Sur le « Printemps arabe »


Ce texte est une version légèrement modifiée de l’entretien que Andrew Korybko a accordé à un étudiant en doctorat de Moscou qui se spécialise sur les événements de changement de régime au cours du « Printemps arabe ».


andrew-korybkoPar Andrew Korybko – Le 20 décembre 2016 – Source The Saker

Les plateformes de réseaux sociaux ont joué un rôle dans l’organisation et le déploiement des déstabilisations visant les changements de régime qui ont eu lieu pendant le théâtre du « Printemps arabe » à l’échelle des Révolutions de couleur. Elles ont permis aux initiateurs de ces événements de se relier plus facilement avec des dizaines de milliers de sympathisants et de leur diffuser leurs messages provocateurs, dans le but d’inciter le plus grand nombre de personnes à participer. Les réseaux sociaux à ce moment-là étaient naïvement utilisés par une grande partie des masses, en particulier les moins diplômés comparativement et les moins habiles technologiquement de la « rue arabe », pour être la « voix du peuple », « non censurée » et « authentique ». C’est pourquoi tant de gens sont tombés dans le panneau de récits (dont certains étaient délibérément trompeurs ou carrément faux) diffusés par les organisateurs principaux à travers ces réseaux. S’il n’y avait pas eu des plateformes pour les médias sociaux comme Twitter, YouTube et même l’application technique de Google Maps (qui apporte son aide en planifiant les trajets des « protestations » et la guérilla urbaine), il est douteux que ce qu’on appelle le « Printemps arabe » se serait jamais déroulé comme il l’a fait, et peut-être même n’aurait-il pas eu lieu du tout.

La « Révolution verte »

Ce qui est arrivé en Tunisie et en Égypte en 2010-2011 était le début de ce que les États-Unis espéraient être une campagne trans-régionale de Révolutions de couleur, directement reliée à ce qu’on a appelé la « Révolution verte » que les États-Unis ont encouragée en Iran en 2009. Le but ultime de cet exercice était d’évaluer les réponses du gouvernement iranien – le plus fort et le plus conscient de sa sécurité parmi les États du Moyen-Orient – et d’identifier des vulnérabilités structurelles, qui pourraient être exploitées dans les pays comparativement plus faibles de la région. Les États-Unis n’ont soutenu que tièdement la « Révolution verte », parce qu’elle a toujours été conçue pour être un exercice visant à évaluer la situation et non une tentative véritable de changement de régime, mais elle avait aussi l’intention de signaler à l’Ayatollah et à la sécurité militaire de ses « conservateurs » que les États-Unis pourraient faire bien pire contre eux dans le futur, s’ils n’approuvaient pas les futures négociations secrètes sur l’activité nucléaire du pays. Cela a aussi eu un effet sur le psychisme de la jeunesse iranienne, en lui donnant le courage de voter pour Rouhani le « modéré » quatre ans plus tard, ce qui a finalement facilité l’accord nucléaire ultérieur de l’été 2015.

Guerre hybride

Les campagnes de changement de régime réussies en Afrique du Nord sont emblématiques de ma définition de la guerre hybride, à savoir l’imbrication d’une révolution de couleur et de tactiques de guerre non conventionnelle, dans le but de renverser un gouvernement désigné. Ce qui a commencé comme des manifestations anti-gouvernementales « pacifiques », provoquées par des techniques de gestion au travers de réseaux sociaux à l’étranger et de collaborateurs à l’intérieur du pays, se sont rapidement développées en terrorisme urbain. Avec cette différence principale entre la Tunisie et l’Égypte, que les autorités du Caire ont tenu légèrement plus longtemps avant de capituler devant les revendications des insurgés.

Comme on le verra plus tard dans le cas de la Syrie, cependant, le gouvernement et la grande majorité de la population étaient unis dans leur opposition à ce qu’ils voyaient déjà comme un complot concocté à l’étranger pour un changement de régime, contre la civilisation de leur État. C’est pourquoi ils ont résisté si farouchement et pourquoi les instruments de la révolution de couleur ont été condamnés à se transformer en groupes terroristes purs et simples comme al-Nusra, Daech et autres « rebelles modérés ».

Le but ultime de la vague de révolutions de couleur du « Printemps arabe » était premièrement de remplacer les gouvernements d’Afrique du Nord et du Levant par les Frères musulmans, créant ainsi un « super-État » trans-régional à l’idéologie identique, qui pourrait être contrôlé par des intermédiaires via le néo-Ottoman Erdogan (exactement comme le bloc de l’Est était contrôlé par l’URSS il y a encore une génération), bien que la réalité géopolitique ait énormément changé tout au long de cette campagne et donc ait empêché ce complot géostratégique de grande ampleur de réussir.

