Le populisme nationaliste est là pour rester mais la gauche ne le comprend pas.


Il ne s’agit pas d’immigration, de crise financière, de mondialisation ou d’inégalité, mais de signes d’une fragmentation sociale plus large et plus ancienne


Par Matthew Goodwin – Le 8 novembre 2018 – Source The Guardian

Depuis un certain nombre d’années, l’Europe est confrontée à l’important défi du populisme nationaliste, comme l’a montré la récente succession d’élections en Italie, en Autriche, en Hongrie et en Suède. Pourtant, il s’agit d’un mouvement qui reste mal compris. Les partis de la gauche radicale et les Verts ont également progressé dans certains pays, mais sans commune mesure avec l’impact électoral ou politique de l’extrême droite. Cette force politique a même réapparue dans des démocraties que l’on croyait pour toujours à l’abri. Lorsque j’ai commencé à travailler sur le sujet, à la fin des années 1990, une sorte de loi non écrite était qu’il existait quatre démocraties qui n’y succomberaient jamais. Il s’agissait de la Suède et des Pays-Bas, parce qu’ils étaient historiquement libéraux, du Royaume-Uni, en raison de sa culture civique et de ses institutions politiques fortes, et de l’Allemagne, en raison de la stigmatisation laissée par les événements de la Deuxième Guerre mondiale.

Continuer la lecture

L’Europe face à son destin


Le piège du nationalisme israélo-compatible


Par Youssef Hindi − Le 2 octobre 2018 − Source youssefhindi.fr

Le Brexit, les crises économiques et politiques à répétition que connaissent les pays membres de l’Union européenne, et l’élection de Donald Trump, sont les symptômes avant-coureurs du décès de la globalisation. Ce qui laisse naturellement place à une remontée en puissance de l’idée de nation en Occident. Dans un article du 14 novembre 2016 – titré « L’élection de Trump : mort de la globalisation et renaissance de la nation ? » – j’annonçais que l’élection du protectionniste et isolationniste Donald Trump à la tête des États-Unis indiquait un tournant idéologique majeur qui aurait à terme un impact, d’une manière ou d’une autre, sur la réalité matérielle, car les structures et l’idéologie qui les sous-tend sont interdépendantes. Et j’ajoutais que cette fenêtre historique qui venait de s’ouvrir offrait à l’Europe une marge de manœuvre qui permettrait éventuellement au continent de s’émanciper de la tutelle américaine et de réorienter sa politique.

J’émettais cette hypothèse partant du fait que les États-Unis sont, dans le monde occidental contemporain, à l’avant-garde idéologico-politique, puisqu’ils sont au centre de la production « culturelle » de l’Occident. Si le président américain Donald Trump est favorable à un démantèlement de l’Union européenne (voire de l’OTAN), ce n’est pas uniquement pour servir sa politique relativement isolationniste – Trump a suggéré, en avril 2018, au président français Emmanuel Macron de quitter l’UE – mais surtout parce que l’oligarchie sioniste et anglo-américaine a pris acte de la renaissance en Europe de l’idée de nation sur fond de décomposition de l’Union européenne. Aujourd’hui, le danger pour l’Europe n’est pas la montée du populisme et du nationalisme, mais plutôt leur reprise en mains par Israël. La présente analyse exposera comment l’État hébreu, via ses relais aux États-Unis et en Europe, tente de récupérer et détourner la vague souverainiste qui balaye le Vieux Continent.

Continuer la lecture