Le 15 mars 2015 – Source Russia Today
Des milliers de manifestants se sont unis dans tout le Canada pour agir contre la législation anti-terrorisme connue sous le nom de Bill C-51 [proposition de loi, NdT], qui étendrait les pouvoirs de la police et de l’agence d’espionnage, particulièrement lorsqu’il s’agit de détenir des personnes suspectes de terrorisme. [Une transposition du Patriot Act US qui se prépare aussi chez nous, NdT]
Les organisateurs de la Journée d’Action ont dit que « plus de 70 communautés » dans l’ensemble du Canada prévoyaient de participer samedi, selon l’organisation StopC51.ca
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«Je m’ inquiète pour la démocratie, ce pays va dans une très mauvaise direction, (le Premier ministre) Harper lui fait prendre une bien mauvaise direction», a dit au journal The Star, un manifestant de Toronto, la ville du Canada qui a vu des centaines de personnes sortir dans les rues
«La liberté de dénoncer le gouvernement est probablement en danger… Même si vous ne faites que poster des choses en ligne, vous pouvez être ciblé, il s’agit donc d’une proposition de loi terrifiante», à ajouté Basden.
Le gouvernement conservateur au pouvoir à présenté la législation en janvier, arguant du fait que la nouvelle loi améliorerait la sécurité des canadiens.
Une proposition de loi anti-terrorisme considérée comme trop vague.
Des manifestants dans l’ensemble du pays ont brandi des pancartes et ont chanté contre la proposition de loi qui viole les libertés civiques des Canadiens et les droits à l’intimité en ligne.
Le manifestant Holley Kofluk à dit à CBC News que la législation «manquait de spécificité… Elle est tellement ambiguë, elle rend les gens ouverts et vulnérables».
Un des organisateurs de la manifestation à Collingwood, Jim Pinkerton, a déclaré à l’agence QMI qu’il voulait voir le gouvernement canadien «réécrire la proposition de loi C651 avec des protections appropriées et une véritable surveillance. Il faut que le CSIS ait des comptes à rendre. Il n’est pas bon que le CSIS agisse comme la police, ce qu’indique la proposition de loi C651. Nous avons besoin qu’ils répondent de leurs actes et les canadiens le méritent», à dit Pinkerton.
Le Jour d’Action est soutenu par plus de trente organisations de droits civiques, dont Amnesty International Canada, LeadNow, OpenMedia, les Journalistes canadiens pour la liberté d’expression, le Conseil des Canadiens et bien d’autres.
Une des plus grandes inquiétudes que soulève la législation concerne les pouvoirs additionnels qu’elle accorde à la police et à l’agence d’ espionnage du Canada (CSIS), en accroissant le partage d’information et en permettant la détention sur une simple suspicion.
«Cette proposition de loi cible de façon disproportionnée les communautés indigènes, les activistes environnementaux, les dissidents et les musulmans, dont nombre d’entre eux sont déjà sujets aux abus de pouvoir, sujets à des questions illégales des fonctionnaires de la sécurité. Cette loi aura pour conséquence de faciliter légalement l’empiétement par le gouvernement sur les droits des innocents», a déclaré StopC51.ca.
Le gouvernement rejette l’argument
Jeremy Laurin, le porte parole du ministre de la Sécurité publique Steven Blaney, s’est exprimé samedi en faveur de la proposition de loi, disant à CBC News que le gouvernement «rejette l’argument qui veut qu’à chaque fois que nous parlons de sécurité, nos libertés soient menacées».
«Les Canadiens comprennent que leur liberté et leur sécurité vont main dans la main, ils attendent de nous que nous assurions la protection des deux et il y a des protections dans cette législation qui agissent exactement dans ce sens». a ajouté Laurin.
Roxanne James, la secrétaire parlementaire de Blaney, a elle aussi diffusé des commentaires de soutien, disant qu’elle était heureuse de répondre à toutes les questions ou les inquiétudes au sujet de la proposition de loi.
«La plupart des gens au Canada croient que si une branche du gouvernement tombe sur une information pertinente pour la sécurité nationale de ce pays et la sûreté de nos citoyens, alors cette branche du gouvernement devrait être capable de relayer l’information à nos agences de sécurité nationale, à déclaré James. C’est précisément ce que ferait la proposition de loi C-51 et j’ai été heureuse de répondre aux questions quand aux inquiétudes.»
Traduit par Lionel, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone.