Médecins sans frontière, Cette soi-disant organisation humanitaire internationale est en réalité un autre rouage de la machine militaire secrète tournée contre la Syrie et joue le rôle d’un bataillon médical. Brandon Turbeville
Par Brandon Turbeville – Le 5 mai 2016 – Source Information Clearing House – Activist Post
Ces derniers jours, la presse commerciale occidentale s’est déchaînée avec des reportages de bombardements d’hôpitaux, de civils morts et de crimes de guerre tous attribués, de manière prévisible, au gouvernement laïque de Bachar al-Assad. Selon les gouvernements occidentaux et leurs porte-voix médiatiques, les forces d’Assad ont visé des hôpitaux dans le but de… eh bien… personne ne sait pourquoi, en toute logique, les forces d’Assad bombarderaient des hôpitaux civils. Pourtant, les harpies occidentales – les médias et les ONG de défense des droits de l’homme – continuent à marteler à tue-tête des affirmations infondées comme la fausse information que l’Armée arabe syrienne bombarde des équipements médicaux civils.
Le premier hôpital : al-Qds
Le bombardement attribué à l’armée syrienne a entraîné la destruction de l’hôpital al-Quds, un hôpital prétendument lié à Médecins sans frontières, situé à Alep. Même officiellement, toutefois, il est important de noter que le supposé hôpital n’était pas un établissement appartenant à MSF, mais qu’il était soutenu par MSF. Cela peut paraître un petit détail technique, mais cela fait effectivement une différence importante puisque MSF est bien connu pour être tout sauf un observateur impartial dans la crise syrienne. Comme Tony Cartalucci l’a écrit dans son article de 2013 Les médecins à l’origine des accusations d’utilisation d’armes chimiques en Syrie donnent un coup de pouce aux terroristes.
Alors que MSF est souvent décrit par les médias occidentaux comme indépendant, rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.
Pour commencer, Médecins sans frontières est entièrement financé par les mêmes institutions financières qui sont derrière Wall Street et le cercle dominant la politique étrangère de Londres, et qui espèrent un changement de régime en Syrie et en Iran. Le propre rapport annuel de Médecins sans frontières (le rapport de 2010 est accessible ici), mentionne comme donateurs Goldman Sachs, Wells Fargo, Citigroup, Google, Microsoft, Bloomberg, Bain Capital, la société de Mitt Romney, et une myriade d’autres sociétés financières. Médecins sans frontières présente aussi des banquiers dans son Comité de parrainage, dont Elizabeth Beshel Robinson de Goldman Sachs.
Ce qui complique encore, c’est que Médecins sans frontières, organisation soi-disant indépendante et humanitaire affirme que ses équipements médicaux sont installés dans des régions tenues par les terroristes en Syrie, en particulier le long de la frontière syrienne nord avec la Turquie, qui est membre de l’Otan. Dans une interview avec NPR [la radio publique nationale des Etats-Unis, NdT], Stephen Cornish, de Médecins sans frontières, a révélé la nature de l’implication de son organisation dans le conflit syrien, en expliquant que l’aide a été envoyée à des régions hors du contrôle du gouvernement syrien, et que son organisation installe en fait des équipements dans ces zones. Cornish admet [c’est nous qui soulignons] :
Ces derniers mois, nous avons eu une salle de soin qui s’est ouverte dans une cave. Nous en avons une autre qui était ouverte dans une ferme de poulets, une troisième dans une maison. Et ces structures, nous avons essayé de les équiper du mieux que nous pouvions sans technologie moderne et avec des équipes médicales complètes. À l’origine, elles traitaient principalement des combattants blessés et des gens qui étaient… des civils qui étaient directement touchés par le conflit.
Autrement dit, l’organisation financée par Wall Street fournit un soutien aux militants armés et financés par l’Occident et ses alliés régionaux, dont la plupart se sont révélés être des combattants étrangers, affiliés ou appartenant directement à al-Qaïda et son aile politique de facto, les Frères musulmans. Cette soi-disant organisation humanitaire internationale est en réalité un autre rouage de la machine militaire secrète tournée contre la Syrie et joue le rôle d’un bataillon médical.
Dans une interview révélatrice à NPR, que Cartalucci cite partiellement dans son propre article, le directeur exécutif de MSF, Stephen Cornish, a admis que l’organisation apportait une aide importante aux escadrons de la mort ; pas seulement un traitement basé sur un serment d’Hippocrate impartial, mais ce qui semble être un programme basé chez les rebelles.
Même en admettant que les civils dont parle Cornish sont vraiment des civils, l’équipe de ce dernier s’est aussi concentrée sur les blessures des combattants, ce qui est un objectif intéressant si on considère que les équipes sont principalement localisées dans les territoires contrôlés par les escadrons de la mort.
En effet, Cornish lève tous les doutes sur la question de savoir si oui ou non les escadrons de la mort reçoivent des soins en priorité lorsque l’interview se poursuit. Cornish déclare :
Il est donc très difficile pour les civils d’accéder à des soins. Et l’une des difficultés, aussi, est qu’un grand nombre de plus petites salles de soins mises en place soit sont submergées par des combattants soit traitent en priorité des combattants. Et ce dont nous aurions certainement besoin est que toutes les salles de soins et tous les dispensaires accueillent aussi la population civile.
BLOCK: Vous voulez dire, en d’autres termes, que les combattants ont la priorité pour les soins médicaux et que les civils souffrent de cela.
CORNISH: Malheureusement, c’est parfois la réalité sur le terrain. Pour certaines des salles de soins que nous avons visitées, vous pourriez le dire parce que non seulement il n’y avait pas de civils dans les unités de soins, mais il n’y avait pas non plus de lits et de toilettes pour les femmes. Donc c’est en quelque sorte un don pour rien. [C’est nous qui soulignons]
Si on revient à la question de l’hôpital al-Quds, cependant, il faut relever que l’établissement a été signalé comme n’étant rien de plus qu’un hôpital de campagne pour les terroristes emprisonnés à Alep par le passé, dont le bombardement a tué plus de 50 combattants des escadrons de la mort, du moins selon les rapports de Ziad Fadel de Syrian Perspective. Après tout, l’hôpital était géré dans la zone de Sukkari, tenue par les rebelles.
Certains, cependant, ne sont pas d’accord sur la question de savoir si oui ou non l’hôpital a effectivement été bombardé. Les gouvernements tant syrien que russe ont nié avoir bombardé l’hôpital, pour commencer. Les Russes ont suggéré que la coalition anti-EI faisait manœuvrer des avions de combat dans la zone à peu près au moment du bombardement, laissant entendre que le bombardement avait peut-être été conduit par les forces américaines, mais les États-Unis rejettent l’affirmation russe.
En plus de la question de savoir si oui ou non l’hôpital bombardé était un établissement civil ou de combattants, il y a encore la question si oui ou non l’hôpital de campagne qui a été bombardé était effectivement al-Quds et, assez étrangement, si oui ou non al-Quds a jamais effectivement existé.
Par exemple, Dr. Nabil Antaki, un médecin basé à Alep ouest, a remis en question l’existence d’al-Quds. Après avoir vu la vidéo de Channel 4 montrant l’hôpital peu de temps avant l’attaque, il a répondu que «cet hôpital [Al Quds] n’existait pas avant la guerre. Il doit avoir été installé dans un immeuble après le commencement de la guerre. Je ne connais personne dans l’est d’Alep qui puisse confirmer que cet hôpital est Al Quds.»
Le second hôpital : al-Dhabeet
Pourtant, si le summum des crimes de guerre et de la brutalité est le bombardement d’hôpitaux, les États-Unis ont été obligés de se rétracter lorsque, après quelques jours seulement de propagande à l’adresse du public occidental avec des rapports sur le bombardement de l’hôpital par l’Armée syrienne, leurs propres animaux de compagnie terroristes ont commencé à tirer ouvertement des missiles sur un autre hôpital d’Alep.
Évidemment, les États-Unis n’ont pas fait mention de leur propre bombardement d’un hôpital de MSF à Kunduz, en Afghanistan plus tôt cette année.
Pourtant, le secrétaire d’ État américain John Kerry a été contraint de condamner les attaques de roquettes visant l’hôpital syrien par des terroristes soutenus par l’Occident, quoique d’une manière qui ne faisait pas directement peser le blâme sur les forces auxiliaires des États-Unis.
En effet, le 3 mai dernier, l’agence de presse SANA rapportait :
Les terroristes ont tiré 65 roquettes sur les quartiers de la rue al-Neel, al-Siryian, al-Khalidyia, al-Mocambo, al-Sabeel et aux alentours de la mosquée al-Rahman, laissant 11 civils tués et 37 blessés. Une source de la Direction de la santé d’Alep a dit que la plupart des civils blessés étaient des enfants et des femmes et que leurs blessures sont si graves que le nombre de civils morts pourrait augmenter.
