Par Ron Unz – Le 10 juin 2019 – Source Unz Review
Certains se souviendront peut-être qu’en 2005, une importante controverse médiatique a englouti le président de Harvard, Larry Summers, au sujet de ses remarques lors d’une conférence universitaire. D’une manière informelle et officieuse, lors d’une réunion privée, Summers avait évoqué avec précaution la possibilité hypothétique qu’en moyenne, les hommes pourraient être un peu meilleurs en mathématiques que les femmes, ce qui explique peut-être en partie le nombre beaucoup plus élevé d’hommes occupant des postes dans les départements des mathématiques, des sciences et du génie.
Ces spéculations controversées ont rapidement été divulguées à la presse et une énorme tempête de protestations a éclaté, le professeur du MIT Nancy Hopkins affirmant que le simple fait d’entendre les paroles de Summers lors de l’événement l’avait rendue physiquement malade, la forçant à quitter rapidement la salle, de peur d’une syncope qui la verrait s’effondrer.
Les étudiants et les membres du corps professoral de Harvard ont rapidement lancé une campagne organisée pour que Summers soit viré du sommet de notre monde universitaire, le psychologue Steven Pinker étant l’un des très rares professeurs à vouloir le défendre publiquement. Finalement, un vote de « non-confiance » sans précédent de l’ensemble du corps professoral et la perte croissante de confiance du conseil d’administration ont forcé Summers à démissionner, devenant ainsi le premier président de Harvard à subir ce sort en 350 ans d’histoire de l’université, démontrant ainsi apparemment le pouvoir étonnant du féminisme « politiquement correct » sur les campus universitaires.
L’histoire vraie pour ceux qui l’ont suivie était en fait un peu plus complexe. Summers, ancien secrétaire au Trésor de l’administration Clinton, avait un long passé de comportement très douteux, qui avait scandalisé de nombreux membres du corps enseignant pour des raisons totalement différentes. Comme je l’ai écrit il y a quelques années :
Aujourd'hui, je ne suis guère disposé à défendre Summers contre toute une série d'accusations très graves et légitimes. Il semble avoir joué un rôle majeur dans la transformation de Harvard d'une université renommée en un hedge fund agressif, des politiques qui ont par la suite amené mon Alma Mater bien-aimée au bord de la faillite pendant la crise financière de 2008. Sous sa présidence, Harvard a versé 26 millions de dollars pour aider à régler les accusations de délit international d'initié contre Andrei Shleifer, l'un de ses plus proches amis personnels, qui a ainsi évité la prison. Et après de telles réalisations financières et éthiques, il a naturellement été nommé l'un des principaux conseillers économiques du président Obama, poste à partir duquel il a fortement soutenu le sauvetage massif de Wall Street et du reste de notre élite du secteur des services financiers, tout en ignorant les souffrances de Main Street. Peut-être par coïncidence, de riches fonds de couverture l'avaient payé plusieurs millions de dollars pour leur avoir fourni quelques heures par semaine de conseils de consultation à temps partiel au cours des douze mois précédant sa nomination.
De plus, Summers avait précédemment dénoncé l’activisme anti-israélien des étudiants et des professeurs de Harvard comme étant « antisémite », une accusation qui avait suscité une vive opposition. Quelques années plus tard, il est également apparu que Summers avait peut-être joué un rôle crucial en favorisant Mark Zuckerberg par rapport aux frères Winkelvoss dans leur première bataille pour la propriété de Facebook, tandis que Sheryl Sandberg, l’ancienne assistante de Summers, devint plus tard présidente de Facebook, la rendant multi-milliardaire.
Bien que les remarques impolies de Summers au sujet des aptitudes en mathématiques des femmes aient certainement déclenché son éviction, la cause sous-jacente était probablement ses nombreuses années de comportement extrêmement inconvenant. En fait, je pense qu’on peut raisonnablement affirmer que Summers a été le président le pire et le plus déshonorant de toute la longue histoire d’Harvard.
Pourtant, même une horloge cassée ou tordue est à l’heure deux fois par jour, et je doute que Larry Summers soit la seule personne au monde qui soupçonne que les hommes puissent être un peu meilleurs en mathématiques que les femmes. Mais certains sont tout à fait en désaccord avec cette évaluation et, à la suite de la controverse de Summers, l’une de ses plus féroces opposantes académiques fut une certaine Janet Mertz, spécialisée dans la recherche sur le cancer à l’Université du Wisconsin.
Afin de réfuter efficacement les spéculations odieuses de Summers, elle et ses coauteurs, ont décidé d’examiner attentivement la liste complète des participants aux Olympiades internationales de mathématiques pour les années 1988-2007. Ces quelque 3200 personnes représentent les élèves en mathématiques les plus performants au monde dans les écoles secondaires de douzaines de pays, et la répartition des sexes dans tant de cultures différentes et d’années, constituerait certainement une preuve quantitative puissante de la différence significative entre les aptitudes moyennes des hommes et celles des femmes. Étant donné que la plupart de ces milliers d’olympiens en mathématiques viennent de pays non occidentaux, la détermination du sexe de chacun d’entre eux n’est pas une entreprise triviale, et nous devrions féliciter Mertz et ses collègues pour les recherches diligentes qu’ils ont entreprises pour accomplir cette tâche.
Ils ont publié leurs importants résultats dans un article de revue académique de 10 000 mots, dont la conclusion « première et principale », fournie en caractères gras italiques, était que « le mythe selon lequel les femmes ne peuvent pas exceller en mathématiques doit être mis de côté ». Et dans ses entrevues subséquentes, elle a proclamé que ses recherches avaient démontré que les hommes et les femmes possédaient des capacités innées égales en mathématiques, et que les différences actuelles de performance étaient dues à la culture ou aux préjugés, un résultat que nos médias ont fait valoir avec enthousiasme et éloquence.
Mais curieusement, lorsque j’ai pris la peine de lire le texte et les tableaux de son étude académique d’une longueur particulièrement ennuyeuse, j’ai remarqué quelque chose d’assez intrigant, surtout dans les résultats quantitatifs résumés dans les tableaux 6 et 7 (pp. 1252-53), et je l’ai mentionné dans un des mes articles :
Le premier tableau montre la répartition par sexe des quelque 3200 olympiens en mathématiques des 34 premiers pays pour les années 1988-2007, et en quelques minutes à l'aide d'un tableur révèlent que le biais est de 95% d'hommes et 5% de femmes. En outre, presque tous les pays, que ce soit en Europe, en Asie ou ailleurs, semblent suivre la même tendance, la part des femmes se situant entre 0 % et 12 %, mais généralement proche de 5 % ; la Serbie-et-Monténégro est la seule grande exception avec 20 % de femmes. De même, le tableau 7 présente une répartition des résultats selon le sexe pour les États-Unis seuls, et nous constatons que seulement 5 de nos 126 athlètes olympiques en mathématiques - soit 4 % - étaient des femmes. Divers autres concours de mathématiques prestigieux semblent suivre un biais de genre à peu près similaire.
Ces résultats remarquables sont encore plus faciles à saisir lorsque nous résumons les pourcentages masculins des meilleurs élèves en mathématiques agrégés sur la période 1988-2008 pour chaque pays individuellement :
ASIE :
Chine, 96% d’hommes
Inde, 97% d’hommes
Iran, 98% d’hommes
Israël, 98% d’hommes
Japon, 98% d’hommes
Kazakhstan, 99% d’hommes
Corée du Sud, 93% d’hommes
Taïwan, 95 % d’hommes
Turquie, 96% d’hommes
Vietnam, 97% d’hommes
EUROPE :
Bélarus, 94% d’hommes
Bulgarie, 91% hommes
République tchèque, 96% d’hommes
Slovaquie, 88% d’hommes
France 97% hommes
Allemagne, 94% d’hommes
Hongrie, 94% d’hommes
Pologne, 99% d’hommes
Roumanie, 94% d’hommes
Russie/URSS, 88% d’hommes
Serbie-et-Monténégro, 80% d’hommes
Ukraine, 93% d’hommes
Royaume-Uni, 93% d’hommes
AUTRE :
Australie, 94% d’hommes
Brésil, 96% d’hommes
Canada, 90 % d’hommes
États-Unis, 96% d’hommes
MOYENNE INTERNATIONALE, 94,4 % hommes
Ce sont les résultats empiriques que Mertz et ses co-auteurs ont présentés comme démontrant de façon concluante que les hommes et les femmes ont des capacités mathématiques égales. D’après ce que je peux dire, aucun journaliste ou chercheur n’avait remarqué la différence considérable entre les données empiriques de Mertz et ses conclusions, ou peut-être que ces personnes étaient tout simplement trop intimidées pour attirer l’attention du public sur cet écart.
Ce décalage frappant entre les conclusions présumées d’une étude et ses résultats réels devrait nous alerter sur des possibilités similaires ailleurs. Il n’est peut-être pas si rare que des chercheurs diligents dont le zèle idéologique dépasse suffisamment leurs capacités mentales consacrent énormément de temps et d’efforts à recueillir de l’information, puis à l’interpréter d’une manière exactement contraire à son sens évident.
C’est ce que j’ai récemment pensé lorsque j’ai décidé de lire une remarquable analyse de l’armée américaine par Joseph W. Bendersky de la Virginia Commonwealth University, historien juif spécialisé dans les études sur l’Holocauste et l’histoire de l’Allemagne nazie. L’année dernière, j’avais parcouru quelques pages de son livre pour mon long article sur la négation de l’Holocauste, mais j’ai maintenant décidé de lire attentivement l’ouvrage entier, publié en 2000.
Bendersky a consacré dix années complètes de recherches à son livre, fouillant de façon exhaustive les archives du renseignement militaire américain ainsi que les documents personnels et la correspondance de plus de 100 personnalités militaires et officiers du renseignement. « Jewish Threat » s’étend sur 500 pages, dont quelques 1350 notes de bas de page, les sources archivistiques répertoriées occupant à elles seules sept pages complètes. Son sous-titre est « Politiques Anti-Semite de l’U.S. Army » et il fait valoir de manière extrêmement convaincante qu’au cours de la première moitié du XXe siècle et même après, les hauts gradés de l’armée américaine et surtout du renseignement militaire ont fortement souscrit aux notions qui aujourd’hui seraient universellement rejetées comme « théories antisémites du complot ».
En termes simples, les chefs militaires américains de ces décennies croyaient largement que le monde faisait face à une menace directe de la part des Juifs organisés, qui avaient pris le contrôle de la Russie et cherchaient également à renverser et à prendre le contrôle de l’Amérique et du reste de la civilisation occidentale.
