Par Ron Unz – Le 4 juin 2018 – Source Unz Review
Je suis très heureux d’annoncer que notre sélection de livres HTML contient maintenant des œuvres du célèbre historien de la Seconde Guerre mondiale David Irving, y compris son magistral Hitler’s War, livre reconnu par le célèbre historien militaire Sir John Keegan comme l’un des volumes les plus importants pour comprendre le conflit.
Avec plusieurs millions de ses livres imprimés, y compris une série de best-sellers traduits dans de nombreuses langues, il est tout à fait possible que Irving, âgé de quatre-vingts ans, se classe parmi les historiens britanniques les plus reconnus au cours des cent dernières années. Bien que je me sois contenté de lire quelques-unes de ses œuvres les plus courtes, j’ai trouvé celles-ci absolument exceptionnelles, Irving affichant régulièrement sa remarquable maîtrise des preuves documentaires de première main pour démolir complètement ma compréhension naïve des événements historiques majeurs. Cela ne me surprendrait guère que l’énorme corpus de ses écrits constitue finalement un pilier central sur lequel les futurs historiens s’appuieraient pour chercher à comprendre les années catastrophiques et sanglantes de notre XXe siècle extrêmement destructeur, même après que la plupart des chroniqueurs de cette époque seront oubliés.
Lire attentivement une reconstitution de mille pages du côté allemand de la Seconde Guerre mondiale est évidemment une entreprise décourageante, et ses trente livres restants ajouteraient probablement au moins dix mille pages de plus à cette tâche herculéenne. Mais heureusement, Irving est aussi un orateur captivant, et plusieurs de ses longues conférences des dernières décennies sont facilement disponibles sur YouTube, comme indiqué ci-dessous. Celles-ci présentent effectivement plusieurs de ses révélations les plus remarquables concernant la politique de guerre de Winston Churchill et d’Adolf Hitler, et racontent parfois la situation personnelle difficile à laquelle il a été confronté. Regarder ces conférences (en anglais) peut nécessiter plusieurs heures, mais c’est toujours un investissement insignifiant par rapport aux nombreuses semaines qu’il faudrait pour digérer les livres eux-mêmes.
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Face à des affirmations étonnantes qui renversent complètement le récit historique établi, un scepticisme considérable est justifié, et mon propre manque d’expertise spécialisée dans l’histoire de la Seconde Guerre mondiale m’a laissé particulièrement prudent. Les documents que Irving présente semblent dépeindre un Winston Churchill si radicalement différent de celui de ma compréhension naïve qu’il en est presque méconnaissable, ce qui soulève naturellement la question de savoir si je pouvais faire crédit à l’exactitude du témoignage d’Irving et à son interprétation. Tout son matériel argumentaire est massivement documenté dans des notes de bas de page, référençant des documents copieux dans de nombreuses archives officielles, mais comment pourrais-je éventuellement trouver le temps ou l’énergie pour les vérifier ?
Plutôt ironiquement, une tournure des événements extrêmement malheureuse semble avoir complètement résolu cette question cruciale.
Irving est un individu d’une intégrité intellectuelle exceptionnellement forte, et en tant que tel, il est incapable de voir dans un dossier des choses qui n’existent pas, même si c’était dans son intérêt évident de le faire, ni de fabriquer des preuves inexistantes. Par conséquent, sa réticence à dissimuler ou à rendre hommage, du bout des lèvres, à divers totems culturels largement vénérés a finalement provoqué une vague de diffamation poussée par un essaim de fanatiques idéologiques issus de convictions ethniques/religieuses particulières. Cette situation était plutôt semblable aux ennuis que mon vieux professeur de Harvard, E.O. Wilson, avait vécus à peu près à la même époque lors de la publication de son propre ouvrage, Sociobiology : The New Synthesis, le livre qui a contribué à lancer le domaine de la psychobiologie évolutionnaire humaine moderne.
Ces activistes ethniques zélés ont entamé une campagne coordonnée pour faire pression sur les éditeurs prestigieux d’Irving afin qu’ils laissent tomber ses livres, tout en perturbant ses visites fréquentes à l’étranger et même en faisant pression sur les pays pour l’empêcher d’entrer. Ils ont également battu un tambour de diffamation médiatique, noircissant continuellement son nom et ses compétences de recherche, allant même jusqu’à le dénoncer comme un « nazi » et un « amant hitlérien », comme cela avait été le cas pour le Professeur Wilson.
Au cours des années 1980 et 1990, ces efforts déterminés, parfois soutenus par une violence physique considérable, portèrent de plus en plus leurs fruits, et la carrière d’Irving fut sévèrement frappée. Il avait été autrefois fêté par les plus grandes maisons d’édition du monde et ses livres publiés en série dans les plus grands journaux britanniques ; maintenant il est devenu progressivement un personnage marginalisé, presque un paria, avec d’énormes dommages à ses sources de revenus.
En 1993, Deborah Lipstadt, professeur d’études de théologie et d’Holocauste (ou peut-être de « théologie de l’Holocauste »), plutôt ignorante et fanatique, l’a férocement attaqué dans son livre comme « négateur de l’Holocauste », menant l’éditeur timoré d’Irving à annuler le contrat pour son nouveau volume historique majeur. Ce développement a finalement déclenché un procès rancunier en 1998, qui a abouti à un célèbre procès en diffamation en 2000 devant une cour britannique.
Cette bataille juridique était certainement une affaire de David et Goliath, avec de riches producteurs de films juifs, et des dirigeants d’entreprises, apportant une somme énorme de 13 millions de dollars à Lipstadt, ce qui lui a permis de financer une véritable armée de 40 chercheurs et experts juridiques, sous la direction de l’un des juristes juifs les plus réputés de Grande-Bretagne. En revanche, Irving, étant un historien impécunieux, a été forcé de se défendre sans bénéficier de conseils juridiques.
Dans la vraie vie, contrairement à la légende, les Goliaths de ce monde sont presque invariablement triomphants, et ce cas ne fait pas exception, Irving étant poussé à la banqueroute personnelle, il a perdu sa belle maison au centre de Londres. Mais vu sur une perspective plus longue de l’histoire, je pense que la victoire de ses bourreaux était une remarquable victoire à la Pyrrhus.
Bien que la cible de leur haine déchaînée ait été le prétendu « déni de l’Holocauste » d’Irving, pour autant que je puisse le dire, ce sujet était presque entièrement absent des plusieurs douzaines de livres d’Irving, et c’est précisément ce même silence qui avait provoqué leurs crachats indignés. Par conséquent, en l’absence d’une cible aussi claire, leur groupe de chercheurs généreusement rémunérés a passé au moins une année à effectuer, apparemment, une analyse ligne par ligne et note de bas de page de tout ce qu’Irving avait publié, localisant chaque erreur historique qui pourrait éventuellement lui donner une mauvaise réputation professionnelle. Avec de l’argent et de la main-d’œuvre presque illimités, ils ont même utilisé le processus légal d’investigation pour l’assigner et lire les milliers de pages de ses journaux intimes et de sa correspondance, espérant trouver des preuves de ses « mauvaises pensées ». Le film hollywoodien de 2006, intitulé Le Déni et co-écrit par Lipstadt, peut fournir un aperçu raisonnable de la séquence des événements, vu de sa propre perspective.
Malgré ces ressources financières et humaines énormes, il n’en est apparemment presque rien sorti, au moins si l’on en croit le livre triomphaliste de Lipstadt titrant History on Trial et paru en 2005. Au cours de quatre décennies de recherches et de publications, qui ont avancé de nombreuses affirmations historiques controversées, de la nature la plus étonnante, ils n’ont réussi à trouver que quelques douzaines d’erreurs de fait ou d’interprétation, la plupart ambiguës ou contestées. Et le pire qu’ils aient découvert après avoir lu chaque page des nombreux mètres linéaires des journaux intimes d’Irving était qu’il avait autrefois composé une courte chanson « insensible à la race » pour sa petite fille, un élément trivial qu’ils ont claironné comme preuve qu’il était « raciste ». Ainsi, ils semblaient admettre que l’énorme corpus de textes historiques d’Irving était peut-être vrai à 99,9%.
