Hassan Nasrallah : Mort à l’Amérique, à Israël et aux Saoud

Préambule de l'auteur

Je m'attends à beaucoup de réactions négatives au sujet de ce texte.
C'est pourquoi je joins, sous forme de note en fin d'article, quelques commentaires susceptibles d'anticiper et de dissiper les malentendus.

Mais lisez et écoutez d'abord...

Salah

 

Par Sayed Hasan – Le 1er novembre 2015 – Source sayed7asan

Discours de Sayed Hassan Nasrallah, Secrétaire Général du Hezbollah, le 24 octobre 2015, à l’occasion de ‘Ashura, commémoration du martyre de l’Imam Hussein b. ‘Ali b. Abi Talib, petit-fils du Prophète, troisième Imam du chiisme duodécimain.

Vidéo traduite et sous-titrée en français par Salah Lamrani (Sayed Hasan)

https://www.youtube.com/watch?v=P6ZjMwAvsyo

Transcription [Les propos entre guillemets reprennent des déclarations de l’Imam Hussein]

« […] Au nom de ce rassemblement massif en faveur de [l’Imam] Hussein, nous renouvelons haut et fort notre dénonciation véhémente de l’agression américano-saoudienne contre le peuple opprimé du Yémen et nous condamnons ces violations saoudiennes perpétrées contre toutes les saintetés au Yémen, sous les yeux et à portée de voix du monde entier qui reste silencieux face aux plus grands massacres actuellement perpétrés devant les caméras des médias du monde entier. [Audience : « Mort à la dynastie des Saoud ! »]

Je confirme notre prise de position aux côtés de la Résistance du peuple yéménite, de son armée, de ses comités populaires et de ses forces islamiques et nationalistes, et nous sommes fiers de leur Résistance héroïque et sommes convaincus de leur victoire prochaine, quelles que soient les capacités et moyens déployés contre eux, car leur sang pur triomphera des épées des tyrans et des envahisseurs.

De même, nous condamnons la répression par l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe du peuple du Bahreïn, révolté, opprimé, croyant et endurant, et, en même temps, déterminé à obtenir ses droits en termes de liberté, de souveraineté et d’honneur, quels que soient la répression et le terrorisme déployés contre lui.

Et nous compatissons et implorons la miséricorde pour les pèlerins vers la Maison de Dieu à Mina, dont le nombre des victimes a dépassé, selon les derniers chiffres, 2 200 martyrs, plus un très grand nombre de disparus jusqu’à présent, à cause de la négligence, de l’échec et de l’incompétence du régime saoudien dans son service et sa protection des pèlerins vers la Sainte Maison de Dieu. Et nous appelons une nouvelle fois à une enquête sur ce massacre effarant et à veiller à ne pas oublier cette catastrophe épouvantable qu’il faut graver dans les mémoires à jamais.

[…]

Nous, aujourd’hui, les enfants de [l’Imam] Hussein, la paix soit sur lui, nous déclarons aux Etats-Unis, à Israël, à la dynastie des Saoud, aux takfiris [de Daech] : « Par Dieu, non, par Dieu, nous ne vous ferons jamais allégeance, ce serait une humiliation, nous ne nous soumettrons pas à vous, car seuls des esclaves peuvent le faire. » ». Nous sommes les gens du djihad, de la Résistance. [Audience : « [Toute] humiliation [est] loin de nous ! »]

N’est-ce pas là l’école de [l’Imam] Hussein, la paix soit sur lui, celle qui nous a appris à faire les choix décisifs ? Comme nous le déclarons à toute occasion, et notamment hier soir [9e jour de Muharram, dernière avant le martyre de l’Imam Hussein], aujourd’hui encore, aujourd’hui encore, tous ceux qui incarnent Yazid [b. Mu’awiya, qui a ordonné le meurtre de l’Imam Hussein] par leur tyrannie, leur arrogance, leur cruauté, leur agression contre l’Islam, contre les valeurs de l’Islam, ils nous mettent face à une alternative (deux choix), et quant à nous, le choix est clair : « Le bâtard [Yazid] fils d’un bâtard [Mu’awiya]…»

En tous temps et en tous lieux, [cela restera notre slogan face à] Yazid et Ibn Ziyad, et ceux qui incarnent aujourd’hui pleinement Yazid et Ibn Ziyad [meurtriers de l’Imam Hussein].

