Par Wayan – Le 9 octobre 2023 – Le Saker Francophone
Quelles perspectives pour la guerre en Ukraine ?
Telle est la grande question que tout le monde se pose en cette période crépusculaire où la seule certitude est que la tant attendue « contre-offensive ukrainienne » s’est avérée un fiasco complet pour l’Ukraine. Et maintenant, quel est le fameux « plan B » ?
Bhadrakumar nous dresse le tableau d’ensemble :
« La guerre terrestre en Ukraine est arrivée à son terme, une nouvelle phase commence. Même les partisans inconditionnels de l’Ukraine dans les médias occidentaux et les groupes de réflexion admettent qu’une victoire militaire sur la Russie est impossible et qu’une libération du territoire sous contrôle russe est bien au-delà des capacités de Kiev.
D’où l’ingéniosité de l’administration Biden qui a exploré le plan B en conseillant à Kiev d’être réaliste quant à la perte de territoires et de rechercher pragmatiquement le dialogue avec Moscou. Tel est le message amer que le secrétaire d’État américain Antony Blinken a récemment transmis en personne à Kiev.
Mais la réaction caustique du président Zelensky dans une interview accordée au magazine The Economist est révélatrice. Il a répliqué que les dirigeants occidentaux continuaient à tenir de beaux discours, s’engageant à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps qu’il le faudra” (le mantra de Biden), mais lui, Zelensky, a détecté un changement d’humeur chez certains de ses partenaires : “J’ai cette intuition, je lis, j’entends et je vois dans leurs yeux [lorsqu’ils disent] “nous serons toujours avec vous”. Mais je vois qu’il ou elle n’est pas là, pas avec nous“. Il est certain que Zelensky lit bien le langage corporel, car en l’absence d’un succès militaire écrasant à brève échéance, le soutien de l’Occident à l’Ukraine est limité dans le temps.
Zelensky sait qu’il sera difficile de maintenir le soutien occidental. Il espère cependant que l’Union européenne, à défaut des Américains, continuera au moins à fournir de l’aide et qu’elle ouvrira des négociations sur le processus d’adhésion de l’Ukraine, peut-être même lors de son sommet de décembre. Mais il a également brandi la menace voilée d’une menace terroriste pour l’Europe, avertissant que ce ne serait pas une “bonne histoire” pour l’Europe si elle devait “pousser ce peuple [d’Ukraine] dans ses derniers retranchements“. Jusqu’à présent, ces menaces inquiétantes ont été atténuées, émanant d’activistes de bas rang de la frange fasciste de Bandera.
Mais l’Europe a aussi ses limites. Les stocks d’armes occidentaux sont épuisés et l’Ukraine est un puits sans fond. Plus important encore, il n’est pas certain que la poursuite des livraisons fasse la moindre différence dans une guerre par procuration qui ne peut être gagnée. En outre, les économies européennes sont dans le marasme, la récession en Allemagne pourrait se transformer en dépression, avec les conséquences profondes de la “désindustrialisation“. »
https://lesakerfrancophone.fr/la-phase-biden-de-la-guerre-en-ukraine-commence
Du coté ukrainien pas de plan B autre que « tout reprendre jusqu’à la Crimée ». On se souviendra que dès octobre 2022, le gouvernement Zelenski s’était déjà interdit toute négociation avec Poutine :
« Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé un décret excluant formellement la possibilité de négociations avec son homologue russe Vladimir Poutine.
Le décret confirme « l’impossibilité de mener des négociations avec le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine », selon le site web de la présidence ukrainienne. »
Ou alors devenir partie prenante du CMI en devenant, comme Israël, un grand producteur d’armes, et les bakchichs qui vont avec :
« Dans une salle de conférence d’un hôtel de Kiev, à la fin de la semaine dernière, les dirigeants ukrainiens se sont réunis avec des centaines de responsables de l’industrie de la défense et de décideurs politiques de pays alliés. Le message était clair : l’Ukraine est ouverte aux affaires.
Malgré le spectre des tirs de missiles russes sur la capitale ukrainienne, le Forum international des industries de défense ressemblait étrangement aux conférences qui se tiennent chaque année à Washington et à Londres. Mais les enjeux étaient différents, car l’Ukraine voit ses partisans à court d’armes à envoyer, tandis que d’autres se montrent de plus en plus réticents à l’idée d’engager davantage d’argent dans le conflit.
Avec l’offensive de charme dirigée vers les fabricants d’armes du monde entier, le pays tente effectivement de prendre les choses en main.
« C’est une question de survie », a déclaré Pavel Verkhniatskyi, associé directeur de COSA Intelligence Solutions à Kiev, car l’Ukraine ne peut pas compter longtemps sur les dons de partenaires dont le soutien peut être interrompu par une seule élection.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a donné le coup d’envoi de l’événement en déclarant que des accords de coproduction étaient « déjà en cours de négociation avec nos partenaires » et qu’il avait prévu des fonds dans le budget national pour aider à financer ces collaborations. L’ancien PDG de Google, Eric Schmidt, a également pris la parole, tout comme le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Deux entreprises de défense européennes ont déjà fait savoir qu’elles étaient prêtes à investir. Rheinmetall, un géant allemand de l’armement, a déclaré qu’il travaillerait avec l’entreprise publique ukrainienne d’armement, Ukroboronprom, pour construire des chars et des véhicules blindés. L’entreprise britannique BAE a également annoncé qu’elle ouvrait un bureau à Kiev et qu’elle envisageait de fabriquer des canons de 105 mm en Ukraine. »
Du côté de l’OTAN, c’est la prise de conscience de son impuissance face à la Russie :
« La Grande-Bretagne n’a plus d’équipements de défense à donner à l’Ukraine et d’autres pays devraient intervenir et assumer une plus grande part du fardeau, a déclaré un haut responsable militaire…. »
« Le Pentagone avertit le Congrès qu’il manque d’argent pour remplacer les armes que les Etats-Unis ont envoyées en Ukraine et qu’il a déjà été contraint de ralentir le réapprovisionnement de certaines troupes, selon une lettre envoyée aux leaders du Congrès.
Cette lettre, obtenue par Associated Press, exhorte le Congrès à réapprovisionner les fonds destinés à l’Ukraine. Le Congrès a évité une fermeture du gouvernement en adoptant une loi de financement à court terme au cours du week-end, mais la mesure a supprimé toute aide à l’Ukraine dans sa lutte contre la Russie.
Le contrôleur du Pentagone, Michael McCord, a déclaré aux leaders de la Chambre et du Sénat qu’il restait 1,6 milliard de dollars sur les 25,9 milliards de dollars prévus par le Congrès pour reconstituer les stocks militaires américains destinés à l’Ukraine. »
https://apnews.com/article/ukraine-russia-war-congress-funding-13727f76561a80d2f00267a13667c33a
« La réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Kiev n’a pas permis de débloquer un programme d’assistance militaire de 500 millions d’euros pour l’Ukraine.
