Les États-Unis avancent, à pas assurés, sur le même chemin que l’Union soviétique.
Par Dmitry Orlov – Le 5 juin 2021 – Source Club Orlov
Cela fait 16 ans que j’ai publié mon article « Leçons post-soviétiques pour un siècle post-américain« . Il était basé sur des prises de conscience que j’avais faites une décennie plus tôt, en 1996, à mon retour aux États-Unis, après avoir observé les conséquences de l’effondrement de l’Union soviétique. Depuis lors, je me suis concentré sur ce que je considérais comme les principales causes de l’effondrement, tant dans le cas soviétique qu’américain : une dette exorbitante, des problèmes dans le secteur de l’énergie et des systèmes politiques irréformables embourbés dans la corruption, leurs élites se berçant d’illusions dans leur sentiment de toute-puissance. Et voici maintenant une analogie vraiment effrayante : le baril de poudre qui a explosé sous l’URSS était le nationalisme et le séparatisme ethniques ; et le baril de poudre qui explose actuellement sous les États-Unis est l'(anti-)racisme « Éveillé » : une autre marque de fascisme ethnique mais avec des caractéristiques américaines.
Cet article s’ouvrait sur le paragraphe suivant :
Il y a une décennie et demie, le monde est passé de bipolaire à unipolaire, parce que l’un des pôles s’est effondré : L’Union Soviétique n’existe plus. L’autre pôle – symétriquement nommé les États-Unis – ne s’est pas encore effondré, mais des grondements inquiétants se font entendre à l’horizon. L’effondrement des États-Unis semble à peu près aussi improbable aujourd’hui que l’effondrement de l’Union soviétique semblait l’être en 1985.
À l’époque, mon message était perçu comme provocateur, et très éloigné de la pensée politique dominante. Mais le monde m’a depuis rattrapé. Les citations suivantes (traduction de ma part) sont tirées du discours de Vladimir Poutine et du Forum économique mondial de Saint-Pétersbourg qui se déroule actuellement.
Nous entendons des menaces venant du Congrès américain et d’ailleurs. Cela se produit dans le cadre de processus politiques internes aux États-Unis. Les personnes qui profèrent ces menaces supposent, semble-t-il, que la puissance des USA, sa puissance économique, militaire et politique, est telle que ce n’est pas grave, qu’ils y survivront. C’est ce qu’ils pensent.
Mais je vais vous dire quel est le problème, en tant qu’ancien citoyen de l’Union soviétique. Le problème des empires, c’est qu’ils s’imaginent être si puissants qu’ils peuvent se permettre de petites fautes de calcul et des erreurs. Certains qu’ils corrompent, d’autres qu’ils effraient, d’autres encore avec lesquels ils passent un accord, d’autres à qui ils donnent des perles de verre, d’autres qu’ils effraient avec des navires de guerre – et cela permet de régler les problèmes. Mais le nombre de problèmes ne cesse d’augmenter. Il arrive un moment où ils ne peuvent plus y faire face. Les États-Unis avancent à pas assurés sur le même chemin que l’Union soviétique.
C’est une chose que de telles pensées soient exprimées par un blogueur peu connu, c’en est une autre qu’elles soient exprimées par le leader expérimenté d’une superpuissance mondiale lors d’un forum international très prestigieux et très fréquenté. Ceux d’entre vous qui n’ont pas été attentifs, ou qui l’ont été mais considèrent l’effondrement des États-Unis comme une notion quelque peu fantaisiste et futuriste, doivent se réveiller. S’il y a quoi que ce soit que vous puissiez faire pour vous préparer, votre temps est compté. Ce n’est pas un exercice. Le renard arctique est à votre porte.
Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateurs de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Ping : Un lecteur m’envoie la musique du film de Sergio Leone, Il était une fois la révolution, qui me fit comprendre à douze ans (en 1974) dans une vieille salle de ciné à la montagne (à Thônes village encore enchanteur) pourquoi il n’y aurai
Ping : Un lecteur m’envoie la musique du film de Sergio Leone, Il était une fois la révolution, qui me fit comprendre à douze ans (en 1974) dans une vieille salle de ciné à la montagne (à Thônes, village encore enchanteur) pourquoi il n’y aura