Némésis se réveille


Par James Howard Kunstler − Le 12 juillet 2019 − Source kunstler.com

James Howard KunstlerOù sont les Clinton, en ces jours de canicule ? Dans les Les Hamptons ? à Martha’s Vineyard 1 salée et ensoleillée ? Sous un rocher quelque part dans les bois de Chappaqua 2 Le destin s’annonce de plus en plus  inconfortable pour le couple de Boomerdom 3, jadis enchanté.

Il y a bien sûr le scandale sexuel sur mineures de Jeffrey Epstein fraîchement réédité, un revenez-y avec vengeance cette fois-ci, car il reste moins de partisans de Clinton au ministère de la Justice, où l’affaire suppure depuis des décennies, comme une fistule qui suinte lentement son pus à travers le corps politique.

La vengeance émane de la Némésis de Clinton, le Golem d’Or de la grandeur qui a osé «voler» la place d’Hillary dans le bureau ovale – et dans l’histoire. Pour le dire clairement, Trump en avait assez des deux années et plus de persécution qu’il avait endurées à la suite de l’enquête menée par Mueller et inspirée par Clinton sur les pantalonnades de la Collusion avec la Russie, propagées par Clinton. Et ayant patiemment survécu à cette effronterie audacieuse et séditieuse, il est maintenant prêt à écraser les Clinton comme une paire de punaises de lit.

En cette heure stressante d’un âge terrifiant, on se tourne vers une contemplation métaphysique de ces deux Clinton, Hill-et-Bill, et de ce qu’ils ont représenté dans notre vie nationale pendant ces nombreuses années. Ce que je me demande surtout, c’est combien de pouvoir et d’influence ils ont exercé en coulisse à Washington depuis leur sortie de la Maison-Blanche en 2001. À commencer, par exemple, avec les dernières manigances, la curieuse composition de l’équipe des conseillers spéciaux de Robert Mueller , truffée d’initiés évidents du cercle des Clinton, tels qu’Andrew Weissmann, présent lors de la fête de la victoire avortée de la Commission des droits de l’homme, le soir de l’élection 2016, Jeannie Rhee, avocate de la Fondation Clinton, et plusieurs autres anciens membres du Ministère de la Justice de l’ère Obama. Comment est-ce arrivé ? Comment Mueller a-t-il pu s’en tirer avec tout ça ?

Une réponse évidente : les titans des médias l’ont ignoré. Ceci amène l’observateur occasionnel à se demander : comment est-il possible que les piliers vénérés de la presse et des médias, comme le New York Times, le Washington Post, la NBC, CBS et tant d’autres, soient devenus captifs du narratif Clinton ? Où est la réalité là-dedans ? Probablement pas tant le fait que les Clinton contrôlent réellement des personnes et des agences, mais plutôt qu’ils sont les monarques emblématiques du monstre bureaucratique appelé État profond ; et que celui-ci a fait tout son possible pour préserver ses avantages, de plus en plus corrompus, en empêchant son démantèlement – c’est à dire l’“assèchement du marais”.

Peut-il rester l’ombre d’un doute dans ce pays que si quelqu’un «était de mèche» avec les Russes pour intervenir dans l’élection de 2016, il s’agissait de l’unité de désinformation, l’entreprise Fusion GPS durant la campagne Clinton, qui a assemblé Le Narratif, avec l’aide du directeur de la CIA, John Brennan, et l’a colporté au FBI délibérément crédule dirigé par James Comey et les médias. Nous ne reviendrons plus sur ce projet criminel extrêmement complexe, sauf pour signaler qu’il se déroule maintenant avec un retour de flamme tout aussi douloureux pour les responsables, y compris Hillary Rodham Clinton, qui pourrait être tenue pour responsable et encourir de nombreuses incriminations en la matière.