Dans ces cercles militaires, on croyait fermement que de puissants éléments juifs avaient financé et dirigé la révolution bolchevique russe et qu’ils organisaient des mouvements communistes similaires ailleurs pour détruire toutes les élites existantes de Gentils [non-Juifs] et imposer la suprématie juive dans toute l’Amérique et dans le reste du monde occidental. Alors que certains de ces dirigeants communistes étaient des « idéalistes », de nombreux participants juifs étaient des opportunistes cyniques, cherchant à utiliser leurs partisans crédules pour détruire leurs rivaux ethniques et gagner ainsi la richesse et le pouvoir suprême. Bien que les agents de renseignement en vinrent graduellement à douter que les Protocoles des Sages de Sion fut un document authentique, la plupart croyaient que ce travail notoire fournissait une description raisonnablement exacte des plans stratégiques des dirigeants juifs pour subvertir l’Amérique et le reste du monde et établir la domination juive.
Bien que les prétentions de Bendersky soient certainement extraordinaires, il fournit une énorme quantité de preuves convaincantes à l’appui, citant ou résumant des milliers de dossiers de renseignements déclassifiés, et appuyant son cas en puisant dans la correspondance personnelle de plusieurs des agents en cause. Il démontre de façon concluante qu’au cours des mêmes années où Henry Ford publiait sa série controversée « The International Jew », des idées similaires, mais beaucoup plus tranchantes, étaient omniprésentes dans notre propre communauté du renseignement. En effet, alors que Ford se concentrait surtout sur la malhonnêteté, la malfaisance et la corruption juives, nos professionnels du renseignement militaire considéraient le judaïsme organisé comme une menace mortelle pour la société américaine et la civilisation occidentale en général. D’où le titre du livre de Bendersky.
Le Juif international Le problème le plus important au monde HENRY FORD - 1920 - 323,000 MOTS
Ces croyances répandues ont eu d’importantes conséquences politiques. Au cours des dernières décennies, nos principaux partisans des restrictions en matière d’immigration ont régulièrement soutenu que l’antisémitisme n’avait joué absolument aucun rôle dans la loi de 1924 sur l’immigration, qui réduisait considérablement l’immigration européenne, et les débats et les discours que l’on trouve dans le Congressional Record ont eu tendance à appuyer leurs revendications. Cependant, l’année dernière, j’ai émis l’hypothèse que la sensibilisation généralisée des dirigeants juifs [aux États-Unis] à la Révolution bolchevique avait peut-être été un facteur important derrière cette législation, mais qui n’a pas été divulgué. Les recherches de Bendersky confirment pleinement mes soupçons, et il révèle que l’un des anciens officiers militaires qui craignaient le plus la subversion des immigrants juifs, a joué un rôle crucial dans l’orchestration de la législation, dont le principal objectif non déclaré était d’éliminer tout nouvel afflux de Juifs d’Europe orientale.
La majeure partie des documents fascinants cités par Bendarsky provient de rapports de renseignement et de lettres officielles contenues dans des archives militaires. Par conséquent, nous devons garder à l’esprit que les agents qui produisent de tels documents auraient certainement choisi leurs mots avec soin et évité de mettre toutes leurs pensées controversées sur papier, ce qui laisse supposer que leurs croyances réelles auraient pu être beaucoup plus extrêmes. Un cas particulier de la fin des années 1930 impliquant un général de haut rang donne un aperçu des opinions et des conversations privées probables d’au moins certaines de ces personnes.
Bien que son nom ne signifie rien aujourd’hui, le chef d’état-major adjoint George Van Horn Moseley a passé la plupart des années 1930 comme un des généraux les plus respectés des États-Unis, ayant été considéré pour le commandement supérieur de nos forces armées et servant également de mentor personnel à Dwight D. Eisenhower, au futur secrétaire d’État George C. Marshall, et à de nombreuses autres figures militaires importantes. Il semble avoir été très apprécié au sein de notre establishment militaire et avait une excellente réputation personnelle.
Moseley avait aussi des opinions très arrêtées sur les grands enjeux publics de l’époque, et après sa retraite en 1938, il a commencé à se libérer de la discipline militaire et à faire la promotion de ses opinions de façon agressive en participant à une tournée nationale de conférences. Il dénonça à plusieurs reprises la montée en puissance militaire de Roosevelt et, dans un discours prononcé au début de 1939, il déclara que « la guerre proposée aujourd’hui a pour but d’établir l’hégémonie juive à travers le monde ». Il a déclaré que seuls les Juifs profiteraient de la guerre, et affirmé que les principaux Juifs de Wall Street avaient financé la Révolution russe, en avertissant les Américains de ne pas laisser l’histoire se répéter. Bien que le franc-parler de Moseley lui ait rapidement valu une réprimande de la part de l’administration Roosevelt, il a également reçu des lettres privées de soutien d’autres généraux de haut rang et de l’ancien président Herbert Hoover.
Dans son témoignage au Congrès juste avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Moseley est devenu encore plus franc. Il déclara que les « escouades d’assassins » des communistes juifs avaient tué « des millions de chrétiens », mais que « heureusement, le caractère du peuple allemand s’était éveillé » contre ces traîtres en leur sein et que par conséquent « nous ne devrions pas reprocher aux Allemands de régler le problème du Juif sur leur territoire pour toujours ». Il a même exhorté nos dirigeants nationaux à « tirer profit » de l’exemple allemand pour s’attaquer au problème national juif de l’Amérique qui s’envenimait.
Comme on pouvait s’y attendre, l’éloge que Moseley fit en 1939 de la politique juive de l’Allemagne devant le Congrès provoqua une puissante réaction médiatique, avec une manchette dans The New Republic le dénonçant comme « une cinquième colonne » nazi, The Nation l’attaquant de la même manière ; et après la guerre, la plupart des personnages publics prirent progressivement leurs distances. Mais Eisenhower et Marshall continuèrent à le considérer en privé avec beaucoup d’admiration et restèrent en correspondance amicale pendant de nombreuses années, suggérant fortement que sa dure appréciation des Juifs n’avait guère été un secret profond dans son cercle personnel.
Bendarsky affirme que les cinquante caisses de mémoires, de documents privés et de correspondances de Moseley » contiennent toutes sortes d’arguments antisémites jamais manifestés dans l’histoire de la civilisation occidentale « , et d’après les divers exemples extrêmes qu’il donne, peu de gens pourraient contester ce verdict. Mais il note aussi que les déclarations de Moseley différaient peu des descriptions des Juifs exprimées par le général George S. Patton immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, et même de certains généraux à la retraite jusque dans les années 1970.
Bien que je ne remettrais pas en question l’exactitude des recherches archivistiques exhaustives de Bendersky, il semble beaucoup moins crédible sur l’histoire intellectuelle américaine et laisse parfois ses sentiments personnels le conduire à de graves erreurs. Par exemple, son premier chapitre consacre quelques pages à E.A. Ross, citant certaines de ses descriptions peu flatteuses des Juifs et de leur comportement, et suggérant qu’il était un antisémite fanatique, qui redoutait « la catastrophe à venir d’une Amérique envahie par des gens racialement inférieurs ».
Mais Ross était en fait l’un de nos plus grands sociologues, historiquement, et sa discussion de 26 pages sur les immigrants juifs publiée en 1913 était scrupuleusement juste et impartiale, décrivant à la fois les caractéristiques positives et négatives, suivant des chapitres similaires sur les nouveaux venus irlandais, allemands, scandinaves, italiens, et slaves. Et bien que Bendersky dénonce régulièrement ses propres méchants idéologiques en tant que « darwinistes sociaux« , la source qu’il cite au sujet de Ross a correctement identifié le savant comme l’un des principaux critiques du darwinisme social américain. En effet, la stature de Ross dans les cercles de gauche était si grande qu’il fut choisi comme membre de la Commission Dewey, organisée pour juger de manière indépendante les accusations contradictoires colériques des staliniens et des trotskystes. Et en 1936, un juif de gauche louait pleinement la longue et distinguée carrière scientifique de Ross dans les pages de The New Masses, le périodique hebdomadaire du Parti communiste américain, regrettant seulement que Ross n’ait jamais été prêt à embrasser le marxisme.
L'ancien monde dans le nouveau Les Hébreux d'Europe de l'Est E.A. ROSS - 1914 - 5,000 MOTS
De même, Bendersky est complètement hors de son domaine de compétence dans la discussion des questions scientifiques, en particulier celles qui concernent l’anthropologie et le comportement humain. Il se moque du « racisme scientifique » qui comme il l’a noté, est largement répandu parmi les officiers militaires qu’il a étudiés, affirmant que de telles théories avaient déjà été démystifiées de manière concluante par Franz Boas et ses collègues anthropologues de la culture. Mais la science moderne a fermement établi que les notions qu’il rejette si cavalièrement étaient substantiellement sinon entièrement correctes alors que celles de Boas et de ses disciples étaient largement fallacieuses, et la conquête « Boasienne » du monde académique a imposé un demi-siècle d’âge sombre aux sciences anthropologiques, tout comme Lysenko l’avait fait en biologie chez les soviétiques. En effet, le point de vue de Boas, un juif immigré, a pu être principalement motivé par des considérations idéologiques, et ses premiers travaux les plus célèbres ont semblé impliquer une fraude pure et simple : il a prétendu avoir prouvé que la forme des têtes humaines était déterminée par leur régime alimentaire, et changeait rapidement parmi les groupes immigrés en Amérique.
Mais bien plus graves que les manquements de Bendersky dans des domaines extérieurs à son expertise professionnelle sont les omissions massives et flagrantes que l’on retrouve au cœur même de sa thèse. Ses centaines de pages de texte démontrent certainement que pendant des décennies, nos meilleurs professionnels militaires ont été très préoccupés par les activités subversives des communistes juifs, mais il semble négligemment rejeter ces craintes comme absurdes, presque illusoires. Pourtant, les faits réels sont très différents. Comme je l’ai brièvement noté l’année dernière après mon examen superficiel de son livre :
Le livre compte plus de 500 pages, mais lorsque j'ai consulté l'index, je n'ai trouvé aucune mention des Rosenberg, ni de Harry Dexter White, ni d'aucun des très nombreux espions juifs révélés par les décryptages de Venona, et le terme "Venona" lui-même est également absent de l'index. Les rapports montrant que la direction des bolcheviques russes était majoritairement juive sont généralement traités comme sectaires et paranoïaques, tout comme les descriptions du même déséquilibre ethnique au sein du Parti communiste américain, sans parler du soutien financier important apporté aux bolcheviques par les banquiers internationaux juifs. A un moment donné, il rejette le lien entre les Juifs et le communisme en Allemagne en notant que "moins de la moitié" de la direction du Parti communiste était juive ; mais comme moins d'un Allemand sur cent venait de cette origine ethnique, les Juifs étaient manifestement surreprésentés parmi les dirigeants communistes à hauteur de 5 000 %. Cela semble être le genre de malhonnêteté et d'innombrables erreurs que j'ai régulièrement rencontrées parmi les experts juifs de l'Holocauste.
Certes, le livre de Bendersky a été publié juste 18 mois après la publication du premier volume de Venona de John Earl Haynes et Harvey Klehr au début de 1999. Mais les Venona Decrypts eux-mêmes avaient été déclassifiés en 1995 et ont rapidement commencé à circuler au sein de la communauté académique. Pour Bendersky, ignorer obstinément la réalité indéniable d’un vaste et écrasant réseau juif d’agents staliniens se trouvant près du sommet de l’administration Roosevelt, tout en ridiculisant les officiers militaires qui faisait de telles déclarations à l’époque, soulève de sérieux doutes sur sa crédibilité en tant qu’historien objectif.
Comme je l’ai souligné plus tôt cette année :
De 1941 à 1944, le vice-président de FDR était Henry Wallace, qui aurait succédé à la présidence si Roosevelt ne l’avait pas révoqué cette dernière année juste avant de décéder. Et bien que Wallace lui-même n’ait pas été déloyal, ses principaux conseillers étaient surtout des agents communistes. En effet, il déclara plus tard qu’une administration Wallace aurait inclus Laurence Duggan comme secrétaire d’État et Harry Dexter White comme secrétaire du Trésor, installant ainsi des hommes de main staliniens au sommet du gouvernement, vraisemblablement soutenus par de nombreux fonctionnaires de niveau inférieur d’une conviction politique similaire. On pourrait se demander, en plaisantant, si les Rosenberg – plus tard exécutés pour trahison – auraient été chargés de notre programme de mise au point d’armes nucléaires. Le fait que le gouvernement national américain du début des années 1940 ait en fait été à l'extrême limite – ou plutôt à un battement de cœur – de tomber sous le contrôle communiste est une vérité très désagréable. Et nos livres d’histoire et nos médias populaires ont gardé un silence total sur cet épisode remarquable au point que même parmi les Américains instruits d’aujourd’hui, je soupçonne que moins de 5% sont conscients de cette sombre réalité.
Le projet Venona a constitué la preuve définitive de l’ampleur massive des activités d’espionnage soviétique en Amérique, que de nombreux journalistes et historiens du courant dominant nient régulièrement depuis des décennies, et il a également joué un rôle secret crucial dans le démantèlement de ce réseau d’espionnage hostile à la fin des années 40 et dans les années 50. Mais Venona a été presque étouffé un an après sa naissance. En 1944, des agents soviétiques ont pris conscience de l’effort crucial de décryptage du code secret et, peu après, ont fait en sorte que la Maison-Blanche de Roosevelt publie une directive ordonnant l’arrêt du projet et l’abandon de tous les efforts visant à découvrir l’espionnage soviétique. La seule raison pour laquelle Venona a survécu, ce qui nous a permis de reconstruire plus tard la politique fatidique de l’époque, était que l’officier du renseignement militaire responsable du projet, risquant la cour martiale, a désobéi directement à l’ordre présidentiel explicite et à continué son travail.
Cet officier était le colonel Carter W. Clarke, mais sa place dans le livre de Bendersky est beaucoup moins favorable, étant décrit comme un membre éminent de la « clique » antisémite qui constitue les méchants de son récit. En effet, Bendersky condamne en particulier Clarke pour avoir semblé croire encore dans la réalité essentielle des Protocoles des sages de Sion dans les années 1970, citant une lettre qu’il avait écrite à un frère d’arme officier en 1977 :
Si, comme les Juifs l'affirment, les Protocoles des Sages de Sion ont été élaborés par la police secrète russe, comment se fait-il que tout ce qu'ils contiennent a déjà été adopté et que le Washington Post et le New York Times défendent si fermement le reste.
Nos historiens doivent sûrement avoir du mal à digérer le fait remarquable que l’officier responsable du projet vital Venona, dont la détermination désintéressée l’a sauvé de la destruction par l’administration Roosevelt, est en fait resté un croyant à vie dans l’importance des Protocoles des sages de Sion.
Prenons un peu de recul et replaçons les conclusions de Bendersky dans leur contexte. Nous devons reconnaître que pendant la majeure partie de l’ère couverte par ses recherches, le renseignement militaire américain constituait la quasi-totalité de l’appareil de sécurité nationale américain – l’équivalent d’une CIA, de la NSA et du FBI – et était responsable de la sécurité internationale et intérieure, bien que ce dernier portefeuille ait été progressivement assumé par la propre organisation en expansion de J. Edgar Hoover à la fin des années 1920.
Les années de recherches diligentes de Bendersky démontrent que pendant des décennies, ces professionnels expérimentés – et bon nombre de leurs commandants suprêmes – étaient fermement convaincus que des éléments majeurs de la communauté juive organisée complotaient impitoyablement pour prendre le pouvoir en Amérique, détruire toutes nos libertés constitutionnelles traditionnelles et, finalement, acquérir la maîtrise sur le monde entier.
Je n’ai jamais cru en l’existence des ovnis en tant que vaisseaux spatiaux extraterrestres, rejetant toujours ces notions comme des absurdités ridicules. Mais supposons que des documents gouvernementaux déclassifiés révèlent que pendant des décennies, presque tous nos officiers supérieurs de la Force aérienne avaient été absolument convaincus de la réalité des OVNI. Pourrais-je continuer dans mon refus insouciant d’envisager de telles possibilités ? À tout le moins, ces révélations m’obligeraient à réévaluer sérieusement la crédibilité probable d’autres personnes qui avaient fait des affirmations similaires au cours de la même période.
Comme je l’ai écrit en 2018 :
Il y a quelques années, je suis tombé sur un livre qui m’était totalement inconnu, datant de 1951 et intitulé Iron Curtain Over America de John Beaty, un professeur d’université très respecté. Beaty avait passé ses années de guerre dans le renseignement militaire, étant chargé de préparer les rapports de briefing quotidiens distribués à tous les hauts responsables américains résumant les informations de renseignement acquises au cours des 24 heures précédentes, ce qui était évidemment un poste à responsabilité considérable. En tant qu’anticommuniste zélé, il considérait une grande partie de la population juive américaine comme profondément impliquée dans des activités subversives, constituant ainsi une menace sérieuse pour les libertés traditionnelles américaines. En particulier, la mainmise juive croissante sur l’édition et les médias rendait de plus en plus difficile pour les points de vue discordants d’atteindre le peuple américain, ce régime de censure constituant le « rideau de fer » décrit dans son titre. Il accusait les intérêts juifs de pousser à une guerre totalement inutile contre l’Allemagne hitlérienne qui cherchait depuis longtemps de bonnes relations avec l’Amérique mais qui avait subi une destruction totale en raison de sa forte opposition à la menace communiste qui était soutenue par les Juifs d’Europe. Beaty dénonçait aussi vivement le soutien américain au nouvel État d’Israël, qui nous coûtait potentiellement la bonne volonté de millions de musulmans et d’Arabes. Et en passant, il a également critiqué les Israéliens pour avoir continué à prétendre qu’Hitler avait tué six millions de juifs, une accusation hautement invraisemblable qui n’avait aucun fondement apparent dans la réalité et semblait n’être qu’une fraude concoctée par les juifs et les communistes, visant à empoisonner nos relations avec l’Allemagne de l’après-guerre et à soutirer au peuple allemand qui souffrait depuis déjà longtemps de l’argent pour l’État juif. Il dénonçait aussi le procès de Nuremberg, qu’il décrivait comme une «tache indélébile majeure» sur l’Amérique et une «parodie de justice». Selon lui, la procédure était dominée par des Juifs allemands vengeurs, dont beaucoup se livraient à la falsification de témoignages ou avaient même des antécédents criminels. En conséquence, ce «fiasco fétide» n’a fait qu’enseigner aux Allemands que «notre gouvernement n’avait aucun sens de la justice». Le sénateur Robert Taft, le chef républicain de l’immédiat après-guerre, avait une position très similaire, ce qui lui a valu plus tard l’éloge de John F. Kennedy dans Profiles in Courage. Le fait que le procureur en chef soviétique de Nuremberg ait joué le même rôle lors des fameux procès staliniens de la fin des années 1930, au cours desquels de nombreux anciens bolcheviques ont avoué toutes sortes de choses absurdes et ridicules, n’a guère renforcé la crédibilité des procédures aux yeux de nombreux observateurs extérieurs. À l’époque comme aujourd’hui, un livre prenant des positions aussi controversées avait peu de chance de trouver un éditeur new-yorkais, mais il fut quand même publié par une petite entreprise de Dallas, puis remporta un énorme succès, étant réimprimé dix-sept fois au cours des années suivantes. Selon Scott McConnell, le rédacteur en chef fondateur de The American Conservative, le livre de Beaty est devenu le deuxième texte conservateur le plus populaire des années 1950, ne se classant qu’après le classique emblématique de Russell Kirk, The Conservative Mind.
Bendersky consacre plusieurs pages à une discussion sur le livre de Beaty, qui, selon lui, « compte parmi les diatribes antisémites les plus vicieuses de l’après-guerre ». Il décrit également l’histoire de son immense succès national, qui a suivi une trajectoire inhabituelle.
Les livres d’auteurs inconnus qui sont publiés par de minuscules éditeurs se vendent rarement à beaucoup d’exemplaires, mais le travail a attiré l’attention de George E. Stratemeyer, un général à la retraite qui avait été l’un des commandants de Douglas MacArthur, et il a écrit une lettre d’approbation a Beaty. Beaty a commencé à inclure cette lettre dans son matériel promotionnel, suscitant la colère de l’ADL [Anti Defamation League], dont le président national a contacté Stratemeyer, lui demandant de répudier le livre, qui a été décrit comme une « amorce pour les groupes marginaux déments » partout en Amérique. Au lieu de cela, Stratemeyer a donné une réponse cinglante à l’ADL, la dénonçant pour avoir proféré des « menaces voilées » contre « la liberté d’expression et de pensée » et tenté d’établir une répression à la soviétique aux États-Unis. Il déclara que tout « citoyen loyal » devrait lire The Iron Curtain Over America, dont les pages révélaient enfin la vérité sur la situation de notre pays, et il commença à promouvoir activement le livre dans tout le pays en attaquant la tentative juive de le faire taire. De nombreux autres généraux et amiraux américains de haut rang se sont rapidement joints à Statemeyer pour appuyer publiquement le travail, tout comme quelques membres influents du Sénat américain, ce qui a conduit à ses énormes ventes nationales.
