Par Andrew Korybko – Le 8 mai 2023 – Son blog
Le chef du renseignement ukrainien Kirill Budunov a déclaré à Yahoo News, en réponse à une question sur la culpabilité de Kiev dans l’assassinat de la journaliste Darya Dugina l’été dernier, que « nous avons tué des Russes et nous continuerons à tuer des Russes n’importe où sur la surface de cette terre jusqu’à la victoire complète de l’Ukraine. » Cette déclaration d’intention terroriste du GUR de tuer les civils de son adversaire où qu’ils se trouvent ne se distingue en rien de celle d’Al-Qaïda (AQ) ou d’ISIS.
Après tout, ces deux groupes terroristes beaucoup plus tristement célèbres ciblent également les civils, ce qui fait que le GUR n’est, en principe, pas différent d’eux. Contrairement à eux, il bénéficie cependant du soutien explicite des gouvernements occidentaux, de leurs agences de renseignement et de larges segments de leurs sociétés. En outre, Budunov a été autorisé à justifier ses actes de terrorisme dans les médias dominants après avoir déclaré que « les choses que [la Russie] appelle « terrorisme« , nous les appelons « libération« », justification qui serait considérée irrecevable si elle venait d’AQ ou d’ISIS.
Le terrorisme est une tactique qui peut être employée par n’importe qui pour défendre n’importe quelle cause, ce qui signifie qu’il n’est pas intrinsèquement lié à une identité comme les Arabes ou les Musulmans, contrairement à ce que les Occidentaux moyens ont été induits à croire par les MSM depuis la soi-disant « guerre mondiale contre le terrorisme« . L’interview de Budunov le confirme, et ce point est d’autant plus fort si l’on imagine quelle serait la réaction populaire si les dirigeants d’AQ ou d’ISIS disaient la même chose que le GUR.
Il est prévisible que les gens dénonceraient de tels propos et condamneraient la plateforme MSM qui les aurait diffusés, pourtant, ils approuvent avec enthousiasme tout ce que Budunov dit que son camp doit faire pour parvenir à la soi-disant « libération« . Cette réaction diamétralement opposée s’explique par la campagne de propagande sans précédent visant à diaboliser la Russie, qui a réussi à tellement radicaliser une masse critique de la société occidentale qu’elle en vient à littéralement soutenir le terrorisme.
Assurer l’échec de l’opération spéciale russe est considéré par les Occidentaux comme une fin qui justifie de soutenir tous les moyens que le GUR prétend nécessaires, y compris le meurtre de civils où qu’ils se trouvent dans le monde. En revanche, les tentatives d’AQ et d’ISIS d’imposer leurs systèmes radicaux à d’autres sont considérées comme indésirables, ce qui explique pourquoi les Occidentaux condamnent unanimement l’approche de ces groupes, bien qu’elle soit identique à celle du GUR lorsqu’il s’agit de tuer des civils n’importe où dans le monde.
Comme nous l’avons souligné tout au long de cette analyse, la seule différence entre le GUR d’une part et AQ-ISIS d’autre part réside dans les objectifs politiques qu’ils tentent d’atteindre. Les campagnes terroristes qu’ils mènent à l’échelle mondiale sont toutefois impossibles à distinguer les unes des autres, ce qui montre qu’ils utilisent les mêmes moyens de guerre hybride pour atteindre des objectifs très différents. La plupart des Occidentaux n’en ont pas pris conscience ou sont déjà trop radicalisés pour s’en préoccuper, tandis que les plus honnêtes et les mieux informés d’entre eux sont véritablement dégoûtés par ces actions de Kiev.
Andrew Korybko
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.