Toute cette mauvaise affaire pourrait résulter des diverses intrigues émanant de ses années au poste de secrétaire d’État, notamment le fantastique transfert de centaines de millions de dollars vers la Fondation Clinton, de la part d’entités étrangères travaillant avec le Département d’État, y compris la Fédération de Russie. Comment toute cette indécence est-elle passée entre les mailles du filet ? Une fois encore, les médias l’ont ignorée, car cela n’arrangeait pas leur politique de l’identité sexuelle et du genre, de faire une enquête sur l’avatar du parti politique qui fait la promotion de ces croisades. Et parce que le ministère de la Justice Obama, dirigé par Loretta Lynch, a délibérément détourné les yeux pour des raisons similaires.

Et maintenant, il y a l’affaire Epstein, qui menace non seulement l’ancien président Bill Clinton, mais aussi un univers cosmique de «stars» politiques, financières et médiatiques dans d’innombrables incidents horribles qui impliquent une sorte de corruption personnelle, qui n’a pas de contexte politique, mais en dit  beaucoup sur l’oblitération des frontières morales et éthiques, par les gens qui ont fini par diriger les choses en ce moment agité de l’histoire américaine. Le président Clinton a déjà amorcé cette débâcle en mentant aux médias sur le nombre de vols qu’il a effectués avec le tristement célèbre avion de M. Epstein, le “Lolita express”.

J’ai voté pour Bill Clinton à deux reprises. Quand ils sont sortis du marigot de Little Rock, dans l’Arkansas, en 1992, ils semblaient être l’antidote frais et brillant après douze ans de Reaganism et la cerise moisie de GHW Bush sur le gâteau. Gouverneur Bill, si désinvolte et charmant. Grand et herbe à chats pour les dames cougar, aussi ! Et presque immédiatement, il s’est vite trouvé dans la merde à propos de cette partie de son caractère [l’affaire Monica Lewinsky], mais il l’a surmonté avec l’aide de son épouse et guillerette partenaire, qui l’a défendu bec et ongles à la télévision nationale – l’Amérique n’avait même jamais entendu parler des mésaventures d’Hillary au Watergate Committee, où, à 27 ans, elle avait acquis la réputation d’être moins qu’honnête. Et cela a été suivi par le premier cas de rapacité financière d’Hillary lorsqu’elle a transformé quelques milliers de dollars en un bonus à six chiffres presque du jour au lendemain dans une transaction électronique sur le marché des matières premières.

Après tout ce dérangement, ils se sont surtout souciés de leur savoir-vivre à la Maison-Blanche jusqu’à ce que Bill, excité, obtienne tout de l’intimité de Miss Lewinsky, et ils ont réussi à passer à travers ce fiasco sans pénalité. C’est vraiment dans les années qui ont suivi – après leur départ de la Maison-Blanche, où ils se sont fait piéger en piquant des objets historiques de GI – qu’ils ont créé leur fabuleuse entreprise d’arnaques, connue sous le nom de Clinton Foundation, avec sa couverture BCBG appelée Clinton Global Initiative. Curieusement, nous apprenons maintenant que Bill était supposé participer à diverses missions de sauvegarde du monde pendant les nombreux voyages qu’il avait faits dans l’avion d’Epstein, le “Lolita Express”. Nous verrons comment cela se déroulera.

En fin de compte, l’organisation officielle de la poursuite de ces différents scandales et de leur dénouement peut s’avérer être la période la plus nauséabonde et la plus déstabilisante de l’histoire de notre pays.

Décidément, Némésis a la cote.

James Howard Kunstler

Traduit par jj, relu par San pour le Saker Francophone

  1. Avec les Hamptons, c’est un lieu de villégiature apprécié par l’élite de la gauche caviar aux États-Unis
  2.  Chappaqua est une ville des États-Unis située sur le territoire de New Castle dans le comté de Westchester (État de New York). La ville est située approximativement à 56 kilomètres au nord de New York. La ville comptait 1 436 habitants en 2010. Bill Clinton et Hillary Rodham Clinton y possèdent une maison depuis 1992. Wikipédia
  3. Le Royaume des Baby Boomers : rechercher exactement tout ce dont vous pouvez profiter dans la vie, autant que vous le pouvez
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