Ayant maintenant découvert que les vues de Beaty étaient tout à fait cohérentes avec celles de presque tous nos professionnels du renseignement militaire, j’ai décidé de relire son petit livre, et j’en ai été profondément impressionné. Son érudition et son sang-froid étaient exactement ce que l’on pouvait attendre d’un universitaire accompli, titulaire d’un doctorat de l’Université Columbia, qui avait atteint le grade de colonel au cours de ses cinq années de service dans le renseignement militaire et dans l’état-major général. Bien que fortement anti-communiste, Beaty était, de toute évidence, un conservateur modéré, très judicieux dans ses affirmations et ses propositions. La dénonciation hystérique de Bendersky a une influence fâcheuse sur la crédibilité de l’émetteur de cette fatwa.
Le livre de Beaty a été écrit il y a près de 70 ans, au tout début de notre longue guerre froide, et n’est guère exempt de diverses erreurs largement répandues à l’époque, ni de préoccupations profondes concernant diverses calamités qui ne se sont pas produites, comme une troisième guerre mondiale. De plus, puisqu’il a été publié quelques années seulement après la victoire de Mao en Chine et au milieu de notre propre participation à la guerre de Corée, sa discussion sur ces grands événements contemporains est beaucoup plus longue et détaillée que ce qui intéresserait probablement les lecteurs actuels. Mais si l’on laisse de côté ces petites imperfections, je pense que le récit qu’il donne des circonstances réelles de l’implication de l’Amérique dans la Première et la Seconde Guerres mondiales et leurs conséquences immédiates est largement supérieur aux versions fortement inclinées et expurgées que nous trouvons dans nos livres d’histoire standard. Et la responsabilité quotidienne de Beaty en temps de guerre de rassembler et de résumer tous les renseignements collectés, puis de produire un résumé qui serait distribué à la Maison-Blanche et à nos autres hauts fonctionnaires lui a certainement fourni une image beaucoup plus précise de la réalité que celle du scribe typique de troisième main.
Nous devrions au moins reconnaître que le livre de Beaty fournit un excellent résumé des croyances des officiers du renseignement militaire américain et de bon nombre de nos principaux généraux au cours de la première moitié du XXe siècle. Le droit d’auteur étant expiré depuis longtemps, je suis heureux de le rendre disponible en format HTML, permettant à ceux qui sont si intéressés de le lire et de juger par eux-mêmes :
Le rideau de fer sur l'Amérique JOHN BEATY - 1951 - 82,000 MOTS
Malgré les fulminations de Bendersky, Beaty semble avoir été quelqu’un de sentiments assez modérés, qui voyait l’extrémisme de n’importe quelle nature avec beaucoup de réserves. Après avoir décrit la prise de pouvoir en cours dans la société américaine par des immigrants juifs, pour la plupart alignés sur le sionisme international ou le communisme international, les réponses qu’il suggérait étaient étonnamment inoffensives. Il a exhorté les citoyens américains à manifester leur désapprobation en écrivant des lettres à leurs journaux et à leurs représentants élus, en signant des pétitions et en apportant leur soutien politique aux éléments patriotiques des partis démocrate et républicain. Il a également fait valoir que l’aspect le plus dangereux de la situation actuelle était le « rideau de fer » de la censure juive qui empêchait les Américains ordinaires de reconnaître la grande menace qui pèse sur leurs libertés, et a affirmé que la lutte contre cette censure des médias était une tâche de la plus haute importance.
D’autres d’origines et de points de vue similaires se sont parfois déplacés dans des directions beaucoup plus extrêmes. Il y a une douzaine d’années, j’ai commencé à remarquer des références éparses sur des sites Web marginaux à un certain Revilo P. Oliver, un activiste politique du milieu du XXe siècle au nom étrange, possédant apparemment une forte aura dans les cercles d’extrême droite. Selon ces récits, après avoir servi au ministère de la Guerre pendant la Seconde Guerre mondiale, il a entrepris une longue et brillante carrière comme professeur de lettres classiques à l’Université de l’Illinois. Puis, à partir du milieu des années 1950, il s’est lancé en politique et s’est imposé comme une figure de proue au début de la National Review et de la John Birch Society, bien qu’il ait fini par rompre avec ces deux organismes lorsqu’il en est venu à les considérer comme trop politiquement compromis et inefficaces. Par la suite, il s’est peu à peu mis en colère et est devenu plus extrême dans ses opinions et, en 1974, il était devenu ami avec William Pierce de l’Alliance nationale, suggérant le thème de son roman The Turner Diaries qui s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires comme un énorme best-seller underground et, selon les procureurs fédéraux, a servi d’inspiration à Oklahoma City en 1995 pour les attentats.
Bien que je n’aie jamais entendu parler d’Oliver ni de sa carrière inhabituelle, la plupart des faits que j’ai pu vérifier semblaient exacts. Les premières années de la Revue nationale avaient donné lieu à plus de 100 de ses articles et critiques et un article important du Saturday Evening Post traitait de sa rupture rancunière avec la John Birch Society. Quelques années plus tard, je suis devenu suffisamment curieux pour commander son livre de 1981 America’s Decline : The Education of a Conservative, contenant ses mémoires personnelles et plusieurs de ses écrits. Il y en avait si peu que, par hasard, celui que j’ai reçu était la copie personnelle de l’auteur, avec une étiquette de son adresse collée sur la couverture et incluant quelques pages de sa correspondance personnelle et des notes d’errata envoyées à son éditeur. De nos jours, les nombreux exemplaires disponibles à la vente sur Amazon commencent à un prix scandaleux de près de 150$, mais heureusement, le livre est aussi disponible gratuitement pour lecture ou téléchargement sur Archive.org.
Lorsque j’ai lu pour la première fois le livre d’Oliver il y a sept ou huit ans, il constituait l’une de mes premières expositions à la littérature d’extrême droite, et je ne savais pas du tout quoi en faire. Son énorme érudition classique était tout à fait apparente, mais sa rhétorique politique semblait totalement scandaleuse, avec le mot « conspiration » utilisé avec un abandon sauvage, apparemment sur presque toutes les autres pages. Étant donné ses querelles politiques amères avec tant d’autres personnages de droite et l’absence totale de tout appui de la part du grand public, j’ai considéré ses affirmations avec beaucoup de scepticisme, bien qu’un certain nombre d’entre elles me soient restées dans la tête. Cependant, après avoir absorbé très récemment le remarquable matériel présenté par Bendersky et relu Beaty, j’ai décidé de revisiter le volume d’Oliver, et de voir ce que j’en pensais à la deuxième lecture.
Bendersky ne fait aucune mention d’Oliver, ce qui est malheureux puisque toutes les accusations fallacieuses qu’il avait portées contre Ross et Beaty auraient été entièrement correctes si elles avaient été portées contre Oliver. Contrairement à la plupart des gens de droite, à l’époque ou aujourd’hui, Oliver était un militant athée, ayant des opinions cinglantes envers le christianisme, et il plaça plutôt le conflit racial au centre absolu de sa vision du monde, faisant de lui un exemple de soutien ouvert au Darwinisme social, une opinion fréquente dans les premières années du XXe siècle, mais depuis longtemps caché sous le tapis. Une bonne indication de la dureté explicite des sentiments d’Oliver apparaît à la toute première page de sa préface, lorsqu’il ridiculise l’inefficacité totale des conservateurs dans la lutte contre « la situation existante, qui résulte de l’invasion de leur pays par des hordes d’étrangers qui sont, par nécessité biologique, leurs ennemis raciaux ». Ce genre de déclaration aurait été inimaginable chez Beaty, qui mettait l’accent sur la charité chrétienne et la bonne volonté.
Plus de la moitié du texte assez long est constituée d’articles parus en 1955-1966 dans National Review, American Opinion (le magazine de Birch) et Modern Age, généralement des critiques de livres. La plupart des sujets ne sont guère d’un grand intérêt actuel et discutent des conflits internes de la Rome antique, ou peut-être fournissent les vues d’Oliver sur Spengler, Toynbee, John Dewey, ou l’histoire haïtienne ; mais le matériel établit certainement l’ampleur intellectuelle impressionnante de l’auteur. Selon l’introduction du livre, Oliver connaissait onze langues, y compris le sanskrit, et je peux bien créditer cette affirmation.
Comme mentionné, Oliver méprisait particulièrement le christianisme et les prédicateurs chrétiens, et il consacra une partie substantielle du reste du livre à les ridiculiser ainsi que leurs doctrines, déployant souvent sa grande érudition mêlée d’invectives grossières, et écrivant généralement dans un style malicieux, plutôt drôle. Bien que cela ne m’intéresse pas beaucoup, je pense que ceux qui partagent les réticences religieuses d’Oliver pourraient trouver ses remarques plutôt amusantes.
Toutefois, le tiers environ du volume restant est axé sur des questions factuelles et politiques, une grande partie de la documentation étant très importante. Selon la dernière page de couverture, Oliver avait passé la Seconde Guerre mondiale comme directeur d’un groupe de recherche secret au ministère de la Guerre, à la tête d’un département qui a fini par atteindre la taille de 175 personnes, et a été cité par la suite pour ses services gouvernementaux exceptionnels. Ses déclarations se présentent certainement comme étant extrêmement bien informées sur « l’histoire cachée » de cette guerre, et il n’a absolument rien dit de ses opinions. La combinaison de sa solide formation universitaire, de son point de vue personnel et de son franc-parler extrême ferait de lui une source unique et précieuse sur toutes ces questions.
Mais cette valeur est tempérée par sa crédibilité, mise en doute par sa rhétorique souvent sauvage. Alors que je considérerais le livre de Beaty comme assez fiable, du moins par rapport aux meilleures informations disponibles à l’époque, et que je pourrais placer The International Jew d’Henry Ford dans la même catégorie, j’aurais tendance à être beaucoup plus prudent avant d’accepter les affirmations d’Oliver, surtout étant donné les émotions fortes qu’il a exprimées. Outre ses nombreux articles réimprimés, le reste du livre a été écrit alors qu’il avait soixante-dix ans, et il a exprimé à plusieurs reprises son désespoir politique concernant ses nombreuses années d’échec total dans divers projets politiques à droite. Il a déclaré qu’il avait perdu tout espoir de restaurer un jour l’Amérique contrôlée par les Aryens en 1939 et qu’il prévoyait plutôt le déclin inévitable de notre pays, aux côtés de celui du reste de la civilisation occidentale. De plus, bon nombre des événements qu’il raconte se sont produits trois ou quatre décennies plus tôt, et même dans les meilleures des circonstances, ses souvenirs auraient pu être un peu brouillés.
Cela dit, en relisant Oliver, j’ai été frappé de constater à quel point sa description de l’implication de l’Amérique dans les deux guerres mondiales semblait tout à fait conforme au récit de Beaty ou à celui de nombreux autres journalistes et historiens très respectés de l’époque, tels que ceux qui avaient contribué à La Guerre Perpétuelle pour une Paix Perpétuelle. J’avais découvert ce matériel quelques années après avoir lu le livre d’Oliver, et cela renforçait grandement sa crédibilité.
Mais contrairement à ces autres écrivains, Oliver a souvent présenté les mêmes faits de base de façon extrêmement dramatique. Par exemple, il a dénoncé la stratégie de bombardement aérien de 1940 de Churchill comme le crime de guerre le plus monstrueux :
La Grande-Bretagne, en violation de toute l'éthique de la guerre civilisée qui avait jusque-là été respectée par notre race, et en violation traîtresse des engagements diplomatiques solennellement assumés sur les "villes ouvertes", avait secrètement bombardé intensivement de telles villes ouvertes en Allemagne dans le but affirmé de tuer suffisamment d'hommes et de femmes désarmés et sans défense pour forcer le gouvernement allemand à répliquer et à bombarder les villes britanniques et à tuer ainsi suffisamment d'hommes, de femmes et d'enfants britanniques sans défense pour susciter chez les Anglais l'enthousiasme pour la guerre folle dans laquelle leur gouvernement les avait engagés. Il est impossible d'imaginer un acte gouvernemental plus vil et plus dépravé que d'inventer la mort et la souffrance pour son propre peuple - pour les citoyens mêmes qu'il exhortait à la "loyauté" - et je soupçonne qu'un acte de trahison aussi infâme et sauvage aurait rendu malade même Genghis Khan ou Hulagu ou Tamerlan, barbares orientaux universellement décriés pour leur folie sanguinaire. L'histoire, si je me souviens bien, n'indique pas qu'ils aient jamais massacré leurs propres femmes et enfants pour faciliter la propagande mensongère[...] En 1944, les membres du renseignement militaire britannique ont tenu pour acquis qu'après la guerre, Sir Arthur Harris serait pendu ou tué pour haute trahison contre le peuple britannique...
Au moment où j’ai lu ces mots pour la première fois, ma connaissance de la Seconde Guerre mondiale se limitait surtout à des parties de mes vieux manuels d’histoire pour les nuls dont je me souvenais à moitié, et j’étais naturellement assez sceptique devant les accusations étonnantes d’Oliver. Mais au cours des années suivantes, j’ai découvert que les circonstances étaient exactement comme Oliver l’avait prétendu, un historien aussi remarquable que David Irving ayant pleinement documenté les preuves. Ainsi, bien que l’on puisse remettre en question la caractérisation exceptionnellement dure d’Oliver ou sa rhétorique enflammée, les faits qu’il présente ne semblent pas faire l’objet d’un débat sérieux.
Sa discussion sur l’entrée de l’Amérique dans la guerre est tout aussi véhémente. Il souligne que ses collègues du ministère de la Guerre avaient complètement cassé les codes japonais les plus sûrs, donnant à notre gouvernement une connaissance complète de tous les plans japonais :
Le message le plus exaltant jamais lu par les services de renseignements militaires américains fut peut-être celui envoyé par le gouvernement japonais à leur ambassadeur à Berlin (si je me souviens bien), l'exhortant à ne pas hésiter à communiquer certaines informations par télégramme et lui assurant qu'"aucun esprit humain" ne pouvait déchiffrer des messages qui avaient été encodés sur la Machine pourpre. Cette assurance justifiait la gaieté qu'elle provoquait....
Cependant, comme beaucoup d’autres l’ont prétendu, Oliver affirme que Roosevelt a alors délibérément autorisé [laissé faire, NdT] l’attaque de Pearl Harbor et n’a pas averti les commandants militaires locaux, qu’il a ensuite fait comparaître en cour martiale pour leur négligence :
Tout le monde sait maintenant, bien sûr, que le message adressé à l'ambassadeur du Japon à Washington, l'avertissant que le Japon était sur le point d'attaquer les États-Unis, a été lu par les services du renseignement militaire peu de temps après que l'ambassadeur lui-même l'eut reçu, et que la couverture frénétique, impliquant certains mensonges sur des détails, visait, non à préserver ce secret, mais à protéger les traîtres à Washington qui se sont employés, assez longtemps pour que l'attaque ait lieu, à assurer que cette dernière serait une réussite, entraînant la perte maximale en vies américaines et la destruction des navires américains.
De nombreux historiens semblent avoir établi que Roosevelt a fait tout son possible pour provoquer une guerre contre le Japon. Mais Oliver ajoute un détail fascinant que je n’ai jamais vu mentionné ailleurs :
En janvier 1941, presque onze mois avant Pearl Harbor, les préparatifs commencèrent à Washington lorsque Franklin D. Roosevelt convoqua l'ambassadeur du Portugal aux États-Unis et, lui enjoignant de garder le plus grand secret, lui demanda d'informer le premier ministre Salazar que le Portugal ne devait se soucier ni de la sécurité du Timor ni de ses autres biens dans le sud-est asiatique ; les États-Unis, a-t-il dit, avaient décidé d'écraser le Japon pour toujours en attendant que ses forces militaires et ses voies de communication soient suffisamment étendues, puis en lançant soudainement une guerre totale par des attaques massives auxquelles le Japon n'était pas, et ne pouvait être, prêt à résister. Comme prévu, l'ambassadeur du Portugal a communiqué la bonne nouvelle au chef de son gouvernement, en utilisant sa méthode de communication la plus sûre, un code chiffré que les Portugais imaginaient sans doute "incassable", mais que Roosevelt savait bien avoir été compromis par les Japonais, qui lisent actuellement tous les messages envoyés par radio. La déclaration, ostensiblement confiée dans le "secret le plus strict" à l'ambassadeur du Portugal, était, bien entendu, destinée au gouvernement japonais et, en fait, il est devenu certain que le tour avait réussi lorsque le contenu du message de l'ambassadeur du Portugal à Salazar est rapidement apparu dans un message japonais chiffré par la Machine pourpre. Roosevelt n'a plus eu qu'à attendre que le Japon agisse sur la base des informations "secrètes" qui lui furent ainsi données sur les plans américains, et qu'il ordonne des mouvements navals et des négociations diplomatiques qui sembleraient confirmer les intentions américaines aux Japonais. Le fait que je viens de mentionner est vraiment le secret ultime de Pearl Harbor, et semble avoir été inconnu de l'amiral Theobald quand il a écrit son célèbre livre sur le sujet.
Oliver note que Roosevelt avait longtemps cherché à faire participer l’Amérique à la grande guerre européenne dont il avait orchestré le déclenchement, mais qu’il avait été bloqué par un sentiment national anti-guerre écrasant. Sa décision de provoquer une attaque japonaise comme « porte dérobée » à la guerre n’a été prise qu’après que toutes ses provocations militaires contre l’Allemagne aient échoué à obtenir un résultat similaire :
Son premier plan a été défait par la prudence du gouvernement allemand. Tandis qu'il geignait contre le mal provoqué par l'agression contre les Américains blancs qu'il méprisait et détestait, Roosevelt utilisa la marine américaine pour commettre d'innombrables actes d'agression furtifs et traîtres contre l'Allemagne dans une guerre secrète et non déclarée, cachée au peuple américain, espérant qu'un jour, une piraterie si massive exaspérerait tellement les Allemands que ceux-ci déclareraient la guerre aux États-Unis, dont on pourrait alors gaspiller les ressources et les hommes pour punir ceux qui tentent de garder un pays souverain. Ces actes odieux de criminel de guerre étaient connus, bien sûr, des officiers et des hommes de la Marine qui exécutaient les ordres de leur commandant en chef, et étaient couramment discutés dans les cercles informés, mais, pour autant que je sache, ils ont d'abord, et que beaucoup plus tard, été relatés par Patrick Abbazia dans Mr. Roosevelt’s Navy: the Private War of the U.S. Atlantic Fleet, 1939-1942, publié par la Naval Institute Press à Annapolis en 1975. ... Bien que les actes de piraterie scandaleuse de la marine américaine en haute mer aient été dissimulés avec succès à la majorité du peuple américain avant Pearl Harbor, ils étaient, bien sûr, bien connus des Japonais, et expliquent en partie le succès de Roosevelt à les tromper avec ses "confidences" à l'ambassadeur du Portugal ... ils supposaient que lorsque Roosevelt serait prêt à les attaquer, son pouvoir sur la presse américaine et les communications lui permettrait de simuler une attaque qu'ils n'avaient pas faite en réalité. Le succès de cette tromperie a bien sûr été démontré en décembre 1941, lorsqu'ils ont fait un effort désespéré pour éviter le coup traître qu'ils craignaient.
Une fois que l’Amérique fut ainsi entrée en guerre, Oliver se concentra ensuite sur la manière horrible dont les Alliés l’ont menée, utilisant le bombardement aérien pour massacrer délibérément la population civile de l’Allemagne :
Tant les Britanniques que les Américains ont toujours prétendu être humains et ont condamné haut et fort les effusions de sang inutiles, les massacres de masse et le plaisir sadique d'infliger de la douleur ... en 1945, ces prétentions pouvaient encore être crédibles sans aucun doute, et cela signifiait qu'ils seraient frappés de remords pour un acte de sauvagerie sans précédent dans l'histoire de notre race et sans précédent dans les archives de toutes les races. Le bombardement de la ville non fortifiée de Dresde, au moment opportun pour assurer une mort atroce d'un maximum de femmes et d'enfants blancs, a été décrit avec précision par David Irving dans The Destruction of Dresden (Londres, 1963), mais l'essentiel de cette atrocité répugnante fut connu peu après son exécution. Certes, il est vrai qu'un tel acte aurait pu être ordonné par Hulagu, le célèbre Mongol qui a eu le plaisir d'ordonner l'extermination de la population de toutes les villes qui ne lui ont pas ouvert leurs portes - et de certaines qui l'ont fait - afin que les têtes coupées des habitants puissent être empilées en pyramides, monuments périssables mais impressionnants pour sa gloire. Les Américains et les Britanniques, cependant, se considèrent plus civilisés que Hulagu et moins sadiques.
