Par Moon of Alabama – Le 6 janvier 2024
Je n’avais pas écrit sur le gâchis technique et commercial de Boeing depuis un certain temps.
Après les défaillances du 737 Max en 2019, qui ont fait que deux avions se sont écrasés, tuant tous leurs occupants, l’entreprise avait promis d’améliorer ses méthodes de travail. Depuis, elle a connu plusieurs arrêts de production pour des problèmes de qualité et de sécurité des vols sur plusieurs de ses lignes de fabrication. Il y a encore des avions 737 MAX et 787 non livrés qui sont mis en sommeil dans divers aéroports autour de Seattle.
Et maintenant, un nouvel incident :
Pete Muntean @petemuntean – 4:20 UTC – 6 jan. 2024
NOUVELLE IMAGE prise à bord de l’avion d’Alaska Airlines 1282 après que ***une partie du fuselage*** ait explosé en plein vol. Retour d’urgence réussi à Portland après 20 minutes dans les airs. Boeing 737 Max 9 âgé de 10 semaines (!). Enquête du NTSB.
Il y a une vidéo prise de l’intérieur de l’avion au moment de l’atterrissage. Les masques à oxygène ont été déployés lorsque l’avion s’est dépressurisé. La femme qui filme dit qu’il n’y avait heureusement personne assis à côté de l’endroit où la coque a été percée. Si cela avait été le cas, cette personne serait probablement morte.
R A W S A L E R T S @rawsalerts – 3:35 UTC – 6 Jan. 2024
🚨#ALERTE : Alaska Airlines contraint d’effectuer un atterrissage d’urgence après l’explosion d’une grande fenêtre en plein vol
Le vol 1282 d’Alaska Airlines a fait l’objet d’un atterrissage d’urgence forcé à l’aéroport international de Portland dans la nuit de vendredi à samedi. Le vol, qui reliait Portland à Ontario (Californie), a subi une forte dépressurisation qui a provoqué l’éjection d’une grande fenêtre et d’un siège inoccupé. La chemise d’un enfant a été arrachée lors de cet incident. Le Boeing 737-900/-9MAX a atteint une altitude maximale de 16 300 pieds avant de retourner en toute sécurité à l’aéroport international de Portland. Pour l’instant, on ne sait pas si quelqu’un a été blessé à bord de l’avion, car l’affaire n’est pas encore terminée.
J’ai appris depuis qu’il s’agissait en fait de l’emplacement d’une sortie de secours spéciale qui, lorsqu’elle est installée, s’ouvre vers l’extérieur. Elle est « fixée » sur les avions de faible densité qui n’en ont pas besoin.
Cela indique un grave problème de fabrication chez le constructeur de la coque qui n’a pas été détecté par le contrôle de qualité.
Tous les passagers et l’équipage ont survécu et l’avion a atterri en toute sécurité. Alaska Air a immobilisé sa flotte de 65 737 MAX 9. D’autres compagnies aériennes devraient suivre.
Le Seattle Times donne les détails :
Le trou rectangulaire net qui est apparu dans le fuselage est situé à l’endroit où Boeing installe un bouchon pour sceller l’ouverture d’une porte qui n’est pas utilisée comme porte par la plupart des compagnies aériennes et par aucun transporteur américain.
Une porte de sortie de secours n’est installée à cet endroit que pour les avions destinés aux compagnies à bas prix comme Ryanair qui, installant des sièges supplémentaires nécessite une sortie de secours supplémentaire. Sinon, le trou est scellé par un bouchon et, de l’intérieur, il est recouvert par une paroi latérale, de sorte que, pour un passager, il ressemble à une fenêtre normale, et non à une porte de secours.
Ce bouchon, situé à mi-chemin entre la sortie d’aile et la porte située à l’arrière de l’avion, n’est présent que sur les plus grandes versions du 737.
Il équipe la génération précédente du 737-900ER et le même design est présent sur le 737 MAX 8-200, la version haute densité pour les compagnies à bas prix, ainsi que sur les MAX 9 et MAX 10.
Il n’est pas présent sur les MAX 7 ou les MAX 8.
Eh bien, la fixation a été arrachée …
La semaine dernière, nous avons également trouvé ceci :
Boeing a demandé aux compagnies aériennes clientes d’inspecter leurs avions 737 Max pour vérifier si des boulons étaient desserrés, a annoncé jeudi l’Administration fédérale de l’aviation (FAA).
Cette demande intervient après que le constructeur a découvert que deux avions avaient des boulons manquants dans le système de commande du gouvernail, ce qui a soulevé des inquiétudes quant à l’existence de défauts sur l’ensemble des avions.
« Le problème identifié sur l’avion en question a été résolu« , a déclaré Boeing à CNN dans un communiqué. « Par prudence, nous recommandons aux opérateurs d’inspecter leurs avions 737 Max et de nous informer de toute anomalie. »
Hier, le Seattle Times a également publié un article à ce sujet :
Boeing demande à la FAA d’exempter le MAX 7 des règles de sécurité pour qu’il puisse prendre l’air
Peu remarquée, l’Administration fédérale de l’aviation a publié en décembre une demande de Boeing visant à obtenir une dérogation à des normes de sécurité essentielles pour le 737 MAX 7, le plus petit membre de la nouvelle famille de jets de Boeing, qui n’a toujours pas été certifié.
Depuis le mois d’août, les modèles antérieurs du MAX qui transportent actuellement des passagers aux États-Unis ont dû limiter l’utilisation du système d’antigivrage du moteur après que Boeing a découvert un défaut dans le système qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques.
Ce défaut pourrait entraîner la rupture et la chute de l’entrée d’air située à l’extrémité avant de la nacelle entourant le moteur.
Dans une consigne de navigabilité publiée en août, la FAA a déclaré que les débris d’une telle rupture pourraient pénétrer dans le fuselage, mettant en danger les passagers assis aux fenêtres situées derrière les ailes, et pourraient endommager l’aile ou la queue de l’avion, « ce qui pourrait entraîner une perte de contrôle de l’avion« .
…
On espère que la FAA et le Congrès vont enfin s’attaquer sérieusement à Boeing. Ils doivent cesser de lui accorder toutes ces exceptions paresseuses pour des problèmes qu’une meilleure ingénierie (mais plus coûteuse) peut facilement résoudre.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.