Par Moon of Alabama – Le 17 février 2018
Hier, le ministère américain de la Justice a mis en examen l’Agence russe de recherche sur Internet pour des motifs juridiques douteux. Treize Russes et trois personnes morales russes sont inculpés. Le principal chef d’accusation est un soi-disant « complot en vue de tromper les États-Unis ».
L’acte d’accusation vient confirmer notre certitude qu’il n’y a pas eu de campagne d’« influence russe » pendant les élections américaines. Ce qui est décrit et dénoncé comme tel, c’est une opération de marketing commercial consistant à poser des attrape-clics 1 pour générer des recettes publicitaires et créer un afflux en ligne vers une personnalité virtuelle pour promouvoir tout ce que les clients voulaient promouvoir. L’ampleur de l’opération était minime par rapport aux centaines de millions de dollars de dépenses électorales. Elle n’a eu aucune influence sur le résultat des élections.
L’acte d’accusation sert à montrer que Mueller « fait quelque chose ». Et à détourner l’attention du dossier Steele qui est rempli d’allégations et d’hypothèses non prouvées. C’est une imposture car aucune des personnes ou des entreprises russes inculpées ne se retrouvera jamais devant un tribunal américain. C’est très problématique parce que l’acte d’accusation repose sur la théorisation d’un nouveau crime qui, à moins qu’un tribunal ne la récuse, pourrait servir à incriminer d’autres personnes dans d’autres cas et pourrait même être utilisée contre ce blog. C’est là-dessus que portera la dernière partie de cet article.
Au début des années 1990, un type de Saint-Pétersbourg a fait de bonnes affaires en vendant des hot-dogs. Il a ouvert un restaurant pittoresque. Il a invité des célébrités locales et des politiciens pour faire connaître le restaurant qui servait de la nourriture bon marché à des prix trop élevés. Il a bien réussi. Quelques années plus tard, il a déménagé à Moscou et obtenu des contrats dans des écoles et à l’armée. La nourriture qu’il servait était toujours de mauvaise qualité.
Mais vendre de la mauvaise nourriture pour les repas scolaires lui a donné, par hasard, l’idée d’une nouvelle entreprise :
Les parents étaient furieux. Leurs enfants ne voulaient pas manger cette nourriture ; ils disaient qu’elle sentait mauvais.
Comme la mauvaise publicité s’intensifiait, l’entreprise de M. Prigojine, Concord Catering, a contre-attaqué, selon un ancien collègue. Elle a embauché des jeunes pour inonder l’Internet de commentaires et de posts louant la nourriture et rejetant les protestations des parents.
« En cinq minutes, les pages ont été couvertes de commentaires » a déclaré Andrei Ilin, dont le site Web est un forum de discussion sur les écoles publiques. « Et tous les posts soutenaient Concord. »
La manœuvre a fonctionné au-delà de toute attente. Prigojine avait trouvé une nouvelle idée de business. Il a embauché du personnel informatique et des intérimaires peu rémunérés pour remplir des forums de discussion, des réseaux sociaux et Internet en général de tout ce que ses clients voulaient.
Vous avez une mauvaise réputation en ligne ? Prigojine peut vous aider. Son entreprise Internet remplira le Net d’histoires et de commentaires positifs sur vous. Votre ancienne mauvaise réputation disparaîtra sous l’excellente nouvelle réputation. Vous voulez promouvoir un produit ou un service ? Les spécialistes du marketing en ligne de Prigojine savent à qui s’adresser.
Pour atteindre ces résultats, les quelques intérimaires devaient multiplier leurs pseudos. Il est préférable d’avoir cinquante personnes qui se portent garantes pour vous en ligne plutôt que seulement cinq. Personne ne se soucie de savoir si ce sont de vraies personnes ou seulement des personnes virtuelles, des marionnettes. L’Internet facilite la création de marionnettes. On peut alors fabriquer un afflux virtuel pour promouvoir des personnalités, des produits ou des opinions politiques. Ces pratiques ne sont ni nouvelles, ni exceptionnelles. Toutes les entreprises de relations publiques et de marketing « occidentales » qui se respectent offrent des services similaires depuis longtemps.