Il condamne aussi sévèrement la nature très brutale de l’occupation américaine de l’Allemagne qui a suivi la fin de la guerre :
... avec l'invasion américaine du territoire allemand ont commencé les innombrables atrocités contre sa population civile - les atrocités contre les prisonniers ont commencé encore plus tôt - qui ont valu à notre peuple la réputation des hordes d'Attila. Les outrages étaient innombrables et, pour autant que je sache, personne n'a même essayé de dresser une liste des incidents typiques de viol et de torture, de mutilation et de meurtre. La plupart des atrocités innommables, il est vrai, ont été commises par des sauvages et des Juifs en uniforme américain, mais beaucoup, il faut bien l'avouer, ont été perpétrées par des Américains, des voyous de notre propre société ou des hommes normaux fous de haine. Toutes les armées victorieuses, il est vrai, contiennent des éléments qui veulent outrager les vaincus, et peu de commandants dans les guerres "démocratiques" peuvent maintenir la discipline serrée qui a fait des armées de Wellington les merveilles de l'Europe ou la discipline qui a généralement caractérisé les armées allemandes dans les deux guerres mondiales ; ce qui nous fait honte, c'est que les atrocités ont été encouragées par notre commandant suprême en Europe, dont les ordres, probablement donnés quand il n'était pas ivre ou occupé avec ses prostituées, ont rendu difficile ou dangereux pour les généraux américains responsables d'observer ce qui avait été les règles civilisées de la guerre. Presque tous les soldats américains en Allemagne avaient été témoins du traitement barbare des vaincus, des citoyens de l'une des plus grandes nations de la civilisation occidentale et de nos propres parents, et - malgré les efforts pour les inciter à la haine inhumaine par la propagande juive - beaucoup de nos soldats ont été témoins de tels actes de violence avec pitié et honte. L'effet cumulatif de leurs rapports à leur retour dans leur propre pays aurait dû être important. Il n'est pas nécessaire de multiplier les exemples, dont certains se trouvent dans Advance to Barbarism de F.J.P. Veale (Londres, 1953).
Et il suggère que les tribunaux de Nuremberg ont apporté la honte éternelle sur son propre pays :
J'ai été, bien sûr, profondément choqué par les meurtres odieux de Nuremberg qui ont fait honte au peuple américain. Les sauvages et les barbares orientaux tuent normalement, avec ou sans torture, les ennemis qu'ils ont vaincus, mais ils ne sombrent pas si bas dans l'échelle de l'humanité en accomplissant la farce obscène de tenir des procès de parodie de justice avant de les tuer. Les Américains, étant donné leur pouvoir absolu, en assument la responsabilité et leur culpabilité ne peut être transférée à leurs supposés alliés. Si les Américains, je dis, avaient simplement massacré les généraux allemands, ils pourraient prétendre ne pas être moralement pire que les Apaches, les Balubas et autres primitifs. Les peuples civilisés épargnent la vie des vaincus, montrant à leurs chefs une considération respectueuse, et les instincts les plus profonds de notre race exigent une courtoisie chevaleresque envers les braves adversaires que la fortune de la guerre a mis en notre pouvoir. Punir les guerriers qui, contre toute adversité, ont combattu pour leur pays avec un courage et une détermination qui ont suscité l'émerveillement du monde, et les tuer délibérément parce qu'ils n'étaient pas des lâches et des traîtres, parce qu'ils n'ont pas trahi leur nation - voilà un acte d'infamie dont nous avons longtemps cru notre race incapable. Et pour accroître l'infamie de notre acte, nous les avons stigmatisés comme "criminels de guerre", ce qu'ils n'étaient certainement pas, car si cette expression a un sens, elle s'applique aux traîtres qui impliquent sciemment leurs nations dans une guerre visant à infliger la perte, la souffrance et la mort à leur propre peuple, qui sont ainsi forcés de lutter pour leur propre défaite effective - traîtres tels Churchill, Roosevelt et leurs complices blancs. Et pour ajouter une ultime obscénité au crime sadique, des "procès" ont été organisés pour condamner les vaincus selon des "lois" inventées à cette fin, et sur la base de faux témoignages extorqués aux prisonniers de guerre par la torture ... ... La responsabilité morale de ces crimes diaboliques incombe donc à nos propres criminels de guerre et, dans la pratique, les nations portent toujours la responsabilité des actes des individus qu'elles ont, même par erreur, placés au pouvoir. Nous ne pouvons pas raisonnablement blâmer Dzhugashvili, alias Staline : il n'était pas un criminel de guerre, car il a agi, logiquement et sans pitié, pour accroître le pouvoir et le territoire de l'Empire soviétique, et il a été l'architecte du régime qui a transformé une populace dégradée et barbare en ce qui est maintenant la plus grande puissance militaire sur terre, quels que fussent ses mobiles personnels.
Les mémoires d’Oliver ont été publiés par une minuscule maison de presse londonienne dans une reliure en papier bon marché, n’avaient même pas d’index et n’avaient guère de chance d’atteindre un public important. Cela, ainsi que les preuves internes de ses paroles, me portent à croire qu’il a été très sincère dans ses déclarations, du moins en ce qui concerne toutes ces sortes de questions historiques et politiques. Et compte tenu de ces croyances, il ne faut pas s’étonner de la rhétorique enflammée qu’il dirige contre les cibles de sa colère, en particulier Roosevelt, qu’il qualifie à plusieurs reprises de « grand criminel de guerre ».
La sincérité n’est évidemment pas une garantie d’exactitude. Mais l’examen approfondi des lettres privées et des mémoires personnels de Bendersky révèle qu’une grande partie de nos officiers du renseignement militaire et de nos généraux de haut rang semblaient partager de près l’opinion d’Oliver sur Roosevelt, dont la mort a provoqué une « exultation » et une « joie farouche » dans leur cercle social. Enfin, l’un d’eux a écrit : « Cet homme maléfique est mort ! »
De plus, bien que les paroles d’Oliver soient aussi vives que celles de Beaty sont mesurées, les affirmations factuelles des deux auteurs sont assez similaires en ce qui concerne la Seconde Guerre mondiale, de sorte que tous les généraux de haut rang qui ont soutenu avec enthousiasme le best-seller de Beaty en 1951 peuvent être considérés comme apportant un soutien implicite à Oliver.
Pensez aussi aux journaux personnels et aux conversions rapportées du général George S. Patton, l’un de nos commandants de campagne les plus renommés. Ils révèlent que peu après la fin des combats, il s’est indigné d’avoir été totalement trompé au sujet des circonstances du conflit et qu’il avait l’intention de retourner aux États-Unis, de démissionner de sa charge militaire et d’entreprendre une tournée nationale pour présenter au peuple américain les faits réels sur la guerre. Au lieu de cela, il est mort dans un accident de voiture très suspect la veille de son départ prévu, et il existe de très nombreuses preuves qu’il ait été assassiné par l’OSS américain.
La discussion d’Oliver sur la Seconde Guerre mondiale offre une rhétorique remarquablement vivante et quelques détails intrigants, mais son analyse de base n’est pas si différente de celle de Beaty ou de nombreux autres auteurs. De plus, Beaty avait un point de vue plus haut placé pendant le conflit, tandis que son livre a été publié quelques années seulement après la fin des combats et a également été beaucoup plus largement approuvé et distribué. Ainsi, bien que la candeur extrême d’Oliver puisse ajouter beaucoup de couleur à notre image historique, je pense que ses mémoires sont probablement plus utiles pour leurs autres éléments, comme sa compréhension unique des origines de la National Review et de la John Birch Society, deux des principales organisations de droite établies dans les années 1950.
Oliver commence son livre en décrivant son départ de Washington DC et du service gouvernemental en temps de guerre à l’automne 1945, tout à fait convaincu que l’horrible trahison nationale dont il avait été témoin à la tête du gouvernement américain allait bientôt susciter « une réaction d’indignation nationale qui allait devenir une véritable furie ». Comme il le dit :
Cette réaction, je m'y attendais, se produirait automatiquement, et ma seule préoccupation était le bien-être de quelques amis qui s'étaient innocemment et en toute ignorance battus pour la guerre avant que l'indicible monstre de la Maison-Blanche ne parvienne à convaincre les Japonais de détruire la flotte américaine à Pearl Harbor. Je me demandais si un plaidoyer d'ignorance les sauverait des représailles que j'avais prévues !
Il a passé la décennie suivante entièrement engagé dans ses études classiques et à établir une carrière académique, tout en notant certains des premiers signes encourageants du soulèvement politique qu’il s’attendait pleinement à voir :
En 1949, le membre du Congrès Rankin présenta un projet de loi qui reconnaîtrait comme subversive et hors-la-loi la "Anti-"Defamation League of B'nai B'rith, la formidable organisation des cow-boys juifs qui chevauchent leur bétail américain... Dans les deux chambres des représentants et les comités du Sénat ont commencé des enquêtes sur la trahison cachée et la subversion étrangère...Puis le sénateur McCarthy entreprit une enquête plus approfondie, qui semblait ouvrir une fuite visible dans la vaste digue de tromperie érigée par nos ennemis, et il était facile de supposer que le petit jet d'eau qui jaillissait à travers cette fuite se développerait jusqu'à ce que le barrage se brise et libère une irrésistible crue.
Toutefois, en 1954, il a reconnu que la destruction politique de McCarthy était proche et que les forces opposées qu’il méprisait tant avaient pris le dessus. Il a été confronté à la décision cruciale de s’impliquer ou non dans la politique et, dans l’affirmative, quelle forme cela pourrait prendre.
Un de ses amis, un professeur de droite de Yale du nom de Wilmoore Kendall, a fait valoir qu’un facteur crucial dans la domination juive de la vie publique américaine était leur contrôle sur des revues d’opinion influentes telles que The Nation et The New Republic, et que le recours le plus efficace pourrait consister à lancer une publication concurrente. Pour ce faire, il avait recruté un étudiant qu’il appréciait, du nom de William F. Buckley Jr, qui pouvait puiser dans les ressources financières de son père riche, connu depuis longtemps dans certains milieux pour son parrainage discret de diverses publications anti-juives et « son opinion privée radicale sur la perversion des étrangers dans notre vie nationale ».
Quelques années plus tôt, le célèbre mensuel littéraire de H.L. Mencken, The American Mercury, avait connu des temps difficiles et avait été acheté par l’un des hommes les plus riches d’Amérique, Russell Maguire, qui espérait l’utiliser en partie comme véhicule pour ses sentiments anti-juifs extrêmement forts. En effet, l’un des cadres supérieurs de Maguire pendant quelques années fut George Lincoln Rockwell, mieux connu pour avoir plus tard fondé le Parti nazi américain. Mais, selon Oliver, les énormes pressions concertées exercées par les intérêts juifs sur les kiosques à journaux et les imprimeurs avaient causé de grandes difficultés à ce magazine, qui allaient finalement forcer Maguire à abandonner l’effort et à vendre le magazine.
