Le Saker interviewe Michael A. Hoffman II [1/2]


2015-09-15_13h17_31-150x112Par The Saker – Le 22 juin 2018 – Source thesaker.is

[Cette interview a été faite pour la revue Unz]

Introduction par le Saker : J’ai toujours eu une passion pour la théologie en général et les études des religions en général. Il y a quelques années, j’ai découvert, par hasard, un livre écrit par Michael A. Hoffman II, intitulé Judaism’s Strange Gods, que je trouvais très intéressant et qui suscitait la réflexion.

En lisant ce livre, j’ai senti que je voulais en savoir plus et j’ai fini par commander et lire le magnum opus de Michael A. Hoffman II titré Judaism Discovered : A Study of the Anti-Biblical Religion of Racism, Self-Worship, Superstition and Deceit [Le Judaïsme démasqué : une étude de la religion anti-biblique du racisme, du culte, de la superstition et de la tromperie] ce qui m’a absolument ébahi : plus de mille pages remplies d’informations, de sources et d’analyses très intéressantes.

Inutile de dire que le livre a aussi été très controversé et a suscité toutes sortes de réactions négatives de la part de différents critiques. Ici, je dois immédiatement commencer par un avertissement : alors que le thème du pharisianisme rabbinique – comme devrait être nommé le judaïsme moderne puisque toutes les dénominations judaïques modernes descendent de la secte des pharisiens, qui est radicalement différente de la religion d’Abraham, Isaac et Jacob, qui est, elle, la religion de Maïmonide, Karo, Luria et d’autres – ce thème, donc, m’a toujours fasciné et même si je suis diplômé en théologie, je ne suis absolument pas qualifié pour endosser ou réfuter les points de vue de Hoffman. Ce que je peux dire, c’est que ses livres sont très bien écrits, bien documentés, entièrement sourcés et que je ne vois aucune contradiction entre ce qu’il a écrit et le peu que je connais personnellement sur ce sujet.

Quant à sa critique de la religion des pharisiens rabbiniques – dans laquelle toute forme de judaïsme orthodoxe moderne prend racine – elle n’est nullement raciste. En effet, contrairement à l’ethnicité, la religion est un choix personnel et donc une cible légitime pour l’examen et la critique. La condamnation par Hoffman des pharisiens rabbiniques n’est pas plus sévère que les écritures des Pères de l’Église comme Saint Justin Martyr, Saint Jean Chrysostome, Saint Cyprien de Carthage ou Saint Ephrem le Syrien.

Hoffman a récemment publié un autre livre étonnant de 700 pages The Occult Renaissance Church of Rome que j’ai commencé à lire (j’en suis environ au tiers), encore une fois avec un intérêt passionné. J’insiste, c’est un livre très bien documenté et joliment controversé qui m’a donné envie de parler avec l’auteur et, heureusement pour moi, Michael A. Hoffman II a accepté de répondre à mes questions sur sa vie et ses recherches. Ce qui suit est le verbatim complet non retouché de notre conversation.

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Le Saker : – Je suis absolument étonné de la largeur et de la profondeur de vos recherches. Pourriez-vous vous présenter et nous dire comment, et où, vous avez acquis une connaissance si profonde des sujets qui ne sont presque jamais abordés aujourd’hui et dont le public est, en général, inconscient ? Avez-vous des diplômes officiels en théologie ou en histoire, ou êtes-vous autodidacte ? Qu’est-ce qui vous a décidé à déployer tant de temps, et d’efforts, pour vous plonger dans des sujets souvent considérés comme obscurs, mystérieux sinon complètement hors de propos par la plupart de nos contemporains ?

Hoffman : – Mon grand-père maternel Joseph Palace, avec qui j’ai eu de nombreuses discussions dans ma jeunesse, était un historien révisionniste amateur. Il avait été un homme d’affaires prospère et semblait avoir des informations privilégiées sur les événements nationaux. Il a su, d’une manière ou d’une autre, en novembre 1960 que Joe Kennedy avait acheté les votes de la région de Chicago qui ont aidé à faire pencher la balance lors de l’élection présidentielle en faveur de son fils John. Il m’a informé d’autres anomalies de l’histoire.

