Par Tyler Durden – Le 23 juin 2019 – Source ZeroHedge.com
Le drone américain que l’Iran a abattu au-dessus du détroit d’Hormuz la semaine dernière est un RQ-4A Global Hawk, un monstre de surveillance aérienne à 220 millions de dollars la pièce, explique Wired. Selon les Iraniens, un Global Hawk construit par Northrop Grumman, partie d’un programme de plusieurs milliards de dollars qui date de 2011, est entré dans leur espace aérien et s’est écrasé dans les eaux iraniennes. De leur côté les États-Unis insistent sur le fait que le drone volait dans l’espace aérien international.
L’incident survient après que les États-Unis ont accusé l’Iran d’avoir attaqué deux pétroliers dans le golfe d’Oman. Les États-Unis affirment également que les Iraniens ont tenté de détruire un autre drone, un MQ-9 Reaper, et qu’ils ont échoué. Enfin, les États-Unis ont également lié l’Iran à une attaque qui avait abattu un Reaper au Yémen il y a deux semaines.
Cependant, l’attaque de la semaine dernière a été lancée sur un drone beaucoup plus cher et technologiquement avancé, ce qui indique une intention d’« escalade plus explicite », selon l’article.
Thomas Karako, Directeur du projet de défense antimissile au Center for Strategic and International Studies, a déclaré : « Il se passe beaucoup de choses là-bas, et nous n’en voyons probablement qu’une partie. Il s’agit d’un aéronef de surveillance et de recueil d’informations à longue portée, plus puissant, plus coûteux, opérant à plus haute altitude. Si [les Iraniens] abattent des appareils dans l’espace aérien international au-dessus des eaux internationales, c’est sans doute pour provoquer des représailles mesurées. »
Selon M. Karako, les détails concernant les franchissements d’espace aérien ne seront pas dévoilés avant que les États-Unis en disent davantage sur la trajectoire du drone : « S’ils veulent le publier, ce sera davantage une décision d’ordre politique. Mais jusqu’à présent le CentCom affirme que l’incident a eu lieu dans l’espace aérien international. »
Il poursuit : « Une partie de l’argumentaire technique du Global Hawk est qu’il vole si haut qu’en principe, il devrait être à l’abri de la défense anti-aérienne. Il n’est pas extrêmement difficile d’abattre un appareil de ce genre, mais c’est relativement difficile, ça montre de la détermination sur le plan politique. »
Les drones comme celui qui a été abattu jeudi sont décrits comme des « plateformes de surveillance massive » et sont en service depuis 2001. Ils ont une envergure de plus de 40 mètres et un poids au décollage de plus de 16 tonnes. Son rayon d’action est de plus de 22 000 kilomètres, ils peuvent voler jusqu’à 20 000 mètres d’altitude et pendant 34 heures d’affilée. Ils n’ont aucune capacité offensive et peuvent coûter jusqu’à 220 millions de dollars chacun.
Pour leur capacité de surveillance, ils incluent « l’imagerie infrarouge et thermique, le radar et l’imagerie électro-optique dans leur arsenal de capteurs ». Ils utilisent également des téléobjectifs à longue focale pour obtenir des vues détaillées des cibles.
« Il se pourrait qu’il y ait à bord des technologies d’espionnage ultra secrètes que nous ne connaissons pas », explique Ulrike Franke, membre du Conseil européen des relations étrangères et chercheuse sur les drones.
Ulrike Franke dit qu’il est probable que ce drone, cependant, ait été un « cheval de bataille de surveillance typique » abattu pour des raisons géopolitiques plutôt que pour des raisons d’espionnage technologique. En effet, l’année dernière, Israël a dit avoir abattu un drone iranien qui était la « copie » d’un drone américain Sentinel. L’Iran l’avait capturé en 2011 et avait déclaré l’avoir ensuite soumis au reverse-engineering.
Traduit par Stünzi pour le Saker francophone