« Le bâtard [Yazid] fils d’un bâtard [Mu’awiya] nous a imposé de faire un choix entre deux choses, entre le fil de l’épée [la mort] et l’humiliation » [Audience : « Toute humiliation [est] loin de nous ! Cela signifie : Plutôt mourir cent fois que s’avilir ! », NdT.]

Qui est-ce qui nous interdit l’humiliation ? Qui est-ce qui nous interdit l’humiliation ? « Dieu nous interdit une telle chose… » Ce n’est pas là un sentiment personnel, une résolution personnelle, un serment intérieur de certaines personnes qui, par Dieu, rechercheraient ardemment le martyre, non. « Dieu nous interdit une telle chose, ainsi que Son Prophète, les Croyants, les âmes élevées, les fiertés [nez] enthousiastes, ils nous interdisent de préférer l’obéissance à un criminel au sort des gens honorables [le martyre]. » [Audience : « A ton service, ô Hussein ! »]

Et dans cette voie [résistante] de [l’Imam] Hussein et de [sa soeur] Zaynab, qu’avons-nous à attendre, vous et moi, sinon la dignité, l’honneur, la grandeur et la victoire, la gloire, au nom de [l’Imam] Hussein, de l’âme de Hussein et de la culture de Hussein, et du sang de Hussein victorieux sur l’épée de Yazid, en tous temps, et au nom de Zaynab, de la sagesse de Zaynab, de la patience de Zaynab, du courage de Zaynab, il n’y aura, pour quiconque emprunte cette voie, rien d’autre que la victoire, l’honneur, la grandeur et la dignité.

Nous renouvelons, en ce dixième jour [du mois de Muharram], notre allégeance à Hussein, que la paix soit sur lui, et nous lui assurons : ô notre maître et notre Imam, par notre sang, par nos larmes, par notre souffle, par notre âme, par la chair de notre chair [nos enfants], nous assumerons et réaliserons tes objectifs, nous porterons la responsabilité de ton Islam, de ton sang, et nous triompherons par eux de l’épée de tout tyran, arrogant, envahisseur, occupant, et nous te renouvelons, en ce jour qui est le nôtre, et pour tous les jours, années et siècles à venir, notre allégeance, notre amour et notre engagement indéfectible à ton secours : « A ton service, ô Hussein ! » [Audience : « A ton service, ô Hussein ! »]

[…] »

Traduit par Salah, édité par jj, relu par Literato pour le Saker Francophone

Notes de l’auteur afin que nul n’en ignore

En ce qui concerne les remarques sur la contextualisation du discours, si, en 2015, les crimes innommables des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie Saoudite, créateurs & financeurs des égorgeurs de l’État Islamique, ne sont pas connus, alors autant ne rien dire. Ce sont des postulats de base qui ne peuvent relever de la mauvaise foi, et si, avant de développer quoi que ce soit, il fallait rappeler les rudiments comme s’ils étaient inconnus, alors on n’en finirait jamais.

Enfin, ne pas comprendre que ces cris sont les cris des opprimés, massacrés par dizaines de milliers à cause de projets hégémoniques sur la région imposés de l’extérieur, et qui ne signifient rien d’autre que « A bas les occupants et les oppresseurs », car tant qu’ils seront en place, il n’y aura pas de paix possible, c’est faire preuve soit de mauvaise foi, soit d’ignorance crasse . Le Tribunal de Nuremberg a condamné à mort les dirigeants nazis, et avant cela, il y a eu l’épuration en France. Peut-on reprocher à des populations ayant souffert l’innommable durant des décennies de vouloir expulser les Occupants étrangers et exécuter les collaborateurs ? Aucune contestation possible du premier point. Sur le deuxième, il y a des opposants de principe à la peine de mort, mais on a le droit d’être d’un avis opposé ?

Liberté d’expression, par quelles moyens détournés on s’en prend à toi…

PS : il n’est pas question du conflit sunnites-chiites mais d’universaux, tant en Islam (tout le monde soutient Hussein contre Yazid, tant sunnites que chiites) qu’au niveau de l’humanité, Hussein étant un symbole de la résistance contre l’oppression.

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