Par Paul Sperry – Le 11 février 2017 – Source The New York Post
Lorsque l’ancien président Barack Obama a dit que les manifestations anti-Trump lui donnaient « du cœur à l’ouvrage », il envoyait un message d’approbation à ses troupes. Ses troupes ? Hé oui, Obama a une armée d’agitateurs à sa disposition, plus de 30 000 activistes qui combattront son successeur républicain à chaque coin de sa présidence historique. Et Obama les commandera à partir d’un bunker situé à moins de 4 kilomètres de la Maison Blanche.
Dans ce qui ressemble à une post-présidence très inhabituelle, Obama ne se contente pas de profiter de sa retraite à Washington. Il travaille dans les coulisses pour mettre en place ce qui sera effectivement un gouvernement de l’ombre non seulement pour protéger son héritage, mais aussi pour saboter l’administration entrante et son populaire ordre du jour, « America First ».
Il le fait grâce à un réseau d’ONG de gauche dirigé par Organizing for Action (OFA). Normalement, vous vous attendez à ce qu’une organisation établie pour soutenir un politicien et son ordre du jour ferme boutique après que le candidat ait quitté ses fonctions, mais pas l’OFA d’Obama. Au contraire, elle se prépare à la bataille, avec un budget de guerre en hausse et plus de 250 bureaux à travers le pays.
Depuis l’élection de Donald Trump, ce mouvement de protestation peu connu mais bien financé a renforcé son personnel et accru le recrutement de jeunes militants progressistes, déclarant sur son site Web: « Nous ne céderons pas. » Déterminé à sauver l’héritage d’Obama, ils sont en train de monter au front sur des sujets comme l’immigration, l’ObamaCare, les relations ethniques et le changement climatique.
Obama est intimement impliqué dans les opérations de l’OFA et lance même des tweets depuis le compte du groupe. En fait, il a déjà donné des ordres de marche aux soldats de l’OFA après la victoire de Trump qui l’a tant perturbé.
« Il est normal que tout le monde se sente stressé, triste et découragé », a-t-il dit lors d’une conférence téléphonique depuis la Maison Blanche. « Mais surmontons tout cela. » Il a exigé qu’ils « avancent pour protéger ce que nous avons accompli ».
Loin de trainer la patte, les militants de l’OFA ont aidé à organiser des marches anti-Trump dans de nombreuses villes américaines, dont certaines se sont transformées en émeutes. Après que Trump a publié une interdiction temporaire sur l’immigration envers sept nations musulmanes sujettes au terrorisme, les manifestants ont bloqué les aéroports, chantant : « Pas d’interdiction, pas de mur, sanctuaire pour tous ! ».
Cette organisation est dirigée par d’anciens assistants d’Obama et des gens ayant travaillé pour sa campagne électorale, et les dossiers fiscaux fédéraux indiquent que cette organisation soit disant « non partisane » compte 32 525 bénévoles à l’échelle nationale. Enregistrée sous la clause 501 (c) (4), elle n’a pas à divulguer ses donateurs, mais ils ont été généreux. L’OFA a recueilli plus de 40 millions de dollars en contributions et subventions depuis qu’elle a organisé la campagne Obama pour l’Amérique de 2013.
L’OFA, selon les termes de l’IRS, dit qu’elle forme de jeunes militants pour développer des « compétences en organisation ». Armée de la base de données de la campagne 2012 d’Obama, l’OFA travaille a s’assurer les votes pour les candidats démocrates qu’elle soutient pour les élection au Congrès et dresser un mur de résistance face à Trump, de l’autre coté de Pennsylvania Avenue.
Elle sera aidée dans cet effort par la Fondation Obama, dirigée par l’ancien directeur politique d’Obama, et le National Democratic Redistricting Committee, lancé le mois dernier par l’ami d’Obama, Eric Holder, pour mettre fin à ce que lui et Obama appellent un « charcutage électoral » des districts votant pour le Congrès, par les Républicains.
Obama supervisera tout cela d’une Maison Blanche de l’ombre située à moins de quatre kilomètres de la vraie. Elle comporte un manoir, qu’il fortifie avec la construction d’un grand mur de brique, et un bureau financé par les contribuables avec son propre chef d’état-major et sa secrétaire de presse. Michelle Obama ouvrira aussi un bureau là-bas, aux cotés de la Fondation Obama.
L’étape critique de cette lutte est la reconstruction d’un Parti démocrate ravagé. Obama espère installer son ancien chef aux droits civiques, Tom Perez, à la barre du Comité national démocratique.
Pérez est candidat à la présidence vacante du CND, avec comme programme, « Il est temps d’organiser et de combattre. . . Nous devons nous tenir debout pour protéger les réalisations du président Obama », tout en promettant: « Nous allons construire une force d’organisation civile la plus forte que ce pays ait jamais vue. »
Obama, âgé de 55 ans, ne se contente pas de se fondre tranquillement dans la nuit comme les autres anciens présidents.
« Vous allez me revoir dès le début de l’année prochaine », a-t-il déclaré à ses troupes de l’OFA après les élections, « et nous allons être dans une position où nous pourrons commencer à cuisiner toutes sortes de trucs géniaux ».
Puis l’ex-président a ajouté : « Le fait est que je suis toujours à fond et prêt à repartir. »
Paul Sperry est l’auteur de The Great American Bank Robbery, qui détaille le lien entre les politiques de logement fondées sur la race et la crise des prêts hypothécaires.
Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone