Les médias disent … La Chine en proie à la morosité et à l’inquiétude


Par Moon of Alabama – Le 6 septembre 2023

Le New York Times et d’autres médias occidentaux mènent une campagne sur le thème de la morosité de l’économie sous le gouvernement Xi.

Le dernier article en date est le suivant :

La douleur économique de la Chine est un test de l’obsession de Xi pour le contrôle

L’affirmation principale est la suivante :

Les consommateurs sont moroses. Les investissements privés sont léthargiques. Une grande société immobilière est au bord de l’effondrement. Les gouvernements locaux sont confrontés à une dette écrasante. Le chômage des jeunes continue d’augmenter. Les revers économiques érodent l’image de commandement impérieux de Xi et apparaissent comme le défi le plus soutenu et le plus épineux pour son programme en plus de dix ans de pouvoir.

Mais examinons les sources que l’auteur cite pour étayer ses affirmations :

  • Neil Thomas, membre du Centre d’analyse de la Chine de l’Asia Society, a déclaré dans une interview
  • Certains experts disent […]
  • tous les observateurs ne pensent pas que l’économie chinoise soit dans une spirale descendante. Mais …
  • Les internautes chinois ont fait circuler un essai rédigé par un homme d’affaires hongkongais à la retraite, Lew Mon-hung …
  • Liu Shijin, un économiste du gouvernement chinois à la retraite, a déclaré …
  • a déclaré Alicia García Herrero, économiste en chef pour l’Asie-Pacifique chez Natixis
  • a déclaré Bert Hofman, directeur de l’Institut de l’Asie de l’Est à l’Université nationale de Singapour
  • a déclaré Mme García Herrero, économiste
  • Certains économistes et anciens fonctionnaires chinois ont mis en garde
  • Lou Jiwei, ancien ministre des finances, a déclaré lors d’une récente interview vidéo avec Caixin

L’auteur de l’article sur la sinistrose est :

Chris Buckley, correspondant en chef du Times en Chine, où il a vécu la majeure partie des 30 dernières années.

Si Chris Buckley vit en Chine, pourquoi ne cite-t-il pas une seule personne réellement impliquée dans l’économie chinoise ou dans l’élaboration des politiques ? N’y a-t-il pas un politicien chinois actif, un PDG chinois, un économiste chinois ou un travailleur chinois qu’il pourrait citer ?

Pourquoi cite-t-il un membre de l’Asia Society ?

Fondée en 1956 par John D. Rockefeller, l’Asia Society est une institution non partisane à but non lucratif dont les principaux centres et bâtiments publics se trouvent à New York, Hong Kong et Houston, ainsi qu’à Los Angeles, Manille, Melbourne, Mumbai, New Delhi, Paris, San Francisco, Seattle, Séoul, Sydney, Tokyo, Washington D.C. et Zurich.

Pourquoi mentionne-t-il Lew Mon-hung, un homme tombé en disgrâce ?

En 2016, il a été jugé coupable et emprisonné après avoir été reconnu coupable d’avoir détourné le cours de la justice en demandant à Leung, dans des lettres et des courriels, d’empêcher la Commission indépendante contre la corruption (ICAC) d’enquêter sur lui.

Pourquoi cite-t-il Liu Shijin, le professeur vice-quelque chose de tel ou tel ?

Ancien vice-président (vice-ministre) du Centre de recherche sur le développement. Actuellement vice-président de la Fondation chinoise pour la recherche sur le développement.

Pourquoi Bert Hofman, « expert » néerlandais du lobby Mercator financé par l’UE ?

Pourquoi demander à un « économiste » espagnol travaillant dans une banque d’investissement française ?

Natixis est une banque de financement et d’investissement française née en novembre 2006 de la fusion des activités de gestion d’actifs et de banque d’investissement de Natexis Banques Populaires (groupe Banque Populaire) et d’IXIS (Groupe Caisse d’Epargne).

Natixis fournit des données financières pour la rubrique « Marchés » à la chaîne d’information Euronews. Le 26 octobre 2010, Natixis Investment Managers (NIM) a pris une participation majoritaire dans la start-up de gestion d’actifs Ossiam.

Pourquoi utiliser l’interview de Lou Jiwei, retraité, réalisée par un autre média, sans donner le contexte (2019) ?

Lou Jiwei, a longtemps été considéré comme une force de libéralisation en Chine, un défenseur de la réforme du marché et de l’ouverture internationale. Il a été ministre des finances, a dirigé l’énorme fonds souverain du pays et a fréquenté des économistes occidentaux depuis les années 1980. Mais récemment, il a fait une prédiction qui contenait une phrase surprenante : Lors d’un forum à Pékin, il a déclaré, selon le South China Morning Post : « La prochaine étape des frictions entre la Chine et les États-Unis sera une guerre financière (jinrong zhan). Les États-Unis ont été pris en otage par le nationalisme et le populisme et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour recourir à des mesures d’intimidation [et] à une juridiction de longue haleine« .

Dans cette guerre financière, a-t-il poursuivi, les États-Unis exploiteront leur domination du système financier international pour nuire à la Chine, et la Chine ripostera.

Revenons maintenant à l’essentiel :

Godfree Roberts @GodfreeTrh – 11:17 UTC – 3 sept. 2023

RÉALITÉ : Seules quatre économies ont connu un jour une croissance annuelle de 1 500 milliards de dollars en un an, et 2023 verra la cinquième advenir. Ces cinq années de croissance sont chinoises, bien sûr. L’économie chinoise est en plein essor, tout comme les salaires : 4,7 % d’augmentation nominale l’année dernière, 4,2 % après inflation. Bwahahah.

FT : Le ralentissement économique de la Chine se répercute sur toute l’Asie https://ft.com/content/

Mais rien ne va plus en Chine. C’est en tout cas ce que prétend le NYT.

Moon of Alabama

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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