J’ai fréquenté l’université de New York au début des années 1970, alors que le pays était déchiré par la guerre du Vietnam et le changement d’époque. Parce que je me spécialisais en science politique et en histoire, j’étais souvent en désaccord avec beaucoup de mes professeurs libéraux – non pas à cause de leur gauchisme, mais de leur vision étroite et de leur horreur des idées dissidentes. J’ai eu la chance de trouver quelques professeurs honnêtes, en particulier Francis J.M. O’Laughlin du Hobart College et mon professeur palestinien à l’Université d’État de New York à Oswego, Faiz Abu-Jaber. Ce dernier m’a demandé à plusieurs reprises de faire des recherches sur l’histoire de la franc-maçonnerie dans le nord de l’État de New York, où la grande révolte anti-maçonnique américaine a été déclenchée après l’assassinat de William Morgan en 1826. Le résultat fut mon pamphlet Masonic Assassination.

J’ai quitté l’université et j’ai fait le tour du pays en faisant des travaux manuels dans les fermes et en tant que débardeur. Plus tard dans les années 1970, j’écrivais pour des publications obscures comme Fortean Times, où je suis devenu chroniqueur, et travaillais comme reporter dans des stations de radio, dont une station affiliée à ABC News. J’ai également commencé à écrire pour le service de presse du bureau de New York de l‘Associated Press (AP). Finalement, j’ai été engagé par Willis Carto pour écrire une chronique dans son journal paléo-conservateur Spotlight, qui en 1979 comptait près de 400 000 lecteurs.

Comme reporter de Spotlight J’ai couvert le spectaculaire procès « Holocauste » de l’activiste germano-canadien Ernst Zündel en 1985 à Toronto, au Canada, et j’ai écrit un livre à ce sujet publié par The Institute for Historical Review (IHR) en Californie, dont je suis devenu directeur adjoint. Le procès dura neuf semaines et je fis connaissance de l’équipe de défense et des témoins de Zündel, parmi lesquels des historiens révisionnistes comme Robert Faurisson et David Irving, et des vétérans allemands de la Seconde Guerre mondiale, depuis un tankiste acariâtre engagé dans l’Afrika Corps de Rommel, jusqu’au général Otto Ernst Remer, le commandant de Berlin lors de la tentative d’attentat contre Hitler.

Dans les années 1990 certains de mes livres ont commencé à décoller en termes de ventes, y compris Ils étaient blancs et esclaves : l’asservissement des Blancs dans l’Amérique ancienne, et en 2001, le livre (sur Kindle) Les sociétés secrètes et la guerre psychologique. J’ai été privilégié depuis pour pouvoir mener la vie précaire d’un historien professionnel non affilié, alors que je faisais du travail au noir comme éditeur de copie pour des publications grand public aux États-Unis.

De toute évidence, lorsque vous avez commencé à écrire vos livres, vous avez subi toutes sortes d’attaques et d’accusations personnelles infâmes – et pourtant vous avez continué et, loin d’être réduit au silence, vous avez continué à publier livre après livre. Et maintenant, après vous en être pris au pharisianisme rabbinique, votre dernier livre révèle un niveau incroyable de dépravation et d’hérésie dans l’Église latine (un autre terme erroné puisque l’Église « catholique romaine » n’est ni « romaine » ni « catholique » au sens de « universel » depuis au moins le Quattrocento italien (XVe siècle), soit plusieurs siècles avant les Conciles Vatican I et II. Dans ce livre, vous commettez même une sorte de « crime de pensée » et dénoncez la très forte collusion entre la magie noire judaïque (en particulier sous la forme de ses enseignements kabbalistiques) et les plus grands théologiens et ecclésiastiques latins. Quelle est votre motivation pour déterrer tous ces événements certes très intéressants, mais aussi largement oubliés, et qu’est-ce qui vous donne le courage de prendre à partie des institutions aussi puissantes que la communauté juive organisée et le Vatican ? Qu’est-ce que vous essayez d’atteindre, pour qui écrivez-vous, qu’est-ce qui vous donne tant de courage et d’énergie ?