Le rôle de l’influence étrangère

L’influence étrangère a été fondamentale dans le déclenchement des émeutes visant les changements de régime du « Printemps arabe », en particulier en Afrique du Nord. La première chose dont il faut se souvenir, est que c’est quand ils opèrent indirectement que les États-Unis travaillent le mieux. Dans ce cas, par le pré-conditionnement social et structurel qu’ils ont exercé sur ces deux pays et leurs peuples, bien avant leurs déstabilisations formelles. En combinant des instruments macro-économiques et des « ONG », les États-Unis ont été en mesure de nuire aux économies égyptienne et tunisienne et, par conséquent, d’utiliser diverses incitations pour pousser les masses déjà agitées à descendre dans la rue et à renverser le gouvernement. On peut présumer avec certitude que les États-Unis avaient au moins plusieurs équipes d’experts à l’intérieur des pays pour guider les événements, mais pour la plus grande partie, ces agents n’auraient pas eu beaucoup de succès si les États-Unis n’avaient pas manipulé les conditions préalables pour modeler l’état lamentable des économies de ces pays et alimenter des sympathies anti-gouvernementales généralisées. Dans de telles circonstances, tout ce qu’il fallait était une étincelle très médiatisée et une hystérie soigneusement fabriquée des médias dominants, pour mettre l’appareil des réseaux sociaux des « ONG » en mouvement et fabriquer une déstabilisation autonome et synchronisée, qui n’exigeait qu’un minimum d’interférences directes pour atteindre l’objectif désiré.

Des ONG de la « société civile » financées par l’étranger

George Soros

Des ONG financées par l’étranger ont été utilisées comme certains des outils les plus puissants pour déstabiliser la Tunisie et l’Égypte dans la période précédant les changements de régime du « Printemps arabe » et pendant ceux-ci. George Soros et les organisations qu’il soutient directement et indirectement s’engagent dans des activités « militantes » et d’« enquête », cherchant à mettre au jour des relations corrompues entre des responsables publics, le secteur financier et d’autres. En soi, il n’y a rien de mal à ce que des groupes autochtones légitimes de la société civile s’engagent dans la critique politique et électorale, à condition bien sûr que ces critiques soient fondées sur des faits et ne soient pas des provocations délibérément perturbatrices, même si on peut, bien sûr, se féliciter en tout temps que le comportement illégal et sans éthique d’un individu corrompu soit révélé. Toutefois, les relations que lesdites organisations de la société civiles ont mises en évidence, comme elles et leurs patrons / « partenaires » en avaient l’intention, doivent aussi être prises en considération.

Il y a une grande différence entre des patriotes pratiquant les activités mentionnées ci-dessus pour viser une amélioration de leurs sociétés et des agents internes conspirant avec des organisateurs étrangers (souvent liés au renseignement) pour provoquer des troubles et renverser le gouvernement. Parfois, il s’avère que les « activistes » de cette dernière catégorie ne soient que des « idiots utiles » qui ont été dupés par leur optimisme naïf, les chèques comparativement importants payés par leurs financeurs et/ou l’attention égocentrique et le sens de leur importance qu’ils cherchent à recevoir de leur travail, en collaborant involontairement avec des forces dont ils ignorent qu’elles sont des agents de renseignement étrangers hostiles à leur gouvernement national. Les « ONG » internationales (ONGI) sont souvent aussi mystérieuses que cela et ne révèlent généralement pas leurs véritables intentions à leur équipe à l’intérieur du pays, et certaines d’entre elles opèrent en général à travers des « ONG paravent » superficiellement basées dans le pays visé, et promouvant l’idée fausse qu’elles sont « du pays » alors qu’il n’en est rien.

Le rôle des ONGI

Dans le contexte de la guerre hybride, les ONGI fonctionnent comme catalyseurs dans l’organisation de grandes masses de gens et la propagation du message politique de leurs patrons étrangers. Elles agissent par un mélange de tromperie et d’ouverture. D’une part, elles ne proclament habituellement pas leurs véritables objectifs de changement de régime ni n’insistent sur leurs origines étrangères, mais d’autre part, elles font tout ce qu’elles peuvent pour sensibiliser la population à leur agenda ouvert ou fortement présumé anti-gouvernemental. Certaines ONGI sont officiellement apolitiques, mais sont en réalité intrinsèquement des organisations politiques, comme celles qui s’occupent des questions environnementales et des droits des animaux. Il faut souligner que cela ne signifie pas que tous ces groupes travaillent nécessairement comme fronts organisationnels pour un gouvernement étranger ou ont intérêt à renverser le gouvernement qui les accueille. Cependant, quelques-uns des noms les plus connus dans ce domaine, comme Greenpeace, ont une histoire d’engagement dans des troubles politiques puis de diffusion de la réponse qu’ils ont reçue des autorités comme prétendue « preuve » de la « nature non démocratique » et du « manque de liberté d’expression » du pays concerné, ce qui, à son tour, attise encore le ressentiment contre le gouvernement.

