Par Robert Kraychik − 7 au 21 mars 2019 − Source Breitbart.com
Session de rattrapage : parce que l'idée écologique a aussi son histoire et ses dérives, nous avons assuré la traduction d'un entretien qui s'est déroulé le 6 mars dernier entre les membres de la rédaction de Breibart.com et Patrick Moore, co-fondateur de Greenpeace en 1971. Cet entretien, initialement découpé en trois parties, porte évidemment sur des questions d'écologie. On lira avec intérêt le point de vue de Moore, rien moins qu'orthodoxe comme scientifique, et surtout ses remarques désabusées sur ce qui a constitué, après noyautage de l'organisation par des malthusiens, un passage de l'écologie à l'écologisme, c'est-à-dire une idéologie punitive aux intérêts mal compris, au tournant de 1986.
Le 7 Mars 2019 – Source Breitbart.com
Dans un entretien accordé mercredi [6 mars] au Breitbart News Tonight de SiriusXM, Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace et ancien président de Greenpeace Canada, a décrit l’idéologie des « éco-fascistes » contemporains comme étant « contre l’humanité ». Il a également déploré le remplacement de l’ancienne pensée « humanitaire » de Greenpeace par une philosophie qui fait de l’humanité « l’ennemi de la nature ».
Moore a expliqué aux rédacteurs généraux de Breitbart News, Rebecca Mansour et Joel Pollak, comment l’esprit original de Greenpeace qui consistait à célébrer l’humanité a été usurpé par une vision malthusienne anti-humaine :
« Au milieu des années 1980, Greenpeace s’est éloignée du concept original de paix et de vert, c’est-à-dire de l’environnement et des gens, [pour] sauver la civilisation de la guerre nucléaire — et c’est pourquoi nous avions le souci des gens et une orientation humanitaire et environnementale. C’était le mariage du vert et de la paix, mais quand les années 80 sont arrivées, la paix s’est en quelque sorte perdue et tout ce qu’il restait, c’était Sauvons les baleines et Sauvons la Terre et à partir de ce moment, les humains ont été considérés comme les ennemis de la nature, comme si nous étions trop nombreux et que nous ne devrions pas être autant, et que les gens ne devraient pas avoir d’enfants… Et toutes ces choses qui reviennent avec AOC, maintenant, qui explique aux gens qu’ils ne devraient peut-être pas avoir d’enfants parce que le monde arrive à sa fin. »
Moore a rappelé son départ de Greenpeace car l’organisation avait adopté une idéologie anti-humaine :
« Mais je ne crois rien de tout cela : alors au plus haut niveau, j’ai dû quitter Greenpeace à ce moment-là parce que mes co-directeurs poussaient tous ce récit sur les humains qui seraient les ennemis de la Terre. Ça ressemble beaucoup trop au Péché originel pour moi : que toute autre vie soit bonne et que seulement les humains soient mauvais, je n’accepte tout simplement pas ça. Nous venons de la nature, comme toutes les autres espèces, et les humains sont majoritairement bons. Donc, je n’accepte pas ça. »
M. Moore a fait remarquer que ses collègues directeurs de Greenpeace, au moment de son départ, n’avaient ni titres ni antécédents scientifiques. Il a expliqué :
« Nous avons essentiellement été noyautés par des extrémistes de gauche, ou des écologistes comme on les appelle parfois aujourd’hui. […] On a fait beaucoup de bon travail mais ça a mal tourné. »
La cause explicitement environnementale de Greenpeace est un élément du plaidoyer du Parti démocrate pour mettre fin au « changement climatique », a expliqué M. Moore. Il a souligné que le Green New Deal proposé par la représentante Démocrate Alexandria Ocasio-Cortez illustre le « mélange toxique » entre politique, religion et idéologie, courant à gauche :
« Les Démocrates pourraient aussi bien signer un pacte de suicide, non seulement pour leur avenir politique, mais pour l’avenir de l’économie des États-Unis parce que tous ces gens s’agglutinant à ce Green New Deal, qui est un document intégralement et profondément ridicule… Interdire les carburants fossiles dans dix ans… Premièrement, la production alimentaire s’effondrerait, deuxièmement, toute personne qui essaierait de faire entrer de la nourriture dans les villes échouerait, parce que les gens à l’extérieur des villes la capteraient pour eux-mêmes, et les citadins seraient le point de départ [de cette folie, NdSF]. La pourriture commencerait au centre des grandes villes où les gens mourraient de faim après avoir mangé tous leurs animaux de compagnie. En fait, ils se tueraient et se mangeraient mutuellement.