La Hongrie a maintenu son veto sur l’aide depuis le mois de mai et n’a pas bougé malgré les appels répétés de Josep Borrell, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, qui a tenté de jouer un rôle de médiateur dans le conflit bilatéral afin de maintenir un front uni. »
« Dans toute guerre, les besoins en munitions et en armes de remplacement sont énormes. La guerre en Ukraine a vidé les arsenaux et les stocks de l’OTAN destinés à d’autres éventualités. Un an après le début de la guerre en Ukraine, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à passer des contrats avec des entreprises de défense peu scrupuleuses pour qu’elles fabriquent davantage de munitions et d’armes intelligentes. Mais des problèmes se sont immédiatement posés. De nombreuses installations de production avaient fermé depuis longtemps et il fallait en créer de nouvelles. Les chaînes d’approvisionnement devaient être renouvelées, mais pour les armes plus anciennes, elles risquaient de ne plus exister. Trouver des travailleurs et des ingénieurs expérimentés est également devenu un défi, car il n’y a plus beaucoup de volontaires pour des emplois contractuels à court terme. Enfin, un grand nombre de pièces et de matériaux dépendent des approvisionnements en provenance de Chine, comme l’a expliqué le président de Raytheon. Récemment, les Chinois ont commencé à restreindre les livraisons de produits électroniques et autres (y compris les terres rares) aux États-Unis et à l’Europe. Ces mêmes problèmes se poseraient à l’OTAN en cas de guerre générale, sauf qu’une bonne partie de la production européenne d’armements pourrait être interrompue par des attaques ennemies.
Ce qui est évident, c’est que les stocks de l’OTAN sont insuffisants pour l’Ukraine et totalement inadéquats pour la sécurité de l’OTAN, ce qui soulève la question de savoir pourquoi les États-Unis et l’OTAN étaient prêts à puiser dans leurs stocks déjà dérisoires pour l’Ukraine, sachant que cela laissait l’OTAN nue en Europe et affaiblissait considérablement les défenses avancées des États-Unis dans le Pacifique.
Aucun membre du gouvernement ne veut parler de cette imprudence, ou s’il le fait, il dit que tout va bien. C’est absurde. On ne peut pas gaspiller 100 milliards de dollars d’armes et de munitions et considérer que tout va bien.
Si la guerre en Ukraine se terminait demain, les États-Unis et l’OTAN seraient-ils vraiment prêts à maintenir des niveaux élevés de dépenses de défense, à reconstituer les stocks et à moderniser les armes ? Les États-Unis seraient-ils prêts à modifier leur système d’approvisionnement, à accepter des armes étrangères lorsqu’elles sont facilement disponibles et de meilleure qualité, et à commencer à appliquer des mesures économiques raisonnables à leurs achats de défense ?
L’un des résultats de la guerre en Ukraine est la preuve que l’OTAN n’est même pas prête à défendre ses propres territoires. Cela conduira-t-il inévitablement à un changement d’approche majeur dans la politique et la stratégie européennes ? Alors que l’Ukraine continue de s’affaiblir et que l’aventure en Ukraine prend fin, les attitudes sont appelées à changer. Les dirigeants actuels de l’Europe et des États-Unis s’effaceront. Quelle sera la prochaine étape ?
Il semble que cela soit facilement prévisible. »
Cet extrait de LCI montre à quel point les journalistes eux-mêmes sont pris par la propagande médiatique qu’ils diffusent. Regardez la réaction du journaliste de LCI quand il apprend, de la bouche d’un général de l’OTAN, que l’organisation est à court d’armes, alors que c’est une info que la presse alternative diffuse depuis plusieurs mois déjà :
https://twitter.com/LCI/status/1709678877969195063
Il semble donc que la balle soit maintenant dans le camp de la Russie :
« Ainsi, à moins que les États-Unis ne cèdent, la Russie n’a d’autre choix que de poursuivre la guerre jusqu’à ce que l’Ukraine soit prostrée ou que la Russie ait précipité un changement de régime à Kiev. La Russie doit s’emparer de l’Ukraine, que ce soit sur le plan politique ou pratique. Ce résultat devient encore plus important si les États-Unis envoient des ATACMS. La Russie aura besoin d’une zone tampon encore plus large (300 km contre 77 km pour les HIMARS envoyés précédemment) pour empêcher leur utilisation contre le territoire russe.
Cependant, une perte indéniable de l’Ukraine, quelle que soit la grossière maquilleuse des porte-parole des États-Unis et de l’UE, va, comme Alastair Crooke l’a décrit en long et en large dans une récente émission de Duran, ébranler les petits membres de l’OTAN, qui douteront qu’ils puissent compter sur l’OTAN pour venir à leur rescousse. Il se peut que l’OTAN soit toujours adaptée à son objectif en tant qu’alliance défensive. Toutefois, le fait que les Etats-Unis et les membres de l’OTAN aient envoyé toute une série de “wunderwaffen” à grand renfort de publicité, qui n’ont pratiquement rien fait pour contrecarrer les opérations russes, et dont certains ont été détruits de manière impressionnante, comme les chars Leopard 2 et Challenger, et que l’Occident ne réagisse pas par un effort du type Spoutnik pour amener la puissance de feu occidentale au niveau de celle des Russes, signifie qu’il y a de bonnes raisons de douter de la résistance du bouclier de l’OTAN s’il était mis à l’épreuve.
Cependant, Crooke a expliqué dans un article connexe que les États-Unis (ou les faucons pensent qu’ils le font) s’orientent vers un conflit long et de faible intensité, ce qui est cohérent avec les remarques de Blinken ci-dessus. Mais cet espoir américano-ukrainien ne tient pas compte du fait que la guerre va généralement dans le sens de la Russie, l’Ukraine continuant à lancer des hommes et du matériel contre les positions russes, et la Russie ne s’engageant que dans des avancées relativement mineures à Kupiansk et dans ses environs pour produire encore plus de la même chose. La Russie voulait affaiblir l’Ukraine et elle a obtenu ce résultat. Et la Russie peut augmenter l’intensité quand cela l’arrange, et elle le fera.
Compte tenu de l’affaiblissement de la position de l’Ukraine et de la nécessité trop évidente pour l’administration Biden de ne pas subir de défaite visible en Ukraine, on pourrait penser que le moment optimal se situerait entre mars et octobre 2024. Mais le revers de la médaille est que lorsque la Russie aura enfin brisé la dernière ligne de défense ukrainienne dans le Donbass, il ne restera plus beaucoup de positions défendables à l’ouest de Lougansk jusqu’au Dniepr 2 .
En d’autres termes, le changement de régime est le moyen de parvenir à une fin. Et les régimes faibles se trouvent tous à l’Ouest. »
D’autant plus qu’en Russie même, la patience atteint ses limites :
« Il s’agit de savoir si Poutine, – car c’est de la Russie dont il est question, – voudra et pourra résister encore bien longtemps aux pressions de sa bureaucratie et des milieux de sécurité nationale et de communication, notamment depuis l’opération ukrainienne contre Sébastopol. Ainsi en est-il de l’intervention, rapportée par Paul Craig Robert relayé par Larry Johnson, de Margarita Simonyan, qui dirige un des principaux groupes médiatiques nationaux, qui est généralement du côté des élites modérées presque-libérales, et qui ne l’est plus du tout.
« Les médias russes s’en prennent maintenant à la direction suprême, exigeant qu’elle cesse d’encourager les provocations sans fin par son inaction.
» La rédactrice en chef de la chaîne de télévision publique russe RT, de l’agence de presse Rossiya Segodnya et de l’agence de presse Sputnik, Margarita Simonyan, estime qu’après l’attaque d’aujourd’hui à Sébastopol, la Russie devrait cesser de fermer les yeux sur l’implication directe de l’Occident dans le conflit militaire, en se limitant aux avertissements et mises en garde habituels.
“Il est temps de lancer un ultimatum sous sa forme la plus sévère, non seulement à Kiev, mais aussi à ses protecteurs au sein de l’OTAN”, a-t-elle déclaré. » »
https://www.dedefensa.org/article/alignement-de-planetes
https://www.dedefensa.org/article/russie-radicalisation-extreme
La Russie se prépare donc activement à la suite :
« La Russie se prépare à un long conflit : dans le projet de budget fédéral pour 2024, les dépenses de défense passeront à 6% du PIB
Lors d’une réunion du gouvernement de la Fédération de Russie, le Premier ministre Mikhail Mishustin a rendu compte de l’achèvement de la préparation du projet de budget fédéral pour 2024 (et la période de planification 2025-2026), qui sera présenté à la Douma d’État le 1er octobre.
Les dépenses de défense atteindront 10,8 billions de roubles et représenteront 6% du PIB du pays au lieu de 3,9% cette année.
Les dépenses secrètes atteindront également 11,1 billions de roubles, soit presque le double de la valeur de l’année dernière. »
https://www.rfi.fr/fr/europe/20230928-russie-explosion-inédite-du-budget-de-la-défense
Augmentation récente qui montre bien que la Russie n’avait, jusqu’à maintenant, aucune ambition guerrière pour « rétablir son empire » comme le claironnaient les va-t-en-guerres, mais qu’elle se prépare maintenant à une grande guerre contre l’OTAN, puisque cette dernière ne veut toujours pas négocier de pacte de sécurité.
Le gouvernement ukrainien semble accepter un tel avenir :
« Le conflit entre la Russie et l’Ukraine pourrait se poursuivre pendant plus d’une décennie, a déclaré Aleksey Arestovich, ancien conseiller du président Vladimir Zelensky, prédisant que les deux voisins ne résoudront probablement pas leurs différends dans un avenir proche.
« Cela durera jusqu’en 2035, c’est certain », a-t-il déclaré dans une interview publiée le 17 septembre sur sa chaîne YouTube. Selon Arestovich, la Russie est « à la recherche d’une nouvelle forme d’empire », qui ne verra jamais le jour sans l’Ukraine.
L’ancien conseiller présidentiel a ensuite confirmé ses prévisions, affirmant que « la phase aiguë de l’impasse se poursuivra jusqu’en 2035 ». Toutefois, il a affirmé que l’impasse ne devait pas nécessairement être militaire. Les deux parties pourraient parvenir à un cessez-le-feu ou mettre fin aux hostilités, mais le conflit se poursuivrait alors « sur les fronts de la diplomatie, du renseignement, de l’économie et de l’information ».
L’Ukraine doit s’habituer à vivre dans une situation de menace militaire constante et maintenir un « état d’alerte avancé », a déclaré Arestovich, suggérant que Kiev suive l’exemple d’Israël si elle veut s’adapter à de telles circonstances. « Une guerre peut éclater ou un incident frontalier peut se produire à tout moment, même après la fin des combats.
Arestovich a également rappelé qu’il avait fait cette prévision pour la première fois en avril 2022, deux mois seulement après le début du conflit. Ses propos ont choqué les gens à l’époque, a-t-il ajouté.
Mardi, Bloomberg a rapporté que sept des principales économies développées du monde, connues sous le nom de G7, estiment que le conflit entre la Russie et l’Ukraine pourrait durer encore six ou sept ans. Le calendrier a été allongé en raison de l’absence apparente de progrès dans la contre-offensive de l’Ukraine, a rapporté l’agence de presse, citant plusieurs responsables. »
https://www.rt.com/russia/583475-conflict-ukraine-last-zelensky-aide/
Si l’Europe de l’Ouest semble effectivement « bien à l’ouest » sur ce sujet, la Pologne elle aussi se prépare :
« Le vice-premier ministre polonais Jarosław Kaczyński a déclaré à un groupe de fabricants d’armes que Varsovie disposera de la force terrestre la plus puissante d’Europe d’ici deux ans grâce à une série d’achats d’armes. Varsovie estime que l’augmentation des dépenses militaires à 3 % du PIB et l’élargissement de son armée à 300 000 personnes rendront l’armée polonaise si puissante qu’elle ne pourra pas être contestée. »
https://lesakerfrancophone.fr/la-pologne-veut-creer-la-plus-grande-armee-deurope-dici-deux-ans
Car si une « longue guerre » s’installait entre l’Europe et la Russie, là encore l’heureux gagnant serait le Complexe militaro-industriel. Alors, sauf coup de poker russe, il semble que c’est la direction vers laquelle nous nous dirigeons :
« Dans un article récent intitulé “Les USA et leurs alliés s’attendent à ce que la guerre en Ukraine dure plusieurs années“, Bloomberg rapporte que la structure de pouvoir centralisée des États-Unis s’attend à soutenir son conflit par procuration contre la Russie pendant très longtemps, potentiellement jusque dans les années 2030.
Bloomberg rapporte :
Les États-Unis et leurs alliés du Groupe des Sept s’attendent désormais à ce que la guerre en Ukraine se prolonge pendant des années et intègrent cette possibilité dans leur planification militaire et financière.
Un haut fonctionnaire d’un pays européen du G7 a déclaré que la guerre pourrait durer encore six ou sept ans et que les alliés doivent prévoir des moyens financiers pour continuer à soutenir Kiev pendant un conflit aussi long.
C’est beaucoup plus long que ce que de nombreux responsables avaient prévu au début de l’année, mais la lenteur des progrès de la contre-offensive ukrainienne au cours des derniers mois a tempéré les attentes.
Dans une récente interview accordée à CNN, le président sortant de l’état-major interarmées, Mark Milley, a déclaré que la réalisation de l’objectif officiel de Kiev, à savoir la reconquête de l’ensemble du territoire ukrainien, allait nécessiter “des efforts très importants sur une période de temps considérable“.
“Je peux vous dire qu’il faudra beaucoup de temps pour éjecter militairement les quelque 200 000 soldats russes de l’Ukraine occupée par la Russie“, a ajouté M. Milley. “La barre est très haute. Il faudra beaucoup de temps pour y parvenir“.
Dans une récente interview accordée au journal allemand Berliner Morgenpost, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a également insisté sur le fait que cette guerre allait durer très longtemps.
“La plupart des guerres durent plus longtemps que prévu lorsqu’elles commencent. Nous devons donc nous préparer à une longue guerre en Ukraine“, a déclaré Stoltenberg.
“Nous souhaitons tous une paix rapide“, a ajouté Stoltenberg. “Mais en même temps, nous devons être conscients de la situation : Si le président Zelensky et les Ukrainiens abandonnent le combat, leur pays n’existera plus. Si le président Poutine et la Russie déposaient leurs armes, nous aurions la paix. Le moyen le plus simple de mettre fin à cette guerre serait que Poutine retire ses troupes“.