Quant aux ONGI qui participent directement aux déstabilisations des Révolutions de couleur, la tendance qui prévaut a été pour elles de flirter avec la guerre non conventionnelle et le terrorisme urbain en lançant des cocktails Molotov mortels sur des agents des forces de l’ordre, ainsi qu’en commettant des crimes tels qu’attaquer des passants et vandaliser des propriétés publiques et privées. Chaque fois que les ONGI désirent lancer une « campagne d’action publique » concertée, comme ils la nomment par euphémisme, et rallier autant de gens qu’elles le peuvent pour protester pour ou contre, quel que puisse être le thème d’agitation soigneusement choisi, elles travaillent en réalité pour rassembler une foule afin de manipuler la mentalité inévitablement associée à de larges masses d’individus en colère et la canaliser en un « esprit de ruche » de « militants » faciles à guider. Ces individus sont ensuite subtilement encouragés ou carrément stimulés à provoquer une confrontation avec les autorités, habituellement en transgressant une loi municipale, en marchant sur un endroit où ils n’avaient pas le droit de se rassembler légalement puis en résistant violemment aux arrestations.

Le but ultime de ce genre de coups est de déclencher des situations où des films ou vidéos montés peuvent être achetés par les « activistes » des réseaux sociaux ou des organes de presse commerciaux sympathisants (collaborationnistes) qui dépeignent le gouvernement comme l’« agresseur anti-démocratique » et les « manifestants » comme les « victimes pacifiques ». En ce qui concerne la guerre hybride, c’est destiné à renforcer la pression nationale et internationale sur les autorités et à introduire un scénario de chantage implicite à partir duquel le gouvernement réalise qu’il doit faire marche arrière face au mouvement de « protestation » naissant, sous peine d’aggraver des tensions déjà fortes et de faire l’objet d’une condamnation internationale (occidentale) croissante. La perception des masses a été influencée à un degré tel, que certains individus apolitiques commencent sympathiser avec les « activistes » et à se demander si ceux-ci pourraient en effet avoir raison, après tout, lorsqu’ils accusent le gouvernement de « violations de la démocratie et des droits de l’homme ». Suivant le cours de la déstabilisation et la fermeté de la réponse des autorités, certains membres des ONGI se détacheront ensuite du grand groupe et formeront leurs propres cellules de terrorisme urbain, parfois même en utilisant dangereusement la foule apolitique et ignorante des sympathisants qui les entourent comme des boucliers humains de facto, pour parer aux contre-mesures policières telles que les matraques et les gaz lacrymogènes.

Le cycle autonome et synchronisé est apparent, et l’échelle de l’escalade suggère que plus la guerre hybride dure, plus les terroristes urbains désorganisés finiront par s’unir dans des formations terroristes plus disciplinées, comme ce qui est arrivé en Syrie jusqu’à aujourd’hui et en Ukraine occidentale rurale juste avant le coup d’État. Si ce n’étaient pas pour les ONGI et les modèles de mentalité de foule qu’ils s’engagent, ces acteurs auraient beaucoup plus de difficultés à déstabiliser leurs gouvernements hôtes et à promouvoir des scénarios de changement de régime. Il faut cependant rappeler que beaucoup des civils qui se rassemblent autour du cœur des ONGI sont généralement inconscients des objectifs plus vastes poursuivis par les organisateurs des « protestations ». C’est un fait utile exploité par ces groupes pour avoir l’effet maximum dans la propagation de leur message public « officiel » aux masses, puis conduire physiquement leurs convertis dans la direction qui les mène tout près de la réponse policière aux actions illégales des provocateurs principaux, en espérant que tout « dommage collatéral » frappant les citoyens honnêtes à ce moment-là puisse galvaniser leurs attitudes anti-gouvernementales naissantes.

L’avenir des ONGI en Égypte et en Tunisie

Il est peu probable que les ONGI continueront à jouir de la même liberté opérationnelle sous Sisi, que celle qu’elles avaient auparavant pendant les derniers jours de Moubarak, tout simplement en raison de l’expérience de l’État égyptien sur la manière dont ces groupes sont utilisés dans des buts de changement de régime. Il y a aussi la vraie menace que certaines ONGI travaillent avec le groupe terroriste des Frères musulmans, qui est interdit, avec lequel les États-Unis sympathisent servilement. Par conséquent, tous les décideurs responsables d’Égypte doivent tenir compte de  la sécurité nationale  lorsqu’ils se déterminent sur l’avenir des ONGI. Pour ce qui concerne la Tunisie, cependant, le pays a été historiquement le plus libéral des États d’Afrique du Nord, et il ne semble pas qu’elle adoptera la législation nécessaire pour se protéger efficacement de la menace de changement de régime à laquelle les ONGI sont associées aujourd’hui. Une autre raison est qu’elles ont la réputation mondialement reconnue d’être le « berceau » du « Printemps arabe », qui est toujours célébré en Occident comme « une insurrection démocratique contre le totalitarisme ». Même si de nombreux observateurs occidentaux ont averti des conséquences déstabilisatrices de ces Révolutions de couleur trans-régionales, la Tunisie a été la moins durement touchée, c’est pourquoi elle est toujours « officiellement » adulée dans les médias dominants comme le « berceau de la démocratie arabe moderne ».

