Par Moon of Alabama – Le 9 janvier 2024
Le New York Times affirme qu’Israël réduit sa guerre brutale contre Gaza :
L’armée israélienne a entamé une nouvelle phase, moins intense, dans son invasion de Gaza, a déclaré lundi son porte-parole en chef, après des semaines de pression de la part des États-Unis et d’autres alliés pour réduire une offensive qui a causé une dévastation généralisée et la mort de civils.
The Nation constate que ce n’est certainement pas le cas :
Le porte-parole des forces de défense israéliennes, Daniel Hagari, a accordé au Times l’interview décrite dans le titre. Mais les citations de Hagari ne promettent pas une « phase moins intense » comme le prétend le Times. Hagari décrit plutôt le déplacement de l’impitoyable campagne israélienne vers le sud – alors que ses supérieurs au sein du gouvernement israélien donnent des signes qu’elle pourrait s’étendre à la région.
Le Times n’est pas le seul média à mentir sur la guerre. CNN fait passer toutes les informations par son bureau de Jérusalem, où un censeur militaire israélien veille à ce que tout soit « aseptisé« . Pendant ce temps, le Washington Post envoie son journaliste le plus sioniste écrire un article sur les sites d’information pro-palestiniens.
La Canadian Broadcast Corporation utilise un langage inoffensif pour décrire les attaques aériennes israéliennes alors qu’elle utilise un langage féroce pour ses articles sur les attaques du Hamas. Elle le justifie même :
« Des mots différents sont utilisés parce que, bien qu’ils entraînent tous deux des morts et des blessés, les événements qu’ils décrivent sont très différents », écrit Waugh. « Le raid a vu des hommes armés du Hamas franchir la barrière frontalière et attaquer directement les Israéliens avec des armes à feu, des couteaux et des explosifs. Les hommes armés ont poursuivi les festivaliers, attaqué les kibboutzniks et leur ont tiré dessus, se sont battus au corps à corps et ont lancé des grenades. L’attaque a été brutale, souvent vicieuse et certainement meurtrière ».
« Les bombes larguées à des milliers de mètres et les obus d’artillerie lancés sur Gaza à des kilomètres de distance provoquent la mort et la destruction à grande échelle, mais elles sont effectuées à distance », poursuit Waugh. « Les résultats mortels sont invisibles pour ceux qui les ont provoqués et la source est invisible pour ceux qui souffrent et meurent. »
Tous ces efforts de censure et de désinformation sont là pour cacher la réalité de cette guerre brutale au public occidental.
Et ce, alors que les attaques extrêmement brutales d’Israël sur Gaza se poursuivent et que les forces d’occupation pénètrent désormais dans le centre de la bande de Gaza :
Les attaques israéliennes autour du dernier hôpital du centre de Gaza ont provoqué la fuite de centaines de civils déplacés au cours du week-end et ont forcé la plupart des travailleurs médicaux à évacuer, laissant les blessés sans bonnes options pour se faire soigner alors que les combats s’intensifient dans la région.
Des organisations telles que Médecins sans frontières, le Comité international de secours et Medical Aid for Palestinians ont retiré leur personnel de l’hôpital al-Aqsa ces derniers jours, après que les zones environnantes de la région de Deir al-Balah ont été la cible d’attaques de drones et de tirs de snipers, et que les habitants ont reçu des avertissements des forces de défense israéliennes les invitant à évacuer les lieux.
Les personnes qui avaient déjà fui le nord de la bande de Gaza doivent maintenant se déplacer plus au sud, vers Rafah, où Israël les bombarde également.
Les assassinats ciblés de journalistes et d’universitaires se poursuivent. Cependant, aucun d’entre eux n’appartient au Hamas et l’objectif déclaré d’Israël de l’éliminer n’est certainement pas en vue. Les tirs de missiles du Hamas sur des cibles en Israël se poursuivent. Même si la plupart d’entre eux sont inoffensifs, ils suscitent l’inquiétude. Dans le nord d’Israël, les attaques réciproques entre le Hezbollah et les forces d’occupation se poursuivent également.
Ali Hashem علي هاشم @alihashem_tv – 9:54 UTC – 9 janvier 2024
Le Hezbollah annonce avoir pris pour cible le quartier général du commandement de la région nord de l’armée israélienne dans la ville de Safed (à 13 kilomètres de la frontière) avec un certain nombre de drones chargés d’explosifs. Cette attaque a été menée en représailles à l’assassinat par Israël de Saleh Arouri et de Wissam Tawil.
Il s’agit de l’attaque la plus profonde du Hezbollah depuis le 8 octobre. Plus tard, Israël a attaqué l’enterrement de Wissam Tawil, membre des forces spéciales du Hezbollah. Le nombre d’alarmes en Israël causées par des roquettes lancées depuis le nord augmente chaque jour.
Israël est à l’origine de cette escalade, tandis que le Hezbollah reste en retrait. Ses missiles pourraient atteindre des cibles beaucoup plus éloignées et le feront si Israël poursuit l’escalade.
Les États-Unis s’inquiètent de la tentative israélienne de les impliquer dans le conflit :
Lors de conversations privées, l’administration a mis en garde Israël contre une escalade significative au Liban. S’il devait le faire, une nouvelle évaluation secrète de la Defense Intelligence Agency (DIA) a révélé qu’il serait difficile pour les Forces de défense israéliennes (FDI) de réussir parce que leurs moyens et ressources militaires seraient trop dispersés compte tenu du conflit à Gaza, selon deux personnes au fait de ces conclusions.
Les avertissements privés sont inutiles tant qu’Israël bénéficie du soutien des États-Unis.
L’administration Biden veut être perçue comme soutenant Israël.
Elle veut également être perçue comme une autorité qui freine le conflit et y met fin.
Mais elle ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.
L’arrêt du soutien à Israël en matière de munitions, ne serait-ce que pour une courte période, est probablement le seul moyen de ramener les Israéliens à la raison.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.