Ce n’est pas seulement une religion, c’est un mélange toxique de religion et d’idéologie, de politique et de religion. En résumé c’est absolument toxique. […] Ils sont contre l’humanité. Mais pourquoi des humains seraient-ils contre l’humanité ? Surtout quand nous avons développé une civilisation aussi incroyable. »
« L’idée que nous sommes en train de tuer la Terre est dingue » a conclu Patrick Moore.
II. Le canular du réchauffement de la planète est mis en scène par des scientifiques corrompus qui « dépendent des subventions gouvernementales »
Le 7 Mars 2019 – Source Breitbart.com
Patrick Moore, cofondateur de Greenpeace et ancien président de Greenpeace Canada, a décrit les machinations cyniques et corrompues qui alimentent le récit du réchauffement climatique anthropique et du « changement climatique » dans un entretien accordé au Breitbart News Tonight de SiriusXM dont les hôtes étaient Rebecca Mansour and Joel Pollak.
Moore a expliqué comment la peur et la culpabilité sont mises à profit par les partisans du changement climatique :
« La peur a été utilisée tout au long de l’histoire pour prendre le contrôle des esprits, des portefeuilles et de tout le reste, et la « catastrophe climatique » est au sens strict une campagne de peur… en fait, de peur et de culpabilité : vous avez peur de tuer vos enfants parce que vous les transportez dans votre SUV, vous émettez du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et vous vous sentez coupable pour cela. Il n’y pas de motivation plus forte que ces deux-là. »
Les scientifiques sont cooptés et corrompus par les politiciens et les bureaucraties chargés de faire avancer le récit du « changement climatique » de manière à centraliser davantage de pouvoir et de contrôle politiques, a expliqué Patrick Moore.
Patrick Moore a noté comment les entreprises dites « vertes » parasitent les contribuables à travers des règlements favorables et des subventions ostensiblement appuyées sur les menaces déployées par le récit du changement climatique, tout en bénéficiant d’une propagande dans les médias qui les protège.
« Et donc vous avez le mouvement vert qui crée des histoires chargées de semer la peur dans le public, vous avez la chambre d’écho des médias (de fausses nouvelles) répétant encore et encore et toujours à chacun qu’il est en train de tuer ses enfants. Et puis il y a les politiciens verts qui achètent des scientifiques avec l’argent du gouvernement pour produire de la peur à leur bénéfice sous la forme de matériau scientifique. Et puis il y a les entreprises vertes, celles qui cherchent une rente, et les potes du capitalisme de connivence qui profitent de subventions massives, de déductions fiscales énormes et de mandats gouvernementaux qui permettent que leurs technologies dégagent des fortunes. Et puis, bien sûr, il y a les scientifiques qui sont délibérément, et essentiellement dépendants des subventions du gouvernement.
Quand ils parlent du consensus de 99 % sur le changement climatique [parmi les scientifiques], c’est une statistique complètement ridicule et fausse. Mais la plupart des scientifiques (mettez scientifiques entre guillemets) qui appuient cette théorie catastrophique sont payés par les deniers publics. Ils ne sont pas payés par General Electric ou Dupont de Nemours ou 3M pour faire de la recherche parce que, par la recherche, les entreprises privées espèrent obtenir des données exploitables qui pourraient déboucher sur un meilleur produit et ainsi leur assurer un profit parce que, en fin de compte, les gens veulent ce produit, un meilleur concept de souricière par exemple. Mais la plupart de ces prétendus scientifiques sont simplement là pour produire davantage de peur de manière à ce que que les politiciens puissent l’exploiter afin de contrôler l’esprit des gens et d’obtenir leurs votes parce que certains seront convaincus : Oh, ce politicien peut sauver mon enfant d’une mort certaine ! »
Le récit du réchauffement anthropique de la planète, dit également « changement climatique » est une menace existentielle pour la raison, a averti M. Moore :
« C’est le plus gros mensonge depuis que les gens pensaient que la Terre se trouvait au centre de l’univers. C’est un truc du type de Galilée. Si vous vous souvenez, Galilée a découvert que le Soleil était au centre du système solaire et que c’était la Terre qui tournait autour de lui. Il a été condamné à mort par l’Église catholique, et seulement parce qu’il s’est rétracté, on l’a autorisé à vivre en détention chez lui pour le reste de sa vie.
