Vol de gaz en Ukraine et dédain à Auschwitz
Poutine se rebiffe contre l’arrogance de Bruxelles

Par Finian CUNNINGHAM – le 17 janvier 2015 – Source Strategic Culture

la russie a toutes les raisons de stopper les INSULTES

Combien d’insultes l’Union européenne espère-t-elle faire subir à la Russie sans en supporter les conséquences? 

Le nettoyage ethnique de la population russe par le régime de Kiev soutenu par Bruxelles, une crise de réfugiés sur les frontières de la Russie, des sanctions économiques basées sur des accusations infondées qui heurtent la société russe, et en plus ceci: la clique de néo-nazis qui a pris le pouvoir l’an dernier en Ukraine, avec le soutien de la CIA, a été reconnue coupable à plusieurs reprises de siphonner les exportations de gaz naturel de la Russie vers l’UE.

Entrée du camp de concentration d’Auschwitz

Par-dessus tout arrive l’insulte de ne pas inviter le président russe Vladimir Poutine à assister au 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz avec les dirigeants européens. J’en reparlerai plus loin.

Mais d’abord, sur la question des exportations de gaz naturel. La Russie  a finalement répondu cette semaine au banditisme incorrigible du régime de Kiev en prévenant qu’elle allait couper tous les approvisionnements en gaz qui transitent par l’Ukraine  et représentent environ 40 à 50 pourcents de l’approvisionnement de l’UE. Au milieu de l’hiver, avec des températures en chute libre, la décision de l’entreprise publique russe Gazprom a déclenché la panique parmi les fonctionnaires de la bureaucratie de l’UE à Bruxelles.

Nul doute que les grands médias occidentaux consciencieux et soumis vont montrer du doigt le méchant Poutine dans leur conte de fée habituel. Le gel des foyers à travers l’Europe sera attribué au mauvais génie ancré depuis toujours dans le cerveau soviétique.

Maros Sefcovic, vice-président de la Commission européenne pour l’énergie, a déclaré que la décision de Gazprom de couper les robinets de gaz va nuire à la réputation de la Russie en tant que fournisseur international. Son exhortation fait écho à des appels lancés plus tôt par le commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger, qui a demandé à la Russie de ne pas politiser le commerce de l’énergie.

C’est de l’humour noir de leur part. La Russie n’a rien politisé; c’est la bureaucratie de Bruxelles, avec ses maîtres américains, qui a cherché à politiser tout en bloquant Moscou dans un cul de sac.

Le chef de la direction de Gazprom Alexei Miller a rappelé cette semaine aux médias internationaux que la Russie a été un fournisseur fiable de gaz naturel vers l’Europe durant les quatre dernières décennies – même pendant la Guerre froide agressive de l’Occident.

En outre, l’objectif de la dernière coupure de gaz de la Russie n’est pas de mettre fin au commerce avec l’Europe. La Russie prévoit d’acheminer les approvisionnements futurs de l’UE à travers la Turquie. Comme Miller l’a fait remarquer, c’est maintenant à l’UE de construire les infrastructures nécessaires pour prendre en charge les approvisionnements en gaz de la Grèce, et au-delà, à partir de la frontière turque.

L’objectif de la Russie est simplement celui-ci: mettre fin au vol des exportations de gaz russe vers l’Europe par le régime de facto de Kiev. Quoi de plus raisonnable que de ne pas vouloir se laisser dépouiller?

Nous pouvons imaginer comment réagirait la Grande-Bretagne si l’Écosse décidait de bloquer l’approvisionnement en pétrole de la mer du Nord qui transite par son territoire. Ou comment la France réagirait si ses exportations de vin étaient détournées en cours de route par un tiers. Ou les États-Unis, si le Mexique subtilisait leurs exportations vers le reste de l’Amérique du Sud.

C’est absurde de la part des fonctionnaires de l’UE et des gouvernements d’accuser maintenant la Russie de chantage énergétique. Après tout, c’était Bruxelles qui avait mis le holà sur le projet de gaz russe South Stream via la mer Noire l’an dernier, obligeant ainsi la Russie à abandonner la route du transit ukrainien. Cet itinéraire est devenu impossible en raison de l’inconstance du régime de Kiev et du siphonnage illégal des exportations russes.

Alors qu’est-ce que l’UE veut que la Russie fasse? Continuer à accorder l’aumône du gaz au régime mafieux crypto-nazi de Kiev, qui refuse de payer pour ses propres approvisionnements et qui bombarde et tue à l’aveugle les populations russes ethniques dans les régions de l’Ukraine de l’Est?

La Russie a le droit de prendre des mesures pour protéger ses intérêts économiques vitaux. Un autre gazoduc à travers la Turquie fournira un arc sud complémentaire au Nord Stream, qui approvisionne déjà l’Allemagne en gaz russe via la mer Baltique. Il est donc ridicule d’accuser la Russie de couper l’approvisionnement en gaz de l’UE. La Russie coupe simplement les interférences illégale d’un tiers, le Reich de Kiev, sur ses exportations.

