Syrie – Les accusations d’attaques chimiques suivent toujours le même schéma


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 8 avril 2018

Une nouvelle « attaque chimique » présumée en Syrie rappelle la série d’événements similaires de l’année dernière. On nous demande de croire qu’à chaque fois que les États-Unis se retirent de la guerre contre la Syrie, le gouvernement syrien réagit par une « attaque chimique » qui oblige les États-Unis à revenir dans la guerre.

30 mars 2017

La priorité des États-Unis sur la Syrie n’est plus le « départ d’Assad » : Haley

NEW YORK (Reuters) – La politique diplomatique des États-Unis à l’égard de la Syrie n’est plus axée pour l’instant sur la nécessité que le président du pays déchiré par la guerre, Bachar al-Assad, quitte le pouvoir, a déclaré jeudi l’ambassadeur des États-Unis aux Nations unies, en s’écartant de la position initiale et publique de l’administration Obama sur le sort d’Assad.

4 avril 2017

Une attaque chimique présumée en Syrie pourrait tuer des dizaines de personnes.

Les dirigeants du monde entier ont exprimé leur choc et leur indignation mardi à l’annonce qu’une attaque chimique présumée dans le nord-ouest de la Syrie avait tué des dizaines de civils, un responsable britannique a même suggéré que l’incident constituait un crime de guerre.

7 avril 2017

Trump lance une attaque sur la Syrie avec 59 missiles Tomahawk.

L’armée américaine a attaqué un aérodrome du gouvernement syrien avec 59 missiles Tomahawk jeudi soir.

10 avril 2017

L’envoyée américaine Nikki Haley déclare que le changement de régime en Syrie est inévitable.

L’ambassadeur des États-Unis auprès des Nations-Unies, Nikki Haley, a déclaré à CNN que le retrait du président syrien Bachar al-Assad du pouvoir était une priorité, ce qui constitue un revirement extraordinaire dans la position de l’administration Trump sur le leader en guerre.

L’incident de Khan Cheikoun était un simulacre. Une enquête internationale a révélé que la moitié des victimes présumées étaient arrivées dans les hôpitaux avant que l’incident ne se produise. Rien n’a suivi la dernière annonce de Haley. L’administration n’était apparemment pas disposée à aller au-delà d’une frappe ponctuelle. La volte-face a été attribuée à la confusion ou aux luttes intestines au sein de l’administration Trump.

Un an plus tard, on observe exactement le même processus.

29 mars 2018

Trump dit que les États-Unis se retireront de la Syrie « très bientôt »

Washington (CNN). Le président Donald Trump a déclaré jeudi que les États-Unis « sortiraient de Syrie très bientôt » quelques heures seulement après que le Pentagone a souligné la nécessité pour les troupes américaines de rester dans le pays pendant au moins quelques temps. « Nous pilonnons sans arrêt l’EI. Nous allons bientôt sortir de Syrie. Que d’autres s’en occupent désormais ! » a déclaré Trump lors d’un discours prononcé dans l’Ohio.

7 avril 2018

Une attaque chimique en Syrie tue au moins 40 personnes, selon des combattants et des médecins.

Une attaque chimique samedi soir dans une ville tenue par les rebelles près de la capitale syrienne a tué au moins 40 personnes, selon des combattants, des sauveteurs et des médecins.

7 avril 2018

Le département d’État américain suit de près l’attaque chimique à Douma

Nous continuons à suivre de près les informations inquiétantes du 7 avril sur une autre attaque présumée aux armes chimiques, visant cette fois-ci un hôpital de Douma, en Syrie. Selon les informations de nos contacts sur le terrain et de membres du personnel médical, il y aurait un nombre assez élevé de victimes, y compris parmi les familles qui se cachent dans des abris. Ces informations, si elles sont confirmées, sont horribles et elles exigeront une réponse immédiate de la communauté internationale.