Les dirigeants de l’empire et leurs apologistes ne cessent de répéter que le seul obstacle à la paix en Ukraine est le refus de la Russie de partir. Cette affirmation ne tient évidemment pas compte des nombreuses agressions occidentales largement documentées qui ont provoqué l’invasion de la Russie, un fait que Stoltenberg lui-même a admis au début du mois.
Exiger que la Russie mette fin à ses agressions sans que l’Occident n’accepte de mettre fin à ses propres agressions qui ont conduit à ce conflit, c’est simplement exiger que la Russie se couche et se soumette à la domination de l’empire occidental. Ce n’est pas un appel à la paix, c’est un appel à la victoire totale de Washington et de ses alliés.
Stoltenberg a renforcé son argument selon lequel cette guerre durera des années en affirmant que l’Ukraine deviendra membre de l’OTAN à la fin de la guerre, ce qui revient à dire à Moscou que si l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN lui paraît toujours inacceptable, elle doit soit annexer entièrement l’Ukraine à la Fédération de Russie, soit continuer à faire la guerre pour l’éternité.
“L’Ukraine deviendra membre de l’OTAN – tous les alliés l’ont dit clairement“, a déclaré Stoltenberg, ajoutant que l’Ukraine aura besoin de la protection de l’OTAN à la fin de la guerre, faute de quoi “l’histoire pourrait se répéter“.
Les médias occidentaux transmettent le même message. Le célèbre torchon de propagande de l’empire The Economist a publié un nouvel article intitulé “L’Ukraine est confrontée à une longue guerre. Un changement de cap s’impose“, où l’on voit un drapeau ukrainien sur lequel sont inscrits les mots “TIME FOR A RETHINK” [Il est temps de réenvisager les choses]. Si vous ne saviez rien de The Economist, vous pourriez penser à première vue qu’il s’agit d’un article visant à repenser l’approche consistant à soutenir un conflit par procuration sans fin – surtout après que les premiers paragraphes reconnaissent que “le plan ne fonctionne pas” et que “l’Ukraine a libéré moins de 0,25 % du territoire que la Russie occupait en juin“.
Vous auriez tort. Ce que The Economist veut dire, c’est que nous devrions cesser de penser qu’il s’agit d’une guerre qui peut être gagnée en temps voulu, mais plutôt d’une guerre qui se poursuivra dans un avenir prévisible :
L’Ukraine et ses partisans occidentaux commencent à réaliser qu’il s’agira d’une guerre d’usure. Le président Volodymyr Zelensky s’est rendu à Washington cette semaine pour des entretiens. “Je dois être prêt pour une longue guerre“, a-t-il déclaré à The Economist. Malheureusement, l’Ukraine n’est pas encore prête, pas plus que ses partenaires occidentaux. Tous deux sont encore obnubilés par la contre-offensive. Ils doivent repenser la stratégie militaire de l’Ukraine et la manière dont son économie est gérée. Au lieu de chercher à “gagner” puis à reconstruire, l’objectif devrait être de s’assurer que l’Ukraine a la capacité de mener une longue guerre – et de prospérer malgré cela.
Ainsi, les gestionnaires de l’empire occidental et les médias qui fixent l’ordre du jour font savoir aussi clairement que possible que l’empire centralisé des États-Unis se retrouve dans une nouvelle guerre sans fin, une autre “guerre d’usure” caractérisée par des destructions et des souffrances insondables sans stratégie de sortie, qui verse une fois de plus de vastes fortunes dans les coffres du complexe militaro-industriel. La seule différence est que cette fois-ci, la menace d’un anéantissement nucléaire vient s’y ajouter. »
Et la porte-parole de la Maison Blanche de prévenir Poutine :
« « Si Poutine pense qu’il peut tenir plus longtemps que nous, il a tort », a déclaré la secrétaire de presse Karine Jean-Pierre, ajoutant qu’il existait une large coalition occidentale soutenant l’Ukraine contre l’invasion du président russe Vladimir Poutine. »
Il ne doit pas en dormir de la nuit le pauvre. Sérieusement, il semble que pas un dirigeant occidental n’envisage le fait que la Russie puisse prendre l’initiative de démanteler complétement ce qu’il reste de l’Ukraine et ne laisser que le croupion occidental à l’Europe pour qu’elle se démerde avec. Que pourrait faire l’Occident dans un tel cas. Juste maudire Poutine, pour changer.
Une fois de plus, personne n’aura demandé son avis aux populations concernées. Alors, pour leur faire passer la pilule amère d’une telle guerre, rien d’autre qu’un grand verre de propagande pour bien nous rappeler que « c’est la faute aux autres ».
Un tir de barrage de propagande
Nous commencerons par la plus caricaturale de la semaine. Deux mots d’abord pour expliquer le contexte de cette vidéo. Le parlement canadien reçoit Zelenski et veut, comme d’habitude, en faire un spectacle. Il fait venir un vieil ukrainien de 98 ans ayant combattu les russes dans sa jeunesse comme symbole de la lutte héroïque des ukrainiens contre les russes. Quand il est introduit, tous les parlementaires se lèvent d’un seul homme et lui font une « standing ovation ». Pourquoi pas. Mais il s’avère que dans leur empressement, ou leur ignorance de l’histoire, cet héroïque ukrainien combattait les russes au sein d’une des armées nazies la plus féroce, la 14eme division de la Waffen SS, qui n’a pas tué que des russes mais aussi quantité de juifs et de polonais.
Enorme bévue à un moment où les médias cherchent à cacher au maximum les tendances nazis du gouvernement ukrainien en place. Trudeau obligé de présenter ses plus plates excuses. En voici la vidéo, sous-titrée en français :
https://twitter.com/BPartisans/status/1706387730052071641
Ce qui est donc remarquable dans cette vidéo est la manière dont il passe de ses excuses à son injonction de « lutte contre la désinformation russe » alors qu’il n’y a aucun rapport entre les deux. Mais cela montre que, comme chez beaucoup de dirigeant occidentaux, l’argument de la désinformation russe est devenu un réflexe lorsqu’ils subissent un échec ou ne savent plus comment expliquer un fait. Nous allons montrer quelques exemples parmi tant d’autres de cette constatation.
Ce phénomène a été initié par Hillary Clinton quand elle a accusé Poutine et Trump d’avoir comploté pour lui faire perdre les élections présidentielles de 2016. Accusation soutenue par un dossier concocté par une officine britannique et soutenu du bout des lèvres par les dirigeants du FBI mais qui s’est finalement avéré être un montage. Evidemment les médias ont glissé sous le tapis la fin de cette histoire mais elle avait de toute façon fait déjà des dégâts dans l’esprit des électeurs Démocrates qui se sont mis à considérer Poutine comme un réel danger pour leur démocratie. Cette affaire nommé « Russiagate » par les médias étasuniens a fait grand bruit là-bas mais a peu été rapporté par les médias européens. Ce montage est pourtant resté la base de l’accusation sans preuves, autre que ce dossier monté de toutes pièces, que « Poutine est un danger pour nos démocraties ».
Pour plus de détail sur ce Russiagate, voyez notre recueil d’articles sur Trump.
