Le 5 février 2015 – Source Moon of Alabama
Il est évident qu’il y a des pressions importantes à Washington en faveur d’une grande guerre en Europe, au moins une guerre froide, et si possible une guerre chaude. Les pays européens, mis à part quelques petites marionnettes américaines, sont bien conscients qu’ils seraient durement touchés par une telle guerre, et ils n’en veulent pas.
Le Etats-Unis veulent livrer des armes supplémentaires à l’Ukraine et provoquer ainsi la Russie à s’engager dans une guerre plus large. Les arguments à l’appui de ces livraisons d’armes, à savoir que cela aurait pour effet de restreindre la Russie sont tout simplement stupides et ont pour seul but de dissimuler le vrai projet: une escalade qui mettrait l’Europe (à nouveau) à feu et à sang.
Les États-Unis mettent toute leur énergie à élargir le conflit qu’ils ont eux-mêmes déclenché en Ukraine:
Comme la personne que le président Barack Obama a choisie pour diriger le Pentagone a déclaré mercredi qu’il était favorable aux livraisons d’armes létales, le président ukrainien a dit qu’il faisait confiance aux États-Unis pour leur en livrer. Pendant ce temps, le secrétaire à la Défense sortant, Chuck Hagel, et le secrétaire d’État, John Kerry, s’envolaient vers l’Europe pour discuter de l’Ukraine et d’autres questions avec leurs alliés. Le vice-président, Joe Biden, doit les rejoindre jeudi.
La France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres pays européens se sont prononcés contre ces livraisons d’armes et l’escalade qu’elles vont entraîner.
Kerry s’est rendu à Kiev aujourd’hui pour pousser les marionnettes ukrainiennes à l’escalade. Merkel et Hollande vont aussi aller à Kiev pour tenter de convaincre Porochenko de dés-escalader le conflit et de faire la paix avec les fédéralistes de l’est de l’Ukraine. J’ai des doutes sur leur véritable indépendance et il se peut que leur démarche fasse simplement partie du spectacle. Sinon, pourquoi auraient-ils accepté l’augmentation des capacités et des infrastructures de l’OTAN dans l’est de l’Europe?
La solution du conflit en Ukraine est simple. Fédéralisation, reconnaissance officielle de la langue russe qui est parlée dans l’Est et élections démocratiques des gouverneurs locaux. Voilà ce que l’Est demande depuis le début et voilà les solutions que même les sommités de la politique étrangère étas-unienne exhortaient l’Ukraine à mettre en place il y a un an.
L’Ukraine est en faillite. Ce matin, sa monnaie a perdu 30% de sa valeur en quelques heures. Au lieu d’inciter à l’escalade de la guerre civile, il faut de toute urgence se mettre autour d’une table pour trouver une solution. La solution ne peut pas être la guerre en subventionnant indéfiniment le pays le plus corrompu d’Europe.
Fédéralisation et réforme constitutionnelle (c’est à dire le point 3 : Décentralisation du pouvoir …) sont des points cruciaux qui avaient obtenu l’accord des deux camps dans le protocole de Minsk sur le cessez-le feu dans l’est de l’Ukraine. Mais tout en insistant sur d’autres éléments de l’accord lui-même, Porochenko rejette toujours ces points cruciaux, qui avaient pourtant fait l’objet d’un consensus.
Même si les États-Unis parviennent à envenimer la situation en fournissant davantage d’armes à Kiev, la Russie ne cédera pas. L’expérience lui a appris qu’une Ukraine dominée par l’OTAN à sa porte est un danger mortel. La Russie doit prendre et va prendre des contre-mesures. Les États-Unis diront alors que ces contre-mesures sont le signe d’une nouvelle agression et ils en profiteront pour augmenter l’escalade. D’escalade en escalade, l’Europe sera bientôt en flammes.
Ce sera excellent pour l’économie américaine, mais terrible pour l’Ukraine et l’Europe.
Traduit par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone