Par Nicolas Bonnal − Le 20 novembre 2017 − Source nicolasbonnal.wordpress.com
Adolf Hitler philosophe un peu tard, en 1945. C’est son testament ; il pense avoir retenu quelques leçons. On va voir que comme tous les vaincus le dictateur-monstre maudit prédisait bien les conséquences de sa guerre désespérée et perdue.
Sur la colonisation qui va se terminer partout :
« Un peuple qui veut prospérer doit rester lié à sa terre. Un homme ne doit jamais perdre contact avec le sol sur lequel il a eu le privilège de naître. Il ne doit s’en éloigner que temporairement et toujours avec l’idée d’y revenir. »
Sur le déclin des nations colonisatrices :
« L’Espagne, la France et l’Angleterre se sont anémiées, dévitalisées, vidées dans ces vaines entreprises coloniales. Les continents auxquels l’Espagne et l’Angleterre ont donné la vie, qu’elles ont créés de toutes pièces, ont acquis aujourd’hui une vie propre et résolument égoïste. Ils ont perdu jusqu’au souvenir de leurs origines, sinon en paroles. Ce sont néanmoins des mondes fabriqués, auxquels il manque une âme, une culture, une civilisation originale. De ce point de vue-là, ils ne sont rien de plus que des excroissances. »
Sur la maigreur du bilan de civilisation (Gustave Le Bon disait, dans sa très belle civilisation des Arabes, que « les Blancs » (sic) sont des colonisateurs, pas des civilisateurs) :
« Dans les continents habités, l’échec fut encore plus marqué. Là, les Blancs ne se sont imposés que par la force, et leur action sur les habitants a été quasiment nulle. Les Hindous sont restés des Hindous, les Chinois des Chinois, les musulmans des musulmans. Pas de transformation profonde, sur le plan religieux moins que sur les autres et en dépit de l’effort gigantesque des missions chrétiennes. »
Nietzsche disait que les peuples colonisés disparaissaient du fait de deux stupéfiants, le christianisme et l’alcoolisme. Hitler :
« Les Blancs ont toutefois apporté quelque chose à ces peuples, le pire qu’ils pussent leur apporter, les plaies du monde qui est le nôtre : le matérialisme, le fanatisme, l’alcoolisme et la syphilis. Pour le reste, ce que ces peuples possédaient en propre étant supérieur à ce que nous pouvions leur donner, ils sont demeurés eux-mêmes. »
Hitler entrevoit aussi l’effondrement du christianisme !
« Une seule réussite à l’actif des colonisateurs : ils ont partout suscité la haine. Cette haine qui pousse tous ces peuples, réveillés par nous de leur sommeil, à nous chasser. Il semble même qu’ils ne se soient réveillés que pour cela ! Qu’on me dise si la colonisation a fait augmenter le nombre des chrétiens par le monde ! Où sont les conversions en masse qui font le succès de l’islam ? Je vois, çà et là, des îlots de chrétiens, de nom plus encore que de fait. Voilà tout le succès de cette magnifique religion chrétienne, détentrice de la suprême vérité ! »
Hitler anti-colonisateur propose alors (et de quelle manière, avec les camps, la SS et la Gestapo !) une « Europe aux Européens » :
« Nous devrions imposer à l’Europe une doctrine de Monroe applicable à l’Europe : ‘L’Europe aux Européens !’ Et cela signifierait que les Européens n’interviennent pas dans les affaires des autres continents. »
Il souligne qu’il n’est pas raciste et qu’il respecte certaines races hautement civilisées que les Anglo-Saxons bombardèrent à l’opium et au nucléaire, et durant un siècle encore :
« Je n’ai jamais pensé qu’un Chinois ou un Japonais nous fussent inférieurs. Ils appartiennent à de vieilles civilisations, et j’admets même que leur passé est supérieur au nôtre. Ils ont des raisons d’en être fiers comme nous sommes fiers de la civilisation à laquelle nous appartenons. Je pense même que plus les Chinois et les Japonais demeureront fiers de leur race, plus il me sera facile de m’entendre avec eux. »
Il regrette surtout de n’avoir pas aidé l’Afrique du Nord et les peuples colonisés par la République française à se libérer :
« À aucun prix nous ne devions jouer la carte française contre les peuples qui subissaient le joug de la France. Nous devions au contraire les aider à se libérer de cette tutelle, les y pousser au besoin. Rien ne nous empêchait, en 1940, de faire ce geste dans le Proche-Orient et en Afrique du Nord. Eh bien, notre diplomatie s’est appliquée à consolider le pouvoir des Français aussi bien en Syrie qu’en Tunisie, en Algérie et au Maroc. »