Comme mentionné dans une analyse précédente, les ONGI ont aussi développé une nouvelle manière d’opérer au travers de « sociétés écran » dans le but de dissimuler leur nature étrangère et tromper plus habilement le public national qu’elles tentent d’atteindre. Au lieu que l’Open Society Foundation finance directement n’importe quelle ONG, elles financeront d’abord une « ONG fictive » puis utiliseront cette entité pour distribuer leur financement de démarrage dans tout le pays. Il faut encore qu’une législation soit promulguée partout dans le monde pour interdire cet arrangement ou décrétant formellement les bénéficiaires des largesses des « ONG fictives » comme des agents étrangers, ce qui est une position critique qui doit être juridiquement réglée le plus tôt possible, par tous les pays préoccupés par les déstabilisations dans le genre guerre hybride pilotées par des « ONG ». Alors que l’Afrique du Nord ne sera probablement pas le premier endroit où cette lacune sera comblée, l’Égypte pourrait suivre l’exemple prévisible de la Russie et/ou de la Chine en faisant probablement de même dans le futur, et la Tunisie pourrait aussi être obligée de copier, si elle recommence à souffrir de déstabilisation par des ONGI (peut-être avec des « ONG » occidentales sympathisant avec les Frères musulmans finançant des homologues violents dans le pays).

Varoufakis comme meneur de l’ONGI de Soros qu’est l’UE

Yanis Varoufakis

Les chercheurs sur la guerre hybride et les services de sécurité nationale doivent garder un œil sur George Soros, Gene Sharp et Yanis Varoufakis. Le premier est mondialement connu pour dépenser des dizaines de millions de dollars dans des révolutions de couleur et des ONGI anti-gouvernementales partout sur la terre, tandis que le second dirige l’Institut Albert Einstein et est l’architecte de la stratégie et de la tactique des troubles pour le « pouvoir du peuple ». Le troisième n’est habituellement pas rangé dans la même catégorie que Soros et le changement de régime, bien qu’il pourrait très bien l’être, si on considère ses liens avec le financier milliardaire des révolutions de couleur, comme cela apparaît ouvertement au travers des contributions régulières de Varoufakis au site de Soros, Project Syndicate.

Cette plateforme internet est connue comme un lieu de rassemblement des « révolutionnaires » et de ceux qui désirent être les catalyseurs d’un « changement » dans leurs sociétés, ce qui est ce que Varoufakis cherche maintenant à faire. Il a lancé une organisation libérale de gauche radicale au début de 2016, appelée DiEM25 [Democracy in Europe Movement 2025], qu’il a décrit ensuite dans Project Syndicate comme le commencement d’une « Internationale progressiste » qui a pour but de vaincre, entre autres, le président Poutine, dont il laisse entendre qu’il fait partie d’une « internationale nationaliste – une créature classique d’une période déflationniste – unie par le mépris de la démocratie libérale et la capacité de mobiliser ceux qu’elle écraserait ». Il a aussi dit depuis que Poutine est un « criminel de guerre » qui « justifie sa mainmise sur son propre peuple », ce qui prouve clairement qu’il est opposé au président russe et reproduit ce que de nombreux opposants favorables au changement de régime à Moscou ont faussement prétendu. Étant donné que le DiEM25 espère devenir une « internationale progressiste » à l’échelle continentale, il doit donc être considéré comme une menace de révolution de couleur, qui vise en dernier ressort à influencer un changement politique en Russie et causer des perturbations politiques dans les accords d’investissement et les partenariats de Moscou dans l’Union européenne (via les tactiques organisationnelles soulignées dans une analyse précédente).

Les opinions « révolutionnaires » libérales d’extrême-gauche de Varoufakis pourraient devenir dangereusement attrayantes pour beaucoup de jeunes Européens et Russes, et les connections du démagogue grec avec George Soros – l’homme derrière l’Open Society Institute, interdit – pourraient être une cause suffisante pour que les décideurs russes se préoccupent de ses intentions et de sa responsabilité, et envisagent d’agir préventivement. Comme la Russie poursuit sa transformation post-communiste pour devenir une civilisation conservatrice, l’un de ses plus grands ennemis pourrait se révéler être le « wahhabisme séculier » que Varoufakis et ses semblables, soutenus par Soros, représentent.

Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par nadine pour le Saker francophone

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