Le peuple syrien veut désespérément la paix

« On sait que Gabbard était la semaine dernière en Syrie, pour un voyage d’étude de la situation. Elle y a rencontré tout le monde possible qui compte dans la région, de Assad et du président libanais aux dirigeants religieux et à des personnalités des “rebelles” qui furent les premiers à se manifester contre Assad, en 2011. Elle en est revenue avec le scalp de la narrative-Système sur la terrible et affreuse crise syrienne, avec toutes les responsabilités désormais connues et identifiées par une brillante parlementaire du Congrès US. » Dedefensa.org

Par Tulsi Gabbard – Le 24 janvier 2017 – Source medium.com

Résultats de recherche d'imagesAlors que beaucoup de monde à Washington se préparait pour l’investiture du président Donald Trump, j’ai passé la semaine dernière en mission d’enquête en Syrie et au Liban afin de voir et d’entendre directement le peuple syrien. Leurs vies ont été détruites par une guerre horrible qui a tué des centaines de milliers de Syriens et a forcé des millions d’entre eux à fuir leur patrie en quête de paix.


C’est maintenant clair, plus que jamais : cette guerre de changement de régime ne sert pas l’intérêt de l’Amérique, et ce n’est certainement pas l’intérêt du peuple syrien.

Nous avons rencontré ces enfants dans un refuge à Alep, dont les familles ont fui la partie orientale de la ville. La seule chose que ces enfants veulent, la seule chose que veulent les gens que l’ai rencontrés, c’est la paix. Beaucoup de ces enfants n’ont connu que la guerre. Leurs familles ne veulent rien de plus que rentrer à la maison, et revenir à la façon dont ils vivaient avant la guerre pour renverser le gouvernement. C’est tout ce qu’ils veulent.

J’ai voyagé à travers Damas et Alep, en écoutant des Syriens de différentes parties du pays. J’ai rencontré des familles déplacées de la partie orientale d’Alep, de Raqqah, de Zabadani, de Lattaquié et de la périphérie de Damas. J’ai rencontré des dirigeants de l’opposition syrienne qui ont mené les manifestations en 2011, des veuves et des enfants d’hommes luttant pour le gouvernement et des veuves de ceux qui luttent contre le gouvernement. J’ai rencontré le président nouvellement élu du Liban Aoun et le Premier ministre Hariri, l’ambassadrice américaine au Liban Elizabeth Richard, le président syrien Assad, le grand Mufti Hassoun, l’archevêque Denys Antoine Chahda de l’Église catholique syrienne d’Alep, des chefs religieux musulmans et chrétiens, des étudiants, des propriétaires de petites entreprises, et plus encore.

Leur message au peuple américain était puissant et cohérent : il n’y a aucune différence entre les rebelles « modérés » et al-Qaïda (al-Nusra) ou ISIS – ils sont tous les mêmes. Il s’agit d’une guerre entre des terroristes sous le commandement de groupes comme ISIS et al-Qaida et le gouvernement syrien. Ils crient aux États-Unis et à d’autres pays d’arrêter de soutenir ceux qui détruisent la Syrie et son peuple.

J’ai entendu ce message encore et encore de ceux qui ont souffert et ont survécu à des horreurs inexprimables. Ils m’ont demandé de partager leurs voix avec le monde. Des voix frustrées qui n’ont pas été entendues en raison de faux rapports unilatéraux biaisés mettant en avant un récit qui soutient cette guerre de changement de régime au détriment de la vie des Syriens.

J’ai entendu des témoignages sur la façon dont les manifestations pacifistes contre le gouvernement, en 2011, ont été rapidement prises en main par des groupes de djihadistes wahhabites comme al-Qaïda (al-Nusra) financés et soutenus par l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar, les États-Unis et d’autres. Ils ont exploité les manifestants pacifiques, occupé leurs communautés, tué et torturé des Syriens qui ne coopéraient pas avec eux dans leur lutte pour renverser le gouvernement.

