La présidence cheval de Troie


Par Dmitry Orlov – Le 7 novembre 2022 – Source Club Orlov

Orlov

Les élections américaines de mi-mandat approchent et, comme il se trouve que je suis un bon et patriotique ressortissant russe, il m’incombe de m’en mêler. L’ingérence dans les élections est un exemple de soft power de la Russie, qui est bien plus agréable que le hard power de la Russie, et vous devriez donc être heureux que l’option douce soit encore sur la table.

J’ai déclaré officiellement que « les États-Unis ne sont pas une démocratie et que l’identité du président n’a pas d’importance » à de multiples reprises et en de multiples endroits, et je m’en tiens à cette déclaration, que je considère comme un état de fait prouvable. Les statistiques montrent qu’il n’y a aucune corrélation entre les préférences du public et les décisions de politique publique, mais une forte corrélation entre les préférences des groupes de pression du big business et les décisions de politique publique. Ainsi, les États-Unis ne sont pas une démocratie (gouvernée par le peuple) mais un oligopole (gouverné par des groupes d’affaires). Il s’ensuit que l’identité du président importe peu, car les deux partis du duopole Démocrate-Républicain sont détenus par le même ensemble de groupes privés.

Et donc, peu importe qui est président et votre vote ne signifie rien ? Accordé ; mais alors, est-ce que ça importe qu’il y ait un président ? Je pense que oui !

Et si le président était un organo-servo-robot, une marionnette sénile, secondé par un vice-président spécialement choisi pour être encore plus faible d’esprit ? Il s’agit d’un excellent stratagème pour mettre au pouvoir un groupe extrémiste qui n’a qu’un lien indirect avec les lobbies commerciaux habituels qui déterminent ce qui se fait à Washington. Ne pensez pas à un « État profond » vaste et amorphe : l’exécution d’un tel coup de force nécessite une coordination étroite, une certaine dose de secret ou, au moins, de discrétion et, bien sûr, d’énormes sommes d’argent. Pensez plutôt à un oligarque maléfique singulièrement bien doté et à ses multiples serviteurs qu’il a soigneusement préparés et insérés dans des positions de pouvoir.

L’objectif global d’un tel groupe extrémiste pourrait bien aller bien au-delà des intérêts habituels des lobbies commerciaux, tels que la préservation des capitaux propres, une plus grande place à l’auge des subventions fédérales, l’élimination des barrières transnationales au commerce et à la circulation des capitaux, la réduction des impôts sur les entreprises, etc. Ces fanatiques pourraient bien avoir à l’esprit une vision tout à fait différente de l’avenir, dans laquelle un groupe minuscule d’ultra-riches possède tout, tandis que le reste d’entre nous ne possède rien, mais, rendus dociles par toutes sortes de manipulations médicales et techniques, nous nous sentons heureux de cet état de fait… comme autant d’animaux dans une ménagerie… pas trop d’animaux, remarquez : une réduction drastique de la population est probablement un de leurs objectifs clés.

Quels pourraient être les objectifs généraux de cette organisation ? Ce n’est pas vraiment un secret. En voici un échantillon, tiré du document « Objectifs 2030 » de la conférence de 2018 du Complexity Institute de Santa Fe :

  • Pas de propriété privée ou personnelle.
  • Revenu de base garanti pour tous ceux qui acceptent cette « nouvelle normalité ».
  • Société sans argent liquide ; monnaie numérique (comme méthode de contrôle social).
  • Classement des hydrocarbures pour les États et les entreprises.
  • Contrôles sociaux stricts (par drones, reconnaissance faciale, etc.).
  • Rationnement de toute consommation, y compris l’énergie et les ressources naturelles.
  • Brevets sur tous les stocks de semences et restrictions sur la production alimentaire à usage personnel.
  • Élimination quasi totale du bétail. La population restante sera nourrie d’un régime végétarien complété par des protéines artificielles, des insectes, etc.
  • Réduction de la population par la stérilisation et le contrôle des naissances.
  • Vaccination forcée.
  • Interdiction des formes alternatives de médecine.
  • Effacement des distinctions sexuelles (homme/femme).
  • Stérilisation et castration des enfants (chimique et/ou chirurgicale).

Certaines personnes reconnaîtront peut-être dans cette liste divers éléments proposés depuis un certain temps à la conférence de Davos et dans d’autres lieux. Cette proposition est restée lettre morte lorsque l’éternel maître d’hôtel de Davos, un certain M. Klaus, si ma mémoire est bonne, a appelé Poutine et Xi par téléconférence pour leur demander s’ils étaient d’accord avec un tel plan. Les deux hommes ont répondu que non, qu’ils avaient leurs propres plans pour répondre aux besoins de leur peuple. Cela a jeté un grand coup d’arrêt dans les travaux.

Le plan (je suppose) était d’utiliser le grand-père sénile et son acolyte idiot comme cheval de Troie pour infester la Maison Blanche, puis d’utiliser cette position pour détruire l’Amérique, et enfin d’utiliser le cadavre pourri de l’Amérique comme zone de transit pour lancer des attaques similaires dans le monde entier. Mais si Poutine et Xi, et avec eux 80 % du monde, ne veulent rien entendre, alors quoi ? Faire une guerre contre la Russie et la Chine en tandem, et la perdre ? Que faire alors ?

Et donc ils attendent maintenant l’inévitable. La Russie a fini de dévorer l’armée ukrainienne d’origine et son stock d’armes de l’ère soviétique, et elle est maintenant à mi-chemin de dévorer toutes les recrues ukrainiennes restantes (des vieillards et des enfants, essentiellement), plus les mercenaires de l’OTAN et le stock d’armes de l’OTAN, le tout sans verser une goutte de sueur. Elle désactive progressivement toutes les infrastructures publiques sur l’ensemble du territoire ukrainien, la plupart de ces travaux étant effectués à l’aide d’une tronçonneuse volante artificiellement intelligente à petit budget appelée Geranium 2. (Nous, les Russes, aimons les noms comme ça. Un canon de 152 mm s’appelle Hyacinthe B ; un mortier automoteur de 240 mm s’appelle 2S4 Tulipe. Voulez-vous sentir nos fleurs ?)

L’absence d’électricité, de chauffage ou d’eau courante donne à la moitié restante de la population ukrainienne une très bonne raison de faire ses valises et de se diriger vers l’Ouest. Ces 15 à 20 millions d’Ukrainiens supplémentaires, qui exigeant d’être nourris et logés, feront certainement des merveilles pour le moral des Occidentaux. Cela se produira à un moment où les restrictions occidentales sur l’importation d’énergie russe commenceront à mordre sérieusement. Les gens ne seront pas contents.

Pensez-vous que l’oligarque, même pas particulièrement ombrageux, dont les sbires se déchaînent actuellement à la Maison Blanche, a un plan pour gérer l’horrible gâchis qu’il a créé ? Non, ils n’en ont pas. Ils paniquent. Pire encore, ils perdent le contrôle narratif. La présidence de Biden ne semble plus réelle, elle ressemble à ce qu’elle est en réalité : un canular. Et s’il n’est pas réel, alors qui sont les cafards qui ont sévi à la Maison Blanche ces deux dernières années ?

À ce stade, seule une personne très stupide pourrait penser que Biden, qui peut à peine lire une phrase entière à partir d’un téléprompteur sans balbutier au moins une fois, qui continue à serrer la main de fantômes, qui appelle des morts dans le public, qui a besoin de plusieurs essais pour nommer correctement le pays pour lequel il a dépensé 20 milliards de dollars, a été capable de revoir, et encore moins de rédiger, ces 100 décrets présidentiels qu’il a signés, dont 19 au cours de sa première semaine de mandat.

Alors qui les a rédigés et pourquoi ? N’aimeriez-vous pas le savoir ? Je ne peux pas vous dire comment voter, mais je peux vous dire ceci : dans certains États (pas tous), vous pouvez voter d’une manière spécifique pour avoir plus de chances de découvrir qui sont ces cafards. Il s’agirait ensuite de les faire sortir de leurs cachettes dans les lieux de pouvoir et de les piétiner.

Dmitry Orlov

Soutenez mes efforts sur https://boosty.to/cluborlov ou https://subscribestar.com/orlov.

Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.

Il vient d’être réédité aux éditions Cultures & Racines.

Il vient aussi de publier son dernier livre, The Arctic Fox Cometh.

Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF