…pas de ‘backstop’, même temporaire
Par Mish − Le 27 juillet 2019 − Source moneymaven.io
Boris Johnson a défini les règles de base pour les discussions avec l’UE. L’UE répond qu’elle ne les acceptera pas.
Jeudi, Boris Johnson a jeté un défi en appelant à l’abolition totale du filet de sécurité du backstop. Il a également déclaré que le gouvernement « se mettait en mode turbo » en vue d’une rupture de l’accord, le 31 octobre, si l’UE refusait de s’engager.
Le Telegraph demande : l’UE va-t-elle baisser les yeux la première alors que la pression monte en faveur du « non accord » ? :
D'un coup, M. Johnson a semblé faire le ménage dans le camp, dirigé théoriquement par le procureur général Geoffrey Cox, qui croyait toujours qu'avec un ajustement - peut-être un délai ou un mécanisme de sortie unilatéral - le fond pourrait être rendu acceptable. Non seulement il a annoncé la suppression du filet de sécurité irlandais, mais il est allé plus loin, renversant les rôles pour poser les conditions de toute négociation future avec l'Union européenne. Les diplomates et les responsables de l’UE à Bruxelles ont clairement indiqué que cela ne se produirait pas, même si cela mettait le Royaume-Uni et l’UE sur le chemin de l’absence de tout accord sur le problème apparemment insoluble de la frontière irlandaise. C'est un argument familier et fastidieux. M. Johnson estime que l'ensemble du Royaume-Uni devrait pouvoir quitter l'union douanière et le marché unique de l'Union européenne tout en préservant le statut quo de la frontière irlandaise. La question qui se pose maintenant est de savoir qui va baisser les yeux le premier alors que la pression monte pour un «non-accord» imminent à l’automne Les diplomates et les responsables ont clairement indiqué jeudi que la déclaration de M. Johnson, accompagnée de sa décision de purger le gouvernement de tous les partisans d'un compromis, ne pouvait s'expliquer que par le désir de créer les conditions d'une nouvelle élection. La seule question qui préoccupe les Européens est de savoir si cette élection interviendra à la suite du blocage du "non accord" par le Parlement - avec M. Johnson forcé de demander une extension de l’article 50 - ou après un "non-accord" déjà réalisé.
Peut-être que personne ne baissera les yeux
Johnson a sans aucun doute jeté les bases d’une élection anticipée.
Mais la notion que Johnson cherchera une prolongation, autrement que pour une semaine ou deux, pour régler les derniers détails en vue de l’absence d’accord semble ridicule. Il est également ridicule de penser que le Parlement bloquera un « non accord ».
Le Parlement n’a d’autre pouvoir que celui de forcer une élection. Et il est maintenant probablement trop tard pour forcer une élection à temps pour tuer le Brexit.
En outre, avec la scission du Parti travailliste, il est probable que Johnson obtiendra une forte majorité aux prochaines élections.
Pendant ce temps, tant que les deux côtés pensent que l’autre côté baissera la garde, aucun ne le fera.
Il faudra peut-être une récession paralysante dans l’UE avant qu’elle ne revienne à la raison. L’Allemagne, les exportateurs de l’UE en général, seront écrasés en cas d’absence d’accord.
Mike « Mish » Shedlock
Traduit par jj, relu par Hervé pour le Saker Francophone