J’ai rencontré une fille musulmane de Zabadani qui a été enlevée, battue à plusieurs reprises et violée en 2012, alors qu’elle n’avait que 14 ans, par des « groupes rebelles » qui étaient en colère que son père, un éleveur de moutons, ne leur donne pas son argent. Elle regardait avec horreur les hommes masqués qui assassinaient son père dans leur salon, vidant sur lui tout un chargeur de balles.

J’ai rencontré un garçon qui a été kidnappé en marchant dans la rue pour aller acheter du pain à sa famille. Il a été torturé, soumis au supplice de la baignoire, électrocuté, placé sur une croix et fouetté, tout cela parce qu’il avait refusé d’aider les « rebelles » – il leur avait dit qu’il voulait juste aller à l’école. C’est ainsi que les « rebelles » traitent le peuple syrien qui ne coopère pas avec eux ou dont la religion n’est pas acceptable pour eux.

Bien qu’opposée au gouvernement Assad, l’opposition politique a vivement évoqué son rejet catégorique de l’utilisation de la violence pour provoquer des réformes. Ses membres affirment que si les djihadistes wahhabites, alimentés par des gouvernements étrangers, réussissent à renverser l’État syrien, ils détruiront la Syrie et sa longue histoire d’une société laïque et pluraliste où les peuples de toutes les religions ont vécu pacifiquement côte à côte. Bien que cette opposition politique continue à chercher des réformes, elle est certaine que, tant que les gouvernements étrangers financeront un changement de régime par procuration en Syrie, en utilisant des groupes terroristes djihadistes, elle soutiendra l’État syrien car elle travaille pacifiquement pour une Syrie plus forte pour tous les Syriens.

À l’origine, je n’avais aucune intention de rencontrer Assad, mais quand j’en ai eu l’occasion, j’ai pensé qu’il était important de le faire. Je pense que nous devrions être prêts à rencontrer n’importe qui s’il y a une chance que cela puisse aider à mettre un terme à cette guerre qui cause tant de souffrances au peuple syrien.

J’ai rencontré ces femmes étonnantes de Barzi, dont beaucoup ont des maris ou des membres de leur famille qui se battent avec al-Nusra / al-Qaeda, ou avec l’armée syrienne. Quand elles viennent à ce centre communautaire, tout cela est laissé de côté, pendant qu’elles passent du temps avec de nouveaux amis, font l’apprentissage de compétences différentes comme la couture, évoquent des plans pour leur avenir. Elles étaient étrangères l’une à l’autre avant d’arriver à ce centre communautaire dont la mission est d’assister les femmes, et maintenant elles sont des «sœurs» partageant ensemble des rires et des larmes.

Je retourne à Washington DC avec une résolution encore plus grande pour mettre fin à notre guerre illégale pour renverser le gouvernement syrien. De l’Irak à la Libye et maintenant en Syrie, les États-Unis ont mené des guerres de changement de régime, entraînant toutes des souffrances inimaginables, des pertes de vie dévastatrices et le renforcement de groupes comme al-Qaïda et ISIS.

J’en appelle au Congrès des États-Unis et à la nouvelle administration pour qu’elle réponde immédiatement au plaidoyer du peuple syrien en appuyant la loi sur l’arrêt de l’armement des terroristes. Nous devons cesser de soutenir directement et indirectement les terroristes, directement en arrêtant de fournir des armes, de la formation et du soutien logistique aux groupes rebelles affiliés à al-Qaïda et à ISIS, et indirectement à travers l’Arabie saoudite, les États du Golfe et la Turquie, qui, à leur tour, soutiennent ces groupes terroristes. Nous devons mettre fin à notre guerre pour renverser le gouvernement syrien et concentrer notre attention sur la défaite d’al-Qaïda et d’ISIS.

Les États-Unis doivent cesser de soutenir les terroristes qui détruisent la Syrie et son peuple. Les États-Unis et d’autres pays alimentant cette guerre doivent cesser immédiatement. Nous devons permettre au peuple syrien de tenter de se remettre de cette terrible guerre.

Merci,

Tulsi Gabbard

Traduit et édité par jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone

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