Kendall et Oliver espéraient que le nouvel effort de Buckley pourrait réussir là où celui de Maguire avait échoué, peut-être en évitant toute mention directe des questions juives et en se concentrant plutôt sur les menaces des communistes, socialistes et libéraux, qui étaient des cibles beaucoup moins risquées à attaquer. Buckley avait déjà acquis une certaine expérience journalistique en travaillant au Mercury pendant quelques années, de sorte qu’il était probablement bien conscient de l’environnement politique difficile auquel il pourrait être confronté.
Bien que L. Brent Bozell, un autre de ses jeunes protégés de Yale, travaillera également avec Buckley sur la nouvelle entreprise, Kendall a dit à Oliver qu’il n’avait pas réussi à trouver un seul professeur d’université prêt à risquer son nom comme contributeur. Cela a incité Oliver à relever le défi avec une telle détermination que plus de ses œuvres ont paru dans la National Review au cours des années 1950 que presque tout autre écrivain, même avant Kendall lui-même. Apparemment, Oliver avait déjà été ami avec Buckley, ayant participé à la fête de mariage de ce dernier en 1950.
Mais du point de vue d’Oliver, le projet s’est avéré un échec lamentable. Contre tout les conseils, Buckley fonda son magazine en tant qu’entreprise à but lucratif, faisant circuler un prospectus, vendant des actions et des débentures, et promettant à ses bailleurs de fonds un excellent rendement financier. Au lieu de cela, comme tout autre magazine politique, il a toujours perdu de l’argent et a rapidement été contraint de solliciter des dons, ce qui a grandement irrité ses investisseurs initiaux.
Une autre préoccupation était que juste avant le lancement, un couple d’anciens communistes juifs qui dirigeaient alors un magazine conservateur existant a eu vent de la nouvelle publication et a proposé de trahir leur employeur et de faire venir tous leurs abonnés existants s’ils se voyaient confier des rôles de direction. Bien qu’ils aient été dûment amenés à bord, leur coup d’État planifié de leur ancienne publication The Freeman a échoué, et aucune prime promise d’abonnés n’est apparue. Avec le recul, Oliver s’est mis à se méfier profondément de ces développements et de la façon dont la publication s’était si rapidement détournée de sa mission prévue. Il écrit :
... ce n'est que longtemps après que le professeur Kendall eut été exclu de l'organisation et que j'eus rompu mes liens avec celle-ci que j'ai perçu que chaque fois qu'une revue potentiellement influente était fondée, elle recevait l'aide de juifs "conservateurs" de talent, qui sont chargés de surveiller les enfants aryens et de veiller à ce qu'ils ne jouent qu'à des jeux approuvés.
Oliver a également souligné le grave dilemme auquel sont confrontés le magazine et toutes les autres organisations destinées à combattre l’influence des Juifs et des communistes. Pour des raisons évidentes, ils se sont presque invariablement centrés sur un fort soutien au christianisme. Mais Oliver était un athée militant qui détestait la foi religieuse et croyait donc qu’une telle approche aliénait inévitablement « le très grand nombre d’hommes instruits qui… étaient repoussés par l’hypocrisie, l’obscurantisme et les ambitions féroces du clergé ». Ainsi, les mouvements anticommunistes chrétiens ont souvent eu tendance à produire une forte réaction de sympathie pour le communisme dans les cercles d’élite.
Les petites publications idéologiques sont connues pour leurs intrigues amères et leurs disputes colériques, et je n’ai fait aucun effort pour comparer la brève esquisse d’Oliver de la création de National Review avec d’autres récits, qui fourniraient certainement des perspectives très différentes. Mais ces faits de base me semblent vrais.
En 1958, Oliver s’était établi comme l’un des principaux contributeurs de la National Review, et il a été contacté par un riche homme d’affaires du Massachusetts nommé Robert Welch, qui avait été l’un des premiers investisseurs du magazine mais qui était très déçu par son inefficacité politique, et les deux hommes ont correspondu et sont progressivement devenus très amis. Welch s’est dit préoccupé par le fait que la publication se concentrait principalement sur la frivolité et les tentatives pseudo-littéraires, alors qu’elle minimisait ou ignorait de plus en plus le rôle conspirateur des étrangers juifs qui avaient acquis un tel degré de contrôle sur le pays. Les deux hommes finirent par se rencontrer et, selon Oliver, ils semblaient tout à fait d’accord sur le sort de l’Amérique, dont ils discutèrent en toute franchise.
Vers la fin de la même année, Welch décrit ses plans pour reprendre le contrôle du pays par la création d’une organisation nationale semi-secrète d’individus patriotiques, principalement issus des classes moyennes supérieures et des hommes d’affaires prospères, qui devint par la suite la John Birch Society. Avec sa structure et sa stratégie inspirées par le Parti communiste, il devait être étroitement organisé en cellules locales individuelles, dont les membres établiraient alors un réseau d’organisations de façade pour des projets politiques particuliers, toutes apparemment sans lien les unes avec les autres mais en réalité sous leur influence dominante. Des directives secrètes seraient transmises de bouche à oreille à chaque cellule local par l’intermédiaire de coordinateurs envoyés du siège central de Welch, un système également calqué sur la stricte discipline hiérarchique des mouvements communistes.
Welch a dévoilé sa proposition en privé à un petit groupe de cofondateurs potentiels, qui, à l’exception d’Oliver, étaient tous de riches hommes d’affaires. Il a admis candidement son propre athéisme et a expliqué que le christianisme n’aurait aucun rôle dans le projet, ce qui lui a coûté quelques soutiens potentiels ; mais une douzaine d’entre eux se sont engagés, notamment Fred Koch, le père fondateur des Industries Koch. Un accent minimal devait être mis sur les questions juives, en partie pour éviter d’attirer l’attention des médias et en partie dans l’espoir qu’un schisme croissant entre juifs sionistes et non sionistes pourrait affaiblir leur puissant adversaire, ou si le premier prenait le dessus, peut-être aider à assurer le déplacement de tous les juifs au Moyen Orient.
Au fur et à mesure que le projet avançait, un magazine mensuel appelé American Opinion a été lancé et Oliver a pris la responsabilité d’une grande partie de chaque numéro. Compte tenu de son importance universitaire et politique, il est également devenu l’un des principaux conférenciers de l’organisme dans des lieux publics et un visiteur influent de plusieurs de ses sections locales.
Bien qu’Oliver soit resté une figure de proue de l’organisation jusqu’en 1966, il a conclu plus tard que les graves erreurs de Welch avaient condamné le projet à l’échec en quelques années seulement après sa création. Très tôt, un journaliste juif avait obtenu une copie de certains des écrits secrets et controversés de Welch et leur révélation publique avait paniqué l’un des plus éminents dirigeants de Birch, produisant bientôt un scandale médiatique majeur. Welch a hésité à plusieurs reprises entre défendre et nier son manuscrit secret, forçant ses associés à prendre des positions contradictoires, et rendant l’ensemble de la direction à la fois malhonnête et ridicule, une tendance qui devait se répéter dans les années à venir.
Selon Oliver, près de quatre-vingts mille hommes et femmes se sont enrôlés dans l’organisation au cours de la première décennie, mais il craignait que leurs efforts énergiques et leur engagement ne soient entièrement gaspillés, ne produisant rien de valeur. Au fil des ans, l’inefficacité de l’organisation devint de plus en plus évidente, tandis que le contrôle autocratique de Welch bloquait tout changement nécessaire de l’intérieur puisque son conseil exécutif fonctionnait simplement comme une feuille de vigne impuissante. Bien qu’Oliver restait convaincu que Welch avait été sincère lorsqu’il avait commencé l’effort, l’accumulation de tant de faux pas inutiles l’a finalement amené à soupçonner un sabotage délibéré. Il prétendait que son enquête minutieuse avait révélé que les problèmes financiers de l’organisation avaient forcé Welch à se tourner en désespoir de cause vers des donateurs juifs de l’extérieur, qui devinrent alors ses seigneurs secrets, ce qui l’avait conduit à rompre avec beaucoup de rancœur avec l’organisation en 1966 et à la dénoncer comme une fraude. Bien que je n’aie pas les moyens faciles de vérifier la plupart des affirmations d’Oliver, son histoire ne me semble guère invraisemblable.
Oliver soulève également un point important au sujet du grave dilemme engendré par la stratégie de Welch. L’un des objectifs centraux de l’organisation était de combattre l’influence juive organisée en Amérique, mais toute mention des Juifs était interdite, de sorte que le terme officiellement utilisé pour désigner leurs ennemis subversifs était le « complot communiste international ». Oliver a admis que l’usage de cette expression omniprésente était devenu « lourde » et « monotone », et en effet elle ou ses variantes apparaissent avec une régularité remarquable dans ses articles tirés du magazine Birch.
Selon Oliver, l’intention était de permettre aux membres de tirer leurs propres conclusions logiques sur qui était vraiment derrière la « conspiration » à laquelle ils s’opposaient tout en permettant à l’organisation elle-même de maintenir un déni plausible. Mais le résultat fut un échec total, les organisations juives comprenant parfaitement le jeu, tandis que des individus intelligents conclurent rapidement que l’organisation de Birch était soit malhonnête, soit délirante, ce qui n’est pas une déduction déraisonnable. À titre d’exemple de cette situation, le regretté journaliste d’investigation Michael Collins Piper en 2005 a raconté l’histoire de l’« adhésion d’une minute« à la John Birch Society qu’il avait embrassée à l’âge de 16 ans. En fait, à la fin des années 1960, toute expression publique d’antisémitisme par des membres de Birch devenait un motif d’expulsion immédiate, une situation plutôt ironique pour une organisation fondée à l’origine une décennie plus tôt avec des buts antisémites déclarés.
Après sa rupture de 1966 avec Welch, Oliver réduisit considérablement son écriture politique, qui n’est plus apparu désormais que dans des cénacles beaucoup plus petits et plus extrêmes que le magazine Birch. Son premier livre ne contient que quelques pièces de ce genre, mais le seconde, publié dans un magazine britannique de droite en 1980, présente un certain intérêt.