Bien qu’il soit relativement facile aux marionnettes de submerger les forums ou les fils de commentaires de sites comme ce blog, il est plus difficile d’avoir un effet réel sur les réseaux sociaux. Il y faut démultiplier les effets. Pour gagner beaucoup de vrais « likes » ; « re-tweets » ou « followers » une personnalité virtuelle a besoin d’avoir une histoire et une réputation. Il faut que de vraies personnes s’attachent à elle. Il faut du temps et des efforts pour construire une telle personnalité, qu’elle soit réelle ou virtuelle.
À un moment donné, Prigojine ou le propriétaire de l’époque de la société de marketing Internet, a décidé de se développer sur le lucratif marché anglophone. Pour cela, il fallait construire en ligne de nombreuses personnalités fictives de langue anglaise et les étoffer en leur fabriquant une histoire ; il fallait du temps pour rassembler beaucoup de « followers » et construire une réputation crédible. L’entreprise a envoyé quelques employés aux États-Unis qui ont accumulé des impressions, des photos et des connaissances sur la société dans le but de se faire passer plus tard pour des étasuniens authentiques. Il s’agissait d’un investissement à moyen et long termes d’une centaine de milliers de dollars sur deux ou trois ans.
L’élection américaine a fourni une excellente occasion de construire une personnalité fictive en ligne digne de confiance avec un grand nombre de « followers » dont il était facile de distinguer les opinions. La sensibilité politique n’avait pas d’importance. Il fallait juste que les « followers » soient très engagés et fidèles – que ce soit envers la gauche ou la droite ou quoi que ce soit d’autre. Le seul objectif était d’accumuler le plus grand nombre possible de « followers » qui seraient segmentés en fonction de critères socio-politiques pour être « vendus » aux clients.
Encore une fois, il n’y a rien là de nouveau. C’est ce que des centaines, voire des milliers d’entreprises font quotidiennement. La société russe espérait entrer sur le marché étasunien grâce à ses faibles coûts. Même ses cadres moyens ne gagnaient pas plus de 1 200 dollars par mois. Les étudiants et autres travailleurs temporaires qui « créaient » les personnages virtuels gagnaient encore moins. Toute entreprise américaine exerçant une activité similaire a des coûts bien plus élevés.
Parallèlement à la création d’une personnalité virtuelle en ligne, l’entreprise a également créé des sites Web et des sites et des groupes d’attrape-clics et en a fait la promotion par de mini publicités Facebook. Voilà en quoi consistaient les « annonces d’ingérence russe » sur Facebook qui ont provoqué la fureur des médias étasuniens. Cela incluait la promotion d’une page Facebook sur les chiots mignons. En octobre dernier, nous avons expliqué que ces publicités d’« ingérence russe » (dont la plupart ont été diffusées après les élections ou n’ont pas été vues du tout) faisaient tout simplement partie d’une opération commerciale :
« Les pages décrites et les publicités qui y conduisent sont des attrape-clics typiques, qui n’ont rien à voir avec une opération d’influence politique. (…)
On construit des pages avec des éléments ‘chauds‘ qui, on l’espère, attireront beaucoup de clics. On crée de l’espace publicitaire sur ces pages et on le remplit avec des annonces Google. On attire les lecteurs et on fait la promotion des pages dopées en achetant des mini-annonces Facebook à 3 dollars. Les mini-annonces sont destinées aux groupes les plus susceptibles de se laisser séduire.