8 avril 2018

Donald J. Trump

Beaucoup de morts, y compris des femmes et des enfants, lors d’une monstrueuse attaque CHIMIQUE en Syrie. La zone où a eu lieu cette horreur est verrouillée et encerclée par l’armée syrienne, ce qui la rend totalement inaccessible au monde extérieur. Le président Poutine, la Russie et l’Iran en sont responsables parce qu’ils soutiennent cet animal d’Assad. Cela leur coûtera… cher. Il faut ouvrir immédiatement la zone pour permettre l’aide médicale et des contrôles. Encore une catastrophe humanitaire qui n’avait pas de raison d’être. C’est une HONTE !

(…)

Pour agrandir

Au cours des derniers mois, l’armée syrienne a sécurisé 90% de l’enclave « rebelle » de la Ghouta orientale, tout près de la capitale syrienne Damas. Seule la ville de Douma, détenue par les salafistes takfiris de Jaish al-Isalm, financés par les saoudiens, est encore aux mains de l’ennemi. Des négociations sur l’évacuation du terroriste étaient en cours. À un moment donné, la semaine dernière, les dirigeants du noyau dur de Jaish al-Islam ont retiré leurs négociateurs des pourparlers et les auraient exécutés. Jaish al-Islam voulait rester sur place et conserver toutes ses armes. Les négociateurs russes n’étaient pas d’accord. Vendredi, les négociations ont été interrompues.

Des tirs de barrages de missiles et de grenades ont frappé Damas en provenance de Douma. L’Observatoire syrien qui soutient les « rebelles » a fait état de plusieurs morts et de dizaines de blessés à Damas. L’armée syrienne a riposté par des frappes aériennes intensives et des tirs d’artillerie sur Douma.

Les terroristes de Douma détiennent plusieurs milliers d’otages qui ont été enlevés en 2013 dans la ville d’Adra. Les prisonniers étaient exhibés dans des cages. Les hommes enlevés ont été forcés de creuser le vaste réseau de tunnels que Jaish al-Isalm utilise pour cacher ses armes et ses combattants.

Il y a deux ans, Jaish al-Islam a admis avoir utilisé des armes chimiques contre une banlieue kurde d’Alep. Il y a seulement deux jours, le commandement militaire russe a déclaré qu’il avait détecté des préparatifs « rebelles » pour une nouvelle attaque sous faux drapeau.

Maintenant, les terroristes et leurs partisans prétendent qu’une nouvelle « attaque à l’arme chimique » s’est produite et blâment le gouvernement syrien. Dans une vidéo qui a été prise après la prétendue attaque chimique, on voit une cave où il y a environ trente enfants morts, de deux à dix ans. Ils semblent avoir été asphyxiés, probablement par du monoxyde de carbone. Ce qui est surprenant, c’est qu’il n’y a pas de femme, ni d’homme, morts – seulement des enfants de moins de 10 ans.

La Russie, qui a des observateurs sur le terrain, nie toute implication du gouvernement syrien dans l’incident.

Il est tout à fait évident que l’« attaque à l’arme chimique » est une attaque sous faux drapeau. Les terroristes commettent le crime et en accusent le gouvernement syrien. Ils veulent que les États-Unis attaquent le gouvernement syrien.

Trump se laissera-t-il avoir par ce stratagème et attaquera-t-il la Syrie ? Ou est-ce lui et ses sbires qui planifient cette série d’évènements depuis le début ?

Complément :

Trump et l’armée américaine prétendent « combattre EI » mais en fait ils ont complètement arrêté de le faire. Il y a quelque 3 000 combattants de EI dans l’est de la Syrie, près de la frontière avec l’Irak. La plupart d’entre eux se trouvent au nord de l’Euphrate où les troupes américaines sont stationnées. Si les troupes du gouvernement syrien essaient de traverser l’Euphrate vers le nord, les États-Unis les attaquent. Mais EI peut traverser l’Euphrate du nord au sud et lancer de vastes attaques contre les positions du gouvernement syrien dans l’est de la Syrie :

« Lors d’une attaque surprise, les militants ont pris d’assaut Boukamal lundi, déclenchant de violents combats avant que les milices chiites soutenues par l’Iran ne les repoussent − selon un groupe d’observation de la guerre et des combattants de l’opposition syrienne ayant des liens avec la région. Environ 400 combattants de État islamique ont traversé l’Euphrate et ont tendu une embuscade dans la ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme ; ils ont tué 11 combattants pro-gouvernementaux et perdu cinq des leurs.

