Biden : Le conflit en Ukraine est un « point d’inflexion » rare dans l’histoire


Par Russia Today – Le 3 mai 2022

Le président Joe Biden a décrit mardi, au cours d’une visite des installations de Lockheed Martin, le conflit en Ukraine comme un « point d’inflexion historique [qui] survient toutes les six ou huit générations », et a estimé que le rôle des États-Unis dans ce conflit consistait à mener la première « vraie bataille » dans une lutte civilisationnelle contre la Russie et la Chine, ajoutant que « les choses changent si rapidement que nous devons les maîtriser ». Biden a également promis d’envoyer des milliards de dollars supplémentaires d’aide à Kiev.

On ne sait pas vraiment quel était le dernier « point d’inflexion » auquel Biden fait référence, six à huit générations pouvant se situer entre 100 et 200 ans. Toutefois, il a poursuivi en décrivant la mission des États-Unis en Ukraine en termes plus généraux que la simple livraison d’armes à un allié.

« Il y a une bataille permanente entre l’autocratie et la démocratie », a-t-il déclaré, faisant référence à la Chine et à la Russie en tant qu’ennemis des supposées « démocraties » occidentales. Le conflit en Ukraine, a-t-il ajouté, est « la première vraie bataille » dans ce choc des civilisations.

La rhétorique de Washington sur l’Ukraine s’est durcie ces dernières semaines, le secrétaire à la défense Lloyd Austin déclarant récemment que « nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », et Biden lui-même semblant appeler, à plusieurs reprises, à un changement de régime à Moscou.

La Russie traite déjà le conflit comme une guerre de facto contre l’OTAN, le ministre des affaires étrangères Sergey Lavrov accusant l’alliance militaire dirigée par les États-Unis de « faire essentiellement la guerre à la Russie par le biais d’un mandataire et d’armer ce mandataire ». Mardi, Biden a aussi apparemment reconnu que les États-Unis étaient engagés dans une guerre par procuration avec la Russie, en déclarant aux ouvriers de l’usine Lockheed Martin que les livraisons d’armes américaines « permettaient au peuple ukrainien de se défendre sans que nous ayons à risquer de nous engager dans une troisième guerre mondiale en y envoyant des soldats américains ».

En plus de cette rhétorique martiale, Biden a demandé 33 milliards de dollars supplémentaires – ce qui représente près de la moitié du budget total de la défense de la Russie en 2021 – en aide militaire pour l’Ukraine, ainsi que des fonds pour les agences gouvernementales américaines impliquées dans le pays. Soulignant l’importance des missiles antichars Javelin fabriqués dans cette usine d’Alabama pour l’effort de guerre de l’Ukraine, Biden a comparé ce débordement d’armes sans précédent à l’armement des alliés des États-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Biden, connu pour ses fréquents dérapages verbaux, a semblé confondre la Russie et l’Ukraine lorsqu’il a déclaré qu’avant le lancement de l’opération militaire russe en février, « nous nous sommes assurés que la Russie disposait de javelins et d’autres armes … afin que l’Ukraine soit prête à faire face à tout ce qui pourrait arriver ». Il a également déclaré à son auditoire que les parents ukrainiens baptisent leurs nouveau-nés « Javelin ou Javelina » en l’honneur des missiles de fabrication américaine. Cette affirmation avait été faite le mois dernier par le journaliste ukrainien et membre du régiment néonazi Azov, Ilya Ponomarenko.

Pendant que Biden évoquait aussi, lors de ce discours, le rôle de la Chine dans l’ordre mondial, le général Mark Milley, président des chefs d’état-major interarmées, déclarait au Sénat que les États-Unis « sont désormais confrontés à deux puissances mondiales, la Chine et la Russie » et que « le potentiel de conflit international important entre grandes puissances augmente. »

Russia Today

Note du Saker Francophone

Voici de quoi expliquer l’acharnement étasunien face à la prévisible défaite de l’Ukraine face à la Russie. « Biden » envisage cette défaite comme sa propre défaite, chose inadmissible pour l’Empire.

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

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