Mon héritage familial consiste à poser des questions sur tout. Pour moi, c’est un état d’esprit normal – être du côté de l’opprimé, et mettre l’autorité en question. Si vous combinez cela avec une curiosité brûlante, un désir d’apprendre tout et d’acquérir des connaissances interdites, alors quand on apprend que les Blancs en Amérique britannique pourraient avoir été des esclaves dans les plantations de sucre et de tabac du XVIIe siècle, on éprouve une faim insatiable pour la connaissance dans ce domaine, et si l’information a été la plupart du temps éliminée, alors la chasse devient d’autant plus convaincante. Certains juifs orthodoxes ont une expression péjorative pour ceux qui abandonnent le judaïsme. Ils disent que ceux qui partent sont « chozrim b’she’ela » qui signifie « retournant à l’interrogation ». À mon avis, c’est un compliment masqué, puisque c’est la mission de l’esprit humain indépendant et anobli de toujours remettre les savoirs en question.

Vous avez parlé de « juiverie organisée ». Je ne crois pas que je m’en prends à une « juiverie » en soi. Au judaïsme orthodoxe, oui. Au sionisme israélien, oui. Mais comme ces deux institutions sont fondamentalement anti-judaïques, je considère mon travail comme une expression d’amour pour le peuple juif et comme un moyen de leur libération. Une source de haine pour les juifs est le talmudisme lui-même, qui tyrannise et gère dans le moindre détail l’oppression de la vie de juifs nés sans aucune faute de leur part, en les enfermant dans une prison psychique, tandis que le sionisme israélien emprisonne les juifs dans une guerre permanente avec les peuples indigènes du Moyen-Orient. Libérer les personnes juives de ces deux prisons est un acte de compassion et de charité. Nous ne devrions jamais oublier que notre travail est pro-juif. Ce sont les rabbins et les sionistes talmudiques et kabbalistes qui mènent le peuple juif vers la ruine.

Maintenant, revenant à vos livres sur le pharisianisme rabbinique, pourriez-vous en résumer les thèses principales sur ce sujet ? Quelle est, selon vous, la vraie nature du pharisien rabbinique, quels sont ses principes et croyances ? Quels sont, pour une personne ordinaire, les mythes et les réalités de ce que l’on appelle le « judaïsme » dans notre société ?

Le judaïsme orthodoxe, qui est le rejeton de la religion des anciens pharisiens, est avant tout un culte de soi, et la fierté est le destructeur primordial. Dans l’ordre occulte des choses, l’idéologie la plus proche était le national-socialisme hitlérien, en ce sens qu’elle partage cette caractéristique prédominante du narcissisme pathologique. Les chrétiens et beaucoup d’autres goyim (gentils) ont été trompés en imaginant que le judaïsme, tout en étant quelque peu défectueux en raison du rejet de Jésus, parvient néanmoins à être une religion éthique reflétant les prophètes de l’Ancien Testament. Hillel, le pharisien du premier siècle après JC, qui est censé avoir été un contemporain de Jésus, et Moses Maimonides (Rambam), le philosophe et théologien médiéval, sont le plus souvent présentés comme des exemples de ce prétendu judaïsme éthique.

Le mythe de la bienveillance de ces deux personnages ne peut être soutenu que par l’ignorance. Le problème est que quand un érudit commence à dénicher des faits qui minent les légendes pieuses d’hommes comme Hillel et Maïmonide, les médias les accusent d’entrer dans le territoire de « l’antisémitisme ». S’ils osent révéler la vérité, leur capacité à gagner leur vie, leur réputation et leur renommée seront atteintes, parfois irréparablement, par les fabricants de mythes qui ont le pouvoir de les stigmatiser en permanence comme « haineux et antisémites ».

Je suis au-delà de ces craintes, et je peux dire que Hillel a proposé des bases théologiques pour la molestation des enfants et a inventé une clause dérogatoire « prozbul » pour échapper à la loi biblique exigeant qu’aucun prêt ne soit en vigueur pendant plus de sept ans. Maïmonide poursuivait Jésus-Christ d’une  haine éruptive qui l’a amené, dans ses écrits, à exhorter au meurtre des chrétiens quand il est possible de le faire sans être inquiété. Ces faits sont documentés dans mes livres Judaism Discovered et Judaism’s Strange Gods.

En attendant, si vous consultez Google avec les requêtes « Hillel » ou « Maïmonide », ou consultez Wikipédia, vous les trouverez décrits en termes de sainteté à l’eau de rose et de bienveillance humanitaire.

