russe sur toute législation étrangère. C’est aussi une étape importante, car elle a été érodée dans les années 90 sous Eltsine.

Ce sont donc tous des changements qui, je pense, vont être populaires, et je pense que leur temps est venu.

GE : Il y a cet historien suisse, le Dr Daniele Ganser, expert en histoire, en géopolitique. Dans une interview, il a dit qu’il y avait environ 200 pays, 194 pays, et que nous ne pouvions pas être des experts de chaque pays. La raison pour laquelle je vous demande toujours, lorsque vous êtes à l’antenne, ainsi que les autres invités, c’est que [comme le dit Ganser], nous voulons examiner les cinq grandes puissances, les grands acteurs. Nous avons donc déjà parlé des États-Unis, de la Russie et de la Chine, plus ou moins, et peut-être de quelques autres. Je voulais donc vous questionner, enfin, à propos de la Chine.

Xi Jinping a récemment donné une conférence et dévoilé un nouveau plan appelé « Nouvelle Ère », qui semble en quelque sorte recalibrer le plan Belt and Road, et il parle de double innovation, d’innovation Internet, de numérisation, de ports en eaux profondes, de zones industrielles, d’augmentation de l’arsenal nucléaire, et de charbon propre. Certains disent que l’économie chinoise est au bord de l’effondrement ; je n’en suis pas si sûr. D’autres disent que la Chine est une grande menace. Encore une fois, je n’en suis pas si sûr, mais je crains l’exportation de leur autoritarisme, que nous commençons, je pense, à voir en Occident. Ce genre de « sinisation » : nous le constatons avec la censure d’Internet et d’autres problèmes. Et puis nous avons ce nouveau récit de style « armes de destruction massive » en Irak, construit pour la guerre avec la Chine. Que pensez-vous de la Chine, de cette volonté de guerre, et si on essaie simplement de vendre des armes en utilisant la nouvelle guerre froide comme prétexte, et si on veut vraiment se recentrer à fond sur la Chine, dont vous avez dit tout à l’heure, je crois, qu’elle ne veut pas de troisième guerre mondiale ?

DO : Eh bien, je vois cela comme une sorte de bataille qui vaut à peine la peine d’être regardée, parce que d’un côté vous avez les États-Unis, qui rampent pour se battre avec une blessure à la poitrine qui les vident de leurs forces ; et de l’autre côté vous avez la Chine qui travaille vraiment dur pour lutter contre son envie de se blottir et d’aller dormir, parce que la Chine n’a pas besoin des États-Unis. Elle n’a pas besoin d’avoir peur des États-Unis. Elle doit simplement cesser de commercer avec eux. Elle doit en quelque sorte isoler son économie, ses routes et ses relations commerciales des États-Unis, de la « contagion ».

La Chine a toujours eu le désir historique de s’isoler quand les choses allaient bien, comme c’est le cas aujourd’hui. J’espère que cela ne se reproduira pas, car le résultat pour la Chine est généralement tragique en fin de compte. L’isolement ne fonctionne vraiment pas. Je ne pense pas que cela va se produire cette fois-ci parce que maintenant la Russie et la Chine travaillent en tandem, et la Chine a beaucoup de relations solides avec d’autres pays dans le monde, donc je pense qu’elle pourra s’en sortir, mais je pense que ce que Xi Jinping a dit récemment est essentiellement… il dit des choses parce qu’il doit dire quelque chose, pas parce que cela signifie beaucoup. Tout le monde sait que nous allons juste nous débrouiller pendant cette période. Il n’y a aucune chance que la Chine s’effondre soudainement comme les États-Unis s’effondrent parce que la Chine a en fait une économie, une économie réelle de choses qu’elle peut produire, que les gens voudront acheter, dont les gens ont besoin. Si vous regardez tous les matériaux d’entretien que le monde utilise, toutes les pièces de rechange pour toutes sortes d’installations industrielles qui doivent continuer à fonctionner – les plus simples, comme les pompes à eau [par exemple] – combien sont fabriquées en Chine ? Combien de transformateurs, de transformateurs électriques, sont fabriqués en Chine ? Les États-Unis peuvent-ils maintenir leur réseau électrique sans transformateurs fabriqués en Chine ? C’est une question très simple à poser, et je pense que la réponse est non.

Je pense qu’en ce qui concerne ce conflit, du point de vue des États-Unis, nous [les États-Unis] dirons du mal de vous [la Chine] parce que cela aidera notre président à se faire réélire. Nous savons tous qu’après sa réélection – s’il est réélu – nous cesserons de dire du mal de vous parce que nous avons besoin de vos transformateurs électriques. Nous aurons besoin de vos pompes à eau parce que sinon nous n’aurons pas d’eau à boire.

GE : Quelles sont les choses que les gens peuvent faire pour améliorer leur situation – en général, parce que les gens devront trouver les détails par eux-mêmes en fonction de l’endroit où ils se trouvent et tout le reste, mais quelles sont les choses générales que les gens peuvent faire pour mieux affronter la prochaine phase de la tempête, parce que nous sommes déjà dedans. Vous vous êtes préparés à cela depuis longtemps, je pense, mais l’une des plus grandes idées dans mon esprit est juste de sortir d’une grande ville, d’avoir un petit terrain où vous pouvez être autosuffisant, et aussi de trouver des gens qui partagent les mêmes idées… d’avoir un réseau. Des gens comme Charles Hugh Smith en parlent sur son blog [OfTwoMinds.com]. D’autres analystes de la collapsologie ont été à contre-courant et ont dit qu’il serait peut-être préférable de rester dans une ville ou un village. Quelles sont les mesures générales que vous suggérez aux gens pour atténuer les effets d’un effondrement économique et de troubles civils ?