Quelques milliers d’utilisateurs viendront voir ces pages. Certains vont ‘liker‘ les photos de chiots ou les diatribes pour ou contre les LGBT et les rediffuseront. Certains vont cliquer sur les annonces Google. À chaque fois de l’argent arrive dans les poches de celui qui a créé la page. On peut répéter l’opération à l’infini. Chacune de ces pages demande un petit effort et rapporte un petit peu. Mais l’opération est facile à graduer et on peut en automatiser une partie. »
En raison de la myriade de sanctions étasuniennes contre la Russie, la monétisation de ces opérations commerciales nécessite un peu de créativité. On peut facilement trouver le nom d’une vraie personne américaine avec son numéro de sécurité sociale et sa date de naissance. Ces données sont suffisantes pour ouvrir, par exemple, un compte Paypal sous un nom américain. Un client américain de la compagnie Internet russe cachée sous ce nom pourrait alors utiliser le compte Paypal et l’argent serait transféré à Moscou. Ces comptes pourraient également être utilisés pour acheter de la publicité sur Facebook. La personne dont les données ont été utilisées pour créer le compte n’en a jamais connaissance et n’a subi aucune perte ou autre dommage. Un autre stratagème consiste simplement à payer un Étasunien, à qui on donne ensuite les « clés » du compte, pour ouvrir un compte bancaire étasunien.
L’acte d’accusation du ministère de la Justice est assez long et détaillé. Il a dû coûter cher. Si vous le lisez, faites-le en gardant à l’esprit ce que je viens de vous expliquer. Sautez les hypothèses et les allégations d’ingérence politique et ne regardez que les faits. Il ne reste alors qu’une opération de marketing commercial, comme nous l’avons expliqué.
Je n’entrerai pas dans tous les détails de l’acte d’accusation, mais voici quelques points qui vont dans le même sens que ce que je viens de vous dire.
Point 4 :
« Des accusés, qui se faisaient passer pour des Étasuniens et créaient de fausses personnalités étasuniennes, exploitaient des pages et des groupes de médias sociaux conçus pour attirer les Étasuniens. Ces groupes et ces pages, qui portaient sur des questions politiques et sociales étasuniennes conflictuelles, prétendaient faussement être contrôlés par les États-Unis, alors qu’en fait, ils étaient contrôlés par les accusés. Les accusés ont également utilisé des identités volées à des personnes étasuniennes réelles pour ouvrir des comptes sur des médias sociaux. Au fil du temps, ces comptes de médias sociaux sont devenus le moyen pour les accusés d’atteindre un nombre important d’Étasuniens…
Point 10d :
Vers le mois d’avril 2014, l’ORGANISATION a créé une section qui portait divers noms mais qui était parfois appelée l’‘opération traductio‘. Ce projet était axé sur les États-Unis, et des opérations sur des plateformes de médias sociaux comme YouTube, Facebook, Instagram et Twitter ont été menées. Vers juillet 2016, plus de quatre-vingt employés de l’ORGANISATION ont été affectés à l’opération traduction. »
(Certains médias américains prétendent aujourd’hui faussement que l’entreprise a dépensé 1,25 million de dollars par mois pour son opération étasunienne. Mais le point 11 de l’acte d’accusation dit que la firme a mené un certain nombre d’opérations similaires en direction des Russes et que seule celle décrite en 10d ci-dessus était destinée à un auditoire américain. Toutes ces opérations représentaient au total un budget mensuel de 1,25 million de dollars.
(Les points 17,18 et 19 inculpent des personnes individuelles qui ont travaillé pour l’« opération traduction, au moins pendant et autour de [un mois] 2014 ». On ne comprend pas bien comment ces personnes, qui semblent avoir quitté l’entreprise deux ans avant les élections américaines, peuvent avoir quoi que ce soit à voir avec la prétendue « influence russe » sur les élections américaines et l’acte d’accusation).
Point 32 :
« Les accusés et leurs co-conspirateurs, en utilisant la fraude et la tromperie, ont créé des centaines de comptes sur les médias sociaux et s’en sont servis pour transformer des personnages américains fictifs en ‘Leader[s] de l’opinion publique‘ aux États-Unis. »
L’acte d’accusation décrit ensuite les « activités politiques » des marionnettes. Certaines ont affiché des slogans pro-Hillary, d’autres des slogans anti-Hillary ; certaines étaient pro-Trump, d’autres contre tout le monde ; certaines conseillaient de ne pas voter, d’autres de voter pour des candidats du troisième parti. Les marionnettes n’ont pas créé ou posté de fausses nouvelles. Elles ont posté des articles grand public.