Depuis, cette habitude de blâmer la Russie dès qu’un problème survient est devenue une sorte de réflexe chez nos dirigeants, comme vient de le faire Trudeau. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
***
Passons maintenant à cette vidéo de propagande qui tourne cette semaine aux Etats-Unis, une vraie cette fois avec son lot de « fake News », lancée par la frange Républicaine qui veut convaincre ses membres de continuer à soutenir le financement de l’Ukraine. Elle n’est pas sous-titrée mais courte donc nous allons la traduire progressivement :
https://twitter.com/BillKristol/status/1705616187105653168
« Quand l’Amérique arme l’Ukraine, nous obtenons beaucoup, pour pas grand-chose », il n’explique pas pourquoi, peut-être parce qu’il ne serait pas « droit de l’hommisme » d’expliquer que ceux qui s’enrichissent en armant l’Ukraine sont les vendeurs d’armes du CMI. Il espère simplement être cru sur parole. Donc armer l’Ukraine est bon pour l’Amérique. Sous-entendu on s’en fout nous aussi des ukrainiens, même s’ils meurent en masse, tant que c’est bon pour l’Amérique. Car l’argument des Républicains opposés au financement infini de l’Ukraine est de dire que cela coute beaucoup pour un peuple dont il se fiche.
Ensuite, une courte phrase subliminale pour bien enfoncer cela dans les têtes : « Poutine est un ennemi de l’Amérique ». Affirmation complètement infondée et fausse. Ceux qui veulent savoir pourquoi peuvent lire nos recueils de textes sur Poutine et le rapport USA-Russie.
On notera au passage que l’utilisation de phrases subliminales au milieu d’un texte portant sur un autre sujet est une technique classique d’hypnose.
« Nous avons utilisé 5% de notre budget de défense pour armer l’Ukraine », écrit cette fois en gros caractères pour être consciemment perçu. 5% ce n’est pas grand-chose, mais 5% du budget de défense étasunien cela fait combien en valeur absolu ? Cela fait 40 milliards de dollars, si le chiffre de 5% est exact car comment croire une info quand la précédente est déjà un mensonge. Mais considérons qu’elle est exacte. 40 milliards sur un an, c’est 110 millions par jour. Présenté comme cela à un peuple qui voit ses conditions de vie se dégrader de jours en jours, serait beaucoup moins convaincant.
Toujours écrit en gros caractères, « et avec cela ils ont détruit 50% de l’armée de Poutine ». Alors là encore un énorme mensonge. Ceux qui nous lisent régulièrement le savent déjà. Je remarque au passage le terme de « l’armée de Poutine » et non pas « l’armée russe », sous entendant que c’est Poutine qui dirige tout en Russie. Message autant de mauvaise foi que de dire que Biden dirige l’armée étasunienne et dirige tout aux Etats-Unis. Mais message largement répandu par toute la presse occidentale.
« Et nous réalisons tout cela en envoyant des armes déjà en stock, aucun militaire. Plus nous affaiblissons Poutine, plus nous affaiblissons son plus proche allié, la Chine. L’Amérique a besoin de rester forte face à ses ennemis, c’est pourquoi les Républicains doivent continuer à donner leur support à l’Ukraine »
Ces dernières phrases font apparaitre une stratégie dont le but n’est pas tant de sauver l’Ukraine, car ce ne serait faisable qu’en frappant fort, en envoyant des troupes armées jusqu’aux dents, comme en 1944. Mais non, l’objectif est d’affaiblir Poutine et, par la même occasion, le deuxième « ennemi », la Chine. Mais sans jamais y aller directement, ils veulent juste vendre des armes et gêner des compétiteurs, alors il faut continuer à supporter l’Ukraine, et Taiwan aussi, pour que ce soit eux qui aillent au massacre à la place de « nos troupes ».
Voilà un message de propagande qui, paradoxalement, dit clairement les choses.
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Petit à petit on voit apparaître une autre technique dans la « guerre pour les esprits ». Étiqueter de « répandant de la fausse information », souvent accolé à « pro-russe » et « extrême-droite » tout opposant politique critiquant vraiment le système ultralibéral à tendance mafieuse en place. Cet article de France24 en est une nouvelle démonstration :
« Selon Peter Jancarik, cofondateur de Konspiratori.sk, une plateforme luttant contre la désinformation en Slovaquie et en République tchèque, les premiers diffuseurs de ces fausses informations ne sont ni les influenceurs, ni les les trolls russes ou les sites conspirationnistes, mais bel et bien les hommes politiques slovaques eux-mêmes.
« La plus grande victoire de ces sites Internet qui propagent de fausses informations n’est pas d’avoir une plus grande audience mais de voir leurs discours portés par des politiciens dans la sphère publique », analyse l’expert. « Pour de nombreux hommes politiques slovaques, la désinformation est devenue un outil de communication à part entière. »
À commencer par l’ancien Premier ministre Robert Fico, populiste aux penchants pro-russes et favori des sondages, dont les vidéos font partie des plus populaires en Slovaquie sur Facebook, mais aussi sur YouTube et Telegram.
« Robert Fico manipule la désinformation à un tel degré que même les plus intelligents, les plus cultivés et les mieux formés des Slovaques ont du mal à la décrypter« , affirme Alain Soubigou, maître de conférences en histoire de l’Europe centrale contemporaine à la Sorbonne.
Avant même le vote, Robert Fico et l’eurodéputé Milan Uhrík, leader du parti d’extrême droite Republika, avaient également mis en garde les électeurs contre une éventuelle fraude électorale, sans fournir aucune preuve de leurs affirmations, une stratégie utilisée par Donald Trump avant l’élection américaine de 2020. »
La fin de ce passage renvoie au Russiagate dont nous avons parlé plus haut qui, même si cela a finalement été prouvé être une manipulation du Parti Démocrate contre Trump, continue à être considéré comme étant vrai par ce journaliste français. Mais passons avec l’excuse de l’igorance.
Alors quelle est cette désinformation sortant de la bouche de ces opposants tchéques :
« Robert Fico a récemment déclaré que la guerre en Ukraine avait commencé en 2014 avec des « fascistes » ukrainiens tuant des civils russes, reprenant mot pour mot le narratif de Moscou.
Andrej Danko, président du Parti national slovaque (SNS) a, quant à lui, déclaré en juillet que les territoires occupés par la Russie n’étaient pas « historiquement ukrainiens ». »
Ce sont pourtant des faits établis que nous avons régulièrement exposé dans notre site et d’autres, non pas pour « soutenir Poutine » mais pour rétablir un minimum la réalité du terrain face à la propagande médiatique de guerre menée par les médias occidentaux. C’est bien pour cela que ces sites sont traités de complotistes répandant des mensonges. Cela ne nous touche guère mais pour un homme politique voulant le faire à un plus grand niveau c’est très risqué pour sa carrière. Tel est le cas de François Asselinau en France.
Finalement, face au manque de preuves matérielles et intangibles de manipulations par « les trolls russes ou les sites conspirationnistes », les médias relèvent maintenant directement dans la bouche des opposants politiques les signes de « désinformation ». Les déclarations officielles de Poutine et de Xi Jinping étant considéré comme de la propagande et non pas de la communication politique, pourquoi ne pas considérer les critiques des vrais opposants comme de la désinformation pro-russe ? C’est visiblement ce qui est en train de se passer en Tchéquie, selon cet article de France 24 classé, sans rire, dans la rubrique spéciale « Infox en stock ». Cet article montre surtout comment l’excuse de la « propagande russe » va maintenant servir de plus en plus à s’attaquer cyniquement aux opposants politiques indésirables par le système en place. En particulier ceux qui s’opposent à la continuité de cette gabegie en Ukraine :
« Le New York Times a publié un nouveau communiqué de presse de la CIA déguisé en information, cette fois-ci dans le but d’attiser la paranoïa à l’égard de quiconque critique la guerre par procuration menée par les États-Unis en Ukraine.