Depuis leur territoire désertique, les combattants de EI lancent également des raids sur les sites d’exploitation du pétrole, selon Mohammad al-Ayed, directeur du Palmyra News Network. »

Un autre groupe de combattants de EI se trouve au sud-est de la Syrie, sous la protection des forces américaines stationnées à al-Tanf, près de la Jordanie.

Malgré de fortes concentrations de troupes de EI, les attaques aériennes de la coalition américaine contre EI ont pratiquement cessé.

Voilà un tableau des frappes de la coalition dirigée par les États-Unis :

Via SimlaPour agrandir

Trump fait du théâtre devant une foule qui veut que les États-Unis sortent de Syrie. Il prétend que les troupes américaines vont bientôt partir. En même temps, il demande aux Saoudiens  5 milliards de dollars pour payer le « service »  étasunien consistant à occuper un pays tiers. Trump prétend qu’il veut éliminer EI, mais l’armée étasunienne ne fait absolument rien pour y parvenir. Au contraire, elle protège EI des attaques du gouvernement syrien.

La Russie a des troupes intégrées à chaque unité syrienne. La Russie avait prévenu qu’elle attaquerait les plateformes de lancement, les navires et les avions étasuniens si les États-Unis frappaient les forces syriennes et mettaient ainsi ses propres soldats en danger.

Est-ce que Trump a vraiment envie de se lancer dans une telle escalade ?

Deuxième mise à jour

Elijah J. Magnier, actuellement en Syrie, relate l’attaque de la base aérienne T4 en Syrie, il y a quelques heures :

  • Les 8 missiles lancés contre la base T4 pourraient être une attaque #israélienne. Un avion de guerre a été entendu au-dessus de la ville libanaise de Baalbek. #Damas a dit que les missiles venaient du sud. La défense aérienne syrienne a réussi à intercepter 3 missiles. #EI a avancé vers Sabaa-Byar au moment de l’attaque au missile.
  • Les informations provenant de la base militaire T4 en #Syrie font état d’au moins 6 tués et 12 blessés par les 8 missiles #Tomahawk lancés dans les dernières heures.
  • L’aéroport militaire T4 est situé au cœur d’al-Badiya et sert principalement à combattre la poche #EI.
  • Dans mon article [1er avril] j’ai dit qu’Israël n’acceptera pas les règles d’engagement malgré le déni du chef d’état #israélien – que je pense tactique : Israël ne laissera pas le ciel syrien tranquille et Damas est prêt à l’affrontement.
  • Le nombre/type de missiles lancés contre l’aéroport militaire T4 situé dans la zone rurale de #Homs et le nombre de victimes doivent être confirmés. Dans quelques heures, #Damas publiera un communiqué donnant sa version détaillée.
  • Beaucoup de #Syriens célèbrent l’attaque #israélienne contre leur propre pays. Ce sont eux que #Assad #Iran et #Hezbollah combattent principalement avec les Takfiris.
  • L’aéroport militaire T4 sert à soutenir la bataille de Deir-Ezzor et al-Badiyah contre le groupe #EI. Il n’est pas lié à la « fourniture d’armes par le #Hezbollah ». L’attaque est directement liée au refus #d’Israël de voir la guerre en Syrie se terminer. Israël soutient les djihadistes dans le sud.
  • Comme #USA #GB #France ne peuvent pas se permettre d’avoir l’air faible et de ne pas bombarder l’armée syrienne en réponse aux allégations/mise en scène d’« attaque chimique » dans la #Ghouta… Comme la #Russie ne peut pas se permettre d’avoir l’air faible et de ne pas riposter, peut-être que l’attaque #israélienne du  T4 est un moyen-terme pour couper court à une guerre plus large ?

Traduction : Dominique Muselet

   Envoyer l'article en PDF   

1 réflexion sur « Syrie – Les accusations d’attaques chimiques suivent toujours le même schéma »

  1. Ping : Après la Ghouta, trois obstacles pour le peuple syrien  – Cellule44

Les commentaires sont fermés.