Le 18 février 2017 – Source Moon of Alabama
Éditorial du New York Times, 18 février 2017 : Il faut empêcher le Kremlin de mettre la main sur les élections en France
Tout comme les États-Unis sont plongés dans la question du rôle de la Russie dans l’élection présidentielle de 2016, la France est déterminée à empêcher toute ingérence de ce genre dans ses prochaines élections présidentielles.
Wikileaks, 16 février 2017 : Ordres d’espionnage de la CIA pour l’élection présidentielle française de 2012
Tous les principaux partis politiques français ont été ciblés pour être infiltrés par des espions humains (« HUMINT ») et électroniques (« SIGINT ») de la CIA pendant les sept mois précédant l’élection présidentielle française de 2012. Les révélations sont contenues dans trois ordres de mission de la CIA publiés aujourd’hui par WikiLeaks…
NYT :
Lundi, Richard Ferrand, le directeur de la campagne d’Emmanuel Macron, a affirmé que les Russes avaient fait des « centaines et même des milliers » de tentatives de piratage contre M. Macron, et que RT et Spoutnik, des médias contrôlés par le gouvernement, répandaient des fausses nouvelles, comme on savait qu’ils l’avaient fait pendant la campagne électorale américaine. Les histoires sur M. Macron vont des allégations sur une secrète liaison gay extraconjugale à l’accusation qu’il a utilisé des fonds publics pour payer des voyages à l’étranger.
Marine Le Pen, la candidate du Front national d’extrême-droite, qui a reçu un financement russe, devrait remporter le plus grand nombre de voix au premier tour du scrutin, le 23 avril.
Wikileaks :
L’ordre d’espionner « les partis politiques qui ne sont pas au pouvoir et les stratégies de campagne des candidats ciblait François Hollande, Marine Le Pen et d’autres personnalités de l’opposition. Il avait pour but de percer les stratégies électorales des partis de l’opposition pour l’élection ; d’obtenir des informations sur la dynamique interne des partis et sur leurs dirigeants potentiels ; d’évaluer les efforts pour influencer et mettre en œuvre les décisions politiques ; de mesurer le soutien des autorités locales, des élites gouvernementales ou des élites entrepreneuriales ; de savoir ce qu’ils pensaient des États-Unis ; d’évaluer leurs efforts pour créer des liens avec d’autres pays, dont l’Allemagne, l’Ukraine, la Libye, Israël, la Palestine, la Syrie et la Côte d’Ivoire ; et pour obtenir des renseignements sur le financement des partis et des candidats.
NYT :
La France est avisée de prendre des mesures dès maintenant, mais il est trop tôt pour savoir si elles auront beaucoup d’effet. M. Ayrault avait tout à fait raison quand il a déclaré mercredi une chose qui devrait être évidente pour tous les gouvernements démocratiques : « Après ce qui s’est passé aux États-Unis, il est de notre responsabilité de prendre toutes les mesures pour que l’intégrité de notre processus démocratique soit respecté, notre démocratie est en jeu, a-t-il ajouté, ainsi que notre souveraineté et notre indépendance nationale. »
(Pour mémoire : en 2014, le Front national de Marine Le Pen a contracté un prêt régulier auprès de la première banque russo-tchèque enregistrée à Moscou, après que les banques françaises eurent rejeté toutes les demandes de prêt de la part du parti. Le 1er juillet 2016 la licence de la FCRB a été révoquée par la Banque centrale de Russie pour d’autres raisons.)
Je suis d’accord avec le NYT que « Ayrault a absolument raison » de prendre des mesures dès maintenant. Ces mesures empêcheront peut-être de nouvelles ingérences américaines dans les élections françaises, ingérences que les rédacteurs du NYT prennent tellement soin d’ignorer.
Elles devraient également permettre de tordre le cou à l’idée stupide que quelques articles biaisés des médias russes pourraient, plutôt que les « nouvelles » complètement fausses du NYT, influencer les décisions des électeurs en France ou ailleurs.
Traduction : Marie Staels