Par James Howard Kunstler – Le 9 Janvier 2017 – Source kunstler.com
Le public est presque complètement déboussolé. L’État profond a convaincu 80 % des Américains que toutes les informations sont de la propagande, en particulier les nouvelles émanant des propres services de renseignement de l’État profond. Ils sont toujours au taquet. La plus fausse de toutes les histoires de « fausses nouvelles » se révèle être… le « piratage électoral par la Russie ». Elle a été rapportée de façon concluante samedi en première page du New York Times, une filiale en propriété exclusive de l’État profond :
Poutine a dirigé un schéma complexe de cyber-attaques à l’aide de Trump, révèle le rapport.
WASHINGTON – Le président de la Russie, Vladimir V. Poutine, a dirigé une vaste cyber-attaque visant à contester à Hillary Clinton la présidence et installer Donald J. Trump dans le bureau ovale, ont indiqué les agences de renseignement principales de la nation dans un rapport extraordinaire livré ce vendredi à M. Trump.
Vous pouvez être sûr que c’est maintenant le récit « officiel » destiné aux livres d’Histoire, scellant l’illégitimité de l’élection de Trump. Il a été servi sans aucune preuve directe, avec seulement les « affirmations » répétées que ça s’est passé ainsi. En fait, c’est précisément cette répétition d’affirmations sans preuves qui définit la propagande. Donc cela peut être interprété comme une déclaration de guerre contre le président entrant. La deuxième guerre civile prend maintenant forme : cela commence à l’intérieur même du gargantuesque appareil de gouvernement gémissant. Peut-être qu’après, cela va se propager aux parkings de WalMart, dont beaucoup sont devenus les nouvelles places de centre-ville de l’Amérique. (WalMart vend des fourches et des torches.)
Est-ce que sont les Russes qui ont créé une mauvaise image d’Hillary Clinton ? Ou est-ce qu’Hillary Clinton a réussi à le faire elle-même ? La propagande de la NSA [Plutôt la CIA ?, NdT] a été conçue comme un écran de fumée pour cacher la véracité des Wikileaks publiés. Quel que soit celui qui a envoyé les e-mails de la DNC et de Podesta vers Wikileaks, il devrait obtenir le prix Pulitzer pour le service public exceptionnel d’avoir précisément divulgué à quel point Hillary et ses soutiens étaient malhonnêtes.
L’histoire peut avoir atteint son paroxysme avec le briefing de vendredi de Trump avec les chefs des agences de renseignement, tous réunis dans une salle pour souligner l’autorité solennelle de la puissance de l’État profond. Trump a travaillé un beau morceau de ju-jitsu après, faisant semblant d’accepter la conclusion aussi brièvement et aussi faussement que possible et en promettant de « se pencher sur la question » après le 20 Janvier – quand il pourra ouvrir un nouveau trou du cul dans les fesses de la CIA. J’espère qu’il va le faire. Cet appareil de sécurité, lourdaud, est devenue une menace pour la République.
Que Trump lui-même soit une menace pour la République, cela reste à voir. Certes, il est le bouc émissaire désigné pour toute la dépravation économique et financière de plusieurs administrations précédentes. Lorsque les marchés vont exploser, pensez-vous que les Russes en seront accusés ? Est-ce Boris Eltsine qui a abrogé le Glass-Steagall Act ? Est-ce que Ben Bernanke était une marionnette de Poutine ? Non, les actes et les acteurs étaient ici, aux États-Unis. Depuis plus de trente ans, nous avons emprunté trop d’argent pour nous permettre de prétendre vivre dans un show de stock-car au rabais. Et maintenant, nous ne pouvons plus le faire. La réalité des capitaux physiques va enfin s’affirmer.
Ce que nous voyons en fait, dans le cérémonial actuel entre l’arrivée de Trump et la sortie d’Obama, c’est l’épave fumante du Parti démocrate (dont je suis encore malheureusement adhérent), et les flammes qui se propagent vers le Parti républicain alors que des idiots tels que Lindsey Graham et John McCain ont battu leurs tambours de guerre contre la Russie. Le suave M. Obama sort de la scène sur une petite vague d’hystérie et Trump, le malotru, surfe dessus comme sur un nuage, rediffusant ses tweets tombés du ciel. Et peut-être est-ce une bonne chose que le peuple américain, pour le moment, ne puisse pas dire exactement quel est ce bordel qui s’est abattu sur ce pays, parce que depuis ce lieu lugubre, il n’y a nulle part ailleurs où aller que vers la clarté.
Il ne sera pas aidé par l’organe officiel de l’État profond, le New York Times. Il suffit de regarder la façon dont ils ont joué l’autre grande histoire la semaine dernière, celle de ce jeune homme handicapé, torturé par quatre jeunes gens à Chicago. Quelqu’un peut-il dire ce qui ne va pas avec cette image ?
James Howard Kunstler
Note du Saker Francophone
Ce qui est drôle au sujet du « piratage » russe, c'est que c'est vrai. Nous sommes tous manipulé par la Russie. Les Russes disent des choses que les faits approuvent ! C'est fou ça. Cela s’appelle même la vérité. La nuance, c'est que s'ils devaient commencer à diffuser une propagande un peu grossière, on peut espérer que rapidement les médias alternatifs leur tomberaient aussi dessus. Mais allez expliquer ça à des zélites enfermées dans leurs narratives.
Puisque Kunstler termine sur l'affaire du jeune handicapé torturé, même lui pourtant très honnête sur les réalités raciales aux USA, n'arrive pas à dire les faits dont voici un commentaire sur un site alternatif concernant la vidéo qui circule sur cet acte barbare : « It shows a group of Four African-Americans people torturing a white mentally disabled man while someone yelled F*** Trump ! and F*** white people ! ». Une vidéo Facebook Live montre un groupe de quatre Afro-Américains torturant un homme blanc mentalement handicapé alors que quelqu'un crie « F *** Trump ! » et « F *** les Blancs! » Ou alors c'est du second degré...
Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone
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