Certaines marionnettes conseillaient d’aller à des rassemblements anti-islamiques et d’autres d’aller à des rassemblements pro-islamiques. L’acte d’accusation de Mueller fait état de huit rassemblements. La plupart d’entre eux n’ont pas eu lieu du tout. Personne n’a participé aux rassemblements des « Mineurs pour Trump » à Philadelphie et Pittsburgh. La marche « Charlotte contre Trump » s’est déroulée le 19 novembre – après les élections – en présence d’une centaine de personnes. Huit personnes sont venues à un rassemblement pro-Trump à Fort Myers.
Les marionnettes ont appelé à des rassemblements pour se faire passer pour des « activistes » et des « leaders » et générer plus de trafic en ligne et de « followers ». En fait, il n’y avait pas de ligne politique générale dans ce que faisaient les marionnettes. Le seul but de toutes ces activités était de créer un grand nombre de « followers » grâce à de multiples fausses personnalités qui, à elles toutes, couvraient toutes les couches sociopolitiques.
Au point 86, l’acte d’accusation porte sur le chef d’accusation 2 – « Conspiration pour commettre une fraude en ligne et une fraude bancaire ». Les marionnettistes ont ouvert, comme expliqué ci-dessus, différents comptes Paypal en utilisant des données « empruntées ».
Vient ensuite le point qui confirme l’histoire du marketing commercial tel qu’exposé ci-dessus.
Point 95 :
« Les accusés et leurs co-conspirateurs ont également utilisé les comptes pour recevoir de l’argent de personnes américaines réelles en échange de l’affichage de promotions et de publicités sur les pages des médias sociaux contrôlés par l’ORGANISATION. Les accusés et leurs co-conspirateurs ont facturé à certains marchands américains et sites de médias sociaux américains entre 25 et 50 dollars américains par message pour du contenu promotionnel sur leurs faux comptes personnels américains, y compris Being Patriotic, Defend the 2nd et Blacktivist. »
Et voilà ! Il n’y avait rien de politique dans ce que l’entreprise russe faisait. Quels que soient les slogans politiques que les marionnettes de la firme ont postés, ils n’avaient tous qu’un seul but : augmenter le nombre de « followers » de ces marionnettes. La création d’une armée diversifiée de marionnettes suivies par une foule nombreuse de « followers » n’avait qu’un seul but : vendre leurs « visites » aux clients de la société de marketing.
Selon l’acte d’accusation, il y avait quatre-vingts personnes qui travaillaient sur l’« opération traduction ». Elles géraient des « centaines » de comptes en ligne de marionnettes ayant chacun une personnalité « politique » distincte. Chacune de ces marionnettes avait un grand nombre de « followers » – au total plusieurs centaines de milliers. Supposons maintenant qu’un à cinq posts promotionnels puissent être vendus par jour sur chaque flux de contenu des marionnettes. L’opération génère plusieurs milliers de dollars par jour (25 dollars par promo, des centaines de marionnettes, 1 à 5 promos par jour par marionnette). Les coûts de l’opération se limitaient aux salaires de quatre-vingts personnes maximum, à Moscou, dont beaucoup étaient des intérimaires ; les plus hauts salaires ne dépassaient pas 1 000 dollars par mois. Bien que l’investissement initial de plusieurs années pour créer et installer les personnages virtuels ait probablement été important, il s’agissait sans doute, dans l’ensemble, d’une entreprise rentable.
Encore une fois, cela n’avait rien à voir avec une quelconque ingérence politique dans les élections. Le seul objectif des posts politiques était de créer un « engagement » et un plus grand nombre de « followers » dans chaque segment socio-politique potentiel. Les personnes qui achètent des posts promotionnels veulent qu’ils ciblent un public spécifique. L’entreprise russe pouvait offrir à ses clients le public de leur choix. Il y avait des marionnettes pro-LGBT avec beaucoup de « followers », et anti-LGBT avec tout autant de « followers ». Elle pouvait fournir une foule de partisans du 2e amendement et une foule de partisans de Jill Stein. Chacune des marionnettes avait au fil du temps généré un groupe de « followers » qui avait les mêmes idées qu’elle. L’entité qui achetait la promotion n’avait qu’à choisir le groupe auquel elle préférait s’adresser.