C’est donc vers le début de ce que nous appelons les Lumières, quand la science est devenue la façon dont nous avons acquis la connaissance au lieu d’utiliser la superstition ou des démons invisibles ou quoi que ce soit d’autre, nous avons commencé à comprendre qu’il fallait observer les événements réels, puis répéter ces observations encore et toujours, et c’est la base de la méthode scientifique.
Mais cette abomination qui se produit aujourd’hui à travers la question climatique est la plus grande menace pour les Lumières depuis Galilée. Rien ne s’en approche. C’est aussi mauvais que ce qui est arrivé de pire à la science dans l’histoire de la science. »
Patrick Moore conclut :
« On submerge la science avec de la superstition et une sorte de combinaison toxique de religion et d’idéologie politique. Ça n’a aucun rapport avec la réalité. C’est un canular complet et une escroquerie. »
III. La « crise du changement climatique » est un problème créé de toutes pièces
Le 21 Mars 2019 – Source Breitbart.com
Le cofondateur de Greenpeace et ancien président de Greenpeace Canada, Patrick Moore, a présenté le discours de la gauche sur le « changement climatique » comme un « canular » et un « problème créé de toutes pièces » dans un entretien accordé au Breitbart News Tonight de SiriusXM avec Rebecca Mansour and Joel Pollak et l’invité spécial Dylan Gwinn.
Le « mouvement environnemental » actuel souscrit à une idéologie anti-humaine, a fait observer Patrick Moore. Il a raconté son départ de Greenpeace en 1986, après que l’organisation soit passée d’une orientation « humanitaire » à une orientation anti-humaine :
« En 1986, l’évolution qui s’est produite était quelque chose avec quoi je ne pouvais pas vivre. J’ai donc quitté Greenpeace, parce que nous avions commencé avec un fort penchant humanitaire visant à sauver l’humanité et l’environnement de la guerre nucléaire totale. C’est ce que signifient le green et le peace de Greenpeace : la nature et l’humanité vivant en paix. »
Au lieu de préconiser une harmonie holistique entre l’humanité et la nature, le mouvement environnemental actuel présente les humains comme des « ennemis de la Terre », a expliqué M. Moore :
« À la fin de la campagne Sauvons les baleines et de toutes les autres, dans le reste du mouvement écologiste et à Greenpeace, mes collègues directeurs traitaient les humains comme des ennemis de la Terre. C’est un glissement sur plusieurs années : d’abord les humains faisaient partie de la nature et de ce pour quoi nous luttions puis sont devenus les ennemis de ce contre quoi nous luttions. Or ce n’est pas de cette façon que je vois les choses, parce que je suis un écologiste, et [donc] je comprends que nous avons tous évolué ensemble sur cette Terre quand la vie a émergé. Nous faisons tous partie du même écosystème et de la même planète, et nous ne devrions pas réfléchir comme si nous étions séparés de la nature. Nous devrions considérer que nous faisons partie de la nature car, bien sûr, c’est le cas. »
Moore a décrit le virage à gauche de Greenpeace et l’exploitation de la tromperie à des fins lucratives :
« Au fil du temps, j’ai vu l’évolution de Greenpeace, essentiellement noyauté par l’extrême gauche. Nous étions plutôt centristes quand nous avons commencé. Nous fondions nos positions sur la science et la logique, à mon avis, et j’ai été un scientifique toute ma vie. C’est ma méthode : ne pas inventer des histoires et ne pas exagérer inutilement. Et j’ai découvert que Greenpeace se lançait dans ce sensationnalisme et cette désinformation, et utilisait la peur pour recueillir des fonds auprès du public. Cette peur que le monde arrive à sa fin, nous l’entendons répéter encore et encore avec cette déclaration péremptoire d’Alexandria Ocasio-Cortez qui explique que nous en avons encore pour 12 ans avant la fin du monde. Le fait est que les gens disent ça depuis le début des temps, et que ça n’a jamais été le cas et que ça ne le sera jamais, mais ils en profitent tout de même. »
Greenpeace s’est corrompu pour avoir outrepassé ses objectifs, a expliqué Patrick Moore :
« À travers l’histoire, vous voyez des organisations qui commencent pour des causes nobles, cela arrive très souvent. Elles commencent par une noble cause et finissent par devenir une entreprise, où la collecte de fonds devient l’objectif le plus important parce qu’il faut assurer le salaire de 200 personnes.