Eva Bartlett commente le rapport dans son propre article Hospitals Bombed: Aleppo Burning Under ‘Moderate’ Terrorist Bombs et écrit :
Plus tard, le correspondant de l’agence SANA à Alep a rapporté que trois femmes avaient été tuées, que 17 autres femmes et enfants étaient blessés et que des dommages matériels importants avaient été causés par l’attaque des organisations terroristes à l’obus sur l’hôpital al-Dhabeet dans le quartier d’al-Mouhafaza.
SANA a recensé les districts attaqués : al-Midan, al-Furqan, Nile Street, al-Mukambo, al-Khalidiye, Jami’et al-Zahra’a, al-Ameriye, al-Ramousa, al-Masharqa, al-Muhafaza, al-Meridian, al-Serian, al-Sabeel, et al-Jamiliye dans la ville d’Alep.
SANA a posté sur sa page Facebook de nombreuses photos de l’hôpital al-Dhabeet bombardé, notant que le nombre de morts avait augmenté pour atteindre au moins 14, un chiffre qui sans doute augmentera encore au cours des prochaines heures.
Selon SANA TV, le nombre des personnes tuées a augmenté pour atteindre 28.
Les images brutes de Ruptly TV montrent les effets désastreux des bombardements et – sans censure – quelques victimes mutilées.
L’histoire de deux hôpitaux, en effet, du moins du point de vue de l’Occident et des Anglo-Américains. Dans les médias occidentaux, le bombardement d’un hôpital (s’il a effectivement eu lieu) équivaut à un crime de guerre qui justifie la condamnation du monde tandis que l’autre justifie une plainte contrainte, hésitante et tiède. Même l’aveu douloureux que bombarder des civils et des hôpitaux civils est mal a eu de la peine à sortir de la bouche de Kerry avant d’être accompagné par la condamnation requise du gouvernement syrien et du président élu Bachar al-Assad. Pourtant, le récent bombardement de l’al-Dhabeet n’est rien de nouveau en Syrie. Les terroristes soutenus par l’Occident ont lancé des assauts contre les hôpitaux depuis le début de la crise. Comme le Prof. Tim Anderson l’a fait remarquer :
Ces cinq dernières années, les groupes d’al-Qaida ont attaqué deux tiers de tous les hôpitaux et cliniques de Syrie, plus les fabriques de médicaments, dont beaucoup étaient à Alep. [Le plus récent s’appelle Al Dabit] L’hôpital général Al Razi (public) a aussi été frappé par la coalition al-Nusra, il n’y a que quelques jours.
Anderson a aussi mentionné un grand nombre d’autres attaques sur des hôpitaux comme énumérés ci-dessous.
- l’hôpital al Watani à Qusayr bombardé par Farouq FSA, en 2012 (Video)
- un attentat suicide d’al-Nusra–ASL frappe l’hôpital al Kindi Alep (Video)
- des groupes d’al-Qaida ont bombardé l’hôpital Ibn Rushd, aussi à Alep, le 26 avril (Video)
- L’hôpital général al Razi a aussi été touché il y a quelques jours (lien)
«Sans surprise, écrit Eva Bartlett, au lieu de rapporter ces exemples documentés de terroristes (qui se filment eux-mêmes) attaquant des hôpitaux syriens, les médias commerciaux et les groupes propagandistes des droits de l’homme remplissent les premières pages et les écrans de télévision avec des accusations bruyantes que l’Armée syrienne et/ou les Russes ont bombardé un prétendu hôpital de MSF à Alep.»
Conclusion
C’est évident, l’indignation occidentale à propos du prétendu bombardement du non-hôpital al-Quds n’a jamais été rien d’autre que de la propagande destinée à rallier le soutien populaire à un plus grand engagement militaire étasunien en Syrie et une tentative de plus de détruire le gouvernement syrien laïque. Au mieux, l’information répétée aux publics occidentaux a été mal interprétée. Au pire, elle a été entièrement inventée.
Brandon Turbeville – voir les archives de ses articles – est l’auteur de sept ouvrages : Codex Alimentarius — The End of Health Freedom, 7 Real Conspiracies, Five Sense Solutions et Dispatches From a Dissident, volume 1 and volume 2, The Road to Damascus: The Anglo-American Assault on Syria, ainsi que The Difference it Makes: 36 Reasons Why Hillary Clinton Should Never Be President. Turbeville a publié plus de 650 articles sur une grande variété de sujets qui comprennent la santé, l’économie, la corruption du gouvernement et les libertés civiles. L’émission de radio de Brandon Turbeville, Truth on The Tracks peut être écoutée chaque lundi soir à 21h UCYTV. Son site : BrandonTurbeville.com Il est disponible pour des interviews à la radio et la TV. Contact : activistpost (at) gmail.com.
Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Diane pour le Saker francohone
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