Gaza, une nouvelle (?) méthode occidentale pour faire la guerre


Par Moon of Alabama – Le 6 aout 2024

Nous avons lu une myriade de rapports sur la torture et le meurtre systématiques dans les camps de concentration israéliens, alias prisons, pour les Palestiniens.

Ces informations proviennent même de médias de premier plan qui servent généralement de relais à la classe dirigeante. Ces rapports sont désormais si nombreux qu’il n’y a plus aucun doute sur la réalité de ces faits.

Toutefois, ces rapports n’ont eu aucune conséquence politique. Je n’ai pas non plus vu ou entendu un homme politique occidental ou un éditorial condamner Israël pour ces mauvais traitements. À ma connaissance, aucun pays occidental n’a puni le gouvernement sioniste pour un tel comportement.

Et ce, alors qu’il est évident que les principaux responsables sont les mêmes. Tout le monde les connaît et en parle :

Musa ‘Aasi, peintre-décorateur de 58 ans et père de quatre enfants, a déclaré avoir entendu des gardiens battre à mort Tha’er Abu ‘Asab, 38 ans, dans une cellule voisine à Ketziot en novembre. Un gardien a dit à Firas Hassan, 50 ans, de Bethléem : “Nous retransmettons cela en direct pour Ben-Gvir“.

Le porte-parole de Ben Gvir a déclaré que le ministre était “fier” de sa politique carcérale et qu’elle était conforme au droit international. “Les conditions de détention des terroristes emprisonnés dans les prisons israéliennes ont été renforcées jusqu’au minimum requis par la loi. Conformément à la politique du ministre, les terroristes ne bénéficient pas des conditions améliorées dont ils bénéficiaient par le passé“, ont-ils déclaré.

Le Guardian ne réfute pas les mensonges du porte-parole de Ben Gvir.

Les Palestiniens continueront à être torturés et tués. Et toutes leurs familles – en fait, tous les Palestiniens de Gaza – seront tués :

Le ministre des finances, Bezalel Smotrich, estime que le blocage de l’aide humanitaire à la bande de Gaza est “justifié et moral“, même s’il entraîne la mort de deux millions de civils par la faim, ajoutant toutefois que la communauté internationale ne permettra pas que cela se produise.

Nous apportons de l’aide parce que nous n’avons pas le choix“, a déclaré Smotrich lors d’une conférence organisée à Yad Binyamin par le journal Israel Hayom. “Nous ne pouvons pas, dans la réalité mondiale actuelle, gérer une guerre. Personne ne nous laissera faire mourir de faim deux millions de civils, même si cela peut être justifié et moral, jusqu’à ce que nos otages nous soient rendus. L’humanitaire en échange de l’humanitaire est moralement justifié, mais que pouvons-nous faire ? Nous vivons aujourd’hui dans une certaine réalité, nous avons besoin d’une légitimité internationale pour cette guerre“.

Comme personne, selon Smotrich, ne laissera les sionistes tuer 2 millions de civils par la faim d’un seul coup, cela doit se faire lentement. À l’heure actuelle, quelque 10 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza sont probablement déjà morts – tués par des bombes ou par les conséquences de la guerre que les sionistes mènent contre eux.

Moshe “Bogie” Ya’alon, ancien chef d’état-major des forces de défense israéliennes, qui a également été ministre de la défense d’Israël, est cité par Alastair Crooke.

“Quand on parle de Smotrich et de Ben Gvir : Ils ont un rabbin. Il s’appelle Dov Lior. C’est le rabbin du Jewish Underground, qui avait l’intention de faire exploser le Dôme du Rocher – et avant cela les bus de Jérusalem. Pourquoi ? Pour accélérer la “dernière guerre”. Ne les entendez-vous pas parler de la dernière guerre ou du concept de “soumission” de Smotrich ? Lisez l’article qu’il a publié dans Shiloh en 2017. Tout d’abord, ce concept repose sur la suprématie juive : Mein Kampf à l’envers”.

Smotrich et Ben Gvir sont au centre du cabinet Netanyahou. Mais est-ce qu’un pays occidental a bloqué leur voyage ou leur entrée ou les a sanctionnés ?

Pourquoi cela est-il autorisé ?

En février dernier, Tarik Cyril Amar a proposé cette explication.

La méthode Gaza

L’évolution du plan de l’Occident pour contrôler un monde en polycrise en massacrant et en soumettant les pauvres, les rebelles et ceux qui sont considérés comme “superflus“.

Le texte intégral est disponible ici.

L’Occident est en déclin et il ne lui reste qu’une seule méthode pour le retarder : la force brute.

Tout cela signifie qu’il ne reste à l’Occident qu’une seule option : la plus dure des puissances, si ce n’est la plus stupide aussi : la force militaire. Et c’est là que le précédent du génocide de Gaza remplit sa fonction la plus importante de définition et de “normalisation” de la méthode. Et ce, d’une manière très concrète : Depuis les années 1990 (au plus tard), les armées occidentales – les États-Unis en tête, évidemment – ont réfléchi intensément à la possibilité de combattre dans les villes.

Vous voyez où cela nous mène, n’est-ce pas ? À Gaza. Gaza n’est pas le premier mais, pour l’instant, le pire exemple de mise en pratique d’un corps doctrinal de pensées pseudo-techniques et rationnellement vicieuses : Comment soumettre les villes du Sud (et les pauvres en général, ne vous y trompez pas, habitants du Nord), par tous les moyens. Et pour ce type de guerre future très proche/présente partout, le droit humanitaire tel que nous le connaissons – avec tous ses immenses défauts – est encore trop “mou“, trop restrictif. Il en va de même, bien sûr, pour nos notions de crimes contre l’humanité, y compris le génocide.

Il conclut :

Gaza est une méthode. Une méthode occidentale. L’Israël fasciste, sioniste, apartheid et sadique est un pionnier, un précurseur de l’accomplissement d’encore plus de mal de la part de ceux d’en haut vers ceux d’en bas. C’est pourquoi ceux d’en haut protègent Israël. Ils se protègent eux-mêmes et protègent leurs actes futurs.

J’avais des doutes sur cette théorie lorsque je l’ai lue pour la première fois. Mais maintenant, je pense que l’élite planifie vraiment de cette manière. C’est la seule explication qui tienne la route, qui soit cohérente et qui corresponde à leur soutien croissant au fascisme pur et dur, que ce soit en Israël ou en Ukraine.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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