Khodorkovski:
Il ne faut pas surestimer la dépendance de la Russie au pétrole

Le 27 février 2015 – Source SputnikNews

La Russie ne dépend pas, selon l’ancien magnat russe du pétrole et ex-chef de Yukos, Mikhaïl Khodorkovski, aussi fortement des combustibles fossiles qu’on nous le fait croire: 80% de l’économie russe est produite par ses citoyens. Selon le tycoon, le pays se trouverait face à de grands changements.

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«Les recettes du pétrole et du gaz représentent moins de la moitié du budget de l’Etat russe, a déclaré Khodorkovski jeudi soir au Chatham House, The Royal Institute of International Affairs, à Londres. En regroupant les budgets de l’État au niveau régional et local, le revenu tiré du gaz et du pétrole compte pour un quart des budgets environ.»

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LUKOIL augemente sa production de 7% à 97 millions de barils

Par la vente de produits pétroliers, la Russie engrange chaque année 343,4 milliards de dollars et l’Arabie Saoudite 338 milliards de dollars. Toutefois, le produit intérieur brut russe (PIB) est trois fois plus grand que le PIB saoudien.

En vérité, le pétrole et le gaz représentent environ 20% du PIB de la Russie. Le reste de la valeur ajoutée est produit par des gens ordinaires, qui paient des impôts et participent à part entière à l’économie, selon Khodorkovski.

Les autorités russes auraient développé un plan anti-crise, dont les détails ne seraient pas encore connus. Néanmoins, Khodorkovski est optimiste.

«Quand je vois ce qu’on raconte dans nos journaux à propos de la Russie, je n’ai pas l’impression de reconnaître mon pays», confirme-t-il.

Dans la Russie d’aujourd’hui, il ne voit pas uniquement une confrontation entre les autorités et l’opposition: «Je vois que ces vingt-cinq dernières années est apparue toute une génération de gens qui ont du talent et sont bien formés.» Beaucoup d’entre eux sont de parfaits citoyens du monde, «qui sont capables d’entrer en concurrence contre les meilleurs représentants de leurs branches dans le monde entier».

En dépit de précédentes affirmations, selon lesquelles il ne désirait pas revenir en politique, Khodorkovski a déclaré que le gouvernement actuel ne serait pas capable de sortir de la crise. «Nous pourrions concevoir ce plan [de crise, NdT], mais de manière indépendante.» Il serait prêt, avec des activistes, non seulement politiques mais aussi civils, à se mettre au travail.

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Khodorkovksi veut une Russie forte

«Nous proposerons un plan de réformes  qui augmentera le potentiel économique du pays et amènera la croissance nécessaire. Nous concevons un modèle de base pour les branches clés [de l’économie, NdT] qui sera beaucoup plus efficace que le modèle actuel de notre pays», a-t-il dit.

Suite à sa libération anticipée en 2013, après dix ans d’emprisonnement, Khodorkovski avait déclaré qu’il souhaitait d’abord s’occuper de sa famille et de la société. Il ne voulait pas de lutte de pouvoir. Dans une interview avec le journal le Monde, il a déclaré plus tard que sous certaines conditions, il serait prêt à se présenter à la présidence russe, si cela était nécessaire, afin de faire face à la crise.

Traduit par Toma, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

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