Il ne s’agit pas d’immigration, de crise financière, de mondialisation ou d’inégalité, mais de signes d’une fragmentation sociale plus large et plus ancienne
Par Matthew Goodwin – Le 8 novembre 2018 – Source The Guardian
Depuis un certain nombre d’années, l’Europe est confrontée à l’important défi du populisme nationaliste, comme l’a montré la récente succession d’élections en Italie, en Autriche, en Hongrie et en Suède. Pourtant, il s’agit d’un mouvement qui reste mal compris. Les partis de la gauche radicale et les Verts ont également progressé dans certains pays, mais sans commune mesure avec l’impact électoral ou politique de l’extrême droite. Cette force politique a même réapparue dans des démocraties que l’on croyait pour toujours à l’abri. Lorsque j’ai commencé à travailler sur le sujet, à la fin des années 1990, une sorte de loi non écrite était qu’il existait quatre démocraties qui n’y succomberaient jamais. Il s’agissait de la Suède et des Pays-Bas, parce qu’ils étaient historiquement libéraux, du Royaume-Uni, en raison de sa culture civique et de ses institutions politiques fortes, et de l’Allemagne, en raison de la stigmatisation laissée par les événements de la Deuxième Guerre mondiale.