Elles préféreront bientôt se faire appeler Cunégonde.
Par Christian Darlot − Novembre 2019
Petit rappel : Strauss-Khan le mondialiste, lié à la Cité et en pourparlers avec la Chine et la Libye, fut évincé du FMI grâce au grotesque traquenard du Sofitel et remplacé par la suprémaciste étasunienne Lagarde.
À la direction de la BCE, Lagarde appliquera la politique de ses donneurs d’ordre. Or, sur la volonté de dominer l’économie mondiale, les suprémacistes et les nationalistes étasuniens sont d’accord, quoique à couteaux tirés dans d’autres domaines. Et ils sont même tactiquement d’accord avec la Cité !
Lagarde annonce que les taux vont profondément baisser, ce qui suscite quelques remarques :
L’activité économique dépend de la demande. Une entreprise ne produit que si elle peut vendre ses produits et n’investit que pour renouveler son matériel ou l’accroître si la demande augmente. La baisse des taux d’emprunts n’incite pas les entrepreneurs à investir si la demande reste atone. La « politique de l’offre », imposée depuis trente ans, ne peut donc être efficace, et de fait ne l’est pas. Toutefois elle n’a pas été imaginée pour relancer l’activité, mais pour concentrer les richesses ; elle a donc atteint son but. Les hauts salaires sont en hausse, les bas salaires en baisse, et les profits en expansion. Tout va très bien.
La seule façon de remettre l’économie en route serait d’augmenter les revenus en augmentant les salaires et en créant des emplois productifs. C’est le fond de la pensée de Keynes, qui ne pouvait l’écrire telle quelle car il était un bourgeois anglais s’adressant à l’oligarchie anglo-saxonne : il ne pouvait dire (et peut-être pas penser clairement) qu’il fallait payer convenablement les travailleurs pour faire des profits. Remarquable synthèse intellectuelle, sa théorie générale est implicitement centrée sur un précepte simple : ne pas tuer la poule aux œufs d’or.
La mondialisation fut conçue et financée par les banquiers pour se placer en intermédiaires obligés dans des circuits productifs très longs, et accaparer ainsi la plus grande part de la différence de coût salarial entre les pays industrialisés et les pays qui ne l’étaient pas. La libre circulation des marchandises et des capitaux (même fictifs) empêche une politique keynésienne de revalorisation des revenus, et casse la solidarité entre salariés. À long terme, elle aligne tous les profits vers le haut, et tous les salaires vers le bas. Triple bénéf !
Les taux négatifs permettent à court terme de contracter facilement des emprunts mais empêchent à long terme de constituer une épargne. La société se stratifiera donc en deux classes :
- ceux qui travailleront toute leur vie parce qu’ils auront un flux de revenus (s’amoindrissant, n’en doutons pas) et un flux opposé de traites de remboursement d’emprunts (croissant), mais ne pourront jamais constituer d’épargne : ils seront à vie asservis par la dette ;
- ceux qui pourront constituer une épargne. Comment feront-ils ?
Comment feront-ils ? Eh bien c’est très simple : grâce à la libre circulation des capitaux, ils placeront leurs sous dans les pays où les taux seront positifs : les pays anglo-saxons et les succursales d’iceux (pourquoi, à votre avis les très grands banquiers de la Cité sont-ils partisans du Brexit ?). Donc les classes possédantes des pays d’Europe achèteront des actifs dans les pays anglo-saxons, ce qui soutiendra le dollar et la livre. L’euro sera maintenu, au détriment de l’activité économique. Son niveau est à présent juste assez haut pour que les pays du Sud de l’Europe (dont la France) achèvent de se désindustrialiser. Autant de concurrents et de centres de pouvoir en moins.
Bien entendu, les épargnants des pays d’Europe seront plumés à chaque éclatement de bulle, comme ils le sont régulièrement depuis des décennies. Et puisque l’activité économique languira, ils finiront par se lasser. Mais plutôt que de changer de politique – ce qui nécessiterait des efforts intellectuels et de la volonté collective -, ils émigreront. Ils y sont préparés mentalement par tous les médias qui exaltent les pays de langue anglaise et dénigrent les autres. Ainsi, des capitaux et des personnes qualifiées seront transférés d’un bord à l’autre de l’Atlantique afin de MAGA, tandis qu’une masse de population inemployable et inassimilable continuera à être acheminée en Europe.
Échec et mat.
La Christinette annonce que rien d’efficace ne sera fait pour lutter contre la concurrence déloyale. En y mettant à peine les formes, elle dit que les ouvriers de Michelin peuvent crever la gueule ouverte, comme tant d’autres avant et après eux. Il s’agit de continuer à concentrer la richesse vers les profits et les hauts salaires tertiaires (et de plus en plus parasitaires). Au passage, cela achèvera la désindustrialisation de l’Europe et la tiers-mondisation des sociétés européennes, les seules au monde ayant des traditions de lutte sociale efficace.
L’accord passé avec l’Allemagne, pays dominé, est de conforter sa prédominance sur l’Europe en échange de sa soumission. « Pas d’inflation, et on vous promet que vous pourrez continuer à utiliser la main-d’œuvre de l’Europe centrale, et même étendre la sous-traitance à toute l’Europe ; mais obéissez. »
Quant à la France, il s’agit de la plonger dans une crise sociale permanente, de la paralyser par la menace de la guerre civile, de l’éliminer des relations internationales, et de faire passer progressivement les pays francophones à l’anglais, comme cela fut fait par la manière forte au Rwanda.
Mes chers amis, les années à venir ne seront pas de tout repos sur un mol oreiller de plumes. Si vous ne voulez pas de cet avenir, parlez autour de vous, affrontez les déchirements des bandes de vieux amis, supportez les tensions lors des réunions de famille, mais ne laissez pas votre pays sombrer. Et si vous n’êtes pas patriotes, agissez pour votre famille.
« Dans le champ de l’Erreur se moissonne la Mort » Eschyle
Christian Darlot
Sources
https://insolentiae.com/christine-lagarde-declare-on-sera-plus-content-davoir-un-emploi-plutot-que-davoir-une-epargne-protegee-ledito-de-charles-sannat/
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