L’article est intitulé « La prochaine cible de Poutine : le support américain pour l’Ukraine, selon des officiels ». Son auteur, Julian E. Barnes, a écrit tant d’articles du New York Times dont les titres se terminent par les mots « selon des officiels » que nous pouvons supposer sans risque que la principale raison pour laquelle il continue à travailler pour ce journal est que les dirigeants de l’empire au sein du gouvernement américain l’ont désigné comme quelqu’un en qui on peut avoir confiance pour imprimer ce qu’ils veulent voir imprimé. Cette désignation ferait de lui un fournisseur fiable de « scoops » (lire : régurgitations d’affirmations gouvernementales non prouvées) pour le New York Times.
« Les responsables américains se disent convaincus que Poutine a l’intention d’essayer de mettre fin au soutien des États-Unis et de l’Europe à l’Ukraine en utilisant ses agences d’espionnage pour faire de la propagande en faveur des partis politiques pro-russes et en alimentant les théories du complot avec les nouvelles technologies », écrit Barnes.
Bien entendu, le rapport n’est pas plus précis que cela, et les « officiels américains » cités par Barnes font valoir leurs affirmations non prouvées sous le couvert de l’anonymat le plus complet.
« Les responsables américains ont parlé à la condition que leur nom ne soit pas divulgué afin de pouvoir discuter de renseignements sensibles », écrit Barnes.
Il s’agit de l’une des tentatives les plus pathétiques de propagande de guerre par procuration à ce jour. Si vous critiquez le rôle des États-Unis dans le déclenchement de la guerre en Ukraine, c’est que vous êtes tombé sous le charme de la « désinformation » et des « théories du complot » du tout-puissant Poutine. https://t.co/83OlgOUAQd
– Aaron Maté (@aaronjmate) 3 octobre 2023
La seule source citée dans l’article est un vétéran de la CIA nommé Beth Sanner, qui affirme que « la Russie n’abandonnera pas ses campagnes de désinformation », mais ajoute que « nous ne savons pas à quoi cela va ressembler ».
Et c’est là tout l’article. Poutine va utiliser ses agences d’espionnage pour promouvoir des partis politiques et des messages qui soutiennent la fin de la pratique consistant à déverser des milliards de dollars d’armes en Ukraine, mais personne ne sait à quoi cela ressemblera exactement, de sorte que nous devons tous nous méfier de tous ceux qui ne pensent pas que c’est une bonne idée de perpétuer une guerre horrible avec des conséquences qui pourraient mettre fin au monde, parce qu’ils pourraient faire partie d’une opération d’influence russe non spécifiée.
CNN a publié un rapport similaire il y a quelques semaines, dans lequel le public était averti que le FSB russe s’efforçait de transformer les Occidentaux en porte-parole de la propagande russe en utilisant des méthodes si sournoises et subtiles que ces Occidentaux ne se rendraient même pas compte de ce qui se passe. Là encore, les détails étaient extrêmement vagues et la seule réponse évidente aux informations fournies est que tout le monde devienne vraiment paranoïaque à l’égard de quiconque dit quoi que ce soit qui ne soutienne pas la politique étrangère actuelle des États-Unis à l’égard de la Russie. »
https://caitlinjohnstone.com.au/2023/10/05/american-state-propaganda-a-thought-experiment/
Une variante pour décrédibiliser un personnage trop critique est de le traiter « d’idiot utile du Kremlin ». Cette semaine ce fut le cas de Tucker Carlson « l’histrion médiatique » aux Etats-Unis mais, et c’est cela qui dérange le plus les gardiens du système en place, est le journaliste étasunien qui a, de loin, le plus grand nombre d’auditeurs. Mais ne serait-ce justement parce que ses critiques résonnent bien aux oreilles des auditeurs ?
Cette semaine France 24 s’est fendu d’un article dont le titre va droit au but : « L’ex-star de Fox News Tucker Carlson, un levier de choix pour la propagande russe »
« Si Tucker Carlson n’existait pas, il faudrait probablement que la propagande russe l’invente. Car il n’y pas de vraie alternative dans le paysage médiatique américain, assurent les experts interrogés par France 24. Certes, d’autres commentateurs conservateurs américains expriment une certaine sympathie pour la Russie de Vladimir Poutine. Mais ils sont soit trop extrémistes pour pouvoir être présentés comme représentatifs par les médias russes, à l’instar d’un Alex Jones, roi des complotistes les plus délirants, soit trop discrets dans leur soutien à Moscou pour être vraiment utiles, à l’instar d’autres commentateurs de Fox News tels que l’éditorialiste Greg Gutfeld.
Tucker Carlson « a été le premier à adopter cette rhétorique et c’est lui qui assume le plus ouvertement cette posture aux États-Unis”, affirme Jeff Hawn.
Pour certains observateurs, Tucker Carlson fait à ce point le jeu de la propagande russe qu’ils le perçoivent comme la version du XXIe siècle de “l’idiot utile” du KGB. Une référence aux individus qui, à l’époque de la Guerre froide, servaient les intérêts russes sans s’en rendre compte. Reste encore à déterminer à quel point l’ex-star de Fox News en a conscience ou pas.. »
« L’indice le plus révélateur de cette nouvelle orthodoxie est peut-être la prolifération de l’expression “idiots utiles de Poutine“. Une recherche sur Google donne 321 000 résultats. L’histoire des “idiots utiles” – qui implique une vision cynique de la politique, dans laquelle la bonne foi et la naïveté sont exploitées – est éclairante. Comme l’écrivait William Safire dans un article du New York Times Magazine en 1987 : “Il semble que cette expression de Lénine, autrefois appliquée aux libéraux, soit utilisée par les anticommunistes contre les petits-enfants idéologiques de ces libéraux, ou contre quiconque n’est pas suffisamment anticommuniste aux yeux de l’utilisateur de l’expression“. Mais les recherches de Safire n’ont pas permis de trouver l’expression dans les écrits et les discours de Lénine. Le cynisme de l’expression a donc été utilisé contre ses premiers formulateurs supposés.