Certes, cela provoque un problème d’approvisionnement critique cet hiver pour l’UE tant que la route turque n’est pas opérationnelle. Mais ce n’est pas le problème de la Russie; c’est le problème de Bruxelles pour avoir bloqué la construction du projet South Stream et pour son indulgence coupable à l’égard du régime de Kiev, avec toute sa criminalité.

Dans tous les cas, les plaintes de l’UE selon lesquelles la Russie nuit à sa réputation de fournisseur fiable d’énergie sonnent creux pour le monde entier. La Russie a trouvé, en Chine, un marché alternatif pour ses exportations de gaz après que Vladimir Poutine et Xi Jinping ont signé un contrat record de $ 400 000 000 000 l’an dernier. Le prodigieux marché asiatique pour les ressources énergétiques de la Russie devrait éclipser le marché de l’UE. En outre, le partenariat Moscou-Pékin doit être financé en roubles et en yens, ce qui soulage la Russie et la Chine de leur dépendance artificielle à l’égard du dollar américain ou de l’euro.

C’est le comble de la vanité pour l’Europe de donner des leçons d’éthique du commerce à la Russie, après avoir imposé un embargo à Moscou fondé sur des accusations gratuites d’ingérence en Ukraine. C’est l’élite de l’UE et ses maîtres de Washington qui ont systématiquement interféré en Ukraine et provoqué une guerre d’agression sur les régions de l’Est, faisant plus de 5 000 morts civils l’an dernier et jusqu’à un million de réfugiés. Si le droit international et la moralité étaient respectés, ce sont Bruxelles et Washington qui devraient être sanctionnés, si ce n’est faire l’objet de poursuites pour les crimes qu’ils ont commis en soutenant le régime de Kiev.

L’hypocrisie de l’Europe et ses deux poids deux mesures sont soulignés par l’abrogation unilatérale par la France d’un accord signé avec la Russie pour la fourniture de deux navires de guerre. La Russie a payé plus de 1 milliard de dollars pour la livraison des navires de la classe Mistral; et Paris refuse d’honorer le contrat. Une manière moins polie mais plus exacte de décrire cette faute française, parrainé par l’État, serait de la nommer pour ce qu’elle est: une piraterie.

Washington aurait murmuré aux oreilles du gouvernement français de ne pas fléchir sur son sabordage éhonté du contrat Mistral russe. Ce qui rend les dommages à la réputation française concernant sa fiabilité d’autant plus préjudiciables. Non seulement on ne peut plus faire confiance à la France en tant que partenaire commercial international, mais son indépendance souveraine est évidemment aussi à la merci des intimidations de Washington. Comment peut-on faire confiance au gouvernement français pour honorer quoi que ce soit à la vue de ses courbettes poltronnes?

Mais voici le coup de grâce pour l’insolence européenne envers la Russie: le président français François Hollande et son homologue allemand Joachim Gauck seront, entre autres dirigeants européens, invités à assister au 70e anniversaire de la libération du camp de la mort nazi d’Auschwitz. La cérémonie sera dirigée par le président polonais Bronislaw Komorowski.

Aucune invitation officielle n’aurait été envoyée à Moscou.  En conséquence, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré cette semaine que le président russe n’assisterait pas à l’événement.

En janvier 1945, c’est l’Armée rouge russe qui a libéré le camp de la mort , devenu depuis un symbole universel des crimes de l’Allemagne nazie et du fascisme européen en général. Les troupes russes ont libéré des milliers de Polonais, juifs et autres ressortissants européens de la mort imminente à Auschwitz, où plus d’un million avaient déjà péri. Le régime français de Vichy a collaboré avec l’Allemagne nazie pour envoyer des dizaines de milliers de juifs français à la mort à Auschwitz et dans d’autres centres d’extermination.

Soixante-dix ans plus tard, la Russie est snobée pour ce qui est peut-être sa contribution la plus héroïque pour l’Europe, la défaite de l’Allemagne fasciste et de ses programmes d’extermination de masse.

Il est étonnant de voir à quelle vitesse l’histoire européenne est effectivement en cours de ré-écriture, et ceci par des pays qui étaient les auteurs des horreurs de la Seconde Guerre mondiale.

Mais devrions-nous être surpris? La Russie a sauvé l’Europe du fascisme et continue d’aider l’Europe à ne pas se geler chaque hiver grâce à ses approvisionnements en gaz naturel. Et pourtant, pour tout cela, la Russie doit supporter les insultes et les provocations d’une élite européenne ingrate.

Il était temps qu’il y ait des conséquences pour cette hideuse et myope arrogance européenne. La Russie peut légitimement prendre ses généreuses primes ailleurs dans le monde – et laisser les ingrats incorrigibles se geler s’ils le veulent!
Pas vrai?

Finian Cunningham

Traduit par jj relu par Diane pour le Saker Francophone

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