Comme on pouvait s’y attendre, Oliver avait toujours été particulièrement cinglant à l’égard du prétendu Holocauste juif, et au tout début de son livre, il expose ses propres vues avec une force typique :
Les Américains ... hurlaient d'indignation devant la prétendue extermination par les Allemands de quelques millions de Juifs, dont beaucoup avaient profité de l'occasion pour se glisser aux États-Unis, et ... on aurait pu supposer en 1945 que lorsque le canular, conçu pour encourager le bétail qui était expédié depuis l'Europe, aurait été exposé, même les Américains se seraient indignés d'avoir été si complètement embobinés. L'exposition rapide de l'escroquerie sanglante semblait inévitable, d'autant plus que les agents de l'OSS, communément connus dans les milieux militaires sous le nom d'Office of Soviet Stooges [Bureau des larbins soviétiques, NdT], qui avaient été envoyés pour conquérir l'Allemagne afin d'y installer des chambres à gaz pour prêter une crédibilité au canular, avaient été si paresseux et insensibles qu'ils n'avaient envoyé que des images de bains douche, ce qui était tellement absurdes que pour éviter tout ridicule elles ont dû être supprimées. Personne n'aurait pu croire en 1945 que le mensonge serait utilisé pour extorquer trente milliards de dollars aux Allemands sans défense et qu'il serait enfoncé dans l'esprit des enfants allemands par des "éducateurs" américains grossiers - ou que les hommes civilisés devraient attendre 1950 pour que Paul Rassinier, qui avait lui-même été prisonnier dans un camp de concentration allemand, puisse contester le fameux mensonge ou 1976 pour que le professeur Arthur Butz démentit en détail et de manière exhaustive l'imposture venimeuse de la crédulité aryenne.
Le canular du XXe siècle Les arguments contre l'extermination présumée des Juifs d'Europe ARTHUR R. BUTZ - 1976/2015 - 225 000 MOTS
Dans son article réédité, Oliver a abordé ce même sujet de manière beaucoup plus approfondie et dans le contexte de ses implications théoriques plus larges. Après avoir raconté divers exemples de fraudes et de camouflages historiques, à commencer par la lettre peut-être falsifiée du jeune Pline, il s’est étonné que l’histoire de l’Holocauste continue à être largement acceptée, malgré l’existence de centaines de milliers de témoins directs du contraire. Il a suggéré qu’une situation scientifique aussi étonnante doit nous forcer à réévaluer nos hypothèses sur la nature des méthodes de preuve en historiographie.
Le rejet péremptoire par Oliver du récit standard de l’Holocauste m’a amené à examiner de plus près le traitement du même sujet dans le livre de Bendersky, et j’ai remarqué quelque chose de très étrange. Comme nous l’avons vu plus haut, ses recherches exhaustives dans les dossiers officiels et les archives personnelles ont permis d’établir de façon concluante qu’au cours de la Seconde Guerre mondiale, une fraction très considérable de tous nos officiers du renseignement militaire et de nos généraux supérieurs étaient farouchement hostiles aux organisations juives et avaient également des convictions qui seraient considérées comme totalement délirantes de nos jours. La spécialité académique de l’auteur est l’étude de l’Holocauste, il n’est donc pas surprenant que son plus long chapitre ait porté sur ce sujet particulier, portant le titre « Les officiers et l’Holocauste, 1940-1945 ». Mais un examen attentif du contenu soulève des questions troublantes.
Sur plus de soixante pages, Bendersky fournit des centaines de citations directes, provenant pour la plupart des mêmes officiers qui font l’objet du reste de son livre. Mais après avoir lu attentivement le chapitre deux fois, je n’ai pas pu trouver une seule de ces déclarations faisant référence au massacre massif des Juifs qui constitue ce que nous appelons communément l’Holocauste, ni à aucun de ses éléments centraux, comme l’existence des camps de la mort ou des chambres à gaz.
Le chapitre de quarante pages qui suit se concentre sur le sort des « survivants » juifs dans l’Europe d’après-guerre, et le même silence total s’applique. Bendersky est dégoûté par les sentiments cruels exprimés par ces militaires américains à l’égard des anciens détenus juifs des camps, et il les cite souvent en les qualifiant de voleurs, de menteurs et de criminels ; mais les officiers semblent étrangement ignorer que ces âmes malheureuses avaient à peine échappé à une campagne organisée de destruction massive qui avait si récemment tué la grande majorité de leurs semblables. De nombreuses déclarations et citations concernant l’extermination des Juifs sont fournies, mais toutes proviennent de divers militants et organisations juifs, alors que tous les officiers militaires eux-mêmes ne font que garder le silence.
Les dix années de recherches dans les archives de Bendersky ont mis au jour des lettres personnelles et des mémoires d’officiers militaires écrites des décennies après la fin de la guerre, et dans ces deux chapitres, il cite librement ces documents inestimables, y compris parfois des remarques privées de la fin des années 1970, longtemps après que l’Holocauste fut devenu un sujet majeur dans la vie publique américaine. Pourtant, aucune déclaration de tristesse, de regret ou d’horreur n’est fournie. Ainsi, un éminent historien de l’Holocauste passe une décennie à faire des recherches dans un livre sur les opinions privées de nos officiers militaires sur les Juifs et les sujets juifs, mais les cent pages qu’il consacre à l’Holocauste et à ses conséquences immédiates ne contiennent pas une seule citation directement pertinente de ces individus, ce qui est simplement étonnant. Un gouffre béant semble exister au centre de son long volume historique, ou en d’autres termes, « un chien hurlant nous assourdissant de son silence ».
Je ne suis pas un chercheur archiviste et je n’ai aucun intérêt à examiner les dizaines de milliers de pages de documents sources qui se trouvent dans des douzaines de dépôts d’archives à travers le pays et que Bendersky a examinés avec tant de diligence pendant la production de son important livre. Peut-être durant toute leur activité de guerre et pendant les décennies qui suivirent, pas un seul des quelque cent officiers militaires importants qui ont fait l’objet de son enquête n’a jamais abordé le sujet de l’Holocauste ou du massacre des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais je pense qu’il y a une autre possibilité.
Comme nous l’avons déjà mentionné, Beaty a passé ses années de guerre à examiner attentivement chaque jour la somme totale de toutes les informations reçues des services de renseignement, puis à produire un résumé officiel qui sera distribué à la Maison-Blanche et à nos autres hauts dirigeants. Et dans son livre de 1951, publié quelques années seulement après la fin des combats, il a rejeté l’Holocauste présumé comme une concoction ridicule du temps de guerre par des propagandistes juifs et communistes malhonnêtes, sans fondement dans la réalité. Peu de temps après, le livre de Beaty a été entièrement endossé et promu par plusieurs de nos principaux généraux de la Seconde Guerre mondiale, y compris ceux qui ont fait l’objet des recherches d’archive de Bendersky. Et bien que l’ADL et diverses autres organisations juives aient violemment dénoncé Beaty, rien n’indique qu’elles aient jamais contesté son « négationnisme » absolument explicite.
Je soupçonne que Bendersky a progressivement découvert qu’un tel « déni de l’Holocauste » était remarquablement courant dans les journaux privés de bon nombre de ses officiers du renseignement militaire et de ses généraux supérieurs, ce qui lui posait un grave dilemme. Si seulement une ou deux de ces personnes avaient exprimé de tels sentiments, leurs déclarations choquantes pourraient être citées comme preuve supplémentaire de leur antisémitisme délirant. Mais qu’en est-il si une grande majorité de ces officiers – qui possédaient certainement la meilleure connaissance de la réalité de la Seconde Guerre mondiale – avaient des convictions privées très semblables à celles exprimées publiquement par leurs anciens collègues Beaty et Oliver ? Dans une telle situation, Bendersky a peut-être décidé que certaines portes fermées devaient rester dans cet état et a entièrement éludé le sujet.
A l’âge de 89 ans, Richard Lynn est sûrement le « grand vieil homme » de la recherche sur le QI, et en 2002, lui et son co-auteur Tatu Vanhanen ont publié leur ouvrage fondateur IQ and the Wealth of Nations. Leur volume soutenait fortement que la capacité mentale mesurée par des tests standardisés était largement déterminée par des facteurs héréditaires et génétiques, et pendant près de deux décennies, les résultats de leurs recherches ont constitué un pilier central du mouvement autour du QI qu’ils ont inspiré pendant longtemps. Mais comme je l’ai fait valoir dans un article important il y a plusieurs années, la quantité massive de preuves qu’ils ont présentées démontre en fait la conclusion exactement opposée :
Nous sommes maintenant confrontés à un mystère sans doute plus grand que celui du QI lui-même. Étant donné les puissantes munitions que Lynn et Vanhanen ont fournies à ceux qui s’opposent à leur propre » forte hypothèse autour du QI « , nous devons nous demander pourquoi cela n’a jamais attiré l’attention de l’un ou l’autre des camps en guerre dans ce conflit sans fin et amer autour du QI, malgré leur connaissance présumée du travail des deux éminents chercheurs. En fait, je dirais que les 300 pages annoncées par Lynn et Vanhanen constituaient un but personnel de fin de partie contre leur côté déterministe du QI, mais qu’aucune des équipes idéologiques concurrentes ne l’a jamais remarqué.
Le fait que des chercheurs aveuglés par l’idéologie produisent parfois des recherches qui constituent » un but personnel de fin de partie « peut être beaucoup plus courant que ce à quoi la plupart d’entre nous pourraient s’attendre. Janet Mertz et ses coauteurs féministes zélées ont consacré énormément de temps et d’efforts pour établir de façon concluante que dans presque tous les pays du monde, peu importe la culture, la région et la langue, le groupe des élèves les plus performants en mathématiques a presque toujours été composé d’environ 95 % de garçons et seulement 5 % de filles, un résultat qui semble miner profondément leur hypothèse que les hommes et les femmes ont une compétence égale en mathématiques.
De même, dix ans de recherches archivistiques exhaustives de Joseph Bendersky ont produit un volume qui semble démolir complètement notre récit conventionnel de l’activisme politique juif en Europe et en Amérique entre les deux guerres mondiales. De plus, lorsqu’on y réfléchit attentivement, je pense que son texte constitue un poignard visant avec une précision mortelle directement au cœur de notre récit conventionnel de l’Holocauste, son propre domaine d’étude pour la vie et un pilier central du cadre idéologique actuel de l’Ouest.
Au cours des deux dernières années, les pressions de l’ADL et d’autres organisations juives militantes ont incité Amazon à interdire tous les livres qui remettent en question l’Holocauste ou d’autres croyances profondément ancrées dans un judaïsme organisé. La plupart de ces œuvres purgées sont assez obscures, et beaucoup sont d’une qualité indifférente. En général, leur impact public a été sévèrement diminué par les associations idéologiques réelles ou perçues de leurs auteurs.
Pendant ce temps, pendant près de vingt ans, un livre d’une importance historique absolument dévastatrice s’est trouvé sur les étagères d’Amazon, librement disponible à la vente et portant des commentaires brillants de couverture de la part d’érudits réputés, mais Amazon n’en a vendu presque aucun exemplaire, alors que c’est un obus massif et non explosé que presque personne ne semble avoir correctement reconnu. Je suggère aux lecteurs intéressés d’acheter leurs exemplaires de l’excellent opus de Bendersky avant que des mesures ne soient prises pour le jeter définitivement dans le trou de la mémoire.
Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone
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