L’utilisation de l’expression s’est estompée avec la fin de la guerre froide qui l’avait engendrée (“guerre froide” est un terme inventé par Walter Lippmann). Mais en 2008, elle a été réinventée sous le titre “Putin’s Useful Idiots” dans Foreign Policy. Pour paraphraser Safire, il suffisait d’être insuffisamment anti-Poutine aux yeux de certains pour qu’ils utilisent cette expression. Il convient, bien entendu, de se rappeler le contexte. Au début des années 2000, Poutine demandait à devenir membre de l’OTAN (comme Foreign Policy l’a rappelé à ses lecteurs l’année dernière dans l’article “Quand Poutine aimait l’OTAN“). Mais en 2008, les choses ont changé : la question n’était plus de savoir si la Russie devait être acceptée, mais comment accorder à l’Ukraine et à la Géorgie l’accès à l’OTAN pour contrer la Russie (c’était aussi l’année de la guerre entre la Russie et la Géorgie à propos de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie). L’expression “les idiots utiles de Poutine” est réapparue dans un article du New York Times en 2014, l’année où le président ukrainien élu Viktor Ianoukovitch a été détrôné. L’usage s’est progressivement intensifié, les vannes s’ouvrant finalement après l’invasion russe de l’Ukraine. Depuis lors, le terme a fait la une (pour donner une idée) de The Atlantic, The Spectator, Politico et The Economist. »
https://lesakerfrancophone.fr/la-pravda-occidentale
Mais quand le personnage ciblé est suffisamment inconnu pour pouvoir se passer de propagande et aller directement à la censure sans crainte de retombée négatives, les gardiens de la bonne parole libre et démocratique n’hésitent pas :
« Depuis trois ans qu’elle publie des textes sur sa vie d’enfant au milieu de la guerre du Donbass, Faina Savenkova a souvent fait face à l’indifférence des institutions internationales et occidentales, qui vantent tant les principes de la démocratie et des droits de l’homme. Mais désormais l’indifférence a laissé la place à des mesures plus radicales contre tous ceux qui oseraient lui donner la parole. Tant en Ukraine qu’en Occident, il semble que les autorités ont peur de ce qu’une adolescente de 14 ans peut dire sur leurs crimes respectifs, allant jusqu’aux menaces et à la censure, tant contre Faina Savenkova, que contre tous ceux qui essayent de l’aider à briser le blocus informationnel du Donbass.
Comme nos lecteurs réguliers le savent, Faina Savenkova est listée sur le site néo-nazi ukrainien Mirotvorets (sorte de Gestapo numérique 2.0) depuis qu’elle a 12 ans. Ce site recense les « ennemis de l’Ukraine », et est en fait une liste de personnes à éliminer. D’ailleurs je rappelle qu’en 2016, ce site avait lancé un contrat sur la tête du journaliste britannique Graham Phillips, et que plusieurs personnes listées ont été assassinées après la publication de leurs données personnelles (comme Oles Bouzina, Daria Douguina, Vladlen Tatarski, et bien d’autres), après quoi ils sont marqués sur Mirotvorets comme « liquidés ». Avec tout cela, difficile de prétendre que ce site ne serait pas une « kill-list » (liste de personnes à tuer), comme le font les trolls et les soutiens indéfectibles à l’Ukraine.
Ce qui a valu à Faina Savenkova de finir sur un tel site ? Simplement le fait d’avoir dit la vérité, à savoir que l’armée ukrainienne bombarde délibérément les civils du Donbass depuis 2014, faisant de nombreux morts, y compris parmi les enfants, et qu’elle a appelé à la fin de la guerre. Voilà ce qui justifie auprès des néo-nazis ukrainiens qui gèrent ce site de publier les données personnelles d’une enfant de 12 ans, l’exposant ainsi aux menaces et aux tentatives d’assassinat ! Je tiens d’ailleurs à souligner qu’elle n’est pas la seule et que plus de 300 enfants sont listés sur Mirotvorets, en violation du droit national et international. Situation inadmissible qui n’a pas l’air d’affoler plus que ça l’ONU et l’UNICEF.
Mais là où cela prend des proportions délirantes, c’est lorsque la menace que représente le fait d’être listé sur Mirotvorets, est étendue à toute personne interagissant avec Faina Savenkova. Ainsi l’écrivain et éditeur Guy Boulianne, le journaliste britannique Johnny Miller et Mira Terada ont été ajoutés à la liste des « ennemis de l’Ukraine » du site Mirotvorets juste après avoir fait une interview avec Faina Savenkova ! Il faut croire que l’Ukraine a une peur bleue de ce que peut dire cette adolescente pour en venir à menacer toute personne lui donnant la parole !
Et quand les menaces ne suffisent pas à faire taire, l’Ukraine peut compter sur le soutien de l’Occident pour utiliser une autre arme : la censure. Ainsi, les interviews de Faina Savenkova avec Mike Jones et Lori Spencer de Maverick News, ont valu à ces derniers de perdre purement et simplement leur chaîne Youtube.
La dernière victime en date de cette censure est le journaliste italien Vincenzo Lorusso, qui a lui aussi perdu sa chaîne Youtube, pour y avoir simplement publié l’appel de Faina Savenkova au maire de Milan concernant l’exposition de photos dédiée au régiment néo-nazi ukrainien Azov ! »
La liste d’articles montrant la propagande médiatique occidentale contre la Russie et la Chine est si longue qu’il faut que je me limite au nombre de pages de cette revue de presse. Nous finirons donc par un article à charge de RFI contre la Chine. Là encore une caricature :
Le titre d’abord
« Les tensions en mer de Chine méridionale ne cessent de s’accroître »
Effectivement, c’est un fait. La tension monte entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de Taiwan et la Mer de Chine. Mais l’article réussira l’exploit de ne pas dire un mot sur l’attitude des Etats-Unis dans cette situation.
« La Chine, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie, Brunei et Taïwan revendiquent des parties de la mer de Chine méridionale, où transitent chaque année, selon les estimations, 3,37 milliards de dollars, soit 21 % du commerce mondial.
La Chine se montre de plus en plus revendicatrice dans la région : « Cette partie de l’océan Pacifique est extrêmement riche en ressources naturelles diverses : pétrole, gaz, nourriture et tant d’autres choses », souligne Mats Engman, ancien haut gradé de la marine suédoise, expert à l’institut du développement et la sécurité.
La Chine n’est pas reconnue par ses voisins comme étant « de plus en plus revendicatrice dans la région ». D’abord la Chine fait partie intégrante de « la région » et les pays de l’ANASE le prennent comme un fait accompli, d’autant plus que, tout en exprimant ses intérêts nationaux, elle a établi une politique de bon voisinage avec eux, qu’ils reconnaissent volontiers.
Bien sûr il y a anicroches, marchandages et rapport de force, comme dans tout rapport de voisinage, les pays européens ont leur lot et savent ce que c’est, mais prétendre qu’elle est de plus en plus revendicatrice est une opinion bien peu factuelle.
Alors oui, les quelques bases militaires construites récemment sur les iles Spartly, en Mer de Chine, est l’argument pour montrer ces tendances agressives. Mais là encore il faudrait un peu plus de bonne foi pour être pris au sérieux. Prétendre qu’un pays de la taille de la Chine en plein développement économique et diplomatique international, développe aussi son assise militaire en construisant des infrastructures aux portes de sa région, fait preuve « d’esprit revendicateur et d’agressivité » tient plus de la propagande de mauvaise foi que de l’information éclairé pour le lecteur de RFI qui, comme la majorité n’ont de connaissance de la Chine que ce que leur journaux veulent bien leur rapporter, ne peuvent pas rétablir d’eux même les choses.
« C’est aussi une voie maritime très importante qui traverse cette région. Si vous étendez votre contrôle à cette partie de l’océan, vous pouvez également contrôler des lignes de communication vitales pour la paix et la sécurité et pour le commerce international. »
Pour le commerce international concernant l’Asie, mais pas celui entre L’Europe, l’Amérique et l’Afrique par exemple, donc pas de danger pour ces régions-là. La première à pâtir d’un blocage de la Mer de Chine et, surtout, du Détroit de Malacca, serait justement la Chine elle-même, dont une bonne partie de l’économie est basée sur l’export maritime vers l’Europe, l’Asie du sud et le Moyen Orient. Elle est donc la première à ne pas vouloir de blocage et donc à chercher à protéger militairement cette zone vitale pour elle.