DO : Eh bien, je pense que le type de préparation le plus important est d’ordre psychologique. Je pense que les gens qui espèrent une fin heureuse seront certainement déçus : il n’y aura pas de fin heureuse.

Pour ce qui est de se débrouiller et de survivre le mieux possible, et de subir le moins de dommages possible, le plus important est d’avoir des options, de ne pas se fermer à quoi que ce soit. Il se peut que la vie à la campagne vous convienne, mais il se peut aussi que ce soit une illusion, surtout pour les personnes qui n’ont même pas encore essayé. Il faut en gros une période de dix ans pour embrasser la vie rurale dans un endroit donné, et si vous déménagez dans un autre endroit, vous repartez à zéro. C’est un peu la même chose en ville : il faut environ dix ans pour s’installer, pour se faire suffisamment de connaissances sur place afin que, lorsque tout s’écroule, on ait toujours des amis à qui s’adresser et des ressources à utiliser. Et vous savez, en général, il vaut mieux que les gens restent sur place s’ils ne connaissent aucun autre endroit que celui où ils vivent depuis longtemps, car dans une situation à risque, la pire chose à faire est d’augmenter ses propres risques. C’est une évidence. Ainsi, chaque fois que vous déménagez, vous risquez d’avoir des ennuis par simple ignorance de la situation locale. Si tout va bien, si tout se passe bien et que vous êtes le bienvenu où que vous alliez tant que vous avez de l’argent de poche, alors vous vous en sortirez, mais si les choses sont perturbées et dangereuses, si la situation sécuritaire n’est pas particulièrement bonne et si vous arrivez dans un endroit où vous n’avez pas de contacts locaux et ne savez pas comment les choses fonctionnent, alors vous vous retrouverez presque instantanément dans un tas d’ennuis parce que les risques ont cette façon de se multiplier. Vous ne voulez pas multiplier trop de risques en même temps.

GE : En dehors de ce que nous avons couvert, y a-t-il autre chose que vous aimeriez mentionner ? Vous savez, quelque chose qui vous a traversé l’esprit, une question que vous avez écrite ou à laquelle vous avez réfléchi ?

DO : Eh bien, à un moment donné dans le passé, j’ai dit que lorsque mon message sera diffusé, il faudra prendre le fusil de chasse, le sac de munitions et fuir, se diriger vers les collines… mais je ne pense pas que mon message sera diffusé parce que le grand public est très opposé à des messages comme le mien. Mais en contournant les médias grand public – qui, à mon avis, ne sont plus pertinents de toute façon, je ne connais pas beaucoup de gens qui y prêtent encore attention – mon message a certainement beaucoup plus de portée et devient plus fort. Je peux le dire d’après le nombre d’abonnés que j’ai et la portée que j’ai, non pas spécifiquement aux États-Unis ou même dans le monde anglophone, mais au niveau international. Il est certain que cela se propage, donc ma popularité me permet de prédire à quel point les choses vont mal.

GE : Oui, j’ai remarqué que même avec des gens que je connais dans mon entourage, qui viennent du point de vue libéral plus occidental, comme vous l’avez mentionné, le monde anglophone, ils sont en grande partie ignorants de ce qui se passe. L’endoctrinement par lavage de cerveau a été très, très bon et [par contraste] je remarque que les gens comme les habitants du Kazakhstan et d’autres endroits ont tendance à se rendre compte de ce qui se passe.

Une dernière réflexion à nous laisser alors que nous entrons dans la seconde moitié de 2020 ?

DO : Eh bien, je pense que ce coronavirus est en fait une grande opportunité pour beaucoup de gens de découvrir que les choses dont ils ont été privés, comme le contact humain direct, sont en fait précieuses, et de sortir de ce mode où tout est à distance et tout se fait par Internet, et de commencer à prendre contact les uns avec les autres.

L’autre chose que je veux expliquer aux gens, au cas où ils n’auraient pas compris cela, c’est que le SRAS-CoV-2 ne représente pas une grande menace. En fait, en mourir serait comme gagner à la loterie, sauf si vous êtes obèse, vieux et malade, auquel cas vous mourrez de quelque chose [dans tous les cas]. Ce ne sera probablement pas le coronavirus, mais vous mourrez certainement de quelque chose. Pour la plupart des gens, il n’y a pas de quoi s’inquiéter, alors ne vous en faites pas. Allez-y et mélangez-vous.

GE : Très bien. Les gens peuvent trouver tous vos livres et vos écrits sur cluborlov.blogspot.com. Avez-vous un autre site web ou un autre projet à mentionner ?

DO : Non. Je publie beaucoup d’essais sur Patreon et aussi sur SubscribeStar, où j’ai commencé à publier lorsque Patreon a commencé à censurer les gens parce que beaucoup de mes lecteurs n’aimaient pas le fait que Patreon censure les gens. Mais Patreon ne me censurait pas, je veux juste que ce soit clair.

GE : Très bien. J’invite les auditeurs à aller sur ClubOrlov et je pense que je pourrais commencer à m’y abonner aussi. Alors Dmitry, je pense que vous êtes bien placé en Russie. Nous espérons que vous continuerez à y prospérer, et merci encore d’être venu sur Geopolitics and Empire.

DO : Merci beaucoup.

Les cinq stades de l'effondrement

Dmitry Orlov

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Traduit par Hervé, relu par Kira pour le Saker Francophone

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