Le judaïsme orthodoxe, je regrette de le dire, est une religion du mensonge et de la tromperie. La duplicité et le mensonge sont formellement inculqués. Ils ne sont pas accessoires. Il n’y a même pas beaucoup de confiance parmi les talmudistes eux-mêmes. Témoin ce que le rabbin Adin Steinsaltz, ancien chef du Sanhédrin reconstitué à Tibériade, et premier traducteur du Talmud babylonien, a prononcé à ce sujet : « Les rabbins sont susceptibles de changer leurs paroles, et l’exactitude de leurs déclarations ne doit pas être invoquée». (The Talmud : The Steinsaltz Edition [Random House], tome II, pp. 48-49). Dans BT Yevamot 65b, on donne la permission de mentir « dans l’intérêt de la paix », une catégorie si large qu’elle peut servir d’alibi à d’innombrables situations dans lesquelles les escrocs veulent invoquer des excuses pour leurs malhonnêtetés. Il y a aussi la permission plus générale de mentir à un gentil (BT Baba Kamma 113a).

Ces faits ne sont pas publiés dans les grands médias tels que le New York Times. Pourtant, le Times n’hésite pas à insinuer que l’Islam chiite est une religion de menteurs : « … il existe un précédent pour mentir afin de protéger la communauté chiite … une partie d’un concept historique chiite appelé taqiyya, ou dissimulation religieuse. » (New York Times, 14 avril 2012, page A4).

Un autre aspect théologique du judaïsme orthodoxe est son dogme selon lequel les non-juifs sont des sous-hommes. C’est ainsi que les goyims sont vus dans le Talmud et ses textes sacrés successifs. Dans certaines branches du judaïsme kabbalistique, comme la secte politiquement puissante et éminente Chabad-Loubavitch, leur fondateur, Rabbi Shneur Zalman, a formellement promulgué la doctrine selon laquelle les goyims ne sont pas seulement moins que des êtres humains, mais des déchets non humains – des « ordures surnaturelles » – ce qui est une référence à leur statut kabbalistique en tant que kelipot qui n’a « aucune qualité rédemptrice que ce soit ».

Ma recherche personnelle m’a amené à la conclusion : depuis la reconnaissance du Christ comme le Messie promis par les prophètes de l’Ancien Testament par une partie des juifs du premier siècle et son rejet par l’autre partie, ce dernier groupe a commencé par développer une « boîte à outils scripturaire anti-chrétienne » qui comprenait, bien sûr, la falsification du texte dit massorétique, le développement du Talmud et les différents commentaires, interprétations et codifications de ces textes. L’objectif était de développer un « arsenal polémique » pour ainsi dire. En même temps, les premiers concepts kabbalistiques ont été développés pour l’usage interne au sein des communautés antichrétiennes. Seriez-vous d’accord avec cette description (certes résumée) et seriez-vous alors d’accord avec ma conclusion personnelle que le pharisianisme rabbinique est simplement une religion « anti-chrétienne » ?

Je pense que vous avez raison jusqu’à la Renaissance, qui est le point où les membres de la hiérarchie catholique romaine, y compris de nombreux papes, ont été secrètement initiés au mysticisme kabbalistique. La courroie de cette transmission est décrite en détail dans (mon livreThe Occult Renaissance Church of Rome. Le pharisianisme rabbinique est plus qu’une religion opposée à Jésus car à ses débuts, avant la venue du Christ, il avait une existence fondée sur des enseignements oraux ésotériques qui annulent la Bible elle-même.

Le judaïsme orthodoxe est une religion anti-biblique. Oui, il a un « Moïse » et un « Noé » comme patrons et il désigne aussi d’autres patriarches, mais ce ne sont pas les Moïse et Noé de la Bible. Ce sont des figures radicalement falsifiées qui portent ces noms. Le judaïsme pharisien méprise le Noé biblique à propos duquel, dans le Midrash, il fait des affirmations calomnieuses. Il y a le même mépris pour Moïse. À propos d’Ésaïe, qui a dit qu’Israël avait des lèvres sales, le Talmud enseigne qu’Ésaïe a été justement tué en se faisant scier en deux pour avoir « blasphémé Israël ».