« Mats Engman poursuit en expliquant qu’il y a aussi la volonté d’isoler davantage Taïwan en essayant de réduire le nombre de pays qui entretiennent actuellement des relations diplomatiques avec cet archipel, tenter de persuader certains pays de changer leur reconnaissance diplomatique de Taipei : « Il y a ensuite les aspects militaires et stratégiques : en étendant son contrôle aux eaux profondes, récifs et îles artificiels, la Chine peut alors créer des infrastructures militaires, déployer des forces. Le rayon d’action de l’armée chinoise s’étend et, de ce fait, rend beaucoup plus difficile et dangereux pour les forces américaines d’opérer dans cette zone. » »
Finalement si, l’article parle des Etats-Unis mais pour les présenter comme des forces devant « opérer dans cette zone ». Mais pour y faire quoi à des milliers de km de leurs côtes ? Défendre Taiwan, les ilots de la Mer de Chine ? Le nombre de dossier émanant du Pentagone lui-même, nous en avons présenté dans les précédentes revues de presse, déclarant que les Etats-Unis n’ont pas la puissance militaire pour protéger Taiwan d’une hypothétique invasion chinoise, montre que cet argument est bidon.
« Pour lui, l’un des risques que cette conquête de l’espace maritime fait courir, c’est une possible fragmentation de l’Asean, car d’un côté se trouve un groupe de nations qui sont politiquement et économiquement dépendantes de la Chine, et de l’autre, un autre groupe de nations qui, de la même manière, sont tournées vers l’Occident et les États-Unis. L’Asean dans son ensemble s’efforce vraiment de s’affirmer en tant qu’organisation indépendante dans le contexte actuel de tensions entre les États-Unis et la Chine. Il s’agit, selon l’expert, d’y trouver son équilibre. »
La première et la deuxième phrase de ce paragraphe sont en totale opposition sans que cela ne semble déranger le journaliste. Cette « conquête » d’une mer sur laquelle flottent les navigateurs chinois depuis des centaines d’années, risque d’entrainer une « fragmentation de l’ASEAN », affirmation sortie de nulle part dont on ne trouve aucune trace dans les médias indonésiens, thaïlandais, malaisiens…. Ce qui est montré par la deuxième phrase disant que l’ASEAN « s’efforce vraiment de s’affirmer en tant qu’organisation indépendante dans le contexte actuel de tensions entre les États-Unis et la Chine » comme le groupe l’a bien montré il y a quelques semaines pendant sa réunion à Jakarta. Les membres de l’ASEAN respectent la Chine pour ce qu’elle est, la grande puissance régionale de facto, et la Chine respecte la souveraineté des pays de l’ASEAN car elle ne tient pas à entretenir le chaos à ses portes. Donc aucun signe ni volonté de fragmentation si ce n’est dans l’esprit peu objectif de Mats Engman.
« Pékin s’est laissée séduire par son propre conte de fées, pensant que ces eaux, l’espace aérien et les fonds marins ont toujours été chinois et qu’ils ont été volés à la Chine par ses voisins d’Asie du Sud-Est au cours de la période que la Chine qualifie de « siècle d’humiliation ». »
Pas du tout. Les pêcheurs du sud-est asiatiques, chinois et autres, naviguent et se croisent depuis des centenaires sur ces eaux et le fameux « siècle d’humiliation » n’a rien à voir avec eux. C’est la période où les nations européennes, la Grande Bretagne à leur tête, ont essayé de dépecer la Chine, en la droguant d’opium pour casser sa résistance, sans que cette dernière puisse réagir et a donc perdu les fameuses « guerres de l’Opium ». D’où l’humiliation ressentie et le peu d’envie, qu’un siècle et demi plus tard, cela recommence.
Je remarque d’ailleurs que dans ce genre d’articles de propagande de guerre, beaucoup « d’experts » lancent des affirmations péremptoires sans jamais donner d’explication ni de sources de référence pour soutenir leurs assomptions. Alors que la presse alternative authentique le fait, justement pour être prise au sérieuse. Il semble que la presse grand public s’estime au-dessus de ce devoir journalistique de base. Evidemment le public s’en aperçoit de plus en plus :
« Il est surprenant que le New York Times ait jugé bon de publier un tel article, car il est truffé de déformations, d’exagérations et de spéculations. Il ne fait aucun doute que les activités militaires de la Chine à l’étranger méritent d’être examinées de près, en particulier lorsqu’elles se déroulent dans des zones sensibles. Mais un tel examen exige une analyse minutieuse des faits réels, avec des distinctions claires entre les plans proposés, les entreprises réelles, les objectifs commerciaux par rapport aux objectifs militaires (et de sécurité non militaire), et les avantages militaires probables pour la Chine qui pourraient résulter d’un lieu ou d’une opération particulière.
Au lieu de respecter ces exigences, Singleton joue avec les éléments de preuve, mettant subtilement des réserves dans ses déclarations avec des mots comme « pourrait, peut, peut-être, suggère, soupçonne », etc. Néanmoins, presque toutes les « présences » commerciales, scientifiques ou sécuritaires de la Chine à l’étranger, qu’elles soient possibles, actuelles ou émergentes, sont présentées comme faisant partie d’une stratégie délibérée, coordonnée et centrée sur l’armée, visant à « remodeler le paysage militaire mondial » en faveur de Pékin et, partant, à menacer les États-Unis. »
Afrique
Macron aura donc lâché le premier dans son rapport de force contre le Niger, montrant là encore sa faible capacitée d’anticipation des événements :
« Le président français Emmanuel Macron a annoncé ce dimanche soir sur TF1 et France 2 le retour « dans les prochaines heures » de l’ambassadeur français à Niamey, et le départ des troupes françaises d’ici la fin de l’année. »
Il faut dire qu’il s’est retrouvé tout seul face aux africains. Ni le reste de l’Europe et encore moins les Etats-Unis ne l’auront soutenu. Il semble même que les Etats-Unis aient tenté de lui faire un bébé dans le dos :
« À New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, les États-Unis ont tenté de convaincre les pays de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) d’assouplir leur position à l’égard des putschistes du Niger. C’était ce vendredi matin à l’occasion d’une rencontre organisée par le secrétaire d’État américain Antony Blinken. »
Andrew Korybko nous donne son analyse de ce deuxième coup de poignard étasunien en deux ans :
« Les États-Unis ont trahi la France en Afrique de l’Ouest après avoir conclu un accord secret au Niger, presque deux ans jour pour jour, après avoir trahi ce même pays en Asie-Pacifique après avoir conclu un accord secret avec l’Australie et le Royaume-Uni pour créer l’AUKUS. »
https://www.dedefensa.org/article/belle-competition-entre-stupidite-et-servilite
A lundi prochain.
Note du Saker Francophone : N’oubliez pas de participer à la nécessaire ouverture d’esprit de vos connaissances, tant matraqués par la propagande médiatique, en leur envoyant un copié/collé de cette revue de presse, ou son lien.