Il souligne (cela fera plaisir aux gros malins qui aiment fasciser les Arabes) que les diplomates allemands se sont trompés et que les Arabes eussent alors été loyaux :
« Nos gentlemen préféraient certainement entretenir des rapports avec des Français distingués plutôt qu’avec des révolutionnaires hirsutes, avec des officiers à badine qui ne songeaient qu’à nous flouer plutôt qu’avec les Arabes – qui eussent été pour nous de loyaux partenaires. »
Il souligne un problème important, qui nuira toujours à la construction européenne comme on dit, la germanophobie française :
« La haine tenace du Français à l’égard de l’Allemand a quelque chose d’autrement profond. Il y a là pour nous une leçon à retenir… Sa déliquescence et ses crises de nerfs ont pu parfois nous porter à minimiser l’importance de ses gestes. »
Hitler rappelle que la colonisation n’était pas populaire en France (y compris et surtout chez les nationalistes) :
« Sous Louis XV aussi bien que sous Jules Ferry le peuple s’est révolté contre l’absurdité des entreprises coloniales. Je ne sache pas que Napoléon ait été impopulaire pour avoir bazardé la Louisiane. C’est inouï, en revanche, la désaffection que s’est valu son incapable neveu en allant guerroyer au Mexique ! »
Il rappelle sa popularité auprès des populations colonisées :
« Tout l’Islam vibrait à l’annonce de nos victoires. Les Égyptiens, les Irakiens et le Proche-Orient tout entier étaient prêts à se soulever. Que pouvions-nous faire pour les aider, pour les pousser même, comme c’eût été notre intérêt et notre devoir. »
Mais les Allemands restaient empêtrés par leur alliance italienne et par Mussolini, « cette plus grande fraude de l’histoire du vingtième siècle » (A.J.P. Taylor) :
« La présence à nos côtés des Italiens nous paralysait, et elle créait un malaise chez nos amis de l’Islam, car ils voyaient en nous des complices, volontaires ou non, de leurs oppresseurs. Or les Italiens, dans ces régions, sont encore plus haïs que les Français et les Anglais. Le souvenir des barbares représailles exercées contre les Senoussis y est toujours vivant. Et d’autre part la ridicule prétention du Duce d’être considéré comme le Glaive de l’Islam entretient encore le long ricanement qu’elle suscita avant la guerre. Ce titre qui convient à Mahomet et à un grand conquérant comme Omar, Mussolini se l’était fait donner par quelques pauvres bougres, qu’il avait payés ou terrorisés. »
Il souligne encore sur l’islam :
« Il y avait une grande politique à faire à l’égard de l’islam. C’est raté ! Cette politique aurait suscité l’enthousiasme dans tout l’Islam. C’est en effet une particularité du monde musulman que ce qui touche les uns, en bien ou en mal, y est ressenti par tous les autres, des rives de l’Atlantique à celles du Pacifique. »
Hitler rappelle le racisme anti-jaune des Américains, qui vire aujourd’hui à la rage anti-chinoise :
« Les Américains, après leurs désillusions de 1919, étaient peu désireux d’intervenir à nouveau dans une guerre européenne. En revanche, ils étaient plus que jamais obsédés par l’idée du péril jaune… Je suis convaincu, en l’occurrence, qu’ils ont vu très loin et qu’ils ont envisagé la possibilité de faire abattre par une puissance blanche cet Empire du Soleil-Levant devenu une puissance mondiale, et depuis toujours réfractaire à leur contamination. »
Mais allons plus loin encore. Dans ce testament, Hitler s’en prend aux pays latins (qui auraient pu chiper la Méditerranée à l’Angleterre tout de même !) :
« Les pays latins cumulent la faiblesse matérielle avec la prétention la plus ridicule. Qu’il s’agisse de l’Italie amie ou de la France ennemie, leur faiblesse à toutes deux nous aura donc été également fatale. »
Il rappelle que sa doctrine n’était pas exportable (dans ce cas pourquoi contrôler l’Europe à coups de trique ?) :
« La doctrine nationale-socialiste, je l’ai toujours proclamé, n’est pas une doctrine d’exportation. Elle a été conçue pour le peuple allemand. »
Hitler reconnaît avoir été berné à Munich par les Anglo-Saxons qui gagnaient du temps. J’ai exposé cette thèse plusieurs fois, en utilisant les travaux de Beard, Sanborn et ceux de mon ami Guido Preparata.
« Il fallait faire la guerre en 1938. C’était la dernière occasion pour nous de localiser la guerre. Mais ils ont tout lâché. Ils ont cédé, comme des pleutres, à toutes nos exigences. Dans ces conditions-là, il était vraiment difficile de prendre l’initiative des hostilités. Nous avons manqué à Munich une occasion unique de gagner facilement et rapidement une guerre inévitable. »
Il reconnaît ici après Nietzsche (Jenseits, § 251) le génie métapolitique russe, réveillé avec Vladimir Poutine :
« Pour avoir le don de la patience, il nous faudrait aussi le temps et l’espace, et nous ne disposons ni de l’un ni de l’autre. Les Russes ont la chance d’avoir l’un et l’autre – sans compter la prédisposition à la passivité qui est la marque du tempérament slave. »
Il ajoute même (les néocons vont trépigner…) :
« La patience des Soviets s’explique par la philosophie qu’ils pratiquent, qui leur permet d’éviter les risques et d’attendre le temps qu’il faut pour réaliser leurs desseins – une année, une génération, un siècle au besoin. Le temps ne leur coûte rien. »
Il rappelle comme un fou, comme un cabri même, son besoin ardent de construction européenne :
« L’Europe ne peut être construite que sur des ruines. Non sur des ruines matérielles mais sur la ruine conjuguée des intérêts privés, des coalitions économiques, sur la ruine des idées étroites, des particularismes périmés et du stupide esprit de clocher. Il faut faire l’Europe dans l’intérêt de tous et sans ménager personne. Napoléon l’avait parfaitement compris. »
Mais si Hitler préfère les Asiatiques aux Français, pourquoi faire l’Europe alors ? Il déclare à ce propos :
« Je suis persuadé que les Japonais, les Chinois et les peuples régis par l’islam seront toujours plus proches de nous que la France, par exemple, en dépit de la parenté du sang qui coule dans nos veines. »
Hitler affirme qu’il ne faut pas que l’Allemagne se soumette à un des deux grands. Comme on sait, Himmler envoie trois mois plus tard une lettre à de Gaulle, que le général cite au tome III de ses Mémoires. Je l’ai longuement référencée sur mon blog de sputniknews.fr.
« Je le proclame avec force : il ne faut à aucun prix que les Allemands acceptent de jouer le rôle d’un pion dans le jeu des Américains ou des Russes. »
Enfin il annonce la chute de la maison Amérique. Comme Lincoln, il entrevoit qu’elle mourra de son suicide, d’autodestruction :
« Si l’Amérique du Nord ne réussit pas à construire une doctrine un peu moins puérile que celle qui lui sert actuellement de morale passe-partout, à base de grands principes creux et de science dite chrétienne, l’on peut se demander si elle demeurera longtemps un continent à prédominance de Blancs. Il serait démontré que ce colosse aux pieds d’argile était tout juste capable, après une montée en flèche, de travailler à son autodestruction. »
Hitler rappelle que les moyens qu’on utilisa contre l’Allemagne, aussi bien pendant la Première que pendant la Seconde Guerre mondiale, furent extrêmement destructeurs :
« Il leur fallait abattre le national-socialisme à n’importe quel prix, la planète dût-elle être détruite. »
Lisez et relisez Ralph Raico ; en fascisant tout ennemi aujourd’hui, on se prépare à des catastrophes similaires ; le vieil Occident hystérique use des mêmes procédés envers tout le monde…
Sources
Adolf Hitler – Le testament politique
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