Par James ONeill – Le 2 mars 2021 – Source New Eastern Outlook
Depuis quelque temps, certains pays occidentaux, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, mènent une guerre de propagande contre la Chine. L’attention s’est concentrée sur les mauvais traitements présumés infligés à la population ouïgoure dans la région occidentale de la Chine. Les protestations du gouvernement chinois ainsi que l’invitation aux Occidentaux à venir visiter la région ont été ignorées.
Les accusations contre la Chine ont varié, allant de l’utilisation massive du travail forcé au nettoyage ethnique, en passant par le meurtre de masses d’habitants ouïgours. Elles s’accompagnent souvent d’allégations selon lesquelles la population féminine serait victime d’avortements forcés et/ou de stérilisation. Tout cela dans le but de discréditer le gouvernement chinois et la façon dont il traite un groupe minoritaire.
Les faits, qui sont totalement vérifiables, donnent une image complètement différente. La population indigène des Ouïgours du Xinjiang ne cesse en effet de croître. Il semble que la source de la désinformation soit un homme appelé Adrian Zenz. M. Zenz a produit un rapport intitulé « Stérilisations, dispositifs intra-utérins et contrôle des naissances obligatoire : une campagne du parti communiste chinois pour supprimer le taux de natalité des Ouïgours dans le Xinjiang ».
Ce rapport est remarquable par les nombreuses erreurs qu’il signale. Il affirme par exemple que la croissance naturelle de la population du Xinjiang a « fortement diminué ».
Il attribue la prétendue raison de cette baisse de la croissance démographique à la « stérilisation forcée » de la population féminine. La situation réelle est plutôt différente.
Le premier recensement national en Chine a été effectué en 1953, quatre ans après l’arrivée au pouvoir du parti communiste dans ce pays. À cette époque, la population totale du Xinjiang était de 4,87 millions d’habitants. Le recensement national de 2010 a montré que la population avait été multipliée par 3,3 en 57 ans, pour atteindre un peu moins de 28 millions d’habitants.
Entre 2010 et 2018, la population des Ouïgours du Xinjiang a connu une croissance régulière et continue, la population totale ayant augmenté de plus de 3 millions de personnes. Tous les groupes de population de la région ont connu une croissance régulière. La population ouïgoure de la région a augmenté de 2,87 millions de personnes entre 2010 et 2018, soit un peu plus de 22 % au cours de cette période. La population Han (la majorité ethnique de la Chine) est passée de 8 800 000 à 9 000 000 au cours de la même période, soit une augmentation de 2 %.
Loin d’être ethniquement nettoyée, ou systématiquement désavantagée et soumise au génocide des Hans, la population ouïgoure a en fait augmenté plus rapidement que celle de tout autre groupe ethnique.
Au cours des 40 dernières années, la Chine a pratiqué une forte politique de contrôle des naissances pour tenter de maintenir la croissance démographique totale sous contrôle. Cette politique a été appliquée différemment selon les groupes ethniques, et les Ouïgours n’ont pas fait exception à la règle. En 1992, lorsque la directive sur les mesures de planification familiale pour la région autonome du Xinjiang a été publiée, les Chinois Han ont été encouragés à n’avoir qu’un seul enfant. Les minorités ethniques, y compris les Ouïgours, étaient en revanche autorisées à avoir deux enfants. Dans les zones rurales, le nombre autorisé était de trois enfants. Pendant toute la période de limitation des naissances en Chine, la population ouïgoure a toujours eu des droits de naissance parmi les plus élevés.
Il est exact que le taux de naissance des Ouïgours a chuté en 2019 et 2020. Les raisons de ce déclin sont multiples, mais pour aucune des raisons citées par M. Zhen. Il y avait par exemple un important programme visant à encourager les individus à limiter leur famille, et à leur donner les moyens de le faire grâce à une large éducation à la contraception et à la mise à disposition gratuite de la ligature des trompes pour celles qui ne souhaitent plus avoir d’enfants.
De même, l’âge du mariage a changé, de plus en plus de personnes poursuivant leurs études plutôt que de se marier jeunes. C’est une tendance observable dans tous les pays développés et il est franchement ridicule de suggérer que ces femmes sont « forcées » de quelque façon que ce soit de prendre des décisions visant clairement à améliorer leurs perspectives d’avenir.
L’amélioration du niveau général d’éducation ne profite pas seulement aux modes de vie des individus. Elle réduit également l’attirance pour les extrémismes religieux. Les Ouïgours ne sont pas les seuls à en profiter.
Le niveau actuel des naissances dans le Xinjiang est comparable à celui des nations occidentales, leur taux de fertilité totale étant désormais comparable à celui de l’Occident avec moins de deux enfants par couple en moyenne. Loin d’être une illustration de la répression ethnique, comme M. Zenz voudrait le faire croire à ses lecteurs, il s’agit plutôt de l’expression d’une société qui atteint un stade de développement avancé.
Les chiffres cités par M. Zhen sont tout simplement absurdes. Les chiffres montrent clairement que le taux de croissance et les droits de naissance de la population ouïgoure du Xinjiang sont plus élevés que ceux de la population han. S’il y a un génocide, il n’existe purement et simplement que dans les données falsifiées de M. Zeng et non dans la réalité démographique telle qu’elle est vécue par les habitants de la province du Xinjiang.
Tout cela soulève une question intéressante. Les fausses données de M. Zeng ont fait l’objet d’une large couverture dans les médias occidentaux qui ne sont que trop heureux de publier des articles négatifs sur la Chine moderne. À cet égard, le Xinjiang a fait l’objet d’une attention particulière. Les protestations du gouvernement chinois ont tout simplement été ignorées. Les Chinois ont invité les politiciens occidentaux à visiter le Xinjiang et à constater les faits par eux-mêmes. Ces invitations ont été ignorées.
Il semble que les politiciens occidentaux et leurs médias toujours complaisants se contentent de continuer à publier des mensonges sur la Chine en général et sur le prétendu traitement de la population ouïgoure en particulier. Il ne fait aucun doute qu’ils considèrent que cela sert un certain programme, où toute ressemblance avec la vérité est purement fortuite. Ce n’est pas la seule attaque fondée sur des mensonges qui est dirigée contre la Chine. Ce ne sera certainement pas la dernière. La réaction du monde non occidental montre cependant que les mensonges occidentaux ont une durée de vie limitée. Celui-là ne fera pas exception à la règle.
James O’Neill
Traduit par Wayan, relu par Hervé pour le Saker Francophone
Note du Saker Francophone Dans les jours qui ont suivis la rédaction de cet article, le parlement canadien votait « une motion non contraignante assimilant le traitement réservé par la Chine à sa minorité ouïghoure à «un génocide» et appelant le gouvernement de Justin Trudeau à en faire de même. » De leurs côtés, les gouvernements de pays dits « musulmans » comme l’Indonésie, l’Arabie Saoudite, le Pakistan et d’autres disent que les Ouighours musulmans ne sont pas maltraités. Il semble donc que le Canada, comme d’autres pays occidentaux, base sa politique extérieure sur des mensonges éhontés ou, pire encore, sur des préjugés et une ignorance crasse des réalités du monde existant à l’extérieur de leur quartier résidentiel huppé.