Par James Howard Kunstler – Le 29 octobre 2018 – Source kunstler.com
La triste réalité, c’est que le massacre de la synagogue de Pittsburgh la semaine dernière n’est que le dernier d’une longue série de spectacles meurtriers épouvantables qui défilent dans tout le pays et qui sera tout aussi vite oublié en une semaine que le massacre de 58 spectateurs et plus de 800 blessés, un record américain pour un acte de violence non militaire, l’an dernier à Las Vegas au Mandalay Bay. La fusillade de Pittsburgh a fait sortir de l’actualité le pétaradant « sérial bomber« Cesar Sayoc, même si Sayoc n’a pas réussi à blesser les personnalités qu’il visait avec ses colis postaux. Ce que je me demande – et ce que les médias n’ont pas rapporté jusqu’à présent – c’est à quel point Sayoc, ce fabricant de bombes, était incompétent. Les fausses nouvelles rencontrent les fausses bombes.
L’un des effets secondaires étranges d’une hystérie politique américaine épique est cette étrange incapacité du public à se concentrer sur quoi que ce soit pendant plus de quelques instants, même sur les atrocités les plus graves. L’hystérie elle-même est trop impérieuse, comme les actions d’un système limbique humain qui pousse la psyché collective du public à combattre puis à enfourcher les chevaux sauvages de l’émotion pure. La raison a été abandonnée sur le bord de la route, tout comme une personne totalement saoule sèmera ses vêtements même par une nuit glaciale. La guerre totale de la culture bat maintenant la mesure sur la voie d’une guerre civile sans merci, les élections de mi-mandat imminentes étant un point d’orgue de l’histoire.
Le pays n’est pas « divisé », il est découpé en tranches et en dés comme une victime dans l’un des films gores d’Halloween, aujourd’hui tellement aimé du public qu’il doit être régulièrement actualisé. Il n’est guère exagéré de dire que le public américain se voit comme une foule de zombies titubant dans le paysage en ruines à la poursuite de cerveaux de moins en moins nombreux, et qu’il semble même trouver un certain réconfort dans cette entreprise, comme si les zombies effectuaient un service public méritoire en débarrassant le pays du plus de cerveaux possible.
Le Parti démocrate est on ne peut plus en phase avec cette danse macabre qu’est l’effondrement politique. Le parti a vécu dans une maison hantée qu’il a lui-même construite pendant une grande partie de ce siècle, et qu’il a méthodiquement peuplée en ajoutant, mois après mois, des bêtes sanguinaires à sa liste de pensionnaires, dans une orgie de création de monstres. Ils me rappellent les « indigènes » qui chantent et tambourinent sur le sol dans n’importe lequel des remake du film King Kong, convoquant le singe géant à la porte de leur grande muraille pour effrayer les aventuriers blancs sans scrupules de ce lointain Hollywood. Sauf que, dans cette version de l’histoire King Kong, le Golem d’or de la Grandeur habite au 1600 Pennsylvania Avenue [Maison Blanche, NdT], et cela l’ennuie beaucoup d’être convoqué par ces petits sauvages qui battent du tambour. Bien sûr, « Amérique, le film d’horreur » n’est pas un récit cohérent. Et c’est ainsi que la nation sombre dans une incohérence sanglante.
La guerre du Parti démocrate contre les Blancs et leurs ignobles privilèges a été le thème en vogue durant toute l’année, accompagné par ses mouvements [Antifa, Black Live Matters, etc., NdT] contre les hommes blancs en particulier et surtout contre les méchants hétéro-normatifs blancs qui violent et oppriment tous les autres. Bref, c’est la stratégie du jour. Je ne suis pas persuadé que cela va si bien fonctionner lors des prochaines élections. Le parti n’aurait pas pu émettre un message plus clair que « les Blancs ne sont pas les bienvenus ici ». Très bien, alors, ils voteront ailleurs pour quelqu’un d’autre. Et s’il se trouve que les Démocrates ne l’emportent pas, et qu’ils n’arrivent pas à mettre la main sur la machinerie du Congrès – alors quoi ?
Tout d’abord, beaucoup de gens seront inculpés, en particulier d’anciens officiers supérieurs de divers bayous du marécage des services secrets. Cela ne devrait pas être une surprise, étant donné le nombre d’entre eux déjà convoqués devant les grands jurys et pointés du doigt par les inspecteurs généraux. Mais il sera peut être choquant de voir jusqu’à quel niveau de la hiérarchie voleront les actes d’accusations et à quel point celles-ci peuvent être graves : sédition … trahison … ?
Ces élections de mi-mandat peuvent nous rapprocher du moment où le Parti démocrate finira par exploser, au moins assez pour balayer la coterie actuelle d’idiots désespérés qui le dirigent. Il est temps de pousser les pleurnichards hors de la scène et de permettre à quelques adultes aux yeux ouverts de prendre le leadership, y compris des hommes, oui même des hommes blancs. Et que tous les monstres revendicateurs criards et marginaux retournent là où ils doivent être, aux marges.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Note du Saker Francophone Cet article a fait l'objet d'une analyse du site dedefensa.org sous le titre : Enjeu hystérique et historique des midterms.
Traduit par Hervé, relu par Cat pour le Saker Francophone
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