Par Bruce Wilds − Le 5 novembre 2019 − Source Advancing Time
Il serait sage de se rappeler que nous sommes dans des eaux inexplorées et que ce marché pourrait s’inverser en un éclair. Les histoires émanant d’entreprises telles que WeWork qui dépensent des liquidités sans compter sont des sonnettes d’alarme ! Cela signifie que nous ne devrions pas ignorer l’idée que les responsables puissent atteindre un point de basculement où ils laisseront s’éffondrer le système financier pour le plaisir et le profit.
Bien que cela puisse paraître bizarre, la possibilité est réelle. Cela ne signifie pas que tous les riches, mecs ou nanas, adhéreraient à ce plan, juste pour pousser les choses au-delà des limites. Lorsque les choses vont trop loin dans une direction, l’histoire montre qu’une correction a toujours lieu. On pourrait dire que nous avons atteint ce point et que la connaissance du prix réel a été perdue.
Il est possible de gagner énormément d’argent lors d’un krach boursier pour ceux qui sont bien placés. Tant que la Fed et les grandes banques survivront, ceux qui contrôlent ces institutions se moquent totalement de ce qui se passera pour les 99,5% d’en-bas. En fait, la loi Dodd-Frank, qui compte plus de 2 300 pages, autorise, en vertu du titre II, ce que beaucoup considèrent comme un « renflouement bancaire interne ». Cela se fait en imposant les pertes des sociétés financières insolvables à leurs actionnaires ordinaires et privilégiés, à leurs créanciers obligataires et à leurs autres créanciers non garantis, y compris les déposants.
L’événement d’un « renflouement bancaire interne » peut être considéré comme un autre moyen de dissimuler un défaut massif, ce qui peut se produire ici en Amérique. Un exemple montrant à quel point la fragilité de notre système financier est devenue délirante est que beaucoup de gens ont été rassurés par les efforts déployés pour contrôler le secteur bancaire, par le biais de la loi Dodd-Frank après la crise de 2008 [alors qu’ils risquent la perte de leurs dépôts].
Si le système financier s’effondrait, les fonds de pension, les fonds de couverture, les fonds communs de placement, etc., disparaîtraient. Bien sûr, si un tel scénario se déroulait, il n’y aurait pas de pistolet fumant, cela ferait partie des choses qui « arrivent ». Évidemment il y aurait beaucoup de doigt pointés et les experts donneraient leur avis [trop tard] sur ce qui n’allait pas et sur la façon de réparer le système, mais les choses continueraient. Soyez assuré qu’avec autant de sang dans les rues, peu d’efforts seront déployés pour déterminer qui est à l’origine du traumatisme. Très probablement, comme lors de la crise de 2008, personne ne pourrait être tenu pour responsable ou aller en prison.
Bien que cela puisse sembler impensable à beaucoup de gens, cela peut arriver. Ce serait également extrêmement profitable pour ceux qui se trouvent du bon côté de l’effondrement. Si vous trouvez cela difficile à digérer, imaginez à quelle vitesse cela pourrait se produire. La plupart des investisseurs pensent que même si les choses se détériorent rapidement, ils seront suffisamment intelligents pour sortir des marchés à temps. Mais que se passe-t-il si cela se produit comme un krach flash sous stéroïdes ? Imaginez un scénario où le marché s’effondrerait en un éclair et où les investisseurs seraient pris au piège.
Les investisseurs ont reçu l’assurance que cela ne se produirait pas car des disjoncteurs ont été mis en place pour empêcher les mouvements de panique, mais si le commerce est interrompu et que le marché ne rouvre tout simplement pas pendant des jours, voire des semaines, il s’agit soudain d’un nouveau jeu. Aussi lointain que cela puisse paraître, si cela se produisait, cela aurait de profondes ramifications. Alors que vous imaginez ce scénario, réalisez que le marché boursier américain est le standard doré, et réfléchissez à la réaction des marchés mondiaux moins stables dans des pays comme la Chine ou le Brésil.