Je pense que ce silence du « chien qui n’aboie pas » est éloquent comme un coup de tonnerre. Je ne connais aucun autre chercheur académique, dans l’histoire du monde entier, qui ait vu toutes ses décennies de vie au travail soumises à un examen exhaustif aussi minutieusement hostile. Et puisque Irving a apparemment réussi ce test avec autant de brio, je pense que nous pouvons considérer presque toutes les affirmations étonnantes contenues dans ses livres – et récapitulées dans ses vidéos – comme absolument exactes.
En dehors de cette conclusion historique importante, le bouquet final des tribulations d’Irving nous en dit beaucoup au sujet de la vraie nature de la « démocratie libérale occidentale » si abondamment célébrée par nos médias experts, et opposée sans fin au « totalitarisme » ou à l’« autoritarisme » caractéristique de ses rivaux idéologiques, passés et présents.
Voici les faits.
En 2005, Irving a fait une visite rapide en Autriche, après avoir été invité à parler devant un groupe d’étudiants universitaires viennois. Peu de temps après son arrivée, il a été arrêté, sous la menace d’une arme, par la police politique locale pour des accusations liées à certaines remarques historiques qu’il avait faites 16 ans plus tôt lors d’une précédente visite dans ce pays, apparemment considérées comme inoffensives à l’époque. Initialement, son arrestation a été tenue secrète et il a été détenu au secret total ; pour sa famille en Grande-Bretagne, il semblait avoir disparu de la surface de la terre, et elle craignait qu’il ne fût mort. Plus de six semaines devaient s’écouler avant qu’il ne soit autorisé à communiquer avec sa femme ou avec un avocat, bien qu’il ait réussi à faire connaître sa situation plus tôt à l’aide d’un intermédiaire.
Et à l’âge de 67 ans, il a finalement été traduit en justice, dans une salle d’audience étrangère, dans des circonstances très difficiles et condamné à trois ans de prison. Une interview qu’il a accordée à la BBC au sujet de sa situation juridique a donné lieu à d’autres accusations, pouvant entraîner une peine supplémentaire de vingt ans, ce qui l’aurait probablement fait mourir derrière les barreaux. Seule la chance exceptionnelle d’un appel fructueux, en partie pour des raisons techniques, lui a permis de quitter la prison après avoir passé plus de 400 jours en détention, presque entièrement isolé, puis de retourner en Grande-Bretagne.
Sa disparition soudaine et inattendue avait infligé d’énormes difficultés financières à sa famille, et elle avait perdu sa maison, la plupart de ses biens personnels ont été vendus ou détruits, y compris les énormes archives historiques qu’il avait laissées derrière lui, résultat du labeur de toute une vie. Il raconta plus tard cette histoire poignante dans Banged Up, un petit livre publié en 2008, ainsi que dans une interview vidéo disponible sur YouTube.
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Peut-être suis-je ignorant, mais je ne suis pas au courant du cas similaire d’un chercheur international de premier plan ayant subi un sort si terrible pour avoir exprimé ses opinions historiques, même pendant les jours les plus sombres de la Russie stalinienne ou de l’un des autres régimes totalitaires du XXe siècle. Bien que cette situation étonnante qui se produit dans une démocratie ouest-européenne du « monde libre » a reçu une exposition médiatique considérable en Europe, la couverture dans notre propre pays, aux États-Unis, était si minime que je doute qu’aujourd’hui, même un Américain bien éduqué sur vingt le sache.
Une raison pour laquelle la plupart d’entre nous croient encore que l’Occident reste une société libre est que notre Pravda américaine travaille très dur pour dissimuler les exceptions importantes.
Ron Unz
Traduit par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone
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