La panique de l’establishment étasunien devant la perte de son candidat préféré a créé une tempête artificielle sur une « ingérence russe » et une soi-disant « collusion » avec la campagne de Trump. (D’ailleurs, certains démocrates, comme Adam Schiff, tirent profit de l’émergence d’une nouvelle guerre froide car ils sont sponsorisés par des entreprises d’armement).
L’enquête Mueller n’a révélé aucune « collusion » entre la Russie et la campagne de Trump. L’acte d’accusation n’en mentionne pas. Toute la tempête sur « l’ingérence russe » vient d’un malentendu sur les activités commerciales d’une société de marketing russe sur les réseaux sociaux américains.
Mais il y a tout de même un grand danger à tout cela. L’acte d’accusation institue une nouvelle manière d’évaluer l’ingérence étrangère dont même mon blog pourrait faire les frais. Comme l’explique Robert Barns, un homme de loi américain :
« La seule chose qui fait vraiment peur dans cet acte d’accusation est le précédent dangereux et idiot qu’il pourrait créer : à savoir que les ressortissants étrangers soient interdits pénalement d’expression publique aux États-Unis pendant les élections, à moins d’être enregistrés comme agents étrangers et de déclarer leurs dépenses au FEC.
Le nouveau crime que Mueller a créé n’a besoin que de trois éléments pour être qualifié : 1) être un ressortissant étranger ; 2) s’exprimer sur les médias sociaux américains pendant les élections américaines ; et 3) ne pas s’enregistrer en tant qu’agent étranger ou ne pas déclarer les recettes/dépenses liées au fait de s’exprimer. On pourrait inculper des millions de personnes à partir de cette théorie. (…)
La base juridique de l’acte d’accusation pour la plupart des accusés et la plupart des chefs d’accusation serait alors que la ‘fraude‘ a consisté simplement dans le fait de ne pas s’être enregistré en tant qu’agent étranger ou de ne pas avoir déclaré au FEC des dépenses liées au fait qu’un ressortissant étranger a exprimé son opinion sur une élection américaine. »
L’auteur Leonid Bershidsky, qui est un éminent contributeur Bloomberg, remarque :
« Je suis surpris de ne pas avoir été inculpé. Je suis russe, j’étais aux États-Unis en 2016 et j’ai publié des articles critiques sur Clinton et Trump sans m’enregistrer en tant qu’agent étranger. »
Comme la plupart d’entre vous le savent, celui qui écrit ces lignes est allemand. J’écris anonymement en utilisant un pseudo pour un public majoritairement étasunien. Mes posts sont politiques et, pendant la campagne électorale américaine, j’ai exprimé des opinions anti-Hillary. Le blog est hébergé sur un serveur étasunien que je paie moi-même. Je ne suis pas inscrit en tant qu’agent étranger, ni à la Commission électorale fédérale.
En vertu des critères qui président à l’acte d’accusation, je pourrais moi aussi être accusé de « complot visant à tromper les États-Unis ».
(Et ceux d’entre vous qui font des dons à ce blog sont-ils des co-conspirateurs ?)
Lorsque Evgeni Prigojine, le vendeur de hot-dogs, qui est peut-être le propriétaire de l’entreprise de promotion sur Internet, a été interrogé sur l’acte d’accusation, il a répondu :
« Les Américains sont vraiment impressionnables, ils voient ce qu’ils veulent voir. S’ils veulent voir le diable, qu’ils le voient. »
Traduction : Dominique Muselet
Note
- Piège à clics ou attrape-clics (en anglais, clickbait : « appât à clic ») appelé vulgairement putaclic ou pute à clics, c’est un néologisme péjoratif désignant un contenu Web qui vise à attirer le maximum de passages d’internautes afin de générer des revenus publicitaires en ligne. Dans cette optique il s’appuie en premier lieu sur un titre racoleur, voire mensonger et sur des éléments sensationnels, émotionnels au détriment de la qualité ou de l’exactitude. Le but du clickbait est d’attirer les clics à peu de frais et d’encourager le transfert d’un contenu sur les réseaux sociaux. ↩