En ce qui concerne le catalyseur, beaucoup existent et ne sont pas tous aussi sinistres que ce qui est prédit par le journaliste primé Paul Craig Roberts. L’ancien secrétaire au Trésor de l’Administration Reagan, titulaire d’un doctorat en économie, prédit que les oligarques du Nouvel Ordre Mondial (NWO) feront tout ce qui est en leur pouvoir pour renverser le président Trump. Cela suppose la suppression et le krach du système financier, en dernier recours, si tout le reste échoue. « Ils vont nous sacrifier afin de nous débarrasser de Trump. » Le Dr Roberts conseille d’oublier le paradigme gauche-démocrate et droite-républicaine. Le Dr Roberts explique : « Ce n’est pas une affaire entre démocrates et républicains … »
En plus des questions sur l’orientation que nous prenons, on constate à quel point la plupart des gens connaissent peu l’économie. Il y a quelques années, les observateurs de la Fed ont été surpris lorsque l’ancien conseiller spécial de Ben Bernanke, Andrew Levin, a déclaré que « beaucoup de gens seraient stupéfaits de savoir » à quel point la Réserve fédérale est détenue par des intérêts privés, affirmant ensuite que la Fed « devrait être une institution entièrement publique ». Un article récent du blog Banker Underground de la Banque d’Angleterre a examiné la question de savoir à qui appartiennent réellement les banques centrales. Elle a révélé que, dans le monde entier, les banques centrales possèdent des structures de propriété différentes. Cela signifie que ceux à qui elle rend des comptes sont très variés.
Les banques centrales, comme la Banque d’Angleterre, sont entièrement détenues par le secteur public. Les actionnaires des banques centrales, comme la Banque d’Italie, sont entièrement privés. D’autres banques centrales, comme celle du Japon, sont un mélange des deux. Le problème est que plus de la moitié des banques surveillées par les banques centrales du monde entier risquent de s’effondrer lors du prochain ralentissement mondial si elles ne se préparent pas à faire face à des temps difficiles. McKinsey & Company a mis en garde, dans un rapport de 55 pages intitulé The last pit stop ? [Le dernier arrêt au stand ?] Le moment est venu pour des mouvements audacieux de fin de cycle, 35% des banques dans le monde devront fusionner ou se vendre à de grandes entreprises si elles veulent survivre à la prochaine crise. Cela ajoute à l’idée que les masses seront jetées par dessus bord lorsque la tempête se lèvera.
Pour revenir au cœur de cet article, il y a beaucoup d’argent à gagner lors d’un effondrement du marché. Ceux qui ont de l’argent peuvent se lancer et faire de bonnes affaires lorsque le marché n’est pas liquide et que la panique s’étend. Ce marché est mûr pour un tel scénario et beaucoup d’argent attend dans les coulisses pour un tel événement. En l’absence d’investissements notables ces derniers temps, Berkshire aurait dépassé Apple et Google en tant que premier détenteur de liquidités au monde. Au troisième trimestre, Berkshire a annoncé une trésorerie record de 128 milliards de dollars.
De nombreux observateurs économiques admettent que la « grande manipulation » de la décennie, dont nous avons été témoins, ne fonctionnera pas indéfiniment et que les marchés finiront par s’effondrer autour de ceux en charge. Dans cet esprit, il est facile de comprendre l’attrait de faire partie de ceux qui récolteront une fortune lorsque l’écheveau se dénouera. Il y a des années, le président Eisenhower avait mis le peuple américain en garde contre le complexe militaro-industriel, mais personne ne nous avait mis en garde contre une alliance encore plus perverse, celle du « complexe politico-financier ». Il serait sage de se rappeler que ceux qui sont au sommet contrôlent le jeu et établissent les règles. Ce faisant, ils ne sont pas généreux.
Bruce Wilds
Traduit par jj, relu par Kira pour le Saker Francophone