Par Colonel Pat Lang – Le 2 septembre 2017 – Source Sic Semper Tyrannis
Selon LA Times
« Le gouvernement de Bashar Assad a gagné la guerre militairement », a déclaré Robert Ford, un ancien ambassadeur des États-Unis à Damas qui a été témoin de l’insurrection dès les premiers jours. « Et je ne vois aucune perspective pour que l’opposition syrienne puisse l’obliger à faire des concessions dramatiques dans une négociation de paix. »
Le gouvernement n’a pas encore pleinement sécurisé les zones autour de la capitale et les combats se poursuivent dans diverses poches de l’Est syrien ainsi que dans la province nord-ouest d’Idlib. Pourtant, les plus fiers adversaires internationaux d’Assad voient la continuation de son règne comme un fait accompli et ont exhorté les rebelles qui s’opposent à lui de faire de même.
« Les nations qui nous ont le plus soutenu (…) changent toutes leur attitude », a déclaré Osama Abu Zaid, un porte-parole de l’opposition contacté par téléphone. « Nous sommes pressés de tous les côtés d’adopter une vision plus réaliste, et d’accepter que Assad reste en place. »
La clé de la survie du leader syrien a été ses alliés sur le champ de bataille Moscou et Téhéran. Les deux se sont focalisés sur son maintien au pouvoir.
La Russie a envoyé des avions de guerre et des unités d’élite Spetsnaz en 2015 pour arrêter l’avance de l’opposition, juste au moment où une coalition de rebelles islamistes extrémistes était sur le point d’investir des bastions gouvernementaux clés. L’Iran a déversé du matériel ainsi que de la main-d’œuvre, y compris des supplétifs venant d’aussi loin que l’Afghanistan, pour renforcer les troupes épuisées d’Assad.
Oui, mon titre est sarcastique et vise tous ceux qui gémissent en proclamant depuis des années que « la guerre ne résout rien » et que « aucune solution militaire n’est possible ».
La guerre ne règle rien ? Ceux qui pensent cela auraient dû apprendre un peu plus d’histoire avant de régurgiter des bêtises. Les Japonais et les Allemands auraient pu leur donner des instructions à ce sujet, tout comme l’existence même des États-Unis qui est née par la guerre. Il est particulièrement succulent d’entendre Robert Ford − un ancien ambassadeur des États-Unis sous Obama qui, à mon avis, a fait beaucoup pour laisser faire les troubles qui ont mené à cette horrible guerre − dire cela.
Il y a eu un moment, juste avant l’intervention russe, où il semblait probable que les djihadistes de Al Qaida et d’État islamique, ainsi que leurs alliés laïques parviendraient à conduire le gouvernement syrien multi-confessionnel vers une reddition négociée. Cette sinistre possibilité s’est terminée par une intervention efficace incroyable de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah.
Assad profitera-t-il de l’opportunité de créer une meilleure Syrie, à la fois reconstruite et bien gouvernée ? On peut l’espérer.
Patrick Lang
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
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