Quand nous avons commencé, nous étions des volontaires. Mais au fil du temps, cela arrive, les gens doivent vivre, et des gens envoient de l’argent pour la cause que vous défendez, et vous devenez une entreprise. Mais c’est alors que commence la vilaine part de l’affaire. Ça tourne à l’extorsion et c’est ce qui s’est passé avec Greenpeace, il y a longtemps. »
M. Moore a ajouté :
« Fondamentalement, les Al Gore sont des vendeurs de poudre de perlimpinpin, des charlatans. Ils gèrent ce canular absolu basé sur la peur climatique et, comme vous le dites, ils effraient les jeunes en leur faisant croire qu’ils vont mourir.
Le mouvement environnemental des années 60 et 70 n’est plus vraiment nécessaire en Amérique du Nord ou en Europe. Il a fait son boulot, et pourtant il se perpétue à travers cette soi-disant crise ou catastrophe liée aux changements climatiques, qui n’a pas d’existence réelle. »
Puis M. Moore a comparé le récit du réchauffement anthropique de la planète avec l’histoire plus large du changement climatique terrestre :
« [Ils] inventent des problèmes de plus en plus farfelus qui n’ont pas d’existence réelle. Le changement climatique est un problème fabriqué de toutes pièces. Bien sûr, le climat change depuis la naissance de la Terre et bien sûr, il continue à changer. Il ne change d’ailleurs pas tant que ça en ce moment. Les gens ne se rendent pas compte qu’il y a 20 000 ans, il y avait 1,5 kilomètre de glace au-dessus de New York et 5 kilomètres de glace au-dessus de Montréal. Ce changement d’alors est substantiel, mais le petit changement de température qui s’est produit dans les deux derniers siècles sur la planète Terre n’est rien comparé aux changements qui se sont produits au fil du temps passé. C’est complètement exagéré, et c’est fabriqué pour effrayer les gens. »
La combustion de combustibles fossiles renvoie le dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’où il provient, a expliqué Patrick Moore :
« Notre ajout de dioxyde de carbone dans l’atmosphère fertilise toute la vie végétale sur Terre, y compris toutes les forêts et toutes les cultures vivrières sur Terre, et nous avons quelque chose comme une augmentation moyenne de 30% de la croissance des plantes au cours des 50 dernières années en raison du CO2 que nous avons émis dans l’atmosphère. [Or] le CO2 est le principal aliment pour la vie, car combiné avec l’eau, les plantes produisent du sucre, principalement du glucose, qui est un hydrate de carbone, lui-même la base de toute l’énergie pour toute la vie, en commençant par la photosynthèse.
Si les gens comprenaient ce simple fait, et aussi que le CO2 est maintenant inférieur à ce qu’il a été en principe dans l’histoire de la Terre, parce que la vie l’a utilisé et déposé dans les sédiments, appelés combustibles fossiles, et roches carbonées comme le calcaire, le marbre et la craie. Elles contiennent toutes du carbone qui était dans l’atmosphère, s’est dissous dans l’océan où il a été absorbé par des créatures vivantes pour se construire. Au fil du temps, ces créatures sont tombées au fond de l’océan une fois mortes, ou ont été enfouies dans les sédiments de la terre pour former des combustibles fossiles, et elles ont retiré ce dioxyde de carbone de l’atmosphère et des océans. Donc nous arrivons après 4 milliards d’années, et nous commençons à brûler certains des combustibles fossiles, et nous commençons à libérer une partie du dioxyde de carbone dans l’atmosphère d’où il était venu. »
« [Le dioxyde de carbone] est en fait le principal fertilisant et la pierre angulaire de la vie », a déclaré M. Moore. Le récit du changement climatique « n’est pas seulement constitué de fausses nouvelles, c’est aussi de la fausse science », a-t-il ajouté. « Ceci est un fait, et j’y mettrai en jeu ma réputation de 45 ans comme scientifique étudiant ces sujets. Je ne suis pas payé par le gouvernement pour inventer des histoires afin que les politiciens puissent effrayer l’électorat pour qu’il vote pour eux sur la question du climat. »
Dans une entrevue qu’il a accordée il y a deux semaines dans Breitbart News Tonight, Moore expliquait le modèle d’affaires corrompu, fondé sur le financement gouvernemental, qui appuie le récit et l’industrie du « changement climatique ».
Robert Kraychik
Traduit par Stünzi, relu par Hervé pour le Saker francophone