Dans les cercles néo-nazis du New Age, de gauche et de droite, l’hérésie de Marcion est bien vivante et l’Ancien Testament est exécré. Il est assimilé au Talmud (le plus célèbre à droite, par Douglas Reed, dans The Controversy of Zion). Le problème avec cette approche est que l’Ancien Testament n’est absolument pas un livre d’auto-culte des juifs. C’est radicalement différent du Talmud babylonien. La Bible est un antidote au culte de soi. L’Ancien Testament condamne les Israélites dans les termes les plus virulents possibles.

Un exemple notable de l’ego-déflation de la Bible concerne directement les juifs (Judéens) en la personne du patriarche éponyme Juda. Dans le chapitre 38 de la Genèse, la belle-fille de Juda, Tamar, se déguise en une prostituée du temple. Ne sachant pas que c’est elle, et pensant qu’elle est une adepte d’Astarté, la déesse canaanite de la fertilité, Juda a des relations sexuelles avec elle. C’était une transgression horrible parce qu’en ayant des rapports sexuels avec une prostituée du temple on a des relations avec une prostituée qui cherche à s’approprier l’esprit de la déesse. Dans cet acte sexuel, Juda aurait risqué lui-même la possession démoniaque. Plus tard dans Genèse 38, quand Juda cherche la femme pour la payer de ses services, il demande à la population locale : « Où est la prostituée du temple (qedesha) ? » Le judaïsme orthodoxe fabrique des justifications pour protéger la réputation de Juda. Beaucoup de traductions bibliques chrétiennes influencées par l’exégèse rabbinique font quelque chose de faussement similaire quand elles traduisent mal la question de Juda : « Où est la prostituée (commune) (zona) ? ». Ce n’est pas le mot que Juda a utilisé dans le texte hébreu. Il n’a pas demandé après une simple zona. Il a demandé où se trouvait une qedeshah. La Parole de Dieu dans cette Écriture enseigne à Israël, et spécifiquement à la tribu de Juda, de ne pas devenir vaniteux quant à leur lignée et leur généalogie, car nul autre que leur illustre ancêtre et homonyme, Juda, a commis une transgression perverse. Vers la fin de la Genèse 38, Juda admet son hypocrisie et se repent. Ici, le livre de la Genèse donne une leçon de l’Ancien Testament sur les pécheurs, la repentance et l’humilité, que les rabbins pharisiens rejettent dans leur arrogance. Dans leur Midrash sur Genèse 38, ils ont le chutzpah (culot) de blâmer Dieu pour les rapports sexuels de Juda avec une femme qu’il croyait être une prostituée du temple. Ils écrivent : « Ainsi il est enseigné que Juda n’aurait jamais péché avec Tamar, si Dieu ne lui avait envoyé l’ange de la convoitise pour le tenter. » Rien dans la Bible ne soutient cette allégation disculpante qui blâme Dieu et rend Juda innocent, car il ne faisait qu’exécuter le volonté divine.

Partout où il y a l’esprit de la fierté fanatique de la race, il y a l’esprit de la gnose orale dont dérivent le Talmud, le Midrash et d’autres textes rabbiniques d’autorité.

Pour donner un autre exemple, regardez le langage employée dans Ézéchiel 16: 23-25. Dieu dit à Israël : « Pour couronner ta méchanceté … déclare le Seigneur Yahweh … À l’entrée de chaque allée … tu as ouvert tes jambes à tous les passants dans d’innombrables actes de fornication. Tu as aussi forniqué avec tes grands voisins, les Égyptiens … tu n’agis pas comme une vraie prostituée parce que tu dédaignes être payée … tu les soudoies pour forniquer avec toi. » Une déclaration divine d’un tel pouvoir, qui se moque des Israélites pour leur immoralité est un anathème dans la mentalité talmudique, c’est pourquoi le Talmud enseigne que Yahvé est soumis aux rabbins, et qu’ils ont le droit de modifier sa loi divine au moyen de l’éthique de la situation.

On me dit souvent que le sionisme est laïque et que ses dirigeants étaient tous des intellectuels laïques, socialistes, et qu’il n’y a pas de continuité entre les petits shtetls contrôlés par les rabbins en Europe de l’Est, et l’Israël moderne parce que le sionisme est essentiellement une version juive du nationalisme laïque européen du XIXe siècle. Ayant ses racines dans les communautés religieuses yiddishophones, le sionisme représente une émancipation séculaire de ce monde autarcique et centré sur la religion. Que pensez-vous, y a-t-il une continuité entre le sionisme moderne « séculier » (de Ahad Haam et Hertzl, aux Likoudniks modernes) et le judaïsme pharisaïque ? Et si oui, pourriez-vous l’expliquer ?

Le pont, non seulement entre le judaïsme talmudique et le sionisme, mais aussi le bolchevisme, est personnifié par Moses Hess, que Karl Marx appelait « mon rabbin communiste ». Hess n’était pas rabbin dans un sens formel, mais il était amoureux du Talmud, ainsi que de l’idéologie communiste et sioniste. Hess a reconnu que ce qui les unit tous les trois, leur lien commun, est le culte de soi judaïque. Les controverses et les rivalités surgissent dans le débat pour savoir quel véhicule est le meilleur pour la suprématie du peuple juif sur l’humanité : le judaïsme, le bolchevisme ou le sionisme ? Hess a fait valoir que, selon le zeitgeist (l’esprit du moment), chacun des trois serait approprié.

Oui, en effet, les fondateurs de l’État israélien étaient des laïques socialistes qui avaient peu d’égard pour le Talmud comme moyen d’organiser la vie d’une nation moderne. Ils considéraient son code de conduite comme la relique d’un passé superstitieux. Ils étaient modernes et « progressistes ». En outre, les pionniers sionistes avaient violé un principe fondamental du judaïsme orthodoxe, selon lequel seul le Messie lui-même pouvait commencer la fondation d’une nation israélienne renaissante. Jusqu’à l’apparition du Messie, les juifs ne pouvaient pas s’engager dans une lutte armée pour atteindre ce but. Tel était le point de vue de la majorité des rabbins talmudiques en 1948. Soixante-dix ans plus tard, c’est l’opinion d’une minorité seulement, surtout parmi certaines sectes hassidiques, comme le Satmar. Et voila, en sept décennies, le judaïsme orthodoxe est devenu un pilier de l’État israélien. Les « colons » israéliens fanatiques sont des « sionistes religieux ». Le Talmud est leur inspiration pour utiliser la violence pour voler ce qui reste de la Palestine afin de construire « Eretz Israël ». Comment cette transformation s’est-elle produite ?

Le judaïsme orthodoxe est une religion de l’éthique de la situation. Il y a peu de croyances qui ne soient pas négociables. Ce qui est non négociable, c’est la suprématie du peuple juif et tout ce qui contribue à cette suprématie. Rien d’autre ne compte. Regardez Gershom Scholem, le savant germano-israélien qui a contribué à faire de la Kabbale un lieu éminent de respectabilité dans l’État israélien. Scholem et l’intellectuelle judéo-américaine Hannah Arendt, l’ex-petite amie du philosophe allemand Martin Heidegger, avaient été amis à Paris avant la Seconde Guerre mondiale. Arendt a publié un livre impartial, Eichmann à Jérusalem, qui a rendu Scholem furieux. Mais pas parce qu’elle a erré dans les faits. Il a été indigné par son soi-disant « ton sans cœur et carrément malveillant » concernant les meurtres de masse des juifs par les nazis, et il l’a dénigrée dans les pages du magazine Encounter. Arendt avait transgressé, selon Scholem, parce qu’elle n’avait pas écrit pour déférer au critère suprême qui doit être l’idole de toute personne juive : « ahavath Israel » (« amour pour les juifs »). Les vérités qu’Arendt avait écrites étaient complètement hors de propos.

S’il s’avère que le sionisme est le meilleur véhicule de notre temps pour faire avancer la suprématie judaïque, alors la plupart des gedolei (élite rabbinique) du judaïsme orthodoxe continueront à coopérer avec lui. Dans son roman Oliver Twist, Charles Dickens dépeint l’archi-criminel juif Fagin revêtant d’innombrables costumes et déguisements. Le talmudisme, le bolchévisme et le sionisme sont les vêtements que la mégalomanie judaïque revêt ou quitte en traversant les époques.

Suite de l’interview

Traduit par jj, relu par Cat, vérifié